En 1648, Siméon Dechnev (ou Simon Dezhnev ou Dejnev ou encore Semyon Dezhnyov, 1608-1672), à la tête d’une troupe d’une centaine de Cosaques, entreprit d’explorer la pointe extrême orientale de la Sibérie à la recherche de fourrures et de morses dont l’ivoire assurerait sa fortune (et celle de son mécène, un commerçant). C’est au cours de cette expédition qu’il découvrit le premier le détroit qui sépare la Sibérie de l’Alaska et qui porte aujourd’hui le nom de détroit de … Béring. Ce dernier redécouvrit en effet cette région en 1728, tandis que le récit du voyage de Dechnev, perdu dans les archives de l’administration, ne fut redécouvert qu’en 1736 par l’académicien détaché à Moscou Gerhard Friedrich Müller. On donna, piètre consolation, le nom de Dechnev à un cap, à la pointe de la Tchoukotka, faisant face à celui du Prince-de-Galles en Alaska.
Cependant, se rendant à l’extrémité orientale du continent, Dechnev avait aussi exploré une région, une vaste presqu’île dont les paysages, et notamment un fleuve entre deux chaînes de montagne, de multiples lacs et des geysers, l’impressionnèrent fortement. Cette péninsule s’appelle aujourd’hui Kamchatka (on écrit aussi Kamtchatka), ce nom apparaissant pour la première fois dans le rapport de voyage que fit Dechnev au voïvode (gouverneur) de Yakutsk en 1655 — ce fameux rapport qui ne réapparut qu’en 1736 — et dans plusieurs courriers ultérieurs. Mais le nom de Kamchatka que lui avait donné son découvreur avait été malgré tout rapidement adopté: en 1651, Mikhaïl Stadukin se lança sur les traces de Dechnev et, sur ses indications, fut établie en 1667 une première carte où le fleuve est appelé Kamchatka. Stadukin voulant s’approprier la découverte, une longue polémique s’installa entre les deux hommes qui obligea Dechnev à beaucoup écrire aux autorités pour ne pas être dépouillé de sa découverte.
Ce fleuve, long ruban argenté, les nombreux lacs miroitants dispersés alentour, les geysers et la végétation donnaient à ce pays, vu des sommets montagneux, un aspect si particulier que Dechnev utilisa le vieux mot russe kamcatka pour le décrire. Ce mot désignait un tissu damassé, dont les dessins font penser à une carte géographique. C’est un dérivé augmentatif en –ka de kamcat, déjà attesté en vieux russe au XIVè siècle. Kamcat, comme son cousin kamka, désignait une étoffe aux dessins variés, originellement apportée de l’Orient en Russie. Il s’agit sans aucun doute d’un emprunt aux langues turques : on trouve kamka en kazakh et en kirghize, kimka en turc de Crimée, kemka en turc de Turquie. En remontant plus loin, on passe par le persan kamhā pour finalement aboutir au chinois gimhuā, tous deux de même sens. Aujourd’hui encore on retrouve ce même mot russe dans камчатый qui désigne une toile ouvrée, damassée.
Le Kamchatka doit ainsi son nom à une étoffe chinoise. Ce billet est donc la réponse à la devinette posée le 4 février .
D’autres étymologies ont été proposées. Je ne les citerai pas toutes, certaines s’appuyant sur des faits ou des hommes postérieurs à la première attestation du nom (le rapport de 1655 et la carte de 1667), d’autres totalement fantaisistes. On peut néanmoins retenir :
- le nom du cosaque Ivan Kamtchitkoï (ou Kamchatiy) qui traversa la région avec le fils de Dechnev au début du XVIIIè siècle. Son compatriote Vladimir Atlassov avait bâti un fort, appelé Anadyr, sur la côte en 1696. On voit pourtant mal pourquoi le nom de ce cosaque aurait été donné à toute la région qu’il ne fit que traverser après d’autres.
- Elim Pavlovich Emidov, Prince de san Donato, écrit en 1904 dans son Récit de chasse au Kamchatka que « ce nom viendrait du russe kamchaty, qui signifie « inégal ou rugueux », attribué à la surface du terrain ». Nous ne sommes pas loin de l’étymologie que je donne — et cela éclaire un peu plus la précédente où la paronymie a certainement joué un rôle.
- Contredisant tout ce que l’on sait depuis Stephan Petrovitch Krasheninikov ( La description du Kamtchatka, 1767), à savoir que « la péninsule n’a aucun nom dans les différentes langues des peuples qui l’habitent, chaque canton prenant le nom de ses habitants ou des choses remarquables qui s’y trouvent », le naturaliste Georg Steller affirmait en 1740 que c’est ainsi que les Itelmens ( ainsi se nomment les indigènes) appelaient leur pays. Il est vrai que Steller n’est pas resté célèbre pour sa rigueur scientifique (chaque nouvel animal aperçu était ainsi baptisé de son propre nom : l’ours de Steller, le renard de Steller, etc.).
- Enfin, je m’en voudrais de ne pas raconter la légende attribuée aux Itelmens : Kam, le fils d’un pic montagneux, et sa fiancée Chatka, fille d’un volcan, furent contrariés dans leur amour par leurs parents. Ne pouvant se résoudre à la séparation et se jurant de ne jamais se quitter, ils se précipitèrent dans le vide et vivent désormais à jamais unis dans le nom du fleuve Kamchatka.
Pour finir, voici mes sources:
Hubert Howe Bancroft, Alfred Bates, Ivan Petroff et William Nemos , History of Alaska 1730-1885, 1886.
Comité des travaux historiques et scientifiques, section géographie, 1915.
Elim Pavlovich Emidov, Prince de san Donato, A shooting trip in Kamchatka, 1904
Stephan Petrovitc Krasheninikov, La description du Kamchatka, traduction de Saint-Pré, 1767
Georg William Steller, Journal of a voyage with Bering, trad.1988
Louis Leroy et Marianne Mulon, Dictionnaire de noms de lieux, éd. Le Robert
un billet que je n’aurais pas manqué!

merci de nous avoir développé l’histoire qui converge avec celle bien connue des rochers japonais de futami : encore l’extrême orient et reliés pas une corde -tressage où le japon excelle comme dans ses usages et sa symbolique et au principe de « l’idée textile »: donc beaucoup d’affinités avec votre billet et une image célèbre, mais pourquoi le bouder ?
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Cela se fait-il, en France, de dire « au Kamtchatka » pour signifier « au diable vauvert », « à Tataouine », « à Chipoutou », bref au bout du monde ?
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Chipoutou, c’est bien de chez vous Siganus et vous êtes le seul à l’avoir utilisé sur la Toile. Mais en France, on connaît seulement le diable vauvert, Tataouine (nom réel en Tunisie), Trifouilly-les-Oies et darche (seulement dans le midi). En Belgique, cela devient Hoûte-s’i-Ploût (nom réel qui désigne pas mal de villages existants). Le Kamtchatka, cela ne peut s’employer qu’entre gens cultivés ou dans une forme littéraire.
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Trifouillis-les-Oies (et Ripaton-les-Panards) est concurrencé ici par Perpète-les-Olivettes…
Dans le sens où l’indique Siganus, je n’ai jamais entendu dire « au Kamtchatka ». Et Chipoutou m’était jusqu’à aujourd’hui complètement inconnu.
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Variante : « Perpète les oies ».
Dominique, je ne sais pas dans le sud, mais au nord, on envoie quelqu’un « à dache » (ailleurs, loin, voire nulle part), ou à dam, c’est à dire aux cent mille diables ou au tonnerre de Dieu. Pas très loin de chez les grecs en fait.
Et pour varier les destinations (on va ouvrir une agence de voyages), à Tombouctou ou Bécon les Bruyères (dans les années 60).
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J’ai plusieurs fois entendu parler du Kamtchatka pour évoquer quelques chose situé à l’étranger dans un endroit très retiré, mais la formule consacrée pour mentionner un lieu isolé à Maurice même est « Quatre-Cocos », un village de la côte Est.

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Leveto, c’est parti deux fois — désolé. Le premier commentaire a un -s de trop.
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Ah! Il sont là, les Quatre-Cocos ! Il faut vite prévenir Marie-Georges Buffet : elle les cherche partout!
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À dache:
je ne connaissais pas non plus cette expression. J’apprends en parcourant la toile qu’on lui trouve une origine nordique ( avec une étymologie due à l’altération de diable et une possible référence à un roman de Paul de Semant, « Les merveilleuses aventures de Dache, perruquier des zouaves ») mais aussi une origine marseillaise avec une étymologie qui semble tout sauf sérieuse …
Dans la liste des équivalents du « diable Vauvert », on a aussi «Pétaouchnok».
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leveto, je croyais, que « à dache» était parfaitement méridional ; on se trompe. «Au cul du loup» est moins infiniment loin, mais tout de même très loin.
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très étrange je connais bien l’expression « à dache », sans pouvoir dire de quelle région je l’ai apprise, et plutôt comme l’équivalent de envoyer quelqu’un « sur les roses » qui n’est pas encore « sorti » ici.
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ce matin m’est revenue soudain une expression que j’ai entendue à un âge où déjà je savais bien la comprendre sans poser de questions; je ne l’ai jamais cherché dans aucun dictionnaire ,et je ne la chercherai jamais : elle signifie assurément « perpète », mais encore que tout « imaginaire », un perpète très spatial: il s’agit de Pétaouchnok, et même Saint Pétaouchnok, peut-être par attraction de Saint Pétersbourg, avec un peu d »Hindou-Kouch ?
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tout de même , me suis-je dit ! et j’ai donc demandé à wiki , pour le coup très bavarde sur les lieux imaginaires :
http://fr.wiktionary.org/wiki/P%C3%A9taouchnok
il n’y a pas cependant un lieu qui n’est pas sans histoire de fils: mas barbelés ceux-là : Pitchipoï , qui fait aussi l’objet d’une note sur la toile
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Oui, Pétaouchnok que j’avais déjà signalé le 11 février 2010 à 08:11 .
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leveto | le 12 février 2010 à 11:52
excusez-moi, leveto, si parfois j’aime remonter précisément à quelques sources et donne certains liens: il y a donc eu des travaux sur le fil barbelé et voici un lien
http://www.philophil.com/philosophe/razac/fils_de_fer_barbeles/barbeles.htm
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Quelques précisions piochées dans mes souvenirs :
À Dache , c’est loin.
Trifouillis-les-Oies , c’est un trou perdu, mais je sais y aller.
Pétaouchnok, c’est aussi un trou, mais le comble est que je ne sais pas où ça perche.
Quant à Dache-pompon, c’est un coin perdu très loin.
Tataouine, c’est l’endroit où l’on envoie George Lucas , quand on veut lui être agréable.
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Ah oui, dans le système de Mustaphar sur la Bordure Extérieure…
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Votre histoire est très intéressante, mais la proposer en énigme n’était pas très fair play, si je puis me permettre, car j’aimerais bien savoir combien auparavant avaient entendu parler de ce fabuleux tissu ! 😉
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Zerbinette, il s’agissait juste de satisfaire mon orgueil — mis à mal par la promptitude avec laquelle vous aviez répondu à mes précédentes devinettes — en proposant une énigme dont je savais la solution quasiment introuvable… 🙂
Je vous promets que les prochaines devinettes seront plus accessibles.
Pour ce week-end — service de garde oblige — le blog est au repos…
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Service de garde ? Est-ce que la garde internet en fait aussi partie ?
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Ah! Siganus! Les week ends de garde, internet est ma fenêtre ouverte sur le monde, comme on dit. Ça permet de temps en temps de penser à autre chose et de décompresser…
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Et l’expression bien wallonne : Va t’chir à Malonne !
équivalent à va au diable!
Malonne est un village du Namurois;
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On évoque incidemment le Kamchatka dans un article du dernier Télérama.
« En France, il est 13 heures à Paris, à Lyon et à Marseille. Chez nous, quand 21 heures sonnent à Moscou, il est midi au Kamchatka », dit le cinéaste russe Nikita Mikhakov (qui se prétend à l’occasion « l’ami de Poutine »).
Par association d’idées, je me demande si les camps du Goulag s’étendaient jusqu’au Kamchatka, lequel me semble quand même bien excentré et difficile d’accès par la voie terrestre.
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Ornicar, il y avait des bagnes encore bien plus loin sous le régime tsariste. La distance n’est pas un vrai problème, elle faisait justement partie de la sanction tout comme les conditions extrêmes de vie. La présence des bagnards dans le nord sibérien a largement contribué à l’exode ou au dépérissement des populations autochtones. Voyez par exemple ce qui s’est passé pour les Nenets. Voici le bagne le plus lointain de la Sainte Russie :
http://antontchekhov.blogspirit.com/archive/2007/05/06/l-%C3%AEle-de-sakhaline-de-anton-tchekhov.html
Le Kamtchatka a lui surtout servi sous le régime soviétique (et sert encore) de base navale et militaire. C’est un ensemble militaro-industriel en décomposition dans lequel il est encore difficile de pénétrer, où les navires pourrissent sur place, où les immeubles staliniens se vident de leur population, où la vie est devenue un peu fantomatique.
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Dans les Landes (France), on dit : aller à Pimbo, ou envoyer quelqu’un à Pimbo (paître) 🙂
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Vous dites dans votre arcticle que « Il est vrai que Steller n’est pas resté célèbre pour sa rigueur scientifique (chaque nouvel animal aperçu était ainsi baptisé de son propre nom : l’ours de Steller, le renard de Steller, etc.). » Je trouve ce commentaire déplacé : vous l’ignorez peut-être, mais la description scientifique et l’attribution des noms scientifiques (genre et espèce) des exemples que vous citez n’est pas le fait de Steller, mais d’autres grands naturalistes comme Pallas ou Gmelin, qui ont baptisé certains taxons « Steller » en hommage au naturaliste allemand. Pourquoi donc cette méchanceté gratuite et non fondée ?
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On doit à Steller (théologien avant d’être médecin) de nombreuses observations naturalistes, c’est vrai. De nombreuses espèces animales comme végétales ont été baptisées de son nom pour lui rendre hommage, c’est vrai aussi. Mais :
On lui doit aussi la description unique et jamais vérifiée d’un animal marin ( Steller’s sea ape , le « singe de mer » — sans doute un phoque à fourrure) et d’un oiseau (le Steller’s sea raven , le « corbeau marin » — sans doute un cormoran). Ces deux animaux sont aujourd’hui classés dans la cryptozoologie.
Ses observations et descriptions n’étaient pas d’une rigueur exemplaire : il affirmait par exemple que la peau des cétacés était faite d’une corne semblable au sabot du cheval et dépourvue de poils, ce qui n’est pas vrai. Il racontait aussi que les phoques à terre ne mangeaient pas mais se lestaient l’estomac de pierres qu’ils dégorgeaient à volonté. Il leur prêtait aussi la faculté de pleurer. L’ouvrage que je cite dans mes sources fourmille d’exemples de ce type. Cela ne remet pas en cause les découvertes réelles faites par ce naturaliste mais il ne faut pas oublier qu’on se situe en 1741, dans un monde récemment découvert et que Steller — qui n’était que le médecin de l’expédition de Béring, représentant l’Académie des Sciences — était pris par le temps ( dix heures seulement pour explorer l’Alaska …!) et par des impératifs de survie ( trois ans sur une île après un naufrage …): ses observations en pâtirent.
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Je reviens sur Steller car certaines personnes critiquent le rigueur naturaliste de Steller mais manquent singulièrement d’informations.
Steller a beaucoup décrit sur une période de temps très courte et des conditions de vie extrême. Les espèces nommées de son nom l’ont été à postériori par d’autres naturalistes. Pour information, la terminologie phoque à fourrure n’existe pas en français, ce sont des otaries qui effectivement on l’habitude d’ingérer et parfois régurgiter des cailloux et sur une colonie reproductrice les jeunes otaries poussent de longues plaintes proches d’un sanglot.
La littérature sur le sujet est rare mais existe bien. J’ai aussi eu la chance d’aller sur le site du naufrage de Béring où Steller a survécu.
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►canaridmer:
Vous écrivez : «La littérature sur le sujet est rare mais existe bien.»
En effet. J’aimerais que vous me donniez vos références.
Aucune des encyclopédies modernes ( sur papier comme en ligne) ni aucun des ouvrages récents que j’ai pu consulter que j’ai pu consulter ne mentionnent cette possible ingestion de cailloux par les otaries de Steller.
En revanche dans son Journal de voyage il décrit « une scène étrange, une scène de ménage absolument humaine. Une femelle s’était laissé voler son petit. Le mari, furieux, la battait. Elle rampait devant lui, le baisait,pleurait à chaudes larmes. Sa poitrine était inondée.» On est loin des plaintes proches du sanglot poussées par la jeune otarie que vous évoquez.
en ce qui concerne le nom donné aux nouvelles espèces découvertes par Steller, j’ai déjà dit dans mon message précédent que la plupart avaient ainsi baptisées en son honneur. Néanmoins, de nombreux animaux que Steller décrivit comme de nouvelles espèces n’étaient que des individus particuliers d’espèces déjà connues comme je l’ai aussi déjà mentionné. Il avait un peu tendance à se croire le premier observateur de tout ce qu’il voyait …
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Tout ce que décrit Steller comme comportements sur une colonie de lions de mer est parfaitement exacte même si évidemment ses descriptions sont très anthropomorphiques. Concernant, la description des otaries et des lions de mer, il est assez normale de penser qu’il y a sur un même site plusieurs espèces, jeunes mâles non reproducteurs, femelles jeunes ou plus âgées, mâles dominants, tous ces individus ont des corpulences très différentes. Il faut se replacer dans le contexte. Steller n’a jamais vu d’otaries ailleurs, l’essentiel des espèces vivant dans l’hémisphère sud. Buffon n’a pas encore fait l’inventaire des espèces animales, Steller manque donc de référence.
Concernant l’ingestion de graviers ou de petits cailloux, ce phénomène se nomme gastrolithe, il est décrit pour plusieurs espèces de pinnipèdes.
Je tente de retrouver des publications mais je le cite dans mon guide déjà enacien des phoques, otaries et siréniens aux éditions Delachaux et Niestlé.
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Comme le disait si justement Dominique, les conditions de vie extrêmes contribuaient à l’efficacité des bagnes, s’il fait chaud, nommés goulag s’il fait froid. Loin des baños méditérranéens ou des mikveh, bains juifs.
Les mines aussi, de sel ou d’or.
Celles de Kolyma, en Sibérie, au nord est de la Russie tout proche de l’océan arctique sont toutes proches de la pénisule où se situe le Kamchatka.
nota sur les éléphants de mer, mammifères eux aussi : après la saison des amours et la mise bas des petits ( ceci est une litote, ils pèsent à la naissance euh… 40 kg, trois fois plus 25 jours après, ceci grâce au lait de la mère ) les mâles et les jeunes restent à terre ( sur la sable en fait ) pour muer. Les femelles, fécondées à la fin de l’allaitement ( quelle vie ! C’est à vérifier la reproduction étant en septembre… ), en groupe, retournent en mer se nourrir de krill pour reconstituer leurs réserves de graisse, pour l’hiver prochain passé dans l’océan, et revenir mettre bas sur les côtes californiennes le printemps suivant. Les infos sont assez floues, il faudrait les recouper.
Mais l’espérance de vie est très courte, 20 ans seulement, et les femelles pèsent quatre fois moins que les mâles 500 kg contre 2 tonnes. D’où leur mobilité accrue. Eux passent trois mois à muer, au chaud sur le sable.
Voilà, c’était la minute encyclopédique de madame Cyclopède, qui s’intéresse aux éléphants de mer.
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où avez vous trouvé vos infos sur les éléphants de mer?
attention il y a deux espèces une au nord et une au sud
avec évidemment des cycles différents.
les éléphants de mer mangent des céphalopodes à grande profondeur.
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de visu : sur la côte californienne au dessus de San Simeon à Piedras bianca beach et aussi au sud de Pigeon Point, route 1, réserve d’état Año nuevo.
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donc c’est l’espèce septentrionale
je connais uniquement l’espèce australe qui se reproduit au printemps austral
en octobre novembre.
Pour complément d’infos voir mon guide des phoques otarie et siréniens chez delachaux et niestlé, épuise mais trouvable d’occasion
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édition mai 1993 ? c’est bien celui-là ?
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c’est bien cela
il n’y a pas eu d’autre guide sur le sujet depuis
bonne lecture
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merci il semble disponible sur la toile
je vous signale juste pour votre info. que pendant la mue les mâles et les petits se mettent du sable gris avec leur nageoire sur le dos, se gratouillent dans le sable, parfois vont se baigner, se reétendent sur le sable chaud et que bizarrement les mâles simulent ( ou pas ? ) des combats de mâle dans l’eau et poussent des cris rauques.
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Pour info,
Je viens de publier un livre sur les aventures de Georg Steller, notamment lors de son expédition vers l’Amérique en compagnie de Vitus Béring. Vous y trouverez de nombreuses informations sur les fameuses « bêtes marines » décrites par le naturaliste allemand, en particulier la fameuse Rhytine (autrefois appelée vache de mer, d’où le titre du livre). Vous constaterez que Steller était tout sauf un mégalomane et que c’était même un personnage attachant à bien des égards…
Fabrice Genevois
« Le crépuscule des vaches de mer : les aventures du naturaliste Georg Steller et la découverte européenne de l’Alaska par l’expédition de Vitus Béring ». Editions du Guetteur, avril 2012 (www.leguetteur-editions.fr).
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Merci pour l’info Genevois. Je tâcherai de me procurer ce livre … et peut-être reverrais-je alors mon jugement, sans doute un peu hâtif, sur Steller.
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