Comme promis dans mon précédent billet où je parlais des villes françaises qui furent à l’origine vouées à un saint et qui l’ont oublié au fil du temps, je vais vous parler aujourd’hui des bretonnes dont les saints sont tombés.
Les saints bretons ont ceci de particulier que, pour la très grande majorité d’entre eux, ils ne sont pas saints, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas reconnus comme tels par l’Église. La plupart d’entre eux n’étaient connus que dans leur village, dans leur pays, faisant ainsi mentir le proverbe; ils ne sont devenus saints que par acclamation populaire et l’on sait que le peuple acclame facilement: on dit que le seul cimetière de Lanrivoaré* en abriterait 7847! C’est bien en Bretagne que l’on trouve le plus de saints et, bien que ce ne soit sans doute qu’une coïncidence, le plus de pierres dressées.
Les saints guérisseurs, dans la chapelle du Haut à Trédaniel, prés de Moncontour
La plupart de ces saints bretons sont à l’origine de toponymes, leur nom étant alors accompagnés d’un nom commun, comme lann ou loc, « sanctuaire », pleu ou plu, « église paroissiale » ou encore tré, « église succursale». Cependant, pour certains d’entre eux, leur nom seul a servi à former le nom du lieu : nulle mention de leur supposée odeur de sainteté. Comment savoir alors s’il s’agit bien d’un saint breton? Par recoupements, par comparaisons, voire par l’absurde après avoir éliminé toutes les autres hypothèses, ce qui n’est pas tâche aisée ( ceux que cela intéresse pourront lire cet article fort bien documenté).
Trois départements se partagent ces toponymes: les Côtes-d’Armor, le Finistère et le Morbihan.
- Côtes-d’Armor:
Cavan tient son nom de Cadfan, un saint gallois.
Louargat ( Louergat en 1160, Loeargal en 1170 puis Louargat dès1330) tient le sien du saint breton Loarcat.
- Finistère:
Combrit, Edern et Gouézec sont des noms de saints bretons . Il en est de même pour le nom de l’Île-Tudy, qui porte le nom du même moine que Loctudy.
Berrien correspond au saint breton Beryan (nom attesté en 1468 et présent dans le nom d’une paroisse en Cornouailles dite terra sancte Berrione) et Guengat au saint breton Guengado.
Cast est le nom d’un saint irlandais.
Le saint gallois Clydwyn a donné son nom à Cleden -Cap-Sizun et à Cleden-Poher (Cletguen en 1468) et sans doute aussi à Cleder.
Enfin, Audierne s’appelle en breton Goaien ( noté Goezian en 1410) du nom du saint breton Guedian.
- Morbihan:
Guégon (Guezgon en 1283) reprend le nom d’un saint breton, comme Guéhenno ( Monster Guezenou en 1260, «le monastère de saint Guethenoaus ») et Gueltas ( Sanctus Gildasius en 1264 : saint Gildas).
Bieuzy ( Sanctus Bilci en 1125 puis Beuzi en 1288) correspond peut-être au saint gaulois Bilicius ( *Bilitius)
Caudan : Cauden en 1411 sans doute une altération de l’ancien breton Cadoan
Elven : autrement écrit Elouen, doit sans doute son nom à celui du saint irlandais Elouan ou Elwin.
Guidel: Guidul au XIIè siècle du nom du saint breton Vitalo
* Lanrivoaré: du breton lann, «sanctuaire» et du nom de saint Riware.
( et je ne résiste pas au plaisir de vous dire que c’est dans ce pays qu’on fait mentir la chanson: le chapeau à Riware est carré.)
P.S. Les courageux qui veulent faire plus ample connaissance avec les saints bretons peuvent se lancer dans la lecture de Joseph Loth disponible en ligne, tout en sachant que, depuis 1910, les recherches ont été affinées et que certains des saints donnés pour tels par J.Loth n’en sont pas!
leveto : en tant qu’ancien Bas-Alpin d’adoption, et par solidarité avec les Costarmoricains et avec d’autres habitants de contrées encore mal géolocalisées, comme le Bas-Rhin et la Basse-Normandie, j’aurais tendance à siffler « 22 » quand je vous retrouve au bord de ces Côtes-du-Nord que j’adore…
Merci en tout cas pour ce Monster Guezenou, qui nous rapproche ainsi de ce Saint-Gildas-de-Rhuys, si bien placé à l’embouchure de la « petite mer ».
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Oups! La boulette! Mais où avais-je la tête? Les Côtes d’Armor, bien sûr, et plus du Nord… Merci, Biscator ! J’ai rectifié — cette fois, c’était bien trop énorme pour être laissé…
À ma décharge je dois confesser qu’il m’arrive encore quelquefois de parler des Basses-Alpes …
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>leveto, bonsoir : nous ne nous en offusquons pas de l’appellation bas-alpins, peucheure.
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► leveto : J’ai rectifié
Heu… Partiellement seulement. Car dans l’énumération linéaire qui précède les trois grandes présentations segmentées, vous avez laissé « Côtes-du-Nord »…
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Ouh la la! Merci, Jacques C! Mais où ai-je la tête ? Sont-ce ces saints qui me désarçonnent ?
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– Joseph Loth appartenait à une association bretonnante celte, il a présenté une vision de la toponymie des villes et Saints bretons qui ne correspond pas tout à fait à la réalité, sur le terrain avec un mélange des cultures, complexe et nuancé.
– Les deux lignes Loth comme toutes les lignes fictives ou fortifiées sont faites pour être enfoncées. C’est le cas pour la toponymie, la seconde « ligne linguistique » quand à elle montre la stabilisation de l’influence celtique dès le IXème siècle et son déclin très tôt amorcé .
– La Bretagne Gallo, de langue Romane ou Haute Bretagne, est le tampon entre Celtes et royaume Franc; elle occupe la position de » l’entre deux chaises », que l’on retrouve chez les Alsaciens.
Je vous propose une petite visite sur l’identité Bretonne par Ronan LE COADIC, Professeur à l’Université de Rennes 2:
– le premier lien dresse le bilan actuel: « Espaces Bretons entre territorialisation et déterritorialisation ».
– le second nous présente l’auteur, ses travaux sur l’identité bretonne.
http://www.breizh.net/identity/galleg/espaces_bretons.htm
http://www.breizh.net/identity/galleg.htm
– Je reviendrais à nos Saints, un peu plus tard, je partage pleinement votre point de vue « Leveto », certains saints ne tiennent pas la route:
– à chacun ses saints, on promène ses saints, on gare ses saints (parfois ça vaut mieux), des saints tombent, il y a de faux saints , des saints qui guérissent…,
– les saints fondateurs sont peu nombreux, les autres innombrables, il faut occuper le territoire, asseoir le pouvoir .
-« L’autel et le trône » vont devenir réalité, la Bretagne féodale va se construire ainsi malgré les luttes incessantes et devenir l’objet de toutes les convoitises…
La Bretagne aurait pu devenir autrichienne si le mariage de Maximillien d’Autriche et d’Anne de Bretagne fait par procuration, n’avait pas été annulé.
Ce sont Charles VIII et Louis XII qui feront de la Duchesse Anne, la reine de France qui s’efforcera de préserver les droits de sa Bretagne…
Le Roi François Ier, épousera sa fille Claude… le « fruit la reine Claude », trouve là son origine, qu’on se le dise la Bretagne ne comptera pas pour des prunes.
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En lisant ce billet, pourquoi ai-je pensé aux hermès qui tenaient lieu de bornes dans l’Athènes du 5è s. Av.J.-C. ? Ceux qu’on a décapité (et peut-ètre émasculé ?)en accusant Alcibiade ?
– Hors-sujet :Notre ambassadeur de France, par ici, est un breton (parfaitement arabophone, excusez du peu). 😉
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en lisant ce billet, je pense aux bretons, grands marins s’il en est ; à la taille des lieux de culte, le plus petit serait l’oratoire suivi de près par la chapelle (entre les deux, la grotte ?) et le plus grand l’abbatiale ou bien la cathédrale. Et les basiliques quelque part entre avec les con-cathédrales.
A Rome, l’éternelle, quatre dont Saint Jean de Latran, juste en face et sur le côté la scala sancta (je n’en ai pas cru mes yeux, next time I wil go) et Saint Paul hors les murs.
et je songe aussi , tristement, le cœur plombé, combien loin est la Bretagne d’ici —–> la pointe du Raz : 1274 km et 13h02 de voiture.
—–> le Mont saint Michel 1112 km et 10h50.
Comme je suis flappie, grave, je me vois pas sur le champ.
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que non seulement mes « savants » petits commentaires sont lus mais encore qu’ils sont retenus!
leveto | le 18 octobre 2011 à 14:11
-Pas de fausse modestie ! Blog de très haute tenue. Beaucoup plus fréquenté que vous ne le pensez.
Bravo, et continuez !
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J’ai presque honte d’avouer que je ne connais pas la Bretagne. Je n’y suis jamais allé, sauf une fois : à peine sorti de l’École, j’ai remplacé pendant quinze jours un confrère rennais parti en vacances. Mes journées bien remplies ne m’ont pas permis de voir plus que le centre ville — et notamment une brasserie très animée où je prenais mon repas du soir et quelques bières. Le seul dimanche que j’ai passé à Rennes, j’ai dormi jusqu’à des pas d’heure et j’ai mis l’après-midi à m’en remettre. Alors, la Bretagne…
Mes parents m’ont affirmé que, petit, j’avais visité avec eux le Mont Saint-Michel, mais je n’en ai aucun souvenir, sans doute m’étais-je ennuyé, souvent à cet âge-là on n’aime pas ces visites obligatoires, vécues comme des punitions …
Peut-être un jour aurai-je l’occasion de combler cette lacune, mais le kilométrage proposé par Rose refroidit mon ardeur…
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« Oups! La boulette! »
Mal nommer un lieu requiert la peine d’armor. Pour cela on peut effectivement utiliser la boulette, mais une balle dans la nuque serait plus humain.
(Pfff, qu’est-ce qu’ils nous font chier les habitants de Mumbai, de Beijing, de Chennai, du Myanmar, de Bengaluru, de Thaïlande et de Maurice ! Entre autres.)
Caudan : Cauden en 1411 sans doute une altération de l’ancien breton Cadoan
Ah, tiens ! http://www.caudan.com/fr/culture_site.aspx (Ah ben non, il était paraît-il du Languedoc celui-là…)
Sinon, une question : parle-t-on parfois d’oncle ou de tante “à la mode de Bretagne” en France ? (Il s’agirait des cousins germains des parents d’une personne.)
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►Siganus:
Ce Jean Dominique Michel de Caudan, bien que réputé natif du Languedoc, doit sans doute son nom au Caudan morbihanais.
Oui, bien sûr l’expression « à la mode de Bretagne» existe en France et s’applique aussi bien aux oncles et tantes qu’aux nièces et neveux et même aux cousins
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Que serait donc un “cousin à la mode de Bretagne” ? S’agirait-il de celui qui normalement est appelé “cousin issu de germain” (aussi écrit “issu de germains”) ?
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Un « cousin à la mode de Bretagne » se dit de tout parent éloigné … De ceux qu’on rencontre aux enterrements et dont on vous explique — « embrasse ton cousin! » — qu’il est le fils de la belle-sœur du cousin au troisième degré de … et vous perdait le fil, mais qu’importe : « Bonjour, cousin! ».
L’ oncle à la même mode est le cousin germain du père ou de la mère.
Le neveu, toujours made in Bretagne, est le fils du cousin ou de la cousine germaine.
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Bonsoir à tous!
Pour quitter les « Saints » qui vous glacent:
– Un peu de harpe celtique avec « Reflets » d’Alan Stivell
http://www.deezer.com/fr/music/alan-stivell/a-stivell-cd-story-120935
– l’air du large avec « L’Abeille Bourbon » dans les parages de Ouessant:
– Ma cousine Acadienne Dominique Dupuis au festival interceltique de lorient 2010 va rallumer la flamme…
Amusez-vous bien!
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Peut-être un jour aurai-je l’occasion de combler cette lacune, mais le kilométrage proposé par Rose refroidit mon ardeur…
Rédigé par : leveto | le 01 novembre 2011 à 16:40
à part l’Alsace, [l’Auvergne, les Pyrénées] il n’y a pas plus beau que la Bretagne ; non sans blaguer, on la met dans le top trois la Bretagne : ses côtes sauvages, son climat fait de crachins et de coups de vents, ses marées incroyables qui font que l’on doit nécessairement calculer quand rentrer au port sinon on reste à louvoyer à l’entrée comme un hérétique ; ses crêpes au blé noir accompagnées d’une bolée de cidre légèrement aigre, les jardins dans les douves du château de Vannes, la plage de sable bond du petit caneton à côté de sa maman que je n’ai pas visitée encore, Locmariaquer avec sa tonalité espagnole liée entre ses consonances bretonnes (cela signifie, la cabane de Maria, son château-fort, excusez du peu), les crêpes Suzette des thermes de Saint Malo, les marées incroyables, la mer bleue grise verte toujours fâchée toujours tonitruante, que t’as pas intérêt de rigoler sinon tu vas t’en prendre une (pas comme ma mienne à moué), les maisons en granit gris aux toits de lauze inclinés et gris foncés, les Bretonnes têtues et déterminées qui savent ce qu’elles veulent et aussi ce qu’elles ne veulent pas, l’océan Atlantique immense qui sait d’où il part sans avoir où il va, sa couleur, les roches qui affleurent, entre lesquelles il faudra zigzaguer pour entrer au port au risque de rester dehors à louvoyer en vain.
Et puis les bretons sont de grands voyageurs, ils courent le monde…pourquoi pas nous ?
>leveto
1/vous avez 116km de moins que moi à parcourir 😉
2/ on peut couper le trajet à Clermont Ferrand, vers les châteaux de la Loire, en Anjou, à Poitiers, déambuler en barque sur ses marais au milieu de jardins potagers d’importance, aller voir Jehanne de France, Charles Martel, à Angoulême lire trois BD, à Carcassonne visiter le château restauré grâce à Viollet le duc, taster quelques grands crus à Bordeaux …
3/ certes, il faut y rester à tout le moins quinze jours ; trois semaines ce serait mieux, un mois vraiment bien !
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►Rose
je ne veux pas polémiquer sur les charmes supposés des régions françaises: je ne doute pas que chacune a des arguments à faire valoir.
Je peux simplement dire ce qui me plaît ou déplaît, ce qui m’attire ou pas dans mon désir de visiter un pays, une région, une ville, etc.
Je n’aime pas la mer.
Du moins: j’aime bien la voir, mais de loin, au sec. Vous ne m’y ferez plus naviguer, ni baigner, ni même marcher sur le rivage les pieds léchés par les vagues. La Méditerranée? Même topo: vue de l’Aigoual, du Ventoux, du cimetière marin sétois ou de la Corniche marseillaise, ça passe. Sinon, voyez-vous, j’évite et, de Collioure à Menton en passant par la Grande-Motte, aucune plage, même de sable fin, n’a vu depuis longtemps et ne verra mon séant — que je laisse à d’autres le soin de qualifier d’auguste — s’asseoir dessus. Je pousse même la confidence jusqu’à vous avouer que, lorsque mes fils et leur mère manifestaient le désir de passer leurs vacances à la mer, leur souhait était naturellement exaucé: ils passaient leurs vacances à la mer … et je continuais à bosser, heureusement pas loin, et ne les rejoignais que le week-end pour visiter l’arrière-pays et dîner en ville.
À la limite, il m’arrive toutefois de tolérer la présence d’un étang — disons « de Thau » — quand j’ai une envie d’huîtres et de chérir la liberté.
Pour le reste, les toits de lauzes comme les habitantes qui savent ce qu’elles veulent, on a les mêmes à la maison …
C’est pour cela, et pour d’autres raisons aussi bien sûr, que votre suggestion d’obliquer à Clermont-Ferrand pour se retrouver à Carcassonne m’agrée.
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>leveto
le choc…
ne pas aimer la mer !
comment est ce donc dieu possible ?
je mets cela de côté (à l’intérieur des terres en Bretagne je ne connais rien de chez rien, pas même Brocéliande) toujours mes pas m’emmènent vers la mer invariablement.
on en reparlera, je laisse mijoter tranquillou,
nota bene : la Bretagne sans la mer, ni l’océan qui la bordent ce n’est plus la Bretagne.
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Excusez-moi, Rose!
– la Bretagne sans la mer, c’est la Bretagne aussi, en voyageant parmi les « Saints », je vais m’efforcer de vous en faire découvrir quelques aspects.(Les saints on s’en fatigue vite), et puis bon nombre de bretons ne fréquentent pas la mer.
– Certains habitants des côtes ne fréquentent que leur baignoire, l’eau y est plus chaude, disent-ils.
– Normandie, le Mt St Michel, pour ne pas être pressé par la foule, évitez les périodes de grandes migrations! J’admire votre vision romantique du Mont et des abords de rêve sans véhicules, ce fut la vision de mes père et grand-père…
– Un lieu sympathique, avec un calme « religieux » sans bousculade même au mois d’août, « le Scriptorial » d’Avranches, présente les manuscrits du Mont St Michel.
– la calligraphie, la fabrication des velins, les enluminures, les pigments pour la couleur, sont expliqués, une partie des manuscrits originaux sous vitrines spéciales à bonne température, degré d’humidité, conditions d’éclairage, s’y trouve…
http://www.scriptorial.fr/
– A voir le Jardin Botanique d’Avranches avec le Panorama sur la Baie.
– Nous garderons les pieds sur terre de nos ancêtres, Leveto!
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>l’Abrincate, merci pour vos infos précieuses
moi non
mes pieds volent ailleurs
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Bon, comprenez-moi bien, Rose :
j’aime la mer, enfin: j’aime l’idée de mer, cet espace infini qui s’étale jusqu’après l’horizon, ce symbole de liberté chéri par le poète, ce géant qui nous fait sentir si petits; j’aime aussi regarder ce miroir aux reflets changeants, aux humeurs fantasques … Mais je n’aime être ni dessus ni dedans. Point de baignade, point de bateau. Je n’aime pas non plus en sentir les embruns sur mon visage, ni marcher sur le sable mouillé, ni m’abîmer les pieds sur les galets brûlants…
Et ne me parlez pas de la plage en été, du sable qu’il faut chercher sous la chair exhibée de touristes braillards ou de la calanque violée par des malotrus anisés et sans respect.
Non, la mer, comme je l’ait écrit plus haut, je l’aime de loin, du haut de la corniche ou même de plus haut: il m’est arrivé par grand mistral d’emmener mes fils en haut du Ventoux juste pour le plaisir de leur montrer la mer!
*****
J’ai bien pris note de toutes vos suggestions, l’Abrincate et les garde en réserve pour le jour où …
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>leveto
j’y songe à la mer
j’entends la pluie tomber
ici pour l’instant, des trombes d’eau après trois mois de sècheresse : inouï et vrai.
çà va, j’ai vérifié vous êtes assez loin du Rhône !
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Nous avons eu nous aussi notre ration de pluie, et ce n’est pas fini! Le Rhône a atteint sa cote d’alerte …À suivre.
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leveto : je reviens d’un tour au marché paysan de mon faux bourg, où j’ai appris que du côté de St-Martin-de-Crau, les vaches ont maintenant les pieds dans l’eau. Et comme les shadoks, les agriculteurs installés dans cette plaine continuent à y pomper nuit et jour… Un autre paysan, jeune cultivateur à Pélissanne que j’interrogeais à ce sujet, m’a étonné en me confiant qu’il n’irait voir l’état de ses terres qu’à son retour chez lui : « à quoi ça servirait, de toute façon je n’y peux rien… » Comme quoi, la sagesse n’attend pas forcément le nombre des années.
Ici, ça va encore, si ce n’est notre véranda qui démontre ses capacités limités pour l’étanchéité.
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>biscator, chez moi c’est le déluge : attends la colombe avec le rameau : en trois jours de pluie trois mois de sècheresse rattrapés : c’est d’un brutal ! Mais je vis sur une colline (c’est-y pas une bonne idée ?)
biz à vous tous
(eh biscator, j’habite un vrai bourg, hé, hé)
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Restez bien au sec, rose, même si je sais pertinemment que vous ne risquez pas de voir passer autre chose qu’une belle arche colorée, quand le ciel daignera s’apaiser.
Et transmettez mes salutations amicales à vos grandes petites chéries.
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>biscator
17 heures et il fait déjà presque nuit ! ai du taf, ne sors pas
biz aux deux vôtres (mes miennes sont bien loin, don’t cry baby, don’t cry) et à vous.
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La pluie, le vent, des saints … il n’en fallait pas plus pour que me revienne
Émile Verhaeren, Les Vignes de ma muraille, 1899.
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– J’espère que ma cousine acadienne, Dominique Dupuis vous a redonné la forme et le moral, que vous n’êtes pas trop touchés par les inondations.
– Que les Saints Bretons se montrent à la hauteur pour vous venir en aide, c’ est le moment, sinon le placard!…
Pour se faire une idée de la toponymie, il faut planter le décor:
1. La période des mégalithes:
– beaucoup de ces lieux laissent encore place à bien des interrogations.
– certains d’entre eux seront réutilisés par les peuples qui se succèderont dans le massif armoricain.
2. La période Celte: deuxième âge du fer, ou de la Tène: 450 ans Av.-JC, armement qui leur donne l’avantage (longues épées en fer des cavaliers) , venus d’est en ouest depuis le Danube envahissent la Grande Bretagne, le massif Armoricain…
– leur religion complexe est célébrée par des druides (prêtres et prêtresses).
3. Sur place des populations gauloises.
4. La romanisation des populations gauloises: 56 A-JC défaite des Vénètes, les peuples armoricains sont soumis au monde latin pour 5 siècles.
Les romains mettent en place, une administration, un réseau de voies, frappent des monnaies, établissent des pêcheries sur les côtes (ex: sur le Blavet, dans le Morbihan actuel) des salaisons, des échanges commerciaux se poursuivent, des résidences se construisent..
I er siècle, naissances des villes romaines «oppida»( de Vannes ou Darioritum, ritum, le gué; Rennes ou Condate, le confluent; Locmariaquer ( principaux monuments un théâtre et un aqueduc)
– des villes comme Jublains en Mayenne servent de relais pour collecter les fonds et rejoindre Lyon.
5. III ème siècle invasions saxonnes; fortifications des villes Vannes, Nantes, Rennes, Saint-Malo.
6. Vème siècle, invasion des Vandales, exit les romains.
(Nos petits Armoricains profitent des occasions à chaque fois pour évincer l’envahisseur précédant, on frappe les monnaies par dessus les effigies romaines)
7. Bretons (celtes) et Francs s’affrontent, jusqu’au VII ème siècle, la ligne de stabilisation Nord-Sud de Saint-Malo à Nantes, «ligne territoriale Loth,» et linguistique se dessine.
8 . La christianisation s’amorce, chacun ses saints, chacun étend son pouvoir.
– «Les bretons» par les moines venus du pays de Galles: trois saints ont un rôle fondateur Saint Samson, Saint-Méen, Saint-Malo.
– «Les Francs»: Saint-Etienne, Saint Aubin, Saint Germain, Saint-Mélaine, Saint-Martin… autour de Rennes, modeste bourgade.
– sous les carolingiens des expéditions musclées vont être menées contre les Bretons(celtes), Charlemagne instaure en Bretagne des évêchés de type latin:à Alet-Saint-Malo, Dol de Bretagne…
– Quelques autres Saints sont à rajouter pour le reste de la Bretagne.
– les campagnes se christianisent, la pénétration des différents peuples, leur influence varie, la pénétration n’est pas égale partout, avec des zones de résistance, des zones forestières. La campagne n’est pas un désert, les villes sont peu importantes, la campagne est assez peuplée, des analyses de pollens montrent la présence de cultures, de forêts plantées d’arbres variés.
Voilà pour le décor, les toponymes vont être prodigieusement variés, parfois très mélangés.
– Les saints de moindre importance, vont couvrir le territoire se superposant aux divinités païennes.
– L’église les tolérera, croix, calvaires se surajoutent, fontaines miraculeuses, rocs-branlants, saints guérisseurs, mégalithes christianisés, légendes Arthurienne, enchanteurs, Elfes…Les toponymes et leur origine constitue des ouvrages entiers, je me contenterai de quelques exemples, lieux et Saints particuliers.
La Bretagne féodale se construit dans un climat perpétuel de divisions et de conflits…
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>leveto, merci ah ce poète !
>les pattes d ‘oie, l’Abrincate : votre relevé super exhaustif est vraiment intéressant, en un tour de main vous nous brossez neuf cents ans ! mais vous avez oublié les pattes d’oie, des calvaires, cités par vous
la danse bretonne
http://compagnons.derrien.over-blog.com/article-les-saints-bretons-dansaient-ils-62002930.html
feznoz et autres déambulatoires,
et, et
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et les coiffes : en Bretagne on naît coiffé…
les repasseuses vous êtes admirables (comme les femmes de marins que certains imaginent infidèles, je me demande leurs sources, passons, pas la peine de répliquer).
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@ Rose,
Vous avez raison d’évoquer l’importance des danses, des costumes, surtout les coiffes, en Bretagne, mais tout cela me parait , un peu précoce, mon exposé s’arrête au VIII ème siècle, je vous ai fait grâce:
– des invasions Normandes au IXème siècle,
– des influences anglaises au Nord et au Sud, à partir de l’Aquitaine et des angevins au Moyen-âge.
Les grandes phases de peuplement décrites s’appuient sur les travaux des fouilles archéologiques réalisées pour expliquer la présence des peuples et la toponymie.
Les rites païens et religieux ont donné lieu à des processions, des rondes autour de certains « lieux, »le plus souvent de culte.
Les écrits sur le sujet, ne nous apportent que quelques suppositions vagues, à partir du XIIè siècle, on parle de « carole », pour la danse et de l’importation de tissus pour confectionner des voiles.
– 1363, Bertrand Du Guesclin épousera, « la belle Tiffaine de Raguenel », suivant la légende, autour de la quarantaine, passionnée d’astrologie… De sa vie, on sait peu de choses ou rien, sauf que Bertrand ne passera guère plus de huit jours en sa compagnie. Comme beaucoup de femmes de son époque, elle ne passera pas son son temps à l’attendre, vraisemblablement elle gèrera les biens de son époux.
Depuis toujours, les religions comportent une bonne dose de mysoginie, « les loisirs de la femme »…Bof!
– 1492, Anne de Bretagne, a 15ans, elle a épousée sous la contrainte Charles VIII, profitant d’une embellie à la cour, elle s’amuse: fêtes, musique, bijoux, fourrures, commande des tapisseries… la danse?
Nous n’avons pas beaucoup de renseignements écrits sur le sujet avant le début du XVI ème siècle, où l’on mentionne gavotte et passepied, les branles.
Les paysans, cela compte si peu…
Les danses bretonnes commencent par des danses collectives, où l’on est pris par le rythme, où la fatigue n’est même plus perçue.
– La danse en couple apparait à la fin du XIX ème siècle, face à face, devient parfois un peu acrobatique, ou bien on démontre de l’habileté avec un pot sur la tête en équilibre. Les fêtes paysannes se concrétisent dans les noces ou fêtes liées aux saisons, avant cela la notion de séduction n’existe pas dans la danse bretonne.
– Les coiffes paysannes apparaissent au milieu du XIX éme siècle dans la forme qui attire notre regard aujourd’hui, dans « les danses folkloriques ».
– Les différences se font suivant les régions et l’appartenance sociale en fonction de la richesse.
La dernière « Bigoudène » à porter la coiffe en Bretagne vient d’avoir cent ans.
– Merci Rose! le site auquel vous faites référence, nous rappelle les émissions proposées sur les conteurs, en 1966, et une Bretagne encore archaïque au plan matériel, mais riche en traditions.
– Je ne résiste pas au plaisir de vous offrir quelques jolies coiffes portées par de bien belles femmes.
http://www.louisbourdon.com/bretagne9.php
A plus tard avec les topos.
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– Louis Bourdon nous propose de magnifiques costumes bretons, des paysages marins superbes, vous pouvez cliquer dessus pour les agrandir les clichés, mais hélas pratiquement rien sur Bretagne intérieure, forêt de Fougères, Brocéliande, cités médiévales, canal de Nantes à Brest, le patrimoine architectural rural ….
– les musiques qui accompagnent sont très belles.
– Je vais combler ce manque en illustrant les topos et les Saints qui présentent une originalité…
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>l’Abrincate ah oui, j’y suis (sur votre site).
Je ne peux répondre à tout, je grappillerai de-ci, de-là au gré de vos propos :
sauf que Bertrand ne passera guère plus de huit jours en sa compagnie. Comme beaucoup de femmes de son époque, elle ne passera pas son temps à l’attendre, vraisemblablement elle gèrera les biens de son époux.
Dans Le domaine des murmures, Carole Martinez présente les faits de drôle de manière : la non-épouse, recluse, envoie son père en croisade, pour expier ses fautes, qu’il a lourdes, mais vers Damas ou Jérusalem, bref, à perpètes.
L’épouse, jeune, jolie, mariée après de longues années de veuvage de son époux (durant lesquelles icelui ne s’est consacré qu’à sa fille dans une adulation exagérée) prend alors les rênes du château et gère, comme vous le dites, les biens de l’époux parti se faire trucider en Croisé.
Je l’ai compris comme « quand l’homme est à la guerre, c’est l’occasion pour la femme de montrer sa valeur première ».
Quelle tristesse qu’il faille qu’il soit à la guerre pour exprimer cela !
En lisant un sondage fait par un institut xyz, ai noté que la France était 48 ème et l’Italie 78 ème, en ce qui concerne la parité.
La politique étant un des domaines où nous sommes le plus rétrogrades.
J’ai opiné du chef : c’est vrai.
Elle ne passera pas son temps à l’attendre, écriviez-vous une bretonne pur beurre me l’a confirmé ce matin : non, les femmes de marins n’étaient pas fidèles, je me suis gourée. Donc quand ils rentraient à la maison, c’était chouchen (cry, baby, cry). Et ils repartaient (non, çà c’était parce que la mer étaient leur gagne-pain). On en reparlera elle et moi, mais, non, la fidélité semble être dans les contes et légendes de Bretagne, las.
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pardon : virgule nécessaire après écriviez-vous, merci
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en passant, ce ne sont pas seulement les femmes qui sont jolies, mais le port de tête pour porter la coiffe qui donne belle allure, vraiment.
Aussi, je voudrai rappeler à tous que Dominique, (dito) a dit un jour « la Bretagne, c’est un pays où j’aimerai vivre… »
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Depuis toujours, les religions comportent une bonne dose de misogynie, « les loisirs de la femme »…Bof!
[…]
Les danses bretonnes commencent par des danses collectives, où l’on est pris par le rythme, où la fatigue n’est même plus perçue.
Je lie volontairement vos deux propositions :
la jeune femme en question m’a aussi parlé du matriarcat en Bretagne, et des feznoz, danses épuisantes, destinées à voir les jeunes filles résistantes à la tâche, travail de la maison, porter des enfants et travail des champs. Elle m’a parlé de cela quasiment comme d’une foire aux chevaux où les maquignons tâchent de faire une affaire.
Dans l’arrière-pays, chez moi, c’est encore comme cela, sans danse préalable.
Nous n’avons acquis aucun statut « nobiliaire ».
Une, d’une autre génération au delà de la mienne, me disait que rien n’avait changé depuis ses vingt ans à elle, qu’elle regarde les couples et que cela fonctionne pareil.
Et si on revenait à Brocéliande, non ?
>bonsoir leveto, l’Abrincate et tutti.
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>l’Abrincate
c’est leveto qui va être content : en page cinq, c’est du country soudain ; la Bretagne et nos cousins d’Amérique c’est tout comme : the pogues dirty old town.
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► L’Abrincate : Nos petits Armoricains profitent des occasions à chaque fois pour évincer l’envahisseur précédant, on frappe les monnaies par dessus les effigies romaines
Oula ! Vous confondez l’absorption et l’évincement. Les « envahisseurs précédents » n’ont pas été évincés, puisqu’il y a toujours fusion progressive. Leurs codes politiques sont simplement remplacés par ceux des derniers envahisseurs. Confondre les signes politiques et les populations réelles, c’est un raccourci trompeur (et falsificateur lorsqu’il présente les « invasions » comme des conflits alors qu’elles sont le plus souvent de simples fusions progressives — évidemment avec des tensions au départ, mais rarement des batailles et très très rarement des massacres).
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► L’Abrincate : avant cela la notion de séduction n’existe pas dans la danse bretonne
Avant quoi ? Avant la fin du XIXe que vous citez juste avant comme datant l’arrivée des danses en couple en Bretagne ? Mais la séduction en danse ne se limite certainement pas aux danses en couple, et j’aurais beau voir des danses où n’existerait nul jeu de séduction… Même les danses « uniquement rituelles » sont en partie une vue de l’esprit : il ne faut pas confondre la règle (qui peut parfois être purement religieuse) et l’usage (les danseurs sont des êtres humains !). Séparer le rituel du social est un non-sens anthropologique : le rituel participe du social… et la séduction aussi.
————
Je ne développerai pas sur le lien donné par rose, qui est certes intéressant mais… assez fumeux pour certaines affirmations et approximation chronologiques. Dire d’une part que la dañs tro est d’origine celtique pré-chrétienne, et d’autre part (comme le montre Guilcher) qu’elle découle directement des branles de la Renaissance, c’est quand même un peu fort de café. On retrouve dans la dañs tro le schéma du branle, ce qui permet de remonter à la Renaissance. Prétendre que les pré-chrétiens dansaient selon le même schéma est une pure affirmation gratuite, et pas très sérieuse.
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@ leveto :
Ne vous laissez pas abuser par la vision de la Bretagne donnée par la mode du tourisme balnéaire.
Il existe deux Bretagnes : l’armor et l’argoat. Cette séparation culturelle est au moins aussi forte que celle, souvent avancée, entre la Haute-Bretagne (pays Gallo) et la Basse-Bretagne (pays bretonnant), ou que celle mise en avant par Guilcher entre la Bretagne-nord et la Bretagne-sud.
Les Bretons de l’armor sont tournés vers la mer. L’influence de cette dernière se sent dans la couleur du ciel, dans l’évolution du temps suivant les marées… et se traduit dans l’économie.
Les Bretons de l’argoat (ou arcoat) sont des continentaux. La mer, ils n’y vont jamais (je parle en connaissance de cause : il faut que j’aie des visiteurs pour que je rejoigne la côte). Ils sont agriculteurs, terrestres. Le ciel y a une couleur moins délavée, la même que sur le continent ; les marées y modulent moins la météo.
Il y a une vraie logique à visiter la Bretagne intérieure sans mettre les pieds au bord de la mer. C’est un pays à part entière. Et vous y trouverez la magnifique forêt de Paimpon (celle qui est désormais rebaptisée Brocéliande pour séduire les touristes et les celtomanes obsessionnels), des paysages superbes, de vieux villages, une vie culturelle dynamique.
Attention : l’argoat ne se limite pas au « Centre-Bretagne », il est bien plus large ! C’est l’armor qui est une périphérie.
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Pour autant, si vous ne détestez pas regarder la mer depuis une falaise en tant que paysage, vous pouvez aussi faire un tour sur la côte. La côte du Goélo et l’Arcouest, en particulier, offrent des paysages de falaises et de chaos d’îlots qui sont de pures merveilles. La pointe du Finistère aussi, même si je peux moins les « vendre » car les connaissant peu.
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@Rose
Excusez la misogynie! (orthographe)
@ Jacques C
– Les populations locales, les armoricains ou vénètes subissent et adoptent de gré ou de force les monnaies et autres pratiques, il y a absorption dans un premier temps.
– Puis à partir des années 270, l’insécurité grandit, les villes se fortifient, c’est de façon violente que les romains sont évincés plus tard par les Saxons aidés par les habitants locaux, l’enfouissement des trésors et monnaies en est la preuve archéoloqique.
– Je vous invite à consulter « Le Morbihan, de la préhistoire à nos jours »
sous la direction de Gérard Le Bouëdec – Editions Bordessoulles.
En ce qui concerne la danse,… » les danses en chaînes, files ou rondes étaient un instrument d’unification du village, à partir du 19è siécle sont introduites les danses sociales à figure en couple, et deviennent davantage, des danses de relation entre les individus comme dans les jabadao… ». James Eveillard-Patrick Huchet » Une Bretagne si étrange », Mémoires Ouest-France.
– Pour les écarts c’est une autre histoire, cela a toujours existé et c’est humain!.
Même si la video proposée est orientée tourisme, elle associe de belles images mer et nature, villes fortifiées de Bretagne, châteaux…
Bonne visite en Haute Bretagne!
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ces commentaires sur la Bretagne ont été à la source d’un rêve étrange la nuit dernière : un homme était caché derrière une porte séparant un espace dans lequel une foule nombreuse faisait une bamboula quelconque. Il lançait un fumigène, ou un truc du style pour couvrir notre fuite. Je me sauvais avec lui et il restait derrière moi pour protéger mes arrières, la course était rapide, il fallait s’échapper, je n’ai jamais couru aussi vite de ma vie. Certains de l’extérieur rentraient vers la grande salle mais nous, nous sortions.
Loin, nous étions alors dans une forêt grande et lumineuse, avec de hauts fûts, dense mais pas sombre. Nous marchions tous les deux sur une grande allée qui descendait en pente légère. Allée de terre, plate non goudronnée, sans obstacle.
Devant nous, surgit une belle jeune femme élégante, nous admirâmes sa beauté et son pas de promenade, mais restâmes derrière.
Et nous avons continué à marcher de concert, calmes, heureux.
Bonne soirée.
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<L'Abrincate de rien, gynécée oblige.
J'irai demain visiter la Haute Bretagne, merci d'avance,
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> Jacques C. Vous écrivez: »On retrouve dans la dañs tro le schéma du branle, ce qui permet de remonter à la Renaissance. Prétendre que les pré-chrétiens dansaient selon le même schéma est une pure affirmation gratuite, et pas très sérieuse ».
Je vous renvoie aux propos relevés dernièrement dans le journal de la Région Bretagne N°17 Novembre 2011: « En apprenant les danses traditionnelles bretonnes, je me suis aperçue que chaque danse faisait écho à une danse africaine. Je suis partie de ces points communs pour ma création ». C’est signé Fatima Legzhal, chorégraphe, et créatrice du projet Afro-Breizh.
Les modes et structures d’expression corporelle se rejoignent dans le temps et l’espace, si l’on revient au naturel, c’est-à-dire à l’universel. Et la structure de base traditionnelle de la dañs-tro, même dans ses multiples variantes locales, n’est qu’une expression des rythmes cycliques et inversés de la nature.
Ceux qui ont fait l’expérience d’une dañs-tro menée avec une concentration juste et soutenue vous parleront ( peut-être!) d’états de conscience qui auront marqué leur vie.
On peut faire de la dañs-tro un spectacle, un moyen de séduire, un sport, un moment de convivialité. On peut en (re)faire aussi une danse sacrée. Cela dépend de chacun. Un dicton disait « An dañs a zalc’h an den war sav », soit « la danse maintient l’homme debout ». Avant l’arrivée des chrétiens, y compris en Afrique!
Cordialement
Koroller
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@ Le Koroller
Merci!
Tout en ayant pris des raccourcis, je constate que nôtre point de vue et sources sont proches. Bien sûr nos danses anciennes et d’aujourd’hui sont à rapprocher des danses du monde, africaines et autres…tout comme nos musiques, je m’efforce à travers les différents articles de faire passer notre Bretagne moderne et ouverte sur le monde, pas simplement repliée sur ses traditions et son passé(dont nous sommes fiers).
J’avais été tenté d’employer le dicton que vous utilisez, je l’approuve et j’ajoute que l’éditeur de cartes postales Jos Le Doaré de Châteaulin a écrit un ouvrage daté de 1935: » Etudes techniques sur les danses bretonnes ». Lui et d’autres ont édités beaucoup de cartes postales consacrées aux gavottes, jabadao…
La ridée à 100 voir 150…illustre davantage la cohésion et la communion du groupe.
Pour ceux qui seraient interessés je vous renvoie vers « la Cartopole » de Baud (Morbihan), pour ce qui concerne les clichés des traditions populaires, danses, et cartes fantaisies…
Dansez avec eux maintenant!
Amicalement à tous.
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ai pas eu le temps d’aller sur les liens, suis très désolée, mais irai ; dans les photos de Louis Bourdon, une montre une jeune fille rayonnante dansant avec un gars à casquette qui la bade, la couve des yeux. Danser la rend heureuse, basta, parce que danser rend heureux, Carolyn, Pina, Angelin, Roland et d’autres y ont consacré leurs vies et l’ont transmis.
Ils ont été habités par une flamme leur vie durant.
bonne journée,
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@Merci Rose
– pour l’intérêt que vous portez aux coiffes de Bretagne et aux danses.
@Koroller
J’ai d’abord pensé que vous aviez un lien avec l’association:
– « Korollerien Lenn vor » ( danseur de la rade de Brest)
– Le fait que vous parliez de Fatima Leghzal ( Franco-algérienne) et du projet Afro-Breizh m’a placé sur la bonne voie je le pense. Votre association se trouve à Cesson-Sévigné (Ile et Vilaine).
http://www.fetedelabretagne.com/internet/jcms/preprod_107748/african-breizh-un-spectacle-haut-en-couleurs
-s’inscrit dans le cadre du métissage des cultures, danses musiques…
– Vitré (35) a exposé il y a un an ou deux, une artiste peintre indienne de 23 ans dont le nom m’échappe pour le moment, qui produit des toiles magnifiques.
– Le chanteur Kabyle Idir » fait des spectacles à Fougères (35), arrangements breton-kabyle.
-Si je vous dis: il y a trois cents à partir de cette région, un certain nombre de nos membres sont partis pour L’Inde , précisément l’Assam et sont Hindis, que mon nom de famille est aussi répandu là-bas qu’en France, vous comprendrez tous pourquoi je parle de Bretagne ouverte au monde.
C’était à ce moment là, les échanges commerciaux concernant les tisssus et le thé par le biais de la Compagnie des Indes( départ de St Malo), qui sont à l’origine des départs de nos familles et de leur implantation.
– Lorsque j’ai parlé de ma cousine acadienne , c’était » un clin d’oeil » en pensant à tous ceux qui ont migrés,dans le monde.
Merci à vous de nous faire connaître votre association, et à nôtre ami Leveto de le permettre.
Cela me ramènera prochainement sur nos toponymes régionaux, et nous fera découvrir que les Saints ne sont pas les seuls à avoir donné des noms de lieux à nos villes et villages, la topographie des lieux a fourni beaucoup de nos noms de familles également.
– Je veux terminer mon propos en vous donnant la signification
(normando-bretonne) du chemin forestier, voûte de feuillage débouchant comme un tunnel sur une clairière:
– le passage d’un monde vers un autre( pas seulement et nécessairement la mort), mais une porte ouverte vers quelque chose d’inconnu et de totalement nouveau.
Amicalement à tous!
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► Koroller : (citant Fatima Legzhal) je me suis aperçue que chaque danse faisait écho à une danse africaine. Je suis partie de ces points communs (…),
« Faire écho » et avoir « des points communs », ce n’est pas être identique. Toujours se méfier des analogies, qui attirent l’œil mais conduisent à des schématisations risquées. Fatima Legzhal utilise des termes très mesurés, qui ne prétendent pas à une similitude universelle.
si l’on revient au naturel, c’est-à-dire à l’universel
Ah, grand raccourci au cœur de tant d’erreurs en sciences humaines. Pourtant, ça commence à faire un moment que Marshall Sahlins ou Philippe Descola ont alerté sur le caractère erroné de ce rapprochement. Je vous conseille vivement la lecture de L’écologie des autres – L’anthropologie et la question de la nature de P. Descola (Éditions Quae, 2011), qui fait bien la synthèse de l’état de cette réflexion en anthropologie. L’universalisme naturel (avec pour corollaire le relativisme culturel) et l’universalisme culturel (avec pour corollaire l’explication des différences par la contrainte des conditions du milieu) sont aussi faux, abusivement duals et simplificateurs l’un que l’autre.
En revanche, je suis d’accord pour la dimension « transe » que peut avoir la dañs tro (mais aussi d’autres danses bretonnes en cercle, à commencer par le plinn, ou même un rond de Saint-Vincent enchaîné pendant des heures sans interruption). Ce n’est pas dû à une similitude de structure (pas, rythme…), mais tout simplement à une similitude d’objet. Dire que deux danses conduisent au même état de conscience ne veut absolument pas dire qu’elles se ressemblent morphologiquement !
D’accord aussi pour dire que l’on peut donner à une danse de nombreuses fonctions (séduction, jeu, sport, transe…). Et je ne peux que rejoindre L’Abrincate et vous-même sur l’importance du métissage (et sur l’intérêt des cartes postales anciennes).
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Saints et toponymes de Bretagne
Partant des peuplements successifs de l’Armorique, regardons en premier:
1. Nos Iles Bretonnes:
– Ile Théviec ou Téviec, St Pierre Quiberon(56)
nécropole mésolithique – 10500 av.-JC, période du boréal ( forets)
homme chasseur – cueilleur, (utilise l’arc), sépultures tournées vers le soleil levant, 4000 ans av.- JC.
– Ile de Houat: pas de Romains…?
– Ile Hoedic:
– Mésolithique comme Téviec
– Arica dans l’antiquité, Enez Edig en breton,
– Moine Saint-Goustan, présent à Auray.
– Belle-Ile:
– Vindilis, du géographe Ptolémée
– Houat, Hoedic,Groix, Belle-Ile: Insulae Veneticae
-1029, vieux breton Guedel, Guadel
– Enez ar guerveur, au Moyen-Age
Préhistoire, antiquité, Celtes, Romains, VI ème siècle, abbaye galloise: Bangor-is-y Caed, Vikings,
(Pour mémoire et sans lien avec ce qui précède retour des Acadiens suite au «grand dérangement» de 1755, arrivée sur l’ile en 1765 ( environ 300 personnes).
– Le Palais: Paladium
– Sauzon :forme bretonne, provient du saxon = Saozon
– Ile de Groix:
– Age de fer, camp romain,
– Vikings, tombe, barque incinérée,
– dépend de l’abbaye de Sainte Croix de Quimperlé.
– Ile de Sein:
– Sena Insulae des romains, neuf prêtresses, les vierges gallisenae, les Sènes.
– Ile de Ouessant: 1500 av. JC, repère des navigateurs carthaginois
– Ile de Molène ?
– Ile de Bréhat: néolithique, gallo-romain, Saint- Brieuc, évêché St Samson.
2. Les menhirs christianisés:
– de Saint Uzec (Saint Duzec), Josse ou Judoc, prince Breton, ermite du VI ème siècle,
– de Plougonvelin, Léon, près de la Pointe St Mathieu,
– Menhirs dit «le babouin et la babouine», Tredion,
– L’Hôtié( maison) de la Fée Viviane à Brocéliande, sépulture de 2500 av. JC,
– Menhirs sculptés christianisés à Locoal-Mendon, »quenouille et fuseau de Brigitte»….
– Menhir du Champ Dolent, St Samson à Dol (35)
3. Les seins de la déesse mère (sur pierres mégalithiques).
– DANA, la déesse-mère d’Irlande; les seins de Dana= «the paps of Ana» ou les seins d’Anu.
– Déesse-mère mégalithique ( Locmariaquer, table des marchands, gavrinis)
_______Dana _________Sainte Anne,___________ la christianisation____________
– Tène, Age du fer 500 av. JC, aire sacrée, limitée par un fossé, le temenos
– récupère le culte de la déesse gauloise Ana
– Ker-Anna sanctuaire celtique à Sainte Anne d’Auray.
– Sainte Anne origine biblique appartient au peuple hébreu,
– Mère de la Vierge-Marie,
– au 17éme siècle culte de Ste Anne à Ste Anne d’ Auray,
Culte interdit: En Poitou-Charentes, rites païens: culte de Mithra, interdit en 391, d’origine Indo-Iranien.
4. La forêt de Brocéliande ou Paimpont:
Union de la Légende Arthurienne, du monde Celte et christianisé:
– Chevaliers de la table ronde, fée Morgane,…
– Monde celte, les druides,
– Ere chrétienne, église de Tréhorenteuc (abbé Gillard), les vitraux y associent les trois.
5. Le Néo-Druidisme:
Un animateur du mouvement de renaissance celtique lança:
«L’appel aux représentants actuels de la race celtique»,
– l’appel de Charles De Gaulle:
– Une habitude dans la famille , il s’agissait de son oncle,1837-1880.
– Apogée du mouvement entre 1890 et 1914, pour le maintien de la culture celtique.
– Druides: professeurs, écrivains, théologiens, scientifiques.
– Bardes: poètes, romanciers,enseignants du primaire, artistes peintres, sculpteurs, musiciens, dont Théodore Botrel (La Paimpolaise), le photographe et éditeur Emile Hamonic.
– Ovates: pharmaciens, ingénieurs, paysans, voyageurs sur terre et sur mer,
se réunissent en grandes tenues dans des Gorsedd:
– à Auray, Brest, au Ménez-Hom, Nantes.
Un symbole actuel:
– «l’arbre d’or» en mémoire de l’incendie qui ravagea la forêt de Paimpont ou Brocéliande en 1990, abandonnée des fées… (beaucoup ne crurent pas à la version de la sécheresse printanière.)
Amicalement à tous, à bientôt…
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Un peu de rêve à Brocéliande avec Alan Stivell.
Quelques forteresses bretonnes:
Brest, ( navire école L’Etoile ou la Belle Poule)
Combourg ( Famille Châteaubriand) -35
Dinan (Tour de la Duchesse Anne)
Fougères -35
Josselin (Famille Rohan-Chabot; Josselin de Rohan, actuel descendant du cousin
d’Anne de Bretagne. (Plus de 1000 ans d’histoire) Morbihan
La Hunaudaye
Elven ( forteresse de l’Argoat (56)
Pontivy (56), Ancienne propriété des Rohan, musée consacré à l’imprimerie.
Suscinio 56, résidence de chasse des ducs de Bretagne, presqu’Ile de Rhuys, partiellement reconstruit, intérêt archéologique céramiques du Moyen-Age
Vitré 35, forteresse des Marches de Bretagne avec Fougères (Patrimoine architectural rural des villages alentours)
Nantes, château des ducs de Bretagne: François II (père) et (fille) Anne de Bretagne.
Château du Taureau à Morlaix (côtes d’Armor)
…
A tous!
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