Des tacles en pagaïe

Deux titres piochés sur le site du Monde.fr : Expulsions d’Afghans :Kouchner tacle Besson et Mondial 2010: Diarra tacle Vierra.

Le verbe tacler est dans les deux cas utilisé dans son sens figuré, même si dans le deuxième il s’agit bien de footballeurs, le tacle ne se déroulant pas sur une pelouse mais devant un micro. Ce verbe nous vient de l’anglais to tackle, « saisir », et signifie qu’un footballeur prend du pied le controle du ballon qui était à l’adversaire, ce qui s’accompagne le plus souvent de la chute de ce dernier.

On voit bien le sens métaphorique de «contredire avec agressivité »,« rétablir la vérité à son avantage», etc. Le monde de la boxe avait déjà produit le classique « renvoyer dans les cordes ».

La métaphore sportive a encore de beaux jours devant elle ! Mais, au fait, quel synonyme qui ne soit pas une périphrase choisir à tacler ? «Contrer» me semble manquer de cette nuance d’agressivité, de prise d’avantage ou de contrôle qu’implique le tacle ; en revanche des verbes comme « rétorquer, répliquer ou riposter» pourraient convenir, non ?

14 commentaires sur “Des tacles en pagaïe

  1. Bonjour et bienvenue, Arcadius,
    vous resterez dans l’Histoire comme le premier commentateur de ce blog!
    Oui, vilipender me plaît bien malgré son manque d’agressivité et son air vieillot.
    Descendre et ses synonymes flinguer, démolir, etc. me semblent un peu trop violents, mais la politique est une affaire de tueurs, dit-on…

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  2. Bonjour « Topo » (hum !),

    Et pourquoi pas, tout bêtement, ne pas dire « prendre le contrepied », ce qui maintiendrait la sensibilité fooballistique du tacle ?

    Naguère, on employait également « démentir » dans le sens de contredire (quelqu’un) en s’opposant à ses dires considérés comme des menteries.
    Peut-être y manquerait-il un zest de cette violence que le « taclage » implique…

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  3. Je reprends car il ne s’agit pas de nier une négation superflue :
    « Et pourquoi ne pas dire « prendre le contrepied » …

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  4. Bonjour, letopo matinal !

    Un mot pour saluer la naissance de votre blog, et vous dire que moi aussi, ces tacles incessants commencent à sérieusement m’agacer.

    D’autant qu’il existe, à mon avis, un excellent synonyme qui rend exactement la nuance. Il est certes donné comme familier par le TLFI, mais peut-on vraiment prétendre que « tacler » relèverait d’un langage soutenu ?

    Bref, que diriez-vous de « moucher » ?

    Au fig., fam. Remettre quelqu’un à sa place, lui dire son fait. Ce malotru, qui m’a rencontrée (…) et qui ne m’a pas saluée (…). Je vais le moucher; vous allez voir (A. FRANCE, Hist. comique, 1903, p.67):

    2. Ce Breton [Geffroy] bretonnant avait le sens des formes et de la couleur, comme celui de la langue française. L’épais Sarcey ayant écrit que Diderot était un «pornographe», Geffroy le moucha vertement dans un article qui fit sensation.
    L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p.18.

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  5. > Ornicar (bienvenue!): effectivement  » démentir » manque un peu d’agressivité et de ce côté « remettre à sa place »
    > Aquinze ( bienvenue à vous aussi!): oui, bien sûr, maintenant que vous le dites! « Moucher « colle parfaitement ! Comme son synonyme (in Le Robert) « rembarrer ».

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  6. Finalement, les mots ne manquent pas en la matière, du moins en langage soutenu :
    – rabrouer
    – tancer
    – admonester
    – morigéner, etc.

    Mais il y fait défaut cet arrière-plan de brutalité physique lié au tacle.
    Pourrait-on opter du coup pour le mot qui fit la fortune de Brice de Nice ?
    – Kouchner « casse » Besson…

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  7. Le chœur , entament le refrain populaire « …non, non, A15 n’est pas mort, car il blogue encore…car il blogue encore !  » ( réunion d’anciens  » blogants  » autour d’un terrier. )

    Bon trêve de chant allègre ; ne prenez pas la mouche, mais postuler est bel et bien un verbe transitif, on postule une charge, un office, un emploi, etc. Seuls les gens de robe, je veux parler des corbeaux du prétoire , avec ou sans jeux de manche , peuvent s’autoriser un  » postuler pour un client « , babillage de palais.

    Votre « moucher  » est plus agressif qu’il ne semble, car la mouche est l’impact sur la cible et moucher une personne c’est mettre dans le mille en la prenant pour cible.
    Si vous mouchez vos semblables vous n’êtes pas pour autant un moucheur, car je vous vois mal moucher les chandelles d’un théâtre.
    Gardez-vous d’être la mouche du coche, vous seriez bien inutile car on a depuis longtemps remisé ce dernier.
    Pour en finir avec mes âneries, votre moucher a ses limites, las ! aux chevaux maigres vont les mouches , autrement dit c’est le plus souvent aux faibles et miséreux que l’on s’attaque, plutôt qu’aux puissants.

    Ce soir je suis stupidement béa , le XV bleu a fait honneur à son tricot.

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  8. Oui, bonne idée de se retrouver autour d’un terrier, sauf que j’ai mis du temps à trouver le chemin, je ne trouvais pas le topo ! 😉

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  9. Je propose le verbe contrer qui a lui aussi une allure sportive et n’est pas définitif (le contre peut être suivi d’une riposte entraînant une contre riposte).

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  10. Je ne sais pas trop quelle est la bonne traduction (linguistique) du tacle, mais hier on en a vu de magnifiques (et quelques uns moins beaux).

    La brutalité n’en fait pas partie. L’engagement total, oui. Entre les deux, la frontière tient à un centimètre, à une milliseconde…

    Pour en juger, il y a… l’arbitre. Sans discussion.

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  11. toujours aussi inculte en « sports » , l’arrivée de « tacle » sur la scène a été une nouvelle épreuve pour moi
    une autre image me semble assez bien convenir, selon le contexte évidemment ,
    « river son clou »

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