Loc et Plou chez les Bretons

Les Bretons sont des Celtes originaires de Grande-Bretagne. Fuyant les Angles, les Jutes et les Saxons, les Celtes, principalement les Gallois, s’installèrent en Armorique avec peu de bagages et beaucoup d’armes dès le Vè siècle — ils ne faisaient d’ailleurs peut-être que rentrer au pays, puisqu’ils étaient sans doute les descendants de Gaulois ayant fui l’envahisseur romain aux siècles précédents. *

Comme c’était de règle en ces temps-là, ces « réfugiés » prirent le pouvoir et les terres. Au fil du temps, l’Armorique perdit son nom gaulois ( are, « près de », mor « mer» et  suffixe ika , « ceux qui (sont) »),  pour devenir la Bretagne, tandis que la Britania devint la Grande-Bretagne. Le nouveau pouvoir celte eut pour conséquence la résurrection de la langue celtique tandis que le latin fut éliminé et que le gaulois se fondit dans le gallois des envahisseurs ( sauf dans le Vanetais, j’y reviendrai peut-être un jour ) pour donner la langue bretonne.

Ce long préambule pour vous parler des restes du latin dans les toponymes bretons. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils sont nombreux ! En voici les deux plus fréquents :

Plou est le plus répandu de ces termes bretons issus du latin : on compte au moins soixante-quinze noms de communes et un bien plus grand nombre de micro-toponymes qui en sont issus. Il s’agit en fait d’une formation galloise, plwyf, issue du latin plebs, « peuple », qui  avait pris le sens de « église pouvant baptiser, paroisse ». Les Gallois ont importé en Bretagne ce mot qui, toujours accompagné d’un déterminant, a servi à nommer des paroisses puis des communes. Les noms  formés sur ce dérivé du latin plebs sont donc toujours ceux de paroisses anciennes, mais postérieures à l’arrivée des Gallois.

Selon la syllabe qui le suit, plou peut devenir plé-, pleu-, plo-.

Un grand nombre de ces éléments sont déterminés par le nom d’un saint comme à  Pléboulle (Paul, C.-d’A.), Ploubezre ( Plebe Petri au XIVè siècle, Pierre, C.-d’A.), Ploudaniel (Fin.), Ploujean (aujourd’hui rattachée à Morlaix, Fin.), Ploërmel ( Plebs Artmaël en 835, saint breton Arthmael, Morb.) etc.  Si l’on se souvient que les saints bretons sont innombrables, on ne s’étonnera pas que je vous en épargne la liste complète. Je signale toutefois un Plescop (Morb.) formé, lui,  avec le latin episcopus, «  évêque ».

Plou peut aussi être déterminé par un nom de personne (  souvent  le nom ou le surnom du propriétaire ou d’un personnage remarquable) mais, là aussi, la liste est longue, et  je ne cite donc que trois exemples : Ploufragan ( C.-d’A., du brittonique Fracan ), Plourhan ( C.-d’A., Ourhant, héros breton du IXè siècle) et Plouézec ( C.-d’A., hozec, « paisible »).

Plougastel_fraises

Des noms communs ont pu servir de déterminants comme à Plougastel-Daoulas ou Plogastel-Saint-Germain ( Fin.) avec le  latin castel, à Plélan-le-Petit ( C.-d’A.) avec le breton lan, « monastère », à Ploumagoar (C.-d’A.) et Ploumoguer (Fin.) avec  maceria , « ruines », etc.

Le déterminant peut aussi être une simple épithète comme à Pleubian ( C.-d’A.) avec bihan, « petit » ou ses contraires Plomeur (Fin.) et Pleumeur -Bodou ( C.d’A.) avec meur, « grand ». Plonevez-du-Faou (Fin.) et les autres noms approchant sont formés avec nevez, « neuf, nouveau ».

Enfin, il reste un certain nombre de toponymes pour lesquels aucune explication satisfaisante ne peut être donnée. C’est le cas par exemple de Plomarc’h , un hameau proche de Douardenez, dont on ne sait pas s’il s’agit de « la paroisse de Marc » ou « du Cheval » (Le breton marc’h, accompagné de penn, « tête », est à l’origine de Penmarc’h dans le Finistère) Bien d’autres attendent — et attendront sans doute longtemps, faute de traces écrites suffisamment anciennes et fiables—  leur étymologie.

Loc est issu du latin locus, « lieu » et, en général, désignait de petites paroisses et quelquefois l’église ou le monastère. Dans la grande majorité des cas, loc est suivi du nom du saint. Là aussi, la liste est très longue, et je ne donnerai que quelques exemples : Locmélar ( Fin., de Melar forme bretonne de Magloire), Locmalo (Morb.), Locmaria (Fin., Morb.). Locminé ( Morb.) est formé, lui, avec le breton menech, pluriel de menach,  lui-même issu du latin monachus,« moine ».

large

Loc peut être altéré en Lo– ou Lou- : Louannec ( C.-d’A., avec le saint gallois Guennoc), Louargat (  C.-d’A., avec le saint breton Ergat) mais aussi Inzinzac-Lochrist (Morb.) ou Plouvenez-Lochrist (Fin.)

Patience! un prochain billet parlera des autres radicaux issus du latin

utilisés dans les toponymes bretons.

* Qu’on me pardonne ces raccourcis : je ne vais pas récrire l’histoire de la Bretagne en un paragraphe…

armoiries_BRETAGNE

 Je me tiens à la disposition de mes lecteurs pour leur donner — dans la mesure du possible ! — l’étymologie des toponymes en plou et loc  qu’ils me soumettraient.

Et, puisque tout finit toujours en chanson, je vous épargne le bagad de Lann-Bihoué que vous connaissez et qui n’a rien d’un plou ni d’un loc, pour vous présenter le bagad de Ploërmel. N’étant pas breton, je ne puis juger de la qualité de ce bagad et espère ne pas avoir fait le mauvais choix. Peut-être mes lecteurs bretons pourront-ils donner leur avis — en évitant les « faquins » ?

46 commentaires sur “Loc et Plou chez les Bretons

  1. Pour répondre à votre question finale, je ne suis pas emballé par la dynamique générale de ce bagad, et sa section rythmique me paraît vraiment faible (en place, mais sur des rythmes plan-plan, sans subtilité d’accents). Bref, il manque deux dimensions essentielles de l’art du bagad : la complexité rythmique et les vagues dynamiques (= changements de climat, variations d’intensité).

    Après vérifications, c’est un bagad moyen, en perte de vitesse : il était en deuxième catégorie il y a deux ans, mais est redescendu en troisième catégorie l’an dernier, et semble stagner en milieu de cette catégorie cette année. Bon, il y a pas mal de jeunes, c’est sûrement une formation en cours de reconstruction, il va sans doute s’améliorer.

    Pour rester dans les plou et les loc tout en piochant dans l’élite (la première catégorie), je vous recommande le bagad Plougastell. Par exemple ici : la rythmique n’a rien à voir avec celle du bagad Ploërmel !, ici, vous avez des vrais rythmes et accents complexes dignes de l’art du bagad, et de vraies variations dynamiques.

    NB : Le bagad de Lann-Bihoué fut médiatique, mais n’a jamais été le plus remarquable de Bretagne (il n’a même jamais remporté le championnat de première catégorie). Le bagad de référence depuis quelques années est le bagad Kemper (Quimper), ce qui devrait faire réagir Aquinze.

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  2. Jacques C., Aquinze :
    Merci pour vos conseils avisés et vos critiques des bagads!
    Vous aurez compris que j’ai beaucoup à apprendre sur cette musique-là. Je pensais que le bagad n’était qu’une sorte de fanfare de rue, un groupe musical festif
    Pour tout dire, je n’ai découvert qu’à l’occasion de ce billet qu’ils se produisaient aussi sur scène et qu’il existait même un championnat avec plusieurs divisions ( « catégories » ) comme au foot! Je ne suis pas sûr que cela existe dans autres régions. ( Ça m’a fait penser aux Virtuoses )

    Ma culture musicale bretonne est à un niveau plutôt bas, néanmoins, j’entends bien la différence entre le bagad de Ploërmel et ceux de Kemper ou Cap Caval.

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  3. leveto, si vous voulez vous faire une idée de ce que sont les bagadou, et plus généralement de ce que sont la danse et la musique celtes, cette retransmission de la Grande Parade du Festival interceltique de Lorient 2012 vous éclairera mieux qu’un long discours…

    Laissez-moi juste ajouter deux micromoments personnels, qui font partie de ma réserve de petites choses qui font que la vie vaut d’être vécue :

    – dans ma maison, située en rase campagne, le vent souffle rarement de l’Est. Mais quand c’est le cas, le son d’un biniou qui répète au loin porte jusque dans mon jardin. Avec le vent dans les arbres et le cri des mouettes, ce sont des instants d’éternité bienheureuse

    – un jour que j’attendais un visiteur au train de Paris à la gare de Quimper, je vois se mettre en place un bagad improvisé, puis un jeune homme apparaît au débouché du souterrain qui passe sous les voies vers la sortie, avec un immense sourire, un jeune homme hâlé et la boule à zéro avec un havresac sur l’épaule, puis le bagad attaque à un rythme d’enfer et ses parents le prennent dans leur bras, et aussi ses frères et soeurs… Cette image de retrouvailles, peut-être avec un fils, un frère, un copain parti depuis longtemps, et peut-être pas dans des endroits agréables, m’a ému aux larmes.

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  4. Aquinze
    La parade interceltique vaut en effet le détour. Je ne vous cache pas que, manquant de temps, j’ai quelquefois accéléré la cadence, mais j’ai quand même vu que tous les Celtes étaient représentés y compris les peu connus Celtes espagnols des Asturies. Les bagadou bretons arrivent en fin de parade et certains d’entre eux — je n’ai pas relevé les noms : il faudra que je prenne le temps de revoir tout ça — me semblaient nettement au dessus du lot, par leur qualité musicale, bien sûr, mais aussi par l’ambiance, la joie, la passion qui les animaient.
    Petite appréciation toute personnelle : autant il me semble que je vais pouvoir apprécier la musique ( une fois mon oreille habituée au son du biniou et de la bombarde * …) autant je sais que je ne me ferai pas aux danses. Rassurez-vous,il en va de même pour le folklore provençal : la musique, ça va … mais les farandoles, danses en cercle, etc. ça ne passe pas !

    * on a bien,en Provence, le tambour et le hautbois, mais ils ne sonnent pas pareil. Puisqu’on y va de sa nostalgie, je ne peux pas m’empêcher de vous faire entendre l’air des joutes sétoises, ici dans les trois premières minutes de cette vidéo.. On a aussi la cabreto( une petite cornemuse en peau de chèvre ) mais son emploi est de plus en plus rare.
    Le « championnat du monde » des joutes, comme aiment à l’appeler les Sétois, a lieu depuis 1743 autour de la Saint-Louis ( 25 août). Les grandes finales nationales ont lieu le dimanche, tandis que la finale régionale des lourds — la plus importante aux yeux des Sétois — a lieu le lundi. Une particularité propre à la ville de Sète — et je crois bien que le cas est unique pour une commune française — est que ce lundi est un jour férié — et vous n’êtes pas près d’y voir un magasin de bricolage ou une jardinerie ouverts!
    Oups! Pardon d’avoir été si long, mais fallait pas me « nostalgiser » 🙂

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  5. Aquinze, toujours :
    vos petites tranches de vie sont adorables.
    La scène du militaire retrouvant les siens sur un quai de gare, un évènement intime plutôt anodin et qui passe la plupart du temps inaperçu, a fait pourtant vagabonder mon esprit.
    Edmond Rostand aurait pu s’en inspirer ( Ah! « nous les petits, les obscurs, les sans-grades »! ) pour alimenter son lyrisme patriotique.
    Zola en aurait fait une description minutieuse — on connaîtrait donc le nom de chaque musicien, leurs liens de parenté jusqu’à trois générations, le nom, Lison, de la locomotive, etc.
    Ç’aurait pu être un exercice de style supplémentaire pour Queneau.
    Flaubert ou Stendhal nous auraient parlé de celle qui était là sans y être, un peu à l’écart, à l’arrière plan, comme une Romy Schneider à voilette et ils nous en auraient expliqué les états d’âme.
    Apollinaire aurait mis, en calligramme, un pansement autour du crâne du conscrit.
    Guy Debord aurait salué cette situation — un évènement artistique non marchand, non reproductible et sans lendemain.

    J’en ai d’autres. Je vous les épargne. Là aussi, je me « smile » … 🙂

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  6. « un micromoment personnel » : ça serait une belle et juste définition du haïku
    Aquinze, si vous avez envie de tourner votre crayon sur 17 syllabes ( 5 +7 + 5 ) …

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  7. JSP, à votre invitation, cette tentative de « haïkus sonneurs » :

    L’été par vent d’Est,
    au loin répète un biniou.
    Dans les champs, des mouettes

    Sur le quai, enfin,
    ma vie, ma joie, mon amour
    les sonneurs sont là.

    (Je plaide l’ « instantané » pour le second, qui déroge à la contrainte « saisonnière » ; mais je me réserve la possibilité d’une version ultérieure plus conforme…)

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  8. ai confondu biniou et cornemuse
    ai pas vu où ni comment l’air entrait et sortait ; l’outre semble toujours pleine de vent
    c’est hypersonore ce qui sort comme son

    en Provence, pardon leveto cela s’appelle le tambour et le galoubet : flutiau à trois trous (je danse bien volontiers)

    bises bretonnes

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  9. ► Ah! Mais pardon, Rose!
    Ne pas confondre le galoubet, flûte à trois trous, avec le hautbois qui a plus que trois trous !

    Je faisais un parallèle avec le hautbois breton.

    Comment pouvez-vous imaginer que moi, le cyranomane, j’aurais pu confondre le hautbois et le galoubet :

    Écoutez, les Gascons… Ce n’est plus, sous ses doigts,
    Le fifre aigu des camps, c’est la flûte des bois !
    Ce n’est plus le sifflet du combat, sous ses lèvres,
    C’est le lent galoubet de nos meneurs de chèvres !

    À Sète, c’est bien du hautbois que l’on joue pour « l’Air des joutes ».

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  10. je venais m’excuser…Trop tard !
    Le hautbois languedocien mais aussi catalan (là l’instrument était espagnol nous a dit son joueur sans le nommer).
    En bois hé oui je n’ai pas vu le nombre de trous. Le même jouait aussi du tromblon (j’aime bcp le tromblon).
    En attendant, les danses, en Provence on lève la jambe, on sautille, à Nice aussi. En Bretagne c’est plus ras du sol et en Gascogne aussi.
    C’est une histoire de jambe légère ou autre comme « la cambo me fai mau »
    Mais bcp de liens apparemment entre les Celtes les provençaux les gascons etc. Une cornemuse aussi dans les Alpes en peau de chèvre nommée donc la cabretta. Parfois grande peau donc grand instrument.

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  11. on piétine un peu en Bretagne (comme pour moudre du grain) alors que nous sautillons joyeusement, on ne moud rien du tout. On se meut légèrement avec prestance.
    Bon dimanche

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  12. rose : on piétine un peu en Bretagne

    ?????????

    Essayez donc un kost ar c’hoat et on verra si « vous piétinez un peu » pendant plus de 150 secondes…

    Puis enchaînez sur une gavotte pourlet pour le « ras du sol ».

    (Non mais. Qu’est-ce qu’y faut pas entendre.)

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  13. Aquinze

    suivant vos conseils j’ai essayé le kost ar c’hoat. Enfin, j’ai essayé de le regarder sur youtube.
    Et c’est bien tout ce que je n’aime pas dans ces danses folkloriques.
    Une danse en cercle ( on doit même se tenir par la main !) où tous les danseurs doivent répéter les mêmes pas ( en sautillant un peu, je vous l’accorde) forcément appris et répétés à l’avance jusqu’à ce qu’ils deviennent automatiques.Il n’y a rien de spontané là-dedans :
    À mon commandement « dansez! »
    « sautillez ! » « tournez à droite ! » tournez à gauche ! »
    « Cessez ! »

    Je vous rassure: c’est la même chose avec nos danses provençales apprises par cœur dans des associations folkloriques ( dans tous les sens du terme ! ). Le seul plaisir que semblent en tirer les danseurs est celui d’avoir su reproduire sans se tromper les pas exigés par la chorégraphie agréée par la Fédération. Tu parles d’un plaisir de danser !
    Et, pour vous éviter de me parler de musique country dont je parle sur le fil précédent, j’ajoute que les quadrilles et les danses en ligne qu’accompagne cette musique me font le même effet : « Run, leveto, run ! ».

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  14. Le seul plaisir que semblent en tirer les danseurs est celui d’avoir su reproduire sans se tromper les pas exigés par la chorégraphie agréée par la Fédération. Tu parles d’un plaisir de danser !

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  15. Parti trop vite…

    Je vous citais, leveto, pour m’étonner : vous connaissez beaucoup de danses, vous, qui se dansent « spontanément », sans chorégraphie ? La valse, peut-être, ou le tango argentin ? ou encore le rock and roll, le fox-trot ou le madison ? Vraiment, vous ignorez ce plaisir d’accorder vos « pas », pré-codifiés, à ceux de votre partenaire ? Ce sentiment de complicité, je n’ose écrire de communion, quand il/elle sait, à l’instant où votre pied s’avance ou votre bras s’affermit, quel sera le geste suivant et que la figure s’enchaîne à la perfection ? Pour vous, « danser », ce serait donc seulement bouger son corps, ses jambes et ses bras en rythme ? Si c’est le cas, croyez-moi, vous ne savez rien du bonheur de la danse !

    Un peu comme si vous disiez que le bonheur d’écrire, c’est juste d’aligner des mots en fonction de ce que l’on sent – et que vous balayiez d’un coup les « contraintes » d’écriture, par exemple, le nombre de vers, de pieds, de strophes, les rimes et les césures d’un sonnet ! Paraphrasant votre « critique », diriez-vous vraiment : Le seul plaisir que semblent en tirer les poètes est celui d’avoir su reproduire sans se tromper les règles de versification. Tu parles d’un plaisir d’écrire ! )

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  16. Aquinze
    ce que j’écrirais sans honte serait plutôt ça :
    « Le seul plaisir que semblent en tirer certains poètes est celui d’avoir su reproduire sans se tromper les règles de versification. Tu parles d’un plaisir d’écrire ! ». Et j’ai lu beaucoup de tels « poètes »…
    Si la plupart des danses de salon ont des pas mesurés, cadencés et des figures « imposées », les danseurs sont libres de les exécuter (ou pas )dans l’ordre qui leur convient, de les répéter autant de fois qu’ils le veulent, voire de les arranger à leur façon. Aucun des couples sur la piste ne dansera la même valse ou le même tango de la même façon: ils sont libres de l’interpréter comme ils le souhaitent.
    Les danses en ligne, en cercle, en quadrille, etc. imposent, elles, à tous les danseurs de répéter les mêmes gestes, les mêmes figures, etc. Adieu la spontanéité!

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  17. Ah, leveto !, détrompez-vous !

    Les danseurs bretons ne se privent pas de broder sur les pas de base, ou au moins d’exprimer des nuances en terme d’élan, de dynamique, d’amplitude, de gestuelle du haut du corps, etc.

    Certes, il existe des ronchons qui grognent quand le danseur situé à leur droite ou à leur gauche s’amuse à placer une variation (ce qui est parfois compréhensible car certains font « n’importe quoi », or n’importe quoi ne vaut pas variation et ne s’inscrit pas dans la danse). Certes, seuls les très bons danseurs parviennent réellement à placer de telles variations sans sortir de la dynamique générale de la danse et en respectant ses appuis et ses élans. Mais cela existe, et c’est le stade ultime de la maîtrise des danses ludiques. Vous me verrez rarement danser une gavotte en me confinant au pas de base pendant 5 minutes (en revanche, je ne me risquerais pas à ajouter des fioritures à un kost ar c’hoat tant il est déjà ardu de s’en tenir au pas de base).

    Par ailleurs, il y a dans la danse une dimension sportive (mais au sens noble du terme : sans la moindre compétition !). Je peux vous garantir qu’une dañs fisel ou qu’un kost ar c’hoat sont de vrais morceaux de bravoure. Cela n’est pas forcément évident au premier abord sur la vidéo que vous avez dénichée, mais les pas de ces danses demandent une énergie incroyable car ils font appel à des muscles et des mouvements inhabituels. Danser un long kost ar c’hoat sans faiblir (et en conservant la dynamique verticale, le côté aérien qui est indispensable) est une prouesse physique.

    Cela m’amène à une autre dimension essentielle, celle de la transe. Les danses en rond, quelle que soit leur culture (car elles sont présentes à peu près partout), construisent une sorte d’organisme collectif, une vraie communion (que jamais la religion n’arrive à approcher ;-)…). Sans aller jusqu’à la transe proprement dite (qui est, cela dit, présente dans certaines cultures et qui n’est pas très loin lors d’un plinn bien joué, bien dansé et prolongé, ou lors d’une suite de ronds de Saint-Vincent pouvant durer plus d’une heure non-stop), ces danses apportent un bien-être et un plaisir qui ressortit de la pulsation intérieure, qui échappe à la raison.

    Car les danses que vous citez ou dont vous rêvez sont des danses où le danseur « raisonne », réfléchit, est conscient de ses gestes. Or, c’est justement en échappant à la raison et à la conscience que la danse devient vraiment danse (bien sûr, ce point de vue se discute, mais il correspond à l’objectif d’un très grand nombre de danses dans un très grand nombre de cultures).

    Mais je ne cherche pas à vous convaincre ! J’essaie juste d’expliquer ce que l’on peut trouver dans ce type de danses.

    J’allais oublier : le répertoire de Haute-Bretagne (pays Gallo) est basé surtout sur des danses en quadrette (deux couples, avec des jeux de croisement, de séduction, des portés, etc.). Vous y trouveriez, sans doute, plus d’agrément.

    Pour ce qui est de la musique bretonne plus généralement, et pour répondre à votre commentaire sur l’autre fil : en effet, comme tout corpus musical, il faut des années pour en comprendre les codes, subtilités, structures, clins d’œils, etc. À mon avis, cela en vaut la peine… mais comme cela peut en valoir la peine pour toute culture ! Le monde est trop grand pour que nous ayons le temps de tout embrasser, il est donc normal de sélectionner ;-).

    NB : Je connais un peu Luiz Gonzaga, mais plus pour son répertoire (celui du Nordeste, auquel je me suis intéressé) que pour son jeu d’accordéon. En effet, il a le grave défaut de jouer de l’accordéon chromatique, alors que le seul accordéon qui vaille (ou, bien sûr et plus exactement, auquel je m’intéresse) est l’accordéon diatonique. Le répertoire du Nordeste était d’ailleurs originellement plutôt joué au diatonique.

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  18. ► Ah! Jacques C!
    Je ne mets pas en doute le caractère artistique et sportif de ces danses ni les variations que peuvent s’autoriser certains danseurs chevronnés — variations autour d’une chorégraphie malgré tout dansée par tous de la même façon.
    Mon propos était était de comparer les danses en ligne, en cercle, en quadrille, etc.* c’est-à-dire les danses où les danseurs exécutent tous ensemble les mêmes mouvements aux danses de salon où chaque couple invente sa propre chorégraphie ( et où chaque danseur pourra danser différemment selon son ou sa partenaire).
    Vous avez sûrement dansé (et dansez peut-être encore!) des rock and roll endiablés ( comme on disait à l’époque ) et appris de nouvelles passes en changeant de partenaire ou en voyant des couples mieux aguerris. On ne dansait jamais, sur la même musique, le même rock and roll. C’est la spontanéité et la liberté qui menaient la danse.

    Je pense que c’est mon côté asocial ( pensez! : il faut faire les mêmes gestes en même temps et suivre le troupeau! mouton noir interdit !) qui provoque chez moi le rejet de ces danses — quelle qu’en soit la région d’origine —, comme il provoque mon aversion pour les fêtes imposées à date fixe comme les anniversaires, les fêtes des amoureux, des mères, etc. C’est un peu la même aversion que je ressens envers ces chansons à injonction, comme Savez-vous planter les choux où les chanteurs sont censés mimer les gestes du planteur, ou, plus moderne mais encore plus stupide, la Danse des canards et autres Et on fait tourner les serviettes**. Plus que la stupidité des textes et l’indigence musicale, c’est bien cette volonté de vouloir que tout le monde fasse les mêmes gestes en même temps qui provoque mon rejet.
    Vous l’écrivez vous-même : ces danses « construisent une sorte d’organisme collectif, une vraie communion ». C’est bien là que le bât me blesse et c’est chez moi, j’en ai peur, un défaut incurable.

    P.S. j’en profite pour répondre à Aquinze qui s’interrogeait sur ma capacité à apprécier les danses en couple. J’emprunte ma réponse à Aznavour. Ah! « Je veux sentir mon corps par ton corps épousé » : tout est dit, non ?

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    Pour les transes, je suis d’accord avec vous. J’ai lu quelque part une explication (pseudo ?) scientifique selon laquelle le fait de sautiller sur place en tapant des talons selon un rythme régulier provoquait des vibrations qui se ressentaient in fine dans le cerveau et pouvaient faire entrer en transes — comme des militaires marchant au pas pourraient faire entrer en vibrations et s’écrouler un pont . D’où les danses rituelles dans de très nombreuses cultures comme chez les Massaï ou chez les Lyonnais.
    J’ai eu la possibilité d’assister, lors de mon séjour VAT marie-galantais, à des rituels vaudous. Les « danses » y étaient accompagnées de percussions — tambours et clochettes, la plupart du temps — jouant sur un rythme binaire et du claquement des mains des spectateurs sur le même rythme, ce qui provoquait un vacarme assourdissant et les transes du ou de la « danseuse » qui, souvent, se contentait de se mettre sur la pointe des pieds et de frapper le sol des talons selon le même rythme tout en virevoltant. Il n’est cependant pas exclu que la boisson ingurgitée et l’herbe fumée auparavant n’aient pas joué un rôle dans cette mise en transes.

    * S’il y un terme générique, je ne le connais pas.
    ** Je pense que vous ne m’en voudrez pas de ne pas avoir mis de liens hypertextes.

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  19. > Jacques C. et Leveto,

    Je vois combien la danse traditionnelle est devenue d’actualité ici.
    Comme elle et moi, ça fait deux et même davantage, je n’en parlerai pas… sauf un peu quand même pour avouer que je suis plutôt du côté du véto que de celui de l’accordéoniste.
    Et pourtant, avec le premier groupe au sein duquel j’ai joué, il nous fallait bien balancer un peu de prétextes à la gambille : des scottiches, des mazurkas, des valses ou des bourrées, je crois… mais pas trop de laridés si lassants. En tout cas, aucun ne me reste en mémoire et c’est très bien comme ça.
    Mais tout cela, c’était pour complaire à la clientèle et les filles d’alors étaient si jolies qu’on leur pardonnait tout.
    Tout ça pour dire que, il y a quelque temps et suite aux perfidies venues de PACA, je me suis inquiété de danses venues d’altitudes considérables et des plus vertigineuses montagnes peuplées et connues.
    Spezet est le point culminant des Montagnes noires et dispose d’un col praticable. On y pratique aussi une danse respectable et plan-plan : la gavotte de là-bas.
    Mais elle ne faisait pas l’affaire face à Gap :

    http://lannig.e-monsite.com/pages/bro-gerne-cornouaille/poher/gavotte-de-plouye-1.html

    Ensuite, au cours de mes investigations dans le monde fabuleux des danses bretonnes, je suis tombé sur la localité de Boqueho, au nom improbable qui semble se prononcer comme « bocaux ».
    On y trouve pourtant cette danse épatante et d’un érotisme fou : La secouette* de Boqueho.

    Hélas, trop peu montagnarde pour les exigences de Leveto, je la garde pourtant un moment en stock… pour le plaisir égoïste de la rigolade in petto . Et pour l’ambiance « agitez vos serviettes » à la Sébastien. Mais en moins effrénée et avec numéros endossés qui disent tout le sérieux de la compétition : la fantaisie ne passera pas par la Bretagne, la plus basse ou la plus haute, au choix du jury géographe… et je ne sais plus si Jane Fonda était numérotée quand on achevait bien les chevaux .
    Tout ce que je sais, c’est la lassitude qui doit anéantir les musiciens obligés à la répétition rengaine des mêmes phrases mélodiques. Les pauvres ! On comprend qu’ils ne s’y appliquent qu’avec un enthousiasme minimal.
    ______________

    Bon, j’avais dit plus haut que je ne parlerai pas de la danse et voilà qui est fait: je sais tenir parole quand il le faut.
    Il me reste à vous remercier, Jacques C, pour le Kan ha diskan. Je me doutais bien qu’il existait un terme exotique pour dire « chant tuilé » .
    Il me reste aussi à vous dire comme j’aime la danse populaire quand elle se montre avec grâce et sensualité, avec aussi une musique aimable.
    Comme ici :

    _______________

    * Cette « secouette » semble être un lieu-dit de Boqueho mais aussi un vieux mot du français. Un peu -peut-être?- comme le shimmy qui vient de la chemise que l’on secouait… mais avec plus d’entrain et de tempo.

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  20. le lendemain de la rencontre avec le responsable des études occitanes IEO, j’ai eu chez moi le responsable des félibriges qui passait par hasard. Nous avons conversé sur la terrasse, sur la danse :
    ce fut dit, on sautille en Provence et à Nice on lève même la gambette.

    Cela dit, connais danses où on racle la semelle du pied sur le sol d’un air négligent : j’adore !
    Quand je vis l’air clair et pur, tout joyeux, je retrouvai mon assurance, car la

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  21. Quand je vis l’air clair et pur, tout joyeux, je retrouvai mon assurance, car la joie, si je sais ce dont je parle, dissipe vite de lourds tourments. Aussitôt que la tempête fut passée, je vis sur le pin un grand rassemblement d’oiseaux, si grand, si on veut bien me croire, qu’on ne voyait ni branche ni feuille : tout était couvert d’oiseaux ; l’arbre était magnifique.

    Chrétien de Troyes, in Yvain ou le chevalier au lion (v. 1170) traduction M. Rousse, manuel Magnard éd. 2001

    Sous l’arbre, magnifique, on danse.
    Après, on baise.
    Ensuite, on dort.

    Bonne journée à tous,

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  22. TRS
    Spezet : étymologie incertaine. Le breton spezad, « groseille », est peu convaincant. Le nom propre gallois Spaddaden a été évoqué comme une évolution en breton du nom de personne latin Expectatus. La forme bretonne ur Speiotenn, « une Spézétoise », avec la présence d’un -ot– semble contredire ces propositions.

    Boqueho : Botcathon en 1207, du breton bot, « buisson », et cathon, « combat ». Ne me demandez pas quel genre de combat on livrait dans les buissons…

    Secouette : j’ai trouvé six lieux-dits portant ce nom en C.-d’A., I.-et-V., Morbihan et Manche. Le TLFI donne « Secouette, subst. fém.Action de (se) secouer; petite secousse » ce qui colle pour une danse mais n’explique pas les toponymes …
    Une « secouette » désignait un « cabaret batailleur » ( « Etymologies familiales de la topographie de la France, des noms de lieu de la Manche« ,Édouard Le Héricher, 1881). La « Secouette » de Boquého était un cabaret où l’on se secouait … et peut-être y dansait-on ?

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  23. Une secouette était aussi une sorte de tabatière (en faïence de Quimper, notamment, voir sous point 19 du site donné en lien…) qu’il fallait secouer pour en faire tomber le tabac à priser.

    Peut-être « La secouette » de Boqueho était-elle originellement une variante de La Civette parisienne, adaptée aux besoins locaux, un café-tabac-épicerie-salle de bal !

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  24. Décidément, votre cabaret batailleur ne me dit rien qui vaille.

    Outre que dans la source que vous citez, il est question d’une « veine populaire » limitée à l’Avranchais alors que Boqueho en est géographiquement assez éloigné, je ne suis pas parvenu à trouver d’autres sources renvoyant à cette notion de « cabaret batailleur », qu’il faudrait entendre comme lieu où l’on « se secoue » (c’est-à-dire où l’on danse). Si batailleurs il y avait, je pencherais plutôt pour les piliers de bistrot qui avaient le vin mauvais. Et secousse pour secousse, je verrais plutôt les effets secouants d’un poing qui part un peu plus vite qu’entre gens sobres et bien policés, ou ceux de quelque tord-boyau particulièrement raide…

    Mais je suis moins expert que vous dans ce genre de recherches.

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  25. Boqueho : Botcathon en 1207, du breton bot, « buisson », et cathon, « combat ». Ne me demandez pas quel genre de combat on livrait dans les buissons…

    à moi non plus ; ni dans les bosquets

    bises

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  26. leveto, je crois que j’ai trouvé l’origine des noms des lieux-dits « Secouette » en Bretagne : il s’agirait, selon cette étude sur certains noms de lieux en Ille-et-Vilaine, d’une référence aux bois et forêts sur lesquels ils ont été construits.

    Coat, issu de coit, « bois » en vieux-breton, engendrera coët en moyen-breton et koat aujourd’hui. […] Certains noms ont été francisés, c’est le cas de Lescouet devenu : les Couettes (Landujan, Monterfil, Romillé) ou La Secouette (Pipriac).

    Il s’agirait d’une

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  27. Aquinze

    Pour Boqueho, je remarque que le site que vous donnez en lien fait l’impasse sur la forme de 1207 Botcathon qui est celle sur laquelle s’appuient E. Nègre et Dauzat- Rostaing. D’autre part, je ne trouve nulle part le sens de « demeure, asile » qui est donné pour bot , qui est partout traduit par « bois, buisson » cf. Botmeur (Fin. avec meur, « grand »).

    Pour La Secouette : le breton coat ou coet , « bois », est effectivement à l’origine de plusieurs toponymes ( Coadout, Coatascorn, Coatreven, Coëtlogon et Coetmieux dans les C.-d’-A. et Coat-Méal dans le Fin.) Avec le breton lis, « cour ( de ferme )» ( et pas l’article défini pluriel! ) on a Lescouët-Gouarec et Lescouët-Jugon en C.-d’-A. L’évolution de Lis-coët vers La Secouette ( j’aurais plutôt vu un « *Les Secouettes ») me semble pour le moins hypothétique et demande a être vérifiée. En l’absence de formes anciennes attestées, il n’est pas possible de trancher. Mais — sans penser à mal — il se trouve que de nombreux micro-toponymes bretons et normands sont dus à d’anciennes enseignes de cabarets, bars, tavernes et autres lieux de bon vivre. Alors, les cabarets La Secouette , qui plus est à l’origine d’une danse, ça me va…

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  28. Rectificatif :
    Je trouve bien dans les dictionnaires bretons actuels le mot bod ( avec un -d- final )pour « rameau (bih. -IG ramille), touffe, & résidence (b). »
    Avait-il déjà ce sens à l’époque de Botcathon, en 1207 ?
    Après nouvelle recherche plus minutieuse, le seul ouvrage de toponymie en ma possession qui mentionne ce sens, pour bod, est le Glossaire des termes dialectaux permettant de trouver le sens d’un grand nombre de toponymes de la nouvelle carte de France*de l’IGN de 1963, mais qui n’en donne malheureusement ni l’origine ni la date d’apparition.
    La nuance entre bot, « bois » et bod, « demeure », se retrouve en toponymie : bod a donné Le Bodéo( C.-d’A.) et Bodilis (Fin).

    * Je vous jure que c’est le titre exact!

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  29. La Secouette de Boqueho (suite)

    Faute de documentation à domicile et adepte du collectage en matière de musique et de folklore parmi les contrées éloignées, j’ai sacrifié un quart d’heure de mon temps libre d’hier à cette quête : – La secouette est… mais d’où est-elle venue?…

    L’heure n’est plus aux déplacements sur zone avec sa 2 CV Citroën et un Nagra de location. On adopte désormais des méthodes d’investigation plus modernes : le téléphone a été inventé.
    __________________

    Dring… Dring… Dring… Dring… Dring…

    Une dame du secrétariat de la mairie de Boqueho décroche. Je me présente et, après quelques politesses d’usage, je lui expose mon souci :

    – Vous avez, parmi vos administrés, un nommé Louis D. et un autre, Thierry le C.
    Tous deux sont abonnés au téléphone* et ont pour adresse « La Secouette ».
    C’est, semble-t-il, un hameau ou un lieu-dit ?

    – C’est tout à fait ça : deux ou trois habitations éloignées du centre bourg, paumées dans la campagne. Mais il s’agit d’électeurs honorables.

    – Je n’en doute pas… mais l’endroit fut peut-être celui qui accueillit, en son temps, un établissement de mauvaise vie… un genre de « cabaret batailleur » ?…
    Dans mes parages, il y eut bien un Cabaret rouge, éloigné de trois bons km de toute civilisation connue et qui a connu les horreurs batailleuses de juin 1918.

    – Rien de tout cela à ma connaissance. Mais je me renseignerai.

    – Merci d’avance mais, d’ici là, « l’hypothèse de la tabatière » vous dit-elle quelque chose ? Si toutefois la secouer aurait à voir avec la danse de chez vous ?

    – Quelle bonne blague !… mais pas davantage à ma connaissance… Au fait, j’y pense, il existe dans un ancien bulletin municipal, une transcription des lyrics d’une chanson à la gloire de Boqueho. Si je trouve un moment, je vous enverrai le texte. Peut-être y évoque-t-on ce qui vous met en transes?

    – Voici mon adresse internette, notez-la et notez bien que vous êtes la plus charmante des greffières de mairie – et Dieu sait si j’en ai connu !… Mais, en attendant, comment prononce-t-on Boqueho, par chez vous ?

    – Tel que vous le dites, Bo/Ké/O, et, pour l’anecdote, les habitants de Boqueho n’ont pas de nom.

    – Pas de gentilé disponible ?

    – Comme vous dites. Seuls les plus vieux des habitants d’ici se désignent entre eux (sous le terme vocalisé) les « Bo Ko ». Les autres restent anonymes.

    – Et les vieilles dames natives de là-bas seraient alors des Bo Kales ?

    – Non. Les « boko » de Boqueho sont asexués dans l’oralité et la grammaire locale.

    ………….

    – Blablabla et politesses d’usage.

    _____________________

    Bilan de ce ¼ d’heure de collectage :

    1. On n’en sait pas vraiment plus.
    2. L’hypothèse « tabatière » semble inconvenante.
    3. Celle du « lieu-dit » aussi… Imagine-t-on une danse baptisée d’après le nom d’un hameau d’une commune.
    J’ai essayé, avec ce que j’ai en stock de maigres coinceteaux rattachés à une localité, ça l’fait pas.
    4. Pourtant, je rallie maintenant la secouette*, comprise comme un établissement, à la guinguette et au musette, ces lieux où l’exercice de la gambille était d’usage.
    ____________________

    * Merci Leveto, j’ignorais ce sens.
    Quant à vous, qui aviez il y a quelque temps une piètre opinion du texte de « Mon amant de Saint-Jean », reconnaissez-lui au moins le mérite d’avoir su perpétuer le souvenir du musette, une sorte de dancing populaire : « Je ne sais pourquoi j’allais danser , à Saint-Jean ( 60579), au musette… »
    Quand n’importe qui, aujourd’hui, n’entend plus avec « le musette » (au masculin) qu’un genre musical avec accordéon obligé.
    Ce qui contrevient à la nature auvergnate du biniou de fouchtra, la cabrette (dite aussi musette, au féminin) qui accompagnait, en ligne mélodique et unisson de bourdons, la vielle à roue lors des bals parisiens qui accueillaient alors toute l’immigration auvergnate (et de moeurs bougnates) à Paris.
    Mais l’Auvergnat est pingre et les possibilités de l’accordéon lui ont permis l’économie d’un instrumentiste. Pour ne pas dépenser plus aussi, il a conservé le terme « musette ».
    Le public s’y est accommodé.
    _____________

    Enfin, à propos de danse avec toponyme, il existe une merveille à mes oreilles et à mon souvenir : Le tango de l’Orénoque, par Louise Forestier… Introuvable, hélas, sur You Tube.
    ______________

    * http://www.annuairetel247.com/derrien-louis-boqueho-la-secouette

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  30. TRS
    Maintenant que je vous sais couler une retraite heureuse d’édile municipal, je suis tenté de vous proposer un poste d’enquêteur toponymiste en chef ( tant que vous êtes le seul, je ne risque rien à vous nommer chef) !
    J’attends avec impatience le texte de la chanson …

    J’ai, interpellé par le site qu’Aquinze donnait en lien, cherché à en savoir plus sur ce Lescoët possiblement devenu La Secouette.

    Coat, issu de coit, « bois » en vieux-breton, engendrera coët en moyen-breton et koat aujourd’hui. […] Certains noms ont été francisés, c’est le cas de Lescouet devenu : les Couettes (Landujan, Monterfil, Romillé) ou La Secouette (Pipriac).

    Accrochez-vous!

    Cherchons à en savoir plus sur La Secouette de Pipriac *. D’abord, vérifions que le lieu existe encore : c’est bien le cas, nous prouve Google Maps. Il s’agit d’un lieu-dit au Sud de la Villa Roland et de La Hinois. Muni de ces renseignements, faisons un bond de trois siècles en arrière et reportons-nous à la carte de Cassini de Pipriac et de ses environs du sud.
    On aperçoit bien — cochez l’option voir la carte en NB — au centre de la carte la Villa Roland et, un peu plus bas, La Hinois. Mais pas de Lescouët, Liscoët, La Secouette ou quoi que ce soit d’approchant. Rien de rien, mann ebet ! Si le lieu avait existé en 1785 ( date du relevé de la carte de Cassini n°129 où apparait Pipriac ) et si son nom avait été un breton lis coët, il aurait été francisé par les Cassini et se retrouverait d’une manière ou d’une autre.Il n’en est rien. En revanche, je trouve un Beausoleil — micro-toponyme souvent dû à une enseigne de …cabaret.
    « Francisé par les Cassini » ?, me demanderez-vous. Eh bien, oui!
    La preuve par un seul exemple — après, je crains de vous lasser :
    On trouve aussi un lieu-dit La Secouette à Paimpont. Voyons ce qu’en dit Google Maps: en effet, c’est là , au sud de la Ville d’Anet.

    Un tour chez les Cassini ( si vous en avez marre, dites-le et j’arrête!) et on s’aperçoit qu’à cet emplacement-là, il n’y a rien qui ressemble à une Secouette. Le nom est donc apparu après le passage des Cassini en 1785.
    Mais, comme on est curieux et attentif, on note que, sur cette carte, apparaît, au nord de la Ville d’Anet et au sud de La Gaillarde un lieu nommé Lesgouët.
    Voilà bien un toponyme lis-coët ( « la cour de ferme dans ou près du bois »)!. Qu’est-il donc devenu aujourd’hui ? Eh bien, Google Maps nous le dit ( il faut suivre un minimum!) L’Isaugouët : lis n’étant plus compris, le -l- initial a été pris pour l’article défini « le » mais le -i – a bien été conservé ( selon moi il est impossible d’expliquer un passage de li – à la- ; avis d’expert demandé).

    Pour moi, lis-coët n’a pas pu évoluer phonétiquement en « La Secouette » et le fait que ces noms ne sont que d’apparition récente me conforte dans mon idée d’enseigne de cabaret.

    P.S je ne suis pas sûr que mes liens vous envoient pile poil sur la carte détaillée que je voudrais. À vous de jouer avec les zooms ou les moteurs de recherche intégrés. Autre solution: me faire confiance.

    *« La Secouette de Pipriac » : quand on connaît un des sens argotiques de secouette et qu’on fait le rapprochement avec Pi- Priape, il est difficile de penser à autre chose qu’à ce à quoi vous pensez. Notez, qui plus est, le nom du dessinateur ( aptonyme cadeau, MiniPhasme!)

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  31. À mon avis, il sera bien difficile de retrouver une origine certaine au nom de la danse. En effet, les chants et danses bretons sont très souvent à double-entendre, et ne manquent pas de pratiquer des sortes de calembour (surtout lorsqu’ils impliquent une dimension coquine voire très osée). Il est parfaitement possible que, la danse impliquant de secouer le tablier des robes des femmes, elle ait été nommée « secouée » puis « secouette » en référence au fait qu’un lieu-dit de Bohéquo s’appelle ainsi (et quelle que soit l’origine dudit toponyme !), et en profitant de ce que cela créait un sous-entendu salace qui ravit toujours les Bretons chanteurs et danseurs. Bref, une sorte de convergence…

    Mais si j’ai l’occasion durant l’été, j’essaierai de prolonger l’enquête de TRS auprès de quelques collecteurs de danses.

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  32. TRS, toujours… ( y’en a que pour vous! )

    J’ai connu, comme tout le monde I presume, Louise Forestier grâce à Robert Charlebois. Sa voix m’a envoûté — mais je n’étais sans doute pas le seul ado dans ce cas-là , la liste d’attente devait être longue et chu passé à autchose, mais ché pu quoi — c’était une autre situation, en tout cas.

    Le Tango de l’Orénoque m’est, je n’ai pas honte de le dire, parfaitement inconnu : je ne sais par conséquent pas si je dois m’en réjouir ou le regretter.

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  33. Leveto,

    Ah, devenir « enquêteur toponymiste » sous-traitant d’un vétérinaire du midi, voilà bien une proposition inespérée… et une situation sociale enviable.
    Je ne peux hélas que décliner votre offre, je tiens trop à mon dilettantisme.
    Ne m’en veuillez pas… Il doit bien exister par chez vous une ANPE en état de marche.

    Vous pourrez y laisser une offre d’emploi en n’oubliant pas d’insister sur les aptitudes du postulant à entretenir d’excellents rapports avec la fonction publique territoriale.
    Ainsi, en ouvrant ma boîte aux lettres tout à l’heure, j’y ai trouvé l’envoi promis par cette charmante dame de Boqueho : le bulletin municipal avec la chanson. Et tout cela un samedi de Pentecôte !

    Mais, comme rien n’est parfait et que c’est écrit et maquetté dans un format informatique douteux qui ne passerait pas ici, je vous transmets le tout par courrier confidentiel.
    D’ailleurs, la chanson qui s’y trouve n’apporte rien de spécial, juste une ambiance « J’aime Paimpol et sa falaise, son église et son grand pardon… » et, pour toutes les choses étymologiques qu’on y voit également, vous ferez le tri*.

    Par générosité spéciale je vous envoie aussi, enfin si j’y arrive car ces choses sont bien compliquées, une version live du Tango de l’Orénoque, un repiquage effectué par un camarade sur un vieux 33 tours que j’avais.
    __________________

    * Vous noterez pourtant que la greffière de mairie dit « Bo Ké O » pour la prononciation du nom de sa commune tandis que le bulletin insiste sur celle de Bo Ko… tout en écrivant, en titre, Boquého avec un accent.
    C’est Rashomon chez les Bretons.

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  34. TRS
    je ne lis que maintenant votre dernier commentaire et me suis aussitôt précipité vers ma boite mail qui contenait effectivement les pépites que vous m’aviez promises et je vous en remercie.
    Je vais me pencher un peu plus sérieusement sur ce qui y est dit de l’étymologie de Boquého— mais j’ai l’impression de n’y avoir rien lu d’autre que sur le site donné en lien par Aquinze. À approfondir, donc ( mais la liste d’attente est longue!).

    P.S. Remerciez de ma part Nadine P., adjoint administratif à la mairie de Boquého.
    __________________________

    Quant au « Tango de l’Orénoque », il mérite sûrement une ou deux autres écoutes supplémentaires avant que je me fasse une opinion non parasitée par les préjugés sur l’accent québecois … mais ça ne m’a pas l’air mal du tout, d’autant plus que c’est accompagné à la guitare.

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  35. Comment ne pas y avoir pensé plus tôt ?
    Cherchons « secouette danse » dans un moteur de recherche.

    Un des premiers résultats nous en apprend beaucoup.

    C’est une des deux danses collectées à Boqueho près de Quintin dans les Côtes d’Armor, et diffusées lors du festival de Boquého. Le nom de la danse fait allusion au fait que les filles secouent leurs jupons pendant la figure

    P.S. la description de la danse montre exactement ce que je disais plus haut: tout est réglé comme sur du papier à musique, aucune place pour l’improvisation …
    Même pour la « secouette » * :

    Les filles font le pas sur place en marchant, elles font un tour complet sur elles mêmes en sens inverse de la montre. Au temps quatre, elles ont effectué un demi tour, elles secouent leur jupons, puis sur quatre temps elles continuent de tourner en sens inverse de la montre.

    Et s’il vous prenait l’envie de secouer votre jupon avant le quatrième temps, vous n’étiez alors qu’une gourgandine pas bonne à marier. 🙂

    * Et, non, je ne parle de son sens argotique

    _________________________________

    La carte de Cassini de Boquého ne fait pas apparaître de lieu ressemblant de près ou de loin à un lis-coët ( carte n° 159, levées en 1787). L’appellation « La Secouette » est donc postérieure à 1787.

    Petite précision indispensable : les cartes de Cassini — c’était le cahier des charges — étaient censées relever tous les hameaux, lieux-dits, écarts, etc. y compris les simples fermes, moulins, forges, etc. du royaume .

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  36. C’est marrant, leveto, mais alors que j’ai cédé depuis presque dix ans aux délices de la bloguitude – ou, pour le dire autrement, aux joies de l’ « échange écrit », tout en pestant souvent contre les quiproquos et les incompréhensions nées du fait que la nuance « écrite », même dûment gillemettée, smilée, surlignée etc. ne remplacera jamais la « nuance » parlée – je trouve ici, dans cette recherche collective imprévue sur la secouette, la preuve que nous aurions été (serions) beaucoup plus efficaces si nous nous étions retrouvés chez vous, en fin d’après-midi, TRS, Jacques C, vous et moi-même, pour débattre de l’affaire.

    Cela aurait démarré un peu froidement (car nous n’avons guère en commun), autour d’un Pacherenc du Vic-Bilh que vous auriez extrait de votre cave, mais dès 22 heures, l’admirable breuvage ayant progressivement décrispé la rencontre (car nous en serions à la sixième boutanche, votre sauvagerie n’ayant d’égale -comme je vous imagine – que votre hospitalité), Jacques C aurait esquissé quelques pas en agitant les pans de sa chemisette, pour que l’on comprenne bien (honte aux mauvais esprits) ce que l’on secoue quand on danse la secouette.

    A 23h15, alors qu’un superbe « plop » aurait salué l’ouverture de la huitième, j’aurais tout à coup pensé aux blagues à tabac, mais TRS se serait illico esclaffé, et nous nous serions échauffés, chacun tenant pour sa thèse (j’ose espérer que Jacques C m’aurait soutenu, au nom de la bretonnitude, sur cette affaire de bois coit.) Sur quoi, vers minuit, nous laissant cuver un peu sur la terrasse éclairée par les étoiles, vous auriez disparu à l’intérieur pour déterrer vos grimoires… et revenir triomphalement nous affirmer que Secouette ne pouvait être que l’enseigne de ces lieux où le Bas-Breton perdait son âme après la Révolution française, mais avant les Abris du Marin, lorsque Jacques de Thézac décida de substituer la grenadine au jaja.

    S’en serait alors suivi une sorte d’empoignade un peu pâteuse (nous n’aurions plus été loin du boisseau), dont il serait ressorti d’une part qu’il ne faut pas confondre la danse et l’endroit où l’on danse (pour preuve, le fait qu’on ne danse la secouette que de Boqueho, alors qu’il y a des lieux-dits (La ou les) Secouette(s) dans toute la Bretagne) , et qu’il reste donc à expliquer pourquoi le nom « la Secouette » aurait été si populaire en Bretagne au XIXè en tant que nom de gargotte/guinguette.

    Bref, tout ceci ne nous aurait pris qu’une (longue) soirée, alors que nous menons l’enquête vouvoyéletopesque depuis plus de deux semaines….

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  37. Aquinze, vous m’enchantez !
    Avec malgré tout un bémol sur votre comparaison résumée dans votre dernière phrase :

    tout ceci ne nous aurait pris qu’une (longue) soirée, alors que nous menons l’enquête vouvoyéletopesque depuis plus de deux semaines….

    J’ai une autre expérience que la vôtre de la bloguitude.
    Mon côté a-social, ours mal léché, fermé comme une huître,qui ne vous aura pas échappé, n’est pas qu’ une simple posture. Rencontrer des gens — des amis ou des parents ou des connaissances professionnelles,etc. — d’une manière que l’on qualifie généralement de conviviale, c’est-à-dire un simple apéro ou un repas, un mariage ou un anniversaire, un enterrement ou un baptême, était pour moi une épreuve. J’ai fini par refuser l’obstacle et m’en suis tenu à ma tour d’ivoire.

    « Était une épreuve » ? oui, à l’imparfait. Depuis la même dizaine d’années que vous, je me suis intéressé à LSP et à quelques autres blogs. J’ai eu des échanges de tout ordre avec des personnes différentes mais avec lesquelles le courant passait. Une certaine complicité s’est établie, des atomes se sont accrochés… ce qui m’a donné l’envie d’aller plus loin
    Et j’ai alors rencontré « dans la vraie vie » un certain nombre d’entre elles. En terrain neutre ( au restau ), chez elles ou chez moi. Et ce fut à chaque fois un enchantement et, je le crois, un plaisir partagé!

    Les commentaires postés sur un blog peuvent en effet avoir d’heureuses conséquences. Un blogueur qui cite un auteur que vous pensiez être le seul à connaître, qui raconte une anecdote dont vous pourriez être le héros, qui exprime votre idée mieux que vous ou, tout l’inverse, qui vous remercie de citer tel auteur, de raconter telle anecdote, etc., bref, ce blogueur est en accord avec vous ( il est raccord, dit-on aujourd’hui).
    Internet, les blogs et, dans une moindre mesure, les forums, permettent de filtrer, de trier, de choisir vos interlocuteurs : Ils peuvent rester de simples correspondants mais aussi devenir des « amis choisis ».
    Il n’y a dans ces rencontres aucune obligation familiale, professionnelle ou sociétale, donc aucune contrainte, aucun jeu à jouer. Mais, sans internet, ces rencontres n’auraient pas été possibles.

    Ma table est ouverte, Aquinze!, — la cuisine et la cave n’ont semble-t-il jusqu’ici déçu personne! — et c’est quand vous voulez!
    __________________________________________________________

    P.S. ne vous arrêtez pas au « fait qu’on ne danse la secouette que de Boqueho ». Si, aujourd’hui, la secouette n’est dite que de Boquého, c’est qu’elle n’a survécu que là : Les gens de Boquého sont conservateurs ( et d’habiles commerciaux).
    Comme vous le dites, La Secouette est un micro-toponyme assez répandu en Bretagne ( liste officielle IGN) :
    Côtes-d’Armor : à Boquého et à Saint-Jacut-du-Mené
    Ille-et-Vilaine :à Paimpont, Saint-Coulomb et Pipriac
    Manche : à Crollon
    Morbihan : à Saint-Congard et à Caden

    Avez-vous remarqué l’intrus ? Oui! la Manche, et donc la Secouette de Crollon, est en Basse-Normandie et pas en Bretagne.
    C’est donc un argument de plus en faveur de l’origine non bretonne du nom de la Secouette .

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  38. leveto (ex ours mal léché)

    Je me permets d’attirer votre attention (si ce n’est déjà fait) sur un personnage mythologique mal léché (?)…

    [ne vous sentez pas obligé de répondre ;)]

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  39. JRQ

    vous m’avez mal lu ou trop vite.
    Certains mots bretons ont une origine latine, que vous le souhaitiez ou pas.

    Plou vient du latin plebs, par le gallois plwyf.
    Loc vient du latin locus.

    Quant à la théorie PCP (je vous remercie de votre sollicitude, mais je la connaissais ) elle est pour le moins controversée et ne convainc pas grand monde.

    MàJ du 12/12/2020 : le commentaire signé JRQ auquel répondait le mien a été supprimé aujourd’hui à la demande de son auteur.

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  40. c’est la première fois que je vous lis un de vos article et je le trouve super intéressant. Je fais un peu de généalogie car je suis breton mais vivant en Bourgogne et je voudrais vous poser une question, je m’appelle KERIOU ce serait l’écriture en français alors que KERRIOU serait l’écriture bretonne et j’ai lu que cela signifierai la maison du petit roi, qu’en pensez vous? merci pour votre réponse et pour vos articles.

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  41. Michel Keriou

    Kêr signifie « maison de pierre, lieu habité, village » .

    En l’absence de formes anciennes, il m’ est difficile de savoir si la deuxième partie est le nom d’homme Rioù, formé sur ri, « roi » accompagné du diminutif ou ( devenu nom de famille Riou ou Rio ) ou bien s’il s’agit tout simplement de -ioù, finale plurielle du mot Kêr.

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