L’église ébranlée

crapaudb                            La presse nous le répète depuis plusieurs jours : le Vatican, l’Église catholique, ses prêtres et son chef sont au cœur de scandales sexuels pédophiles. Aux dernières nouvelles le pape actuel et son prédécesseur auraient tout fait pour protéger un prêtre américain qui aurait abusé sexuellement plus de 200 enfants d’une école pour sourds.

Je vous livre quelques unes de mes réflexions qui font suite à un précédent billet et répondent en partie au débat qu’il a provoqué.

J’ai eu connaissance d’une interview sur RTL de Serge July, ex patron de Libé, considérant que le mariage des prêtres résoudrait le problème. Selon moi, les choses ne sont pas si simples. Les prêtres pédophiles ne le sont pas par frustration. Ils ont deux mains comme tout le monde et — feu Daniélou en est la preuve — la tolérance de certaines maisons à leur égard n’est plus à démontrer. On sait aussi que des prêtres peuvent vivre en concubinage toléré par leurs ouailles et ont même des enfants. Non, les prêtres pédophiles sont des pervers qui sont devenus prêtres parce qu’ils étaient pédophiles et non l’inverse. Les pédophiles choisissent (inconsciemment ou non, c’est un autre débat) des métiers qui les mettront au contact des enfants et qui leur donneront une autorité garantissant le silence de leurs victimes. Il serait intéressant d’avoir une statistique concernant le nombre de pédophiles chez les séminaristes, les chefs-scouts, les animateurs de colonies de vacances, les instituteurs, etc.

On ne doit pas oublier non plus que, pour une grande majorité, les abus sexuels ou les viols sur mineur ont lieu au sein de la famille. Un prêtre pédophile marié reste un pédophile et un dangereux prédateur pour ses propres enfants, comme l’a montré la vie de ce prêtre mexicain père de plusieurs enfants dont il a abusé.

Cela n’enlève rien à la responsabilité du Vatican quant au déni du problème et à ses basses manœuvres pour cacher la vérité et protéger ses prêtres. Des sectes ont été dissoutes pour moins que ça.

Et quand je pense qu’ils veulent béatifier un complice de pédophilie! Les bras — que je n’ai pas cloués — m’en tombent.

La pédophilie est un crime: quiconque en a connaissance a le devoir de le dénoncer. Un pédophile, fût-il prêtre, relève de la Justice et, au mieux de la médecine, sinon de la prison. Celui qui, fût-il pape, connaissant le crime, se tait est complice.

P.S. le titre de mon billet était facile, je vous l’accorde, mais comment résister ?

illustration trouvée sur ce site :   http://inventin.lautre.net/graffiti.html

23 commentaires sur “L’église ébranlée

  1. La pédophilie n’est pas un crime en tant que telle. Elle n’a pas été inscrite comme telle dans la loi, malgré la demande d’une députée UMP. Ce qui est réprimé, c’est l’exhibition sexuelle, les attouchements ou les violences sexuelles à l’égard de mineurs, la fixation, la détention ou la diffusion d’images pédopornographiques. Là, ce sont des crimes prévus par la loi. Cela relève du principe d’individualisation des peines, selon les conceptions de Beccaria qui me semblent un peu à la base de nos démocraties modernes : un écrit pédophile, par exemple, a peu de chances d’être poursuivi et interdit parce qu’il peut relever de la fiction. On serait obligés de proscrire les ouvrages de Sade, Louÿs, Gide, Matzneff, Duvert, Restif de la Bretonne, l’anonyme russe, Nabokov, Lewis Carroll, et bien d’autres si on déclarait que la pédophilie est un crime. Ce qui est en cause, ce sont des comportements, des actes, des paroles, des images de personnes réelles prises dans des circonstances dégradantes et sous la contrainte de l’autorité ou une forme de séduction abusive. Je sais que les pédophiles jouent sur cette frontière mince entre ce qui peut être licite et ce qui ne l’est pas, entre la fiction et la réalité, mais enfin… on ne peut condamner une personne pour ses pensées ou alors nous sommes dans le monde de Minority Report.

    C’est la première fois que nous avons une divergence majeure : j’estime que le nombre d’actes pédophiles dans l’Église catholique concerne surtout le problème de son acceptation de l’homosexualité. Violer un garçon mineur ne serait pas vraiment pécher, puisque ce garçon n’est pas encore une personne. Certes, vous apportez un nouvel argument selon lequel les pédophiles choisissent plus ou moins consciemment des activités en relation avec les enfants, mais cela supposerait une pédophilie potentiellement préexistante, par nature, et il est difficile de dire si la personne a été déterminée dès sa naissance ou bien par les circonstances. Il y a encore le problème des barrières morales qui sautent et cela ne s’explique alors pas par de simples pulsions, mais par une forme de raisonnement assez pervers quand on pense à des corps qui développent une sorte de doctrine et un but moral comme les enseignants, les scouts et les prêtres.

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  2. ►Dominique, oui, bien sûr, vous avez raison. Quand j’écrivais « la pédophilie est un crime », je voulais bien sûr dire que les crimes à caractère pédophile étaient condamnés par la loi.
    Il est bien possible en effet que l’Église atténue le sentiment de péché de l’homosexualité . La seule statistique que je trouve concerne les États-Unis : «Au total, 10 667 enfants ont été identifiés comme victimes de prêtres pédophiles. Parmi eux, 81 % sont des garçons et 19 % sont des filles». Cela semble confirmer l’importance des actes pédophiles homosexuels. En tout cas, c’est de l’eau apportée à mon moulin: le mariage de ces prêtres-là ne résoudra ni leur pédophilie ni leur homosexualité.
    Pour le reste, je ne suis pas assez expert en psychologie des perversions : est-ce qu’un pédophile choisit tel ou tel corps de métier en fonction de sa pédophilie ou bien est-ce que sa profession sert de révélateur à sa pédophilie latente? Peut-on penser que les méthodes de recrutement dans ces professions au contact des enfants ne sont pas au niveau? Et, si oui, comment améliorer ce système sans tomber dans l’inquisition, le procès d’intention ou l’État policier ? Je n’ai pas de réponse.
    Mais je persiste à dire que l’Église est complice.

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  3. « En tout cas, c’est de l’eau apportée à mon moulin: le mariage de ces prêtres-là ne résoudra ni leur pédophilie ni leur homosexualité. » Pensez-vous qu’il faille résoudre l’homosexualité ?
    Tous les pédophiles ne sont pas des pervers, mais c’est souvent le cas, c’est une pathologie qu’on ne sait pas encore soigner, comme la paranoïa, pour peu qu’elle soit jamais soignable. Elle peut se révéler très tôt, d’autant qu’elle est induite par le comportement des adultes, un parent pervers (mais pas forcément pédophile) et/ou l’adulte pervers qui abuse de l’enfant. Un pervers est un être froid, intelligent, parfaitement égoïste et qui jouit de sa domination, ainsi que de l’humiliation de l’autre, il est difficile de croire qu’une telle personne soit inconsciente de ces actes… Les pervers pédophiles savent parfaitement ce qu’ils font quand il font en sorte d’être mis en contact avec des enfants. C’est plus complexe pour ce qui concerne les pères et les « oncles », mais les curés, croyez-moi, ils savent où ils vont.

    Cela dit, de plus en plus, je suis gênée par cet opprobre qui est jeté sur les pédophiles, car enfin, je me demande qui peut prétendre avoir choisi sa sexualité ? L’objet du désir n’est pas une chose que l’on sélectionne parmi un panel, nous sommes les jouets de ce désir qui nous pousse, pas les maîtres. Vous me direz, a contrario « un homme, ça s’empêche », soit. Mais enfin, qui d’entre-nous serait capable, parce que la société fait les gros sourcils, de se passer totalement de sexe ? Sachant, qui plus est pour les gens cultivés, ce que sont les pervers, que la littérature (cf les exemples donnés par Dominique, plus Genêt), le cinéma, la photographie, etc. et que l’histoire des inventeurs de la philosophie et de la démocratie vous cautionnent. Oui, les grecs ont aussi leur importance dans le panthéon (un comble) des intellectuels, des « surhommes »…

    Je suis d’accord avec l’idée que l’Église catholique protège l’homosexualité en son sein (et alors ?), mais pas du tout sur l’idée qu’elle soit en retard par rapport à la société sur la personne de l’enfant. Il faut se souvenir que l’enfant n’est vraiment une personne que depuis l’énorme raz-de-marée de la psychanalyse, c’est-à-dire, pour l’enfant, quoi ? 50 ans ? Si les prêtres qui ont violé prétendent que l’enfant n’est pas une vraie personne, c’est leur petit laïus à eux, pas du tout celui de la majorité des prêtres et surtout pas celui des parents.
    Le problème, avec les cathos, c’est la rhétorique bien rodée dans laquelle ils baignent et dont ils savent d’autant mieux se servir s’ils sont pervers. Il est aisé, par la contrition, les belles paroles et les beaux gestes, d’endormir un supérieur pétri de plus de bonté que de bon sens. Et puis, il est vrai, la technique imparable de la confession qui lave plus blanc est un peu un engrenage qui vicie le pardon : je peux pécher si je me confesse après, non ? Mon confesseur est tenu au secret…
    Enfin, et je m’arrêterai là, pour autant que je sache, concernant l’affaire avec laquelle on titille le pape, la police était avertie de l’affaire de ce prêtre, que ne lui fait-on aussi un procès ? Je ne vois, dans cette affaire, que de grands épouvantails : le méchant pédophile, la méchante Église, de grands démons pour se donner des émotions et du scandale pas cher, quant à la réalité de ce que l’on doit à l’Église comme belles et bonnes choses (les hommes égaux dans l’amour, la mystique) et comme foutues saloperies (la haine du corps (péché originel) et l’exercice de la culpabilité), ça reste dans l’ombre. C’est dommage, car quitte à instruire un procès, autant qu’il soit juste.

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  4. ► Ardalia: Pensez-vous qu’il faille résoudre l’homosexualité ? Dans le contexte où est écrit cette phrase, la réponse est oui: je parlais bien sûr de l’homosexualité imposée à des jeunes enfants.
    Vous écrivez qui d’entre-nous serait capable, parce que la société fait les gros sourcils, de se passer totalement de sexe. Je répondais par avance en signalant que des prêtres pouvaient avoir une sexualité (solitaire, hétéro comme homosexuelle) quelquefois librement consentie avec un conjoint, allant parfois jusqu’à créer une famille, d’autres fréquentaient l’amour tarifé, etc. mais que tous n’étaient pas pédophiles. S’ils le sont, ce n’est pas par frustration mais par perversion.
    E
    n ce qui concerne le prêtre sur lequel Ratzinger a fermé les yeux, il a été dénoncé, a eu un procès et a été réintégré. Je pense que la peur du scandale a été la plus forte et qu’ils vont s’en mordre les doigts. Comment peuvent-ils encore parler de béatification de JPII et se regarder dans la glace ?
    Vous tentez enfin de mettre en balance ce que vous appelez des « scandales pas chers » (parlez-en aux victimes, vous verrez si elles n’ont pas cher payé ces « scandales »!) et ce que l’ Église aurait de bon : je ne vois pas, et de loin, pencher la balance du même côté que vous. Vous dites enfin que ces prêtres seraient minoritaires au sein de l’Église; et alors? plus de 10 000 victimes aux Etats-Unis, plus de deux cents pour un seul prêtre, …ça ne vous suffit pas ? Cela montre bien que l’Église laisse faire. C’est un scandale majeur.

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  5. A propos de se passer de sexualité, je parlais des pédophiles. Les prêtres sont abstinents (ou non), par choix, un pédophile doit s’abstenir par principe, selon les codes sociaux, ce n’est pas du tout la même chose. Vous ne me répondiez donc pas « par avance ». Et je suis entièrement d’accord sur le fait que la perversion n’est pas issue de la frustration circonstancielle mais est antérieure.
    Sur JP2 et son miroir, je ne sais rien du tout, quant à leur petite sauce, je m’en fous, qu’ils béatifient qui ils veulent, c’est leur tambouille.
    A propos des scandales pas chers, je parle de l’emballement médiatique qui, selon moi, se crée sur des événements mineurs, oui. Parce qu’il est très facile de crier au scandale, il l’est beaucoup moins de crier à la beauté, à la bonté, à la charité. Pour un scandale croustillant, il est mille actes de bonté qui sont donné à chaque instant par des chrétiens qui ne sont pas pervers. On lève le bouclier quand le pape parle de préservatif, mais personne ne dit que ce sont les institutions catholiques qui en distribuent le plus, pourquoi ? Parce que le scandale satisfait mieux les passions du public, il fait vendre.
    Bien sûr que c’est terrible un enfant violé, j’en ai dans mon entourage, j’aurais moi aussi voulu pouvoir pendre les responsables à des crocs de bouchers, mais j’ai appris deux trois choses sur ce terrain personnel. La vengeance n’apporte rien, strictement rien. Que la société et les proches reconnaissent les faits et gardent leur calme, oui, cela apporte du réconfort. L’écoute, la bienveillance, le soin font du bien aux victimes ; le scandale : aucun.
    Ce que je mets en balance sur les apports positifs et négatifs de l’histoire du christianisme est le fruit de beaucoup de réflexion, de lectures, de fréquentations et de discussions, c’est quasi dépassionné. En ce sens, nous n’avons pas, en effet, la même position.
    Pour le reste, qui a couvert qui, comment, pourquoi, je ne sais rien, j’espère que les enquêtes feront la lumière. Je sais seulement que je déteste les broncas, quel que soit leur sens.

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  6. Quand les victimes n’ont que cette voie-là pour se faire entendre, puisque toutes les autres portes leur sont fermées (cléricales, familiales, institutionnelles, etc.), je ne vois pas d’autre issue que la « bronca », comme vous dites.
    Qu’ils doivent ruer dans les brancards pour faire reconnaître leur souffrance — qui n’est pas un fait mineur, bon sang ! — est un fait: c’est un choix contraint. La « bronca » est utile: sans elle les prêtres pédophiles seraient encore dans l’ombre et couverts par leur hiérarchie; sans elle des victimes n’oseraient pas sortir de l’ombre. Sans la mise au grand jour de ces actes dont ils ont été victimes, sans la reconnaissance de leur statut de victime, il est impossible pour ces enfants de tenter de se reconstruire*. Il n’est pas question de réclamer vengeance, mais de réclamer vérité et justice et de faire en sorte que les mêmes actes ne se reproduisent pas. Et sortir ces affaires des placards où elles étaient enfermées depuis des années est une nécessité de salubrité publique. Que l’image de l’Église n’en sorte pas grandie, c’est un détail, et c’est tant pis pour elle. Qu’elle puisse ne pas s’en relever ne m’émeut pas.
    Une institution comme l’Église se doit d’être irréprochable et d’être au côté des victimes de certains de ses représentants criminels et non pas de protéger ces derniers : là serait sa véritable mission et son véritable message d’amour universel, au lieu de quoi nous avons de petits boutiquiers criant au scandale quand on révèle les crimes de certains d’entre eux.
    L’Église a dévoyé le message du Christ comme Staline et ses apparatchiks ont dévoyé le message de Marx, à leur unique profit et en étouffant tous les scandales. J’ai renoncé à chercher « la bonté, la beauté et la charité » là dedans.

    * Quand tout le monde, du curé à l’instit, des parents aux voisins, nient les faits ou au mieux les minimisent et font passer l’enfant victime pour un pervers consentant, croyez-moi, il faut du courage pour ruer dans les brancards et faire éclater le scandale qui fait exploser tout ce en quoi vous croyiez …

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  7. Je sais qu’il faut du courage, je l’ai vu.

    Vous avez une idée précise de ce que doit être l’Église, pas moi. A vrai dire, vu ce que je pense de la religion en général, c’est le cadet de mes soucis, nous sommes deux.
    Effectivement, vous soulevez un problème intéressant, quand la victime n’est pas crue au sein de son monde et qu’elle doit crier au scandale pour qu’on la reconnaisse enfin. Mais n’est-ce pas là un problème ? Un terrible et immense problème qui touche tous les catholiques, et pas seulement les victimes d’abus sexuels ? Pourquoi des gens qui sont censés vivre et faire vivre la parole et l’amour du Christ ne peuvent-ils entendre la douleur de leurs enfants ? Parce que le corps, le sexe sont des choses cataloguées comme sales et taboues. Le déni est un poison, mais pas seulement quand l’évêque couvre son curé tendancieux, partout, tout le temps, auprès de tous.
    Je suis entièrement d’accord sur le dévoiement du message du Christ, c’est un problème profond. Et je pense, franchement, que la politique de la confession et du pardon sont pour beaucoup à l’origine de ces « couvertures » honteuses. Comprenez-moi, ces affaires de pédophilies ne sont pas -je le concède sans peine – un « fait mineur », mais ce sont des symptômes d’une maladie beaucoup plus profonde, inhérente à cette religion. C’est pour cela que je parle de mauvais procès, ce qui est arrivé est le résultat, non de quelques pourris isolés, mais de toute une doctrine et, comme vous le dites, d’une politique (notamment, celle des institutions religieuses en charge d’enfants). Quand toute votre institution cultive le silence, le secret, vous contraint -pour ainsi dire- au pardon, à l’amour du pécheur, surtout lui, comment voulez-vous trouver la force de briser tout cela ? Tout ce en quoi vous croyez (car c’est valable pour les victimes, mais aussi pour les témoins et les supérieurs) ? Ces affaires de pédophilie révèlent un fonctionnement profond, un système vicieux qui engendre le vice, d’une certaine façon.
    D’un coté je sauve des juifs, de l’autre, j’exfiltre des nazis. C’est logique, je protège le faible, quel qu’il soit, et je pardonne à qui se confesse à moi, d’autant plus qu’étant moi-même souillé (péché originel), je ne suis pas trop en position de jeter la pierre… Je veux dire que, par ces scandales, on reproche à certains hommes d’avoir couvert ce que tout le système leur disait de couvrir, ce ne sont pas eux, des personnes, le problème, c’est tout l’édifice. Et c’est une erreur de croire que tout est politique, à la base de cette politique, il y a une doctrine, une foi, un credo…
    Enfin, je ne vais pas partir sur la religion, on ne m’arrêterait plus, mais enfin, si vous n’êtes pas catholique, en quoi les canonisations, les béatifications et autres vous embêtent-elles ? Si vous n’êtes pas catholique, en quoi vous importe ce que doit être l’Église ? Moi, les institutions, je m’en tamponne le coquillard, ce qui m’importe, ce sont les gens abusés intellectuellement et physiquement, ce qui’ m’importe, c’est le discours, des églises, des temples et des mosquées et de leurs champions du prosélytisme, le discours des médias qui hululent au scandale plutôt que de mener des enquêtes de fond, le discours de mes comparses gauchistes qui crient haro sur le curé au lieu d’examiner l’ensemble de la démarche religieuse, etc.
    Le discours, c’est la clef de voûte religieuse (politique, commerciale), qui est tout sauf la parole, le discours !

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  8. Si vous n’êtes pas catholique, en quoi vous importe ce que doit être l’Église ?

    Je ne suis pas scout, et pourtant je suis scandalisé quand j’apprends qu’un enfant a été violé par son chef-scout et que sa hiérarchie nie.
    Je ne vais pas en vacances au Club Med et pourtant je m’insurgerai si on venait à nommer à sa tête un homme qui couvre les crimes de ses subordonnés.
    Je conchie la religion et son clergé et m’insurge contre les crimes commis en son nom et m’offusque — euphémisme — que cette secte qui s’occupera peut-être un jour de mes petits enfants ou de mes petits neveux puisse élever au grade le plus élevé un homme qui s’est rendu complice — au moins par son silence — de crimes.

    Si la « cuisine interne » (promotions, béatifications, nominations, etc ) n’avait aucune influence sur le monde extérieur, je m’abstiendrais de toute critique, n’en ayant comme vous rien à cirer. Mais il se trouve que ces gens-là ont une importance et une influence — qu’ils ne devraient pas avoir — sur la vie de nombreux de mes concitoyens. De la même façon que je me battrai contre tout parti politique et ses militants aux ordres, toute association et ses adhérents serviles, toute secte et ses adeptes fervents, etc. qui commettraient des crimes, je me bats contre l’Église catholique et ses clercs quand ils en commettent.

    Ne pas être croyant ne m’exonère pas de regarder ce qu’il se passe dans les Églises. On peut débattre philosophie et métaphysique tout en dénonçant les crimes commis par les Églises ou leurs représentants. C’est le silence qui serait scandaleux.

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  9. Effectivement, je partage l’opinion que le silence des personnes informées amène à se poser encore plus de questions sur la force de nos « préjugés » et de nos (besoins de ) »croyances » , et d’une manière qui est loin de se limiter à ce qu’on attend généralement par les « croyants » ( i.e de « confessions », et  » d’écoles »):
    ce qui se découvre dans les cas extrêmes qui ne manquent pas.

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  10. avec mes excuses pour ce lapsus très évident d’avoir écrit « attend » pour « entend »:
    j’aurais volontiers cité quelques lignes éclairantes d’un auteur si je n’avais pensé que chacun pourrait retrouver ceux qui lui parlent le mieux!

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  11. Il se trouve que j’ai été petit boy scout, puis (petit) chef scout.

    En tant que scout, je n’ai jamais été victime d’actes pédophiles.

    En tant que chef scout, je n’ai jamais eu même l’idée d’en commettre.

    Suis-je normal ?

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  12. C’est peut-être article un peu vieux (02 avril 2002), mais sa lecture apporte quelques idées intéressantes:
    http://largeur.com/?p=1035

    Pour les plus pressés, je recopie deux paragraphes:
    «Aucune étude ne permet de conclure à une plus grande prévalence de pédophiles au sein de l’Église catholique que dans d’autres religions, voire d’autres professions de la société civile», m’a expliqué Thomas Plante, un psychologue travaillant depuis douze ans avec des prêtres pédophiles.
    Pour ce catholique, le problème réside plus dans la manière dont l’Église catholique a géré et gère encore ces abus que dans le célibat. «C’est en refusant d’admettre l’existence de pédophiles dans le clergé et en les mutant d’une paroisse à l’autre que l’Église a aggravé son cas. Réassigner un prêtre pédophile dans une paroisse revient à vouloir soigner un alcoolique en lui offrant un job de barman.»
    Et:
    «Après des années de recherches et trois livres sur le sujet, Richard Sipe est arrivé à la conclusion que les prêtres souffraient pour la majorité d’entre eux – certaines études disent 70% – d’immaturité sexuelle. Et cela «à cause de l’environnement social exclusivement masculin et de la structure hiérarchique de l’Église qui cultive des comportements sociaux adolescents de type boyscout. En taisant ces actes abusifs, l’Église les a pardonnés, et même indirectement encouragés puisque les abuseurs concluaient qu’ils ne risquaient rien, ou presque.»

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  13. Quelle chance d’être une fille et de ne jamais avoir été scout(e) ! Mais est-ce que ça existe encore les scouts ou bien, comme les prêtres, est-ce une espèce en voie de disparition ? Sur ma ville, je n’en connais pas un seul.

    Les prêtres après tout ne sont que des humains comme les autres avec les mêmes défauts et les mêmes déviances mais justement, on croit qu’ils ne devraient pas être comme les autres, ayant choisi une vocation tout de même assez particulière. Je me souviens de mon effarement de petite fille, après des années de catéchisme et de bonne parole, de découvrir que la bonne soeur qui nous gardait, non seulement était menteuse, mais aussi méchante et jalouse ! Je ne m’en suis jamais remise et il m’en est toujours resté de la méfiance vis à vis de la gent religieuse.

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  14. Si j’en crois wiki, Zerbinette, le mouvement catholique des Scouts et Guides de France (qui regroupe depuis 2004 les scouts, garçons, et les guides, filles) comptait, en 2009, 37 201 membres (honni soit qui mal y pense…).

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  15. Leveto, c’est plus grave que ça : 67 201 membres ! 😉

    Je peux me tromper, mais il me semble qu’actuellement, (du moins d’après ce que je vois et entends autour de moi) il y a moins de jeunes qui en font partie qu’à la belle époque où HAL’x était chef de meute. En contrepartie, il y a des scouts musulmans, protestants, juifs, laïques ce qui porte aux alentours de 80 000 les adeptes du scoutisme.

    Il faut reconnaître que c’était (c’est encore* ?) une bonne école de débrouillardise.

    * Les conditions de sorties ne sont plus aussi rudes qu’auparavant : des parents se sont plaints…

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  16. PS : sans rapport : n’y a-t-il que sur mon ordi que la colonne de droite reste blanche tant qu’on n’a pas cliqué sur « commentaires » ?

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  17. On trouve tout sur « scoutopedia » (sic) :

    Scouts de France : Effectifs :

    à l’apogée (1963) : 125 à 140 000 ;…….En 2004 : 50 000 membres.

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  18. Zerbinette : «la colonne de droite reste blanche»
    Vous êtes la deuxième à me signaler ce problème qui ne se produit pas chez moi et pour lequel je n’ai pas d’explication.
    Un simple rafraîchissement de la page ne résout-il pas le problème ?
    Si d’autres intervenants rencontrent ce même problème, je les invite à me le signaler, je ferai remonter l’info chez WordPress, en espérant que cela y change quelque chose.

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  19. « Il se trouve que j’ai été petit boy scout, puis (petit) chef scout.
    En tant que scout, je n’ai jamais été victime d’actes pédophiles.
    En tant que chef scout, je n’ai jamais eu même l’idée d’en commettre.
    Suis-je normal ? »
    Rédigé par : HAL’x | le 27 mars 2010 à 23:36 |

    Normal ? Sans aucun doute.
    Mais peut-être aussi chanceux ? Voyez ici :
    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20100424.OBS2922/pedophilie-condamnation-record-pour-les-boys-scouts.html

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  20. ce com. aura l’air, mais n’est pas hors sujet ; c’est une manière de l’aborder, en tournant autour, et c’est concevable : hier, une me disait sommer une petite ainsi  » dit à ta mère de t’emmener chez le docteur  » ( la mine hagarde de l’enfant, ses yeux plus que cernés ) devant une assemblée. Pour apprendre, confuse, sa bourde, apprenant que la mère est décédée il y a un an. Hier encore, une est venue me voir, passer une heure avec moi en cours. Lorsqu’elle est repartie, je lui ai enjoint d’être heureuse, elle m’a répondu c’est déjà fait Madame. J’avais commis la même bourde,en classe l’an dernier et j’ai appris ultérieurement qu’un an après le décès de la mère, la grande soeur s’était faite écraser par une voiture en descendant du car scolaire. Je lui avais présenté des excuses.
    Ce qui me tue, ah, c’est le silence des enfants.
    Et combien ils sont magnifiques si, avec une pelle à charbon, on les aide à évacuer les monceaux de scories qui les étouffent et les empe^che d’apprendre, figés qu’ils sont sur leur douleur.
    Tous ne réagissent pas en tuant le chien ( en décapitant la tête ! ) de la belle-mère de leur soeur comme dans Pieds nus dans les limaces. Cela est de l’ordre des fantasmes filmés. IRL, les enfants se taisent, et
    et
    et

    trinquent.
    Voilà.

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  21. La vengeance n’apporte rien, strictement rien.
    Merci Ardalia.

    Je ne lirai pas tout.
    Ce n’est pas mon sujet.

    Simplement, éviter de massacrer autrui quand soi-même on a été massacré, cela me semblerait être la moindre des choses à respecter.

    Nothing more.

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