À l’Èze

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Saint-Jean-Cap-Ferrat vu d’Èze le 22/04/2012

Èze, un village médiéval qui domine la Méditerranée et offre le plus beau panorama que l’on puisse trouver sur la Côte-d’Azur, porte un nom qui a permis tous les fantasmes.

On a voulu voir dans ce nom une preuve de l’existence d’un culte de la déesse égyptienne Isis chez les Gaulois. C’est bien sûr complètement faux: les Gaulois avaient bien assez de leurs dieux pour ne pas s’encombrer de dieux venus de pays dont ils ignoraient jusqu’à l’existence! Si culte d’Isis il y eut en Gaule, cela fut le fait des envahisseurs Romains qui connaissaient bien l’Égypte, eux. Quelques poteries, quelques inscriptions ici ou là en attestent mais aucune fouille n’a permis de trouver des vestiges d’un éventuel temple dédié à la déesse égyptienne ni à Èze, ni partout ailleurs en France. Le culte d’Isis s’est d’ailleurs éteint sous Justinien après la fermeture du temple de Philæ en  550. La construction intellectuelle d’un Maspéro attribuant au nom des Parisii une origine selon par, «maison», (d’)Isis est certes plaisante mais pas plus sérieuse que celle qui attribue à Izieux la même origine (Izieux est un ancien Usiaco : nom d’homme gaulois Itius et suffixe -acum). Charles Rostaing, dans son Essai sur la toponymie de la Provence use d’une formule indulgente pour qualifier cette étymologie fantaisiste du nom d’Èze: l’auteur, écrit-il, « pensait à un souvenir de la déesse Isis: c’était pure rêverie». Malgré tout, la proximité phonétique du nom d’Isis avec celui du dieu gaulois Esus,  «le  maître, le puissant », assimilé au Mars romain, a pu prêter à confusion et rendre plus ou moins populaire cette déesse importée.

Je n’oublie pas que d’aucuns — sans doute conscients de la faiblesse de la piste gauloise — attribuent le culte d’Isis à Èze aux Phéniciens qui auraient occupé les lieux après les Celto-ligures de la première heure et avant les Gallo-romains. Le hic ? Aucune preuve de présence phénicienne ici. Ce sont les Phocéens qui se sont rendus maîtres de ces rivages et  Nice a été fondée par les Grecs de Marseille au IIIè siècle av. J.-C.

Pour finir, aucun des toponymes français qui ressemblent de près ou de loin au nom d’Isis ne peut être expliqué — sauf en rêverie —  en fonction de cette ressemblance. C’est le cas pour Èze.

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Èze …et la mer 22/04/2012

En toponymie, la règle veut que l’on recherche la forme la plus ancienne  du nom. Pour le nom qui nous intéresse, la première mention écrite dont nous disposons date du IVè siècle sous la forme ab Avisione ( dans la section maritime de l’Itinéraire d’Antonin ). Les formes suivantes, du XIè siècle jusqu’au Moyen-Âge, sont du type Esa, Eza, Isia, Isie, etc. La première mention de Ese date de 1241 mais ne durera pas : on retrouve ensuite de nouveau Isia, Isie, Ysia, Esia, etc. Le nom semble enfin se fixer sous la forme Esa après son passage à la Maison de Savoie en 1388, nom qui sera repris en provençal Ezo par Mistral et traduit en français Èze.

Èze remonte donc à Avisione avec aphérèse de l’initiale av sentie comme la  préposition  occitane ab, « chez », et chute du suffixe, ce qui a conduit à Isia, conservé par les formes du Moyen-Âge. Le même phénomène s’est produit non loin de là à La Bollène-Vésubie qui  s’appelait Abolena  en 1146( du  nom d’homme germanique Abbolenus )  : le A initial, pris pour la préposition est tombé puis l’article «la » a complété le nom, sans doute l’analogie avec le niçois boulina, « éboulement », y est-elle pour quelque chose. La vauclusienne Bollène s’appelait aussi Abolena en  640. Les exemples de ce type sont nombreux en toponymie.
Reste à connaître la signification de cet Avisione. Il s’agit sans doute du  nom de personne gaulois Aviso correspondant au romain Avitius. Ce dernier est à l’origine de quelques toponymes dont un Avèze (Puy-de-Dôme), une ancienne  Avitia villa, qui a conservé son -av- initial. 

Très probablement, ce nom devait à l’origine s’appliquer à la petite anse que les premiers marins avaient dû apprécier comme lieu de mouillage puis qui est devenu un petit port que l’on a nommé d’après son fondateur. Il s’agit de l’endroit qu’on appelle aujourd’hui Èze-Bord-de-Mer.

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Èze Bord de Mer 22/04/2012

Pour l’anecdote, on peut relever que le nom d’Èze constitue un palindrome toponymique — lisible de gauche à droite comme de droite à gauche — ce qui n’est pas si courant que cela : je n’en ai trouvé qu’une vingtaine dans les noms de communes françaises. Saurez-vous les trouver et en tout cas le plus long d’entre eux (sept lettres)? Attention! les Google-tricheurs seront punis et contraints de se rendre à genoux du plus court de ces palindromes au plus long (405 km par la route tout de même si j’en crois Bibendum!).

P.S.: les photos qui accompagnent ce billet sont de mon fils Victor.

23 commentaires sur “À l’Èze

  1. leveto, bonjour!
    tant que ce ne’est pas trop difficile,à vol d’oiseau, un palindrome bien connu: ville dans la mayenne, « . Elle a obtenu le label ville d’Art et d’Histoire du fait de son très riche patrimoine.  » 5 lettres , c’est déjà ça et l’aile au commencement et à la fin, donc ,au milieu le v entre 2 A ,
    bon dimanche,

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  2. Le fait que la première forme attestée soit Avisione est convaincant.

    Toutefois, je vous trouve un peu schématique au sujet des Gaulois, des Celto-Ligures et des Gallo-romains. Globalement, votre raisonnement s’appuie sur l’idée que les Romains étaient des « envahisseurs » et les Gaulois des « envahis ».

    D’une part, si le lieu a été baptisé aux derniers siècles de l’Empire romain (et rien n’interdit de le penser, puisqu’il n’y a pas de forme antérieure attestée), une référence à Isis n’aurait vraiment rien d’étonnant : à cette époque, il existait dans tout l’empire romain un culte d’Isis et de Sarapis (Caligula ou Hadrien en étaient des sympathisants voire propagateurs). Qu’une ville d’une province romaine se réfère à une déesse très populaire dans l’empire romain n’aurait rien eu d’extravagant ! Et cela n’aurait pas été le fait « des envahisseurs romains », mais des habitants du lieu : la notion de Gallo-romain n’est pas une vue de l’esprit, il s’agissait bien d’une civilisation fusionnée !

    D’autre part, vous suggérez que les Gaulois (d’avant la conquête romaine) ne connaissaient pas l’Egypte et encore moins ses cultes. Je ne dispose pas de faits spécifiques à l’Egypte, mais il est attesté depuis un moment que les Gaulois formaient une civilisation parfaitement continue avec les civilisations étrusque et grecque puis romaine. Il ne formaient pas un monde « séparé », mais commerçaient avec la Grèce (et ont même été y faire des razzias, comme en atteste la prise de Delphes par Brennus en -279), avec les Étrusques, avec les Celto-Ligures et avec les Romains. La conquête par César n’a certainement pas été la prise d’un monde barbare par une république civilisée, mais la dernière étape d’une annexion par des cousins.
    Il n’y aurait donc rien d’extravagant non plus à supposer que, puisque les Gaulois et plus encore les Celto-Ligures étaient en lien étroits avec le reste du monde méditerranéen, ils aient eu connaissance des Dieux égyptiens et en particulier du culte séduisant d’Isis.

    Bref, la première forme attestée évacue probablement l’hypothèse d’une référence à Isis, je ne vous le conteste pas. Mais les premiers arguments que vous utilisez pour dénigrer cette hypothèse sont schématiques et s’appuient sur une vision désormais totalement invalidée de la Gaule antique. Un culte d’Isis n’aurait pas été totalement impossible avant la conquête romaine (mais forcément localisé et assez peu probable) ; il n’aurait pas été limité à de supposés « envahisseurs romains » après la conquête puisqu’au début de notre ère cela faisait longtemps que la Gaule transalpine et Rome ne faisaient plus qu’une seule civilisation.

    Reste que l’absence de preuve archéologique d’un tel culte le rend fortement improbable. Là, d’accord.

    ————————–

    Sur la très grande proximité civilisationnelle entre Gaulois, Celto-Ligures et Romains, et sur leur proximité encore plus grande après la conquête romaine (qui fait qu’il existait bien une civilisation Gallo-romaine et non pas deux peuples !), je vous recommande le livre récent de l’archéologue Jean-Paul Demoule, On a retrouvé l’histoire de France. Il s’agit surtout d’un plaidoyer pour l’archéologie de l’Europe (et d’une défense de l’archéologie préventive), mais il permet de remettre pas mal de points sur les « i » à propos de la Guerre des Gaules, des prétendues « invasions barbares » (qui n’ont jamais été des invasions), du baptême de Clovis, etc. L’archéologie est la seule source historique qui ne soit pas préalablement orientée (son interprétation par les praticiens contemporains peut être orientée, mais pour l’écrit c’est bien pire : l’écriture est TOUJOURS orientée), ce qui en fait une source considérablement plus fiable que tous les textes, et je suppose que c’est une discipline qui vous intéresse fortement.

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  3. Au fait : bravo pour le titre du billet :-), et merci pour le lien qui renvoie au superbe panorama du site.

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  4. ►Jacques C
    je vous accorde que mes raccourcis ont le défaut des raccourcis: ils détournent d’une part de la vérité.
    Ceci dit, les Celtes qui menèrent une expédition vers l’Asie Mineure ‘ en fait, s’arrêtèrent en Grèce vers 279 av.J.-C. et fondèrent le royaume de Tylis ( l’actuelle Tuvolo Bulgare) après le saccage de Delphes:

    Polybe, Histoire Générale, IV, 46 : « Mais le comble de leur (les Byzantins) malheur fut la descente que firent les Gaulois dans leur pays, sous la conduite de Comontorius. Ces Gaulois étaient du nombre de ceux qui, sous Brennus, étaient sortis de leur pays, et qui, s’étant échappés du péril dont ils étaient menacés à Delphes, s’enfuirent vers l’Hellespont, où ils s’arrêtèrent. Les environs de Byzance leur parurent si délicieux, qu’ils ne pensèrent point à passer en Asie. Ils se rendirent ensuite maîtres de la Thrace, et ayant établi le siège de leur empire à Tylis, ils réduisirent les Byzantins aux dernières extrémités. Dans la plus ancienne irruption que fit Comontorius, le premier de leurs rois, les Byzantins lui donnèrent tantôt trois, tantôt cinq, tantôt dix mille pièces d’or pour empêcher qu’il ne fit du dégât sur leurs terres. Enfin la somme alla jusqu’à quatre-vingts talents par an, qu’ils payèrent jusqu’à la chute de cette monarchie, […] « 

    Polybe, Histoire Générale, IV, 46.
    Je ne suis pas assez spécialiste pour savoir si ces Celtes-là ont eu connaissance de l’Égypte et de ses dieux et s’ils ont pu transmettre leur connaissance à ceux restés en Gaule …

    Ce que vous dites des Gaulois, Romains et Gallo-Romains est bien sûr vrai: la vérité n’est pas toujours blanche ou noire, toutes les nuances de gris doivent être représentées: la vérité est toujours ailleurs. Mais quand on fait œuvre didactique — quoi, mes chevilles ? — il faut savoir simplifier pour être entendu du plus grand nombre, non? Mon propos est essentiellement toponymique et j’admets que quelquefois mes raccourcis peuvent heurter la vérité historique.
    P.S. j’ai bien noté le titre de l’ouvrage que vous me proposez. Il est sur ma liste.

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  5. À cliquer sur la troisième photo on peut voir que certains prennent leurs aises quand il s’agit de construire jusqu’au battant de la lame, coincés qu’ils sont parfois entre la voie ferrée et la mer ou entre la route et la falaise. N’y a-t-il pas de loi ou de règle d’urbanisme à ce sujet en France ? Ou bien est-ce particulier à ce coin-là ?

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  6. En effet, Siganus,il y a bien une loi dite loi Littoral votée en 1986.
    «La loi interdit toute construction et installation nouvelle à moins de 100 mètres du rivage en dehors des zones urbanisées.»
    On voit que tout ce qui date d’avant 1986 n’est pas concerné, pas plus que l’agrandissement de ce qui est déjà urbanisé. Et il est parfois possible d’obtenir des dérogations ( ça doit peut-être dépendre de quel montant vous financez la campagne électorale du maire …).

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  7. Leveto, vous me rassurez. Si je comprends bien, avant 1986 on avait le droit de faire ce qu’on voulait, et depuis 1986 on peut faire ce que l’on veut uniquement si on a de bonnes “connexions” ? C’est déjà un début. Et à 101 mètres du rivage, on peut construire un immeuble de 20 étages par exemple ?

    Une autre question, si vous le voulez bien : l’expression “du battant de la lame” — ou “jusqu’au battant de la lame”, ou encore “du battant des lames” — vous dit-elle quelque chose ? Aurait-elle été employée en France à votre connaissance ?

    Hors sujet complet :
    Il n’y a guère j’ai fait un tour aux Kerguelen (assis devant un écran, une souris à la main, ce qui donne moins froid et mouille moins les pieds). Je me suis dit que là-bas, dans les replis d’un archipel paumé, certains s’étaient bien amusés pour ce qui est de la toponymie. À la différence de ce qui a pu se passer ailleurs, où les lieux reçoivent des noms au cours des siècles et des siècles, cela semble s’être déroulé relativement rapidement aux Kerguelen. Et puisqu’à part les éléphants de mer, les manchots et les albatros il n’y avait pas grand-monde pour contester les noms choisis, quelques personnes ont pour ainsi dire eu la bride sur le cou pour nommer ceci ou cela. À parcourir la carte IGN des îles*, je me suis fait la réflexion que cela aurait pu amuser Leveto. Il y aurait même eu une Commission de toponymie créée en 1966, sans doute pour mettre un peu d’ordre dans ce qui a peut-être été un joyeux foutoir.

     

    * Voir ici : http://www.amapof.com/ker18/Carto/carte.php
    (On peut cliquer sur le bouton “agrandir” en haut à gauche, pour en voir de plus en plus, ou dans le menu déroulant choisir divers noms de lieux. Parcourir l’archipel en rêvant m’a tenu occupé un bon moment.)

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  8. « l’expression “du battant de la lame” — ou “jusqu’au battant de la lame”, ou encore “du battant des lames” —»

    Je ne fais pas partie des « gens de la mer» aussi mon avis ne peut-il être que parcellaire.
    Je ne crois pas avoir entendu ou lu cette expression, bien que j’en comprenne sans difficulté le sens.
    Elle me rappelle l’expression « battre son plein» dont l’étymologie — qui revient régulièrement comme un serpent de mer hanter les blogs consacrés à la langue — fait appel à la mer qui bat le rivage à marée haute.
    Je découvre aujourd’hui que cette expression date de la colonisation de l’île Bourbon
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Du_battant_des_lames_au_sommet_des_montagnes

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  9. ►Siganus, vous avez piqué ma curiosité.Et ça, …!
    Un billet sur les Kerguelen est en préparation: petit archipel, désert et désolé, mais que de choses à dire ! Je ne sais plus comment m’y prendre. Le temps de mettre tout ça en ordre, de couper tout ce qui dépasse, de trouver les illustrations adéquates,etc. et je vous livre le tout bientôt.

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  10. Ha ha, en voilà un que j’attends de pied ferme (même s’il est dans la souille — le pied !). Préparez votre billet sur K/Guelen, pendant que je prépare le mien sur le battant de la lame… à pied sec.

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  11. Quand les Galates sont arrivés Asie mineure, le culte d’Isis y était déjà présent grâce aux Lagides (Ptolémée, général d’Alexandre, et ses descendants d’origine grecque dont Cléopâtre) nouveaux pharaons.

    « Mlle Dunand passe en revue, successivement, la politique religieuse des Ptolémées
    et l’hellénisation d’Isis, et le culte rendu à la déesse dans les grands
    centres religieux de l’Egypte ptolémaïque (tome I), puis le culte
    d’Isis dans la Grèce continentale et la Grèce insulaire de 330 a. C.
    à 30 p. C*.
    , et son développement à l’époque impériale, d’Auguste au
    IVe siècle (tome II), enfin le culte d’Isis en Asie Mineure aux époques
    hellénistique et romaine, ainsi que le clergé et le rituel des sanctuaires
    isiaques dans la Grèce hellénistique et romaine (tome III). »

    Il s’agit du livre de Fr. Dunand. Le culte d’Isis dans le bassin oriental de la
    Méditerranée

    Certains Galates sont restés en « Galatie » mais d’autres sont revenus en Gaule Cisalpine. Je sais pas s’ils ont ramené Isis dans leur paquetage, mais c’eut été possible.

    * période qualifiée « d’hellenistique » par les historiens

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  12. Merci, Zerbinette ,pour toutes ces précisions qui adoucissent un peu le caractère péremptoire de mon billet concernant les Gaulois et le culte d’ Isis.
    Néanmoins, je persiste: aucune preuve archéologique ( ni écrite par un des historiens de l’époque comme César ou Pline, par exemple) n’a été trouvée pour qu’on puisse être sûr de l’existence d’un tel culte chez les Gaulois, dans le bassin occidental de la Méditerranée .

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  13. Quand je pense à Fernande… inutile de faire ici un dessin.

    Mais quand je pense à Eze et à Isis, je pense à deux maîtres des mots : Nerval*, forcément, et Francis Blanche. Ils avaient des répertoires bien différents mais estimables tous deux.
    Le dernier, qui avait l’humour toponymiste, se flattait d’avoir, de son vivant, une place et une rue de Paris portant son nom.
    La Rue Blanche a été ainsi baptisée en souvenir d’Esprit Blanche, celui qui, en son temps, soigna Nerval, justement… Mais avec le peu de réussite que l’on sait.

    Quant à Eze et au témoignage que cette localité conserve de l’esprit de Blanche, il suffit d’aller lire au cimetière certaine épitaphe :

    Laissez-moi dormir ! J’étais fait pour ça !

    <

    * http://www.kufs.ac.jp/French/i_miyaza/publique/litterature/NERVAL__Isis.pdf

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  14. Jesús, n’allez pas chercher si loin, Isis était chez vous :  » sur la carte XX, il est mention du site moderne de Badajoz » (Laurent Bricault, Atlas de la diffusion des cultes isiaques (IVe av. J.-C. – IVe s. apr. J.-C.) : « ouvrage de belle qualité, véritable outil de travail qui permet de visualiser l’état de la documentation isiaque actuelle (hors Égypte) par région et par époque et de situer l’étude d’un lieu dans un contexte géographique et chronologique plus large. »

    http://rhr.revues.org/5291

    Si cet ouvrage figure dans ma BU, je vous en reparlerai.

    Au fait, bravo à Victor ! Et je confirme que c’est un des plus beaux panoramas et un bien joli village.

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  15. >Zerbinette
    Ah oui, je viens de lire qu’il y a une pièce ( « escarabeo » en espagnol, une sorte d’amulette) d’Isis allaitant Horus dans notre musée archéologique provincial qui a été trouvée dans le sanctuaire de Cancho Roano (Zalamea de la Serena, Badajoz) dont je vous ai déjà parlé, si je ne me trompe pas.

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  16. ►Jesús et Zerbinette:
    Merci pour vos contributions ! Il va falloir que je révise ma conception du culte isiaque en Méditerranée occidentale! L’atlas proposé par Zerbinette semble fait pour cela.
    Oui, Zerbinette, c’est un site époustouflant de beauté! Et nous avons eu la chance d’en profiter pendant un week-end de très beau temps au milieu d’un mois d’avril pourri!

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  17. tous ces noms à zaide ont attiré Zerbinette ! j’ajoute un toponyme pour mettre un peu de vin dans cette eau :
     » l’histoire de Vergèze n’a pas laissé de traces jusqu’au début du xive siècle. Au xviiie siècle, on peut signaler une bataille qui oppose les Camisards aux troupes royales, durant la Guerre des Cévennes.
    Jusqu’au xixe siècle, Vergèze a surtout été un village à vocation agricole. La principale culture était la vigne et l’économie villageoise était tournée vers cette production. La plupart des habitants se répartissaient dans les professions suivantes : viticulteurs, tonneliers, négociants en vin.

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  18. pour le week-end, un salut avec un inattendu que j’ai croisé en chemin :
    « si par exemple au lieu d’écrire La Clo-che, j’écris la C-loche. […]Voila le lecteur à qui on met sur les bras ce corps mutilé et tressautant et qui est obligé d’en prendre charge jusqu’à ce qu’il ait trouvé le moyen de recoller cet Isis typographique [19]. »
    dans et par
    Le nombre dans le verset de Tête d’Or de Paul Claudel
    Sandrine Larraburu Bédouret
    http://www.unicaen.fr/puc/revues/thl/questionsdestyle/print.php?dossier=dossier4&file=8bedouret.xml

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  19. @ leveto: vous allez dire que je ne m’arrange pas et vous aurez raison : parce que j’ai laissé résonner le issir du dernier billet : j’en ai vu des moulineaux sortant sur les ailes desquels j’ai fait, en vrai Don Quichotte une descente sur wiki et trouvé:
    « Certains étymologistes, des XVIIIe et XIXe siècles ont voulu trouver dans le nom Issy, un rapport avec celui de la déesse Isis, et montrer que le village lui était dédié. Cela reste à prouver. »

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  20. donc, pour reprendre le cours des choses, et de l’été,
    une salut avec une critique sur un livre que je découvre et qui pourra trouver place dans une bibliographie peut-être :
    . De ce point de vue, le livre de Florence Quentin (1) est une heureuse surprise, une réussite. Il se lit sans ennui, et permet, même aux béotiens et aux profanes, de visiter les grandes traditions mythologiques qui « tenaient le ciel pour féminin et la terre pour masculine »… En débutant son chemin d’exploration par la déesse Asèt (nom égyptien que les Grecs transcrivirent en Isis), Florence Quentin nous entraîne dans un labyrinthe de découvertes justifiées par des références historiques, archéologiques et littéraires complètes et bien comprises. Au moment où les vacances d’été se profilent à notre horizon, on ne peut qu’être sensible aux charmes de ce féminin sacré qui ne cessa d’envoûter l’imaginaire antique, des rives du Nil jusqu’aux confins de l’Empire romain, et qui attire encore dans ses manigances notre début de siècle ! L’égyptomanie, on le sait, a la vie dure ! Et Isis, créatrice de l’univers selon l’Hymne à Isis dans son temple de Philae, demeure aujourd’hui encore une maîtresse de vie, une magicienne, un « soleil féminin qui scelle toute chose de son sceau ».
    http://www.lacauselitteraire.fr/chronique-du-sel-et-du-soufre-juin-2012.html
    « 

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