Olinda ( réponse à la devinette )

Ma dernière devinette a résisté plus longtemps que les autres et c’est un de mes lecteurs qui signe ses mails « un intrus » qui en est venu à bout le premier suivi un jour plus tard par TRS. Bravo à tous les deux !

Je considère le forfait de Zerbinette comme une autorisation à dévoiler la solution.

Olinda de Phernambuco- Daniel Meissner (*1585 - †1625) publiée en 1638
Olinda de Phernambuco par Daniel Meissner (*1585 – †1625) publiée en 1638

Olinda est une des plus anciennes villes brésiliennes. Fondée en 1535 par Duarte Coelho Pereira, elle fut longtemps disputée entre Hollandais et Portugais et fut capitale de l’État de Pernambouc, titre qu’elle perdit en 1837 au profit de Récife.

Frontispice de la première édition d'Amadis de Gaule
Frontispice de la première édition d’Amadis de Gaule

Elle doit son nom à un personnage féminin du roman de chevalerie espagnol Amadis de Gaule écrit par Garci Rodríguez de Montalvo  et publié en 1508. Ce roman fut alors très populaire — certains disent qu’il fut le plus grand succès éditorial du XVIè s.  et que c’est lui qui influença Cervantès pour son Don Quichotte.

Published in Spain in 1508, this novel is a masterpiece of medieval fantasy. It inspired a century of best-selling sequels in seven languages and changed the way we think about knights, chivalry, damsels in distress, and courtly life in castles. These books made Don Quixote go mad and believe he was a heroic knight-errant like Amadis.

Parmi ses différents personnages, une fille du roi Vavain de Norvège s’y prénomme Olinda et c’est ce nom que le fondateur a choisi pour nommer sa ville.

Une étymologie populaire, une fois le roman et ses personnages oubliés, fait venir le nom d’une exclamation qu’aurait poussée Duarte Coelho en découvrant le site où il allait bâtir sa ville : « Oh, linda situação para se construir uma vila! » ( « Oh, jolie  place pour y bâtir une ville! » ).

Olinda, devenue capitale du Pernambouc, connut aux siècles suivants la prospérité — on la disait alors, au moins sur  certains aspects, rivale de la métropolitaine Porto — et ses manufactures s’y développèrent. L’une d’elles fit si bien son travail qu’elle en devint fort réputée et que ses produits furent très demandés sur le Vieux Continent. Il s’agissait de lames d’épées : elles étaient particulièrement fines, donc légères et faciles à porter à la ceinture comme à manier au combat, mais robustes, efficaces et quasiment sans défaut.

Cette lame, arrivée en Europe, fut appelée « lame d’Olinde » puis, très vite « olinde » —  comme la « pomme d’Orange »  devint l’orange.

La métonymie ne tarda pas à faire d’olinde le nom d’une épée à fine lame et Chateaubriand ( le  célèbre mémorialiste d’outre-tombe donné en indice ) s’en emparera pour en tirer le verbe olinder — qui existe toujours, n’hésitez pas à l’employer : vous vous ferez une réputation d’érudit à peu de frais et je ne réclame pas d’honoraires.

Le héros éponyme du roman, Amadis, y est surnommé  le « Damoiseau de la Mer», le « Beau ténébreux » et le « Chevalier de la Verte Épée ».

César Chesneau Dumarchais , un grammairien français, auteur d’un ouvrage qui fit longtemps référence, « Des Tropes ou (etc.) », propose une autre  étymologie, citée notamment par Littré . Il affirme que le nom de l’olinde provient de celui de Solingen, une ville allemande réputée depuis le Moyen Âge pour ses lames — on la surnomme d’ailleurs  encore aujourd’hui « la ville des lames » — mais il ne nous donne pas ses sources et ne nous explique pas comment on serait passé de Solingen à Olinde — avec ce –S– initial qui n’a pas pour habitude de disparaître comme ça — ( pour les puristes et les inquiets, je précise que je n’ai pas trouvé non plus de  changement de terminaison de –ingen à – inde, ce qui ne veut pas dire qu’il n’existerait pas, soyons rigoureux jusqu’au bout) .

Enfin, c’est à l’observatoire de Alto da Sé, créé par Duarte Coelho lui-même, que fut découverte le 16 février 1860, la première comète à partir d’un observatoire d’Amérique du Sud ( et jusqu’à présent la seule du Brésil … ). L’ astronome français qui la découvrit, Emmanuel Liais, détaché de l’Observatoire de Paris alors en pleine bourre, si vous me permettez cette familiarité, eut l’élégance de la baptiser du nom de la ville qui l’accueillait.

Et puisque tout finit — souvent — en chanson et que le Pernambouc est un État brésilien du nordeste, je vous propose celle-ci, primée à Cannes comme meilleure musique de film, en l’occurrence O Cangaceiro en 1953 :

Ainsi que sa version « originale »  :

Le rapport avec Olinda ?

Je vous invite à faire connaissance avec Dona Olinda

37 commentaires sur “Olinda ( réponse à la devinette )

  1. Alors là, je dois dire que je suis épatée par les deux gagnants*, étant donné qu’on ne trouve aucun renseignement sur les indices en langue française ! La toponymie complète n’apparaît qu’en espagnol**, ainsi que la princesse Olinda inconnue du côté français. Quant à la comète, dans la rubrique Emmanuel Liais chez wiki, elle apparaît comme «(C/1860 D1) » Il fallait vraiment être un fin bretteur (olinde n’apparaît même pas dans le dictionnaire des termes d’escrime) ou un passionné de Chateaubriand pour pouvoir olinder ainsi ! Ou un Brésilien de cœur…..

    Le seul nom que j’avais repéré était Solingen, mais c’était l’indice véreux…

    * Leveto, il faudra trouver encore plus dur pour coller tout le monde
    ** parmi les langues que je peux déchiffrer

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  2. « Linda » devinette !
    Grâce au com de TRS je viens de savoir que le célèbre bois, que je connaissais comme « palo del Brasil » et « palo brasil », a une variété un peu moins incarnate appelée « palo de Pernambuco » mais, ce qui est surprenant, notre dico a aussi « palo de Fernambuco » ; allez savoir pourquoi il y a un « f ».

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  3. Franchement, ça m’énerve, vos devinettes, leveto.

    Là encore j’avais trouvé Olinda, et même olinde, mais rien d’autre, donc je me suis dit, « laisse tomber, les cracs ont déjà trois jours d’avance, tu vas encore te prendre un râteau. »

    Je pense que je suis en train de re-découvrir le syndrome du cancre – çui qui se dit que c’est même pas la peine de se casser le tronc passe qu’il y arrivera jamais et qu’il vaut mieux végéter incognito au fond de la classe.

    Et d’ailleurs, au fait, leveto, vous seriez pas élitiste, des fois ? A décourager comme ça d’avance les médiocres ? A placer toujours la barre plus haut sous prétexte qu’il y en a deux-trois qui sont plus malins que les autres ? Non mais quoi, c’est un truc à vous démolir le Moi, vos devinettes ALC.

    P.S. N’empêche que ça fait plaisir de voir que vous bougez encore. Ne vous laissez pas impressionner par la Faculté, c’est rien que des rabat-joies.

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  4. Le nom de l’État du Pernambouc lui vient de celui d’un petit port à l’embouchure du fleuve Parana qui s’appelle aujourd’hui Recife. La première attestation écrite du nom du port est Paranambuco qui, dans la langue tupi que parlaient les indigènes, est composé de Parana « grand fleuve » et ambuc « bras ».

    L’orthographe avec F- ou Ph- initiaux provient d’une fausse étymologie qui eut son heure de gloire avant l’arrivée des Hollandais.
    Un voyageur de la fin du XIXè siècle rapporte que Pernambouc devrait son nom à un conquistador nommé Fernando qui arrêta-là ses bateaux ( buco en portugais ) : l’endroit fut donc appelé Fernambuco. Ce seraient les Hollandais qui auraient modifié le nom en Pernambouc.

    Les géographes des siècles passés comme les auteurs de dictionnaires n’avaient pas accès à wikipedia : ils faisaient confiance à ce que leur rapportaient les explorateurs … et ce n’était pas toujours fiable.

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  5. Aquinze

    Je suis vraiment désolé de participer à la démolition de votre Moi, ce qui n’était absolument pas mon intention !
    Je constate malgré tout que vous aviez trouvé la bonne solution : il vous aurait donc suffi de lever le doigt pour vous faire remarquer par toute la classe. Comme je vous aurais félicité de la meilleure, plus grande et dithyrambique façon, vous auriez été rouge de confusion, vos camarades vous auraient traité de fayot, vous auraient exclu de leurs jeux et vous seriez devenu le souffre-douleur, le Poil de carotte de cette classe ce blog.
    C’est vraiment ça que vous vouliez, Aquinze ?

    Allez, remerciez-moi, plutôt.
    Sans rancune.

    P.S. merci pour votre P.S.

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  6. Leveto,

    Il y a une chose qui m’étonne dans cette affaire d’épée… et même plusieurs.

    1. J’ai passé un vrai moment à tenter de trouver trace d’une « manufacture » domiciliée là-bas et spécialisée dans l’acier. En vain… mais j’ai peut-être mal cherché.
    Je n’ai pas trouvé davantage la moindre évocation d’une tradition métallurgique au Pernambouc.
    Et d’ailleurs, qu’est-ce qui aurait permis qu’elle ait un tel succès ? un savoir-faire particulier ? une qualité de minerai ? Tout cela dans un temps restreint avec priorité d’établir une colonie fonctionnelle tandis que la région connaissait tous les désordres des occupations successives, portugaise ou hollandaise.
    Dans le même ordre d’idées, une lame de Damas désignait davantage un procédé particulier qu’une provenance. Dès que la technique fut connue, elle s’est répandue en Occident (cf. les lames de Tolède).
    Alors, pourquoi faire venir de si loin un produit que l’Europe aurait pu réaliser sur place ?

    2. Donc, les 90% de mon enquête se sont résumés à ceci : « olinde = épée qui vient d’Olinde » … ce que l’on trouve dans d’antiques dictionnaires, genre Richelet, vers 1700 et plus tard.
    Mais ce sont là surtout des dictionnaires de langue qui se répètent et, quand il faut toucher à la technicité, L’Encyclopédie (dont ce fut l’un des soucis) n’évoque pas une quelconque provenance :

    OLINDE :
    S. f. terme de Fourbisseur, sorte de lame d’épée, qui est des plus fines & des meilleures, & qui a pour marque une corne.

    OLINDE, (Géog.) ville de l’Amérique méridionale au Brésil, dans la capitanie de Fernambouc. Elle étoit située sur un côteau d’un agréable aspect ; & la riviere qui tombe dans le port, s’appelle Bibiribe. Les Hollandois s’en emparerent en 1630, & les Portugais n’ont pas réparé ses ruines. Longit. selon Cassini, 342. 21. 30. lat. 8. 18. Long. suivant Harris, 342. 31. 15. lat. 7. 48.

    3. Il n’y a pas que Dumarchais a avoir proposé une autre étymologie à l’olinde.
    Celle d’Henri Lammens, vers 1900, a quelque chose de violemment crédible :

    http://www.fichier-pdf.fr/2013/01/30/lammens-mots-francais-derives-de-l-arabe/preview/page/245/

    D’ailleurs le wootz, celui des aciers de Damas, a lui aussi une origine indienne.

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  7. P.S : J’ai oublié de vous dire ceci, Leveto : durant mon enquête, par hasard, je suis tombé sur une ville française de 30.000 habitants qui, elle aussi, a donné son nom à une épée : « la …… »

    Top chrono et Aquinze, celui qui s’épanouit au fond de la classe, peut maintenant dévégéter.
    _____________

    Je crois que j’ai un message en souffrance, posté il y a quelques petites minutes.

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  8. TRS
    j’ai bien lu votre commentaire de ce soir à 22h03.
    Vous pensez bien que je m’attendais à ce genre de contestation… c’est bien le moins.
    Je ne manquerai pas de vous répondre exhaustivement sans doute dès demain qui est un jour férié que je chôme pour une fois! Pourquoi pas un billet sur le Pernambouc ?

    P.S. pour votre devinette, je précise d’emblée que je ne m’en mêlerai pas : je laisse à Aquinze le soin de se décoller du radiateur.

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  9. Ah ben non, là, je peux pas. Je sèche jusqu’à la semaine prochaine, je pars ascensionner dans les Alpes.

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  10. Dumarchais ou Dumarsais ? Tropes et métonymie (repris par l’Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des connoissances humaines)

    Monsieur Ménage et les auteurs du dictionnaire de Trévoux…ont dit que les olindes ont été ainsi appellées de la ville d’Olinde dans le Brésil, d’où ils nous disent que ces sortes de lames sont venues. Les ouvrages de fer ne viennent point de ce pays-là : il nous vient du Brésil une sorte de bois…du sucre, du tabac, du baume, de l’or, de l’argent etc. Mais on y porte le fer de l’Europe et surtout le fer travaillé.

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  11. TRS
    Comme promis, ma réponse, pas si exhaustive que ça , malheureusement puisqu’on m’appelle à table :

    L’ étymologie de l’arabe al-hind, « les Indiens », est, selon moi, une plaisanterie ! Vous contestez l’importation de fines lames des Indes occidentales mais ne vous offusquez pas d’une importation de fer des Indes orientales … Et pourquoi aurait-on appelé « indiennes » ces épées-là et seulement celles-là, à la fine lame si particulière, mais pas toutes les autres épées fabriquées avec du fer indien importé ? Je n’ai rien trouvé sur les prétendues formes espagnoles alinde, alhinde, alhynde mais peut-être n’ai-je pas cherché assez bien — Jésús, s’il en a le temps et l’envie pourra peut-être nous en dire plus.

    Olinda fut du XVII au XIXè siècle une rivale de la capitale métropolitaine, Porto, tant par son importance économique que par son rayonnement culturel ( et spirituel : il n’y a qu’à compter le nombre d’églises!). Elle doit ce statut principalement à son port d’où partaient vers le Vieux Continent le « bois de Pernambouc » et d’autres marchandises, mais elle devait aussi assurer la sécurité de ses marchands, armateurs et autres notables. Pour cela, une manufacture d’épées a pu sembler nécessaire ( le Brésil est riche en minerai de fer ! ) et, dans cette manufacture, on aura « inventé » une fine lame si parfaite que les Portugais l’ont importée en Europe. Je n’ai pas trouvé de preuves sur la toile pour affirmer cela mais ça ne veut pas dire qu’elles n’existent pas, comme je n’ai pas trouvé de preuves de l’origine allemande ( Solingen, pour laquelle l’onomastique fait obstacle) ou indienne via l’arabe . Mais je ne renonce pas : j’ai sur mes étagères quelques livres brésiliens d’histoire et géographie que je n’ai pas encore consultés. ( il s’agit donc d’une affaire à suivre, comme dirait ailleurs quelqu’un d’autre).
    Ne perdons pas de vue non plus que l’olinde est avant tout le nom d’une lame particulière très fine et très robuste qui fut prisée en Europe mais dont le succès ne dura guère longtemps, au point que les dictionnaires et les historiens ont fini par l’oublier. À lame particulière, nom particulier.
    ________________________________________

    Je remarque que mon vieux Quillet — que j’avais oublié de consulter jusqu’à présent ! — donne, comme tous les autres, olinde et olinder ( « de Olinda, ville du Brésil d’où venaient ces lames » ) et y rajoute olindeur, « celui qui aime à tirer l’épée, à ferrailler ». Voilà un mot à réhabiliter d’urgence , dans un sens figuré, bien entendu.

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  12. – Ah ! comme je vous aime, Zerbinette ! Venir ainsi au secours de la Picardie,
    sceptique un peu (et juste pour le plaisir) quant à des fournitures venues toutes forgées du Pernambouc.
    Vous aurez mis un peu de joyeuseté* dans ma journée et, pour sûr, vous ne devez pas être une vraie blonde :

    http://www.koreus.com/video/blonde-europe-pays.html

    * A ce propos, une comparse, assez fameuse aussi, pourrait vous mener, par des chemins détournés, historiques et légendaires, jusqu’à ma « ville éponyme d’une épée ». Et si, parlant d’elle, j’ai dit hier 30.000 habitants, c’était une approximation de fin de soirée, pressé que j’étais d’aller voir Ida à la télé.

    Parce que c’est vous et parce que c’est moi, je vous rajoute une province de France dont il est dit qu’elle aussi aurait donné son nom à une épée… et encore une autre ville (moins de 20.000 hab) avec son épée à elle aussi.
    Donc, 3 épées forgées à la vigoureuse toponymie française. Sous réserve d’une éventuelle contestation PACAdienne…

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  13. – Ah ! comme je vous retrouve, Leveto ! Et comme j’envie votre assurance !…
    Je suis hélas trop rouillé pour olinder avec vous. Vous me verrez donc tout à fait prêt à vous suivre… si vous oubliez un moment votre Quillet et savez me montrer :

    – l’attestation documentée d’une pratique métallurgique de pointe (ou d’estoc) à Olinda vers les XVI° ou XVII° siècles
    – une image des forges ou de la « manufacture »
    Toutes choses que je n’ai pas su trouver.

    Chez moi, et justement pour ne plus avoir recours à l’importation depuis les Flandres, on a établi une manufacture de tapisseries.
    Après 5 secondes consacrées à écrire sur la barre Google, on est débordé d’articles qui évoquent cette activité, ses productions, son passé.
    A ce jeu, on peut même y gagner de belles images :

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b7740939n

    Et, s’il y a bien un musée de la tapisserie à Beauvais, existe-t-il à Olinda, à part des églises multiples, une quelconque célébration d’un passé glorieux, vouée aux forges plutôt qu’à la forgerie ?
    ___________

    Et pourquoi aurait-on appelé « indiennes » ces épées-là et seulement celles-là*, à la fine lame si particulière ?
    C’est que l’on s’est mal compris : j’évoquais un procédé métallurgique, un savoir faire et quand des forgerons anciens importaient du wootz, il s’agissait d’une sorte de matière première préparée.
    Un peu, comme dans l’alimentaire, celui qui importe du minerai de viande de bœuf (ou de cheval) : il aura acheté une matière première préparée mais sûrement pas un plat tout désigné et tout fait, empaqueté, surgelé et garanti pur viande de bœuf : ça pourra être du bifteck haché, naturellement, mais pas seulement.

    * On peut appeler « damas » un brave braquemart… Ou encore une simple lame de couteau et « simplement celle-là » mais l’Opinel, lui, ne sera jamais un damas…
    La mondialisation des techniques ayant fait rage, l’objet peut même être forgé en Scandinavie. Brrrrr !

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  14. TRS, pour la ville de moins de 20000 habitants, nous faut-il rester Rivés sur un nombre au-dessus de la myriade, ou peut-on descendre jusqu’à 6000 ?

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  15. Non, Gro Zippo, il ne faut pas descendre si bas ? Comptez le triple, à peu près, de vivants. Quant aux défunts trucidés… beaucoup plus, naturellement.

    Il aurait existé une épée nommée « la rives » ?

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  16. Oui, Gro Zippo, j’avais vu ceci pour Rives.
    Mais les 3 épées réclamées sont devenues des noms avec article.
    Une formation équivalente à « une olinde » et Olinda.

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  17. Ah! Nom de Guy Debord de nom de Guy Debord! Si je m’attendais à tout ce brouhaha à cause d’une devinette de rien du tout !

    Non, TRS, je n’ai pas trouvé de preuves « internet-ielles » de l’existence d’une artisanerie métallurgique à Olinda.
    Je n’ ai pas non plus trouvé de traces certaines d’une origine allemande, arabe ou espagnole de cette épée.
    Dois-je vous rappeler, TRS, qu’internet, google et wikipedia ne détiennent pas toute la vérité ?

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  18. l’essentiel n’est-il pas que cette devinette nous ait fait voyager quelque temps hors de notre ( morne ?) quotidien ?

    Ben oui, sinon, ça servirait à quoi que Leveto y se décarcasse ?

    TRS, j’avais trouvé brette mais le tlfi me dit que « La raison de cette dénomination demeure obscure, en effet l’idée avancée par Mén. 1750 suivant laquelle ces épées étaient fabriquées en Bretagne, n’est pas fondée. »
    Alors j’arrête, je me suis assez torturée les méninges pour aujourd’hui et je vais aller regarder un programme pour blondes à la tv.

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  19. « Ben oui, sinon, ça servirait à quoi que Leveto y se décarcasse ? » ( zerbinette, le 14 mai 2015 à 21:37 )

    Waouh! Dodo tranquille … merci, Zerbinette!

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  20. Bien le bonjour, Zerbinette

    Oui, la brette était bien l’une des trois épées.
    Comme vous, j’avais vu la réticence du TLFI et avais donc formulé la question en mode hypothétique.
    Et puis, voyez-vous, j’ai décidé d’accorder ma vocation nouvelle de toponymiste du dimanche avec mes anciens choix esthétiques de peintre du même jour :

    Comme tu resplendis, paysage mouillé
    Qu’enflamment les rayons tombant d’un ciel brouillé !

    Donc, plutôt la troublante émotion de l’imprécision que la clarté éclatante d’un azur de chromo.
    Et j’ai fait mienne la devise des Ateliers du Vaucluse où la parole du Maître, même si parfois il jure tous ses grands dieux situationnistes, vous indique la voie à suivre :

    Internet, Google et Wikipedia ne détiennent pas toute la vérité
    Et tu iras au vague, à l’indécis, de ton pinceau moucheté.

    ______________________

    Pour les deux autres villes, Zerbinette, je vous laisse un moment et ne vous abandonne aucun indice si ce n’est que ces deux cités ont la même initiale et que l’une, dans sa voirie, possède un cours à l’autre dédié.

    P.S : Bien qu’elle soit charmante, votre proposition d’aller faire le gugusse en Berry ne soulève aucun enthousiasme chez moi.
    La lecture du simple préambule suffit à forgermon opinion :

    Crapahuter plusieurs heures ?… Vous n’y pensez pas !
    Des armes en latex ?… Et pourquoi pas une olinde en caoutchouc ?
    Du fair-play ?… Je ne connais pas ce terme. De l’anglais peut-être ?
    Les repas à la charge des joueurs ?… Et pis quoi encore !

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  21. Leveto, j’espère que vous avez bien dormi !

    TRS avare en cadeaux indiciels, vous seriez expert en forgerie que ça ne m’étonnerait point…

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  22. C’est encore moi, Zerbinette, et j’avais oublié – Quelle indélicatesse ! – de vous joindre cette jolie reproduction d’une allégorie ainsi titrée, en toute simplicité :

    « La toponymie artistique et sportive gagnée par l’imprécision de touche et triomphant cependant des certitudes figées sur toile de lin ou aux pages d’ouvrages impotents »

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  23. TRS avare en cadeaux indiciels, vous seriez expert en forgerie que ça ne m’étonnerait point… (Zerbinette)

    – Qu’allez-vous répandre ainsi, tendre amie cancanelle ?… Ne savez-vous pas comme la prodigalité, les largesses et la munificence me sont constitutives.
    Mais je vous pardonne vos errements actuels… et même ceux, passés, tandis que vous avouiez toute votre rébarbativité à l’approche de la pure poésie.

    – Est-ce qu’un beau mec* vous irait mieux maintenant?… Pour enfin oublier votre France Gall.

    * Je connais deux dames (au moins) qui sont sensibles à son physique et à sa voix… sans préjudice, m’ont-elles avoué, de la virilité farouche de Bohringer, chantre des villes qui sont si belles la nuit.

    – Et pis ça, si c’est pas d’l’indice bien asséné, qu’est-ce qu’i vous faudrait d’autre, ma bonn’ dame ?

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  24. TRS, vos indices ne font rien qu’à m’embrouiller ! Et j’avoue qu’après une journée chargée je n’ai plus beaucoup de courage ; j’ai bien trouvé une épée Glorieuse et une commune Laglorieuse mais son rapport avec l’épée m’échappe, j’ai aussi trouvé une épée poétique : la badelaire qui peut être aussi « baudelaire » mais de commune éponyme, point et je ne me vois pas éplucher toutes les communes entre 20 000 et 30 000 h…. Le beau mec me laisse froide, ce n’est pas mon type mais Guillaume Longue-Epée me ramène à la brette et au toponyme alsacien Bretten et ses …..171 habitants ! dont l’héraldique est plus parlante que vos indices : «la brette rappelle l’origine du toponyme, et les fers à cheval évoquent l’existence de plusieurs forges».

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  25. Zerbinette,

    Si mes indices n’ont rien fait qu’à vous embrouiller, j’en suis désolé… et j’aurais adoré vous voir triomphante une fois encore.
    Tant pis ! et la chose s’est suffisamment éternisée à mon goût.

    Il restait donc deux villes à découvrir.
    Vous trouverez la première en Isère et dans l’ENCYCLOPEDIE METHODIQUE –Arts et Métiers mécaniques , un ouvrage soucieux de technicité et datant de 1784 :

    Parmi les lames, on distingue dans le commerce les olindes, & les viennes.
    L’olinde est une sorte de lame d’épée qu’on tire d’Allemagne, et qui est des plus fines & des meilleures,& qui a pour marque une corne. La vienne est l’espèce de lame d’épée qu’on fait à Vienne en Dauphiné, & dont elle a retenu le nom… etc.

    La seconde, c’était le verdun :

    Parmi les épées de ville, le verdun, épée étroite et longue portée à cheval seulement ; la rapière, arme de duel par excellence ; à lame longue et effilée, tranchante vers le bout, munie comme garde d’une coquille percée dune multitude de trous pour engager et briser la pointe de l’adversaire.

    On l’évoque aussi ici .

    Et quand la brette, l’olinde, la vienne et le verdun envisagent une petite belote, ils invitent la baïonnette pour l’arbitrage :

    https://books.google.fr/books?id=RdY-AAAAcAAJ&pg=PA250&dq=olinde+%2B+verdun+%2B+vienne&hl=fr&sa=X&ei=ZAdWVZzvBqKeywOdmoGABw&ved=0CCEQ6AEwAA#v=onepage&q=olinde%20%20%20verdun%20%20%20vienne&f=false

    ____________________

    Concernant les indices, il vous suffisait d’imaginer que Vienne la nuit… « c’est beau comme ville ».
    Ensuite, finaude comme vous êtes, dans la liste des voies de Vienne, vous auriez trouvé vite fait le Cours Verdun.

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  26. De brette*, on a fait bretteur :

    Ce sont les cadets de Gascogne
    De Carbon de Castel-Jaloux ;
    Bretteurs et menteurs sans vergogne,
    Ce sont les cadets de Gascogne !
    Parlant blason, lambel, bastogne,
    Tous plus nobles que des filous,
    Ce sont les cadets de Gascogne
    De Carbon de Castel-Jaloux :

    ( Cyrano, faut-il le préciser ? )
    * « La raison de cette dénomination demeure obscure, en effet l’idée avancée par Ménage en 1750 suivant laquelle ces épées étaient fabriquées en Bretagne, n’est pas fondée.» ( TLF)

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  27. Non, TRS, je n’ai pas trouvé de preuves « internet-ielles » de l’existence d’une artisanerie métallurgique à Olinda.

    C’est qu’il fallait mieux chercher… et que TRS se décarcaisse* :

    Olinda possesses an excellent manufactory of sword blades .

    Voilà qui suffit maintenant à me convaincre.
    Mais j’ai meilleur encore : -Voyez :

    De la même façon qu’un Laguiole ne provient généralement jamais de Laguiole, mais d’ailleurs ou de Thiers, vague faubourg d’Arconsat et Chabreloche, en d’autres temps déjà la délocalisation sauvage faisait rage.
    Et c’est ainsi que dans des contrées émergentes, on forgea de scandaleuses contrefaçons.

    Rapport des espions anglois, en repérage dans le Dauphiné :

    They said many anchors and coutelaces were making now for Beaufort’s fleet, and they counterfeit Olinda blades .

    Résumons la situation:

    Le fourbe fourbisseur parisien pouvait donc monter une Olinde de Vienne en la faisant passer pour une allemande à caractère sérieux ou une brésilienne exotique.
    ______________________

    * Encore deux ou trois rescousses comme ça et je sens que vous allez me proposer une embauche façon CESU.

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  28. > Tortuous Rascal Spy au fond de la caisse,

    Une hirondelle ne fait pas le printemps surtout cette hirondelle-là ! envolée d’une traduction anglaise d’un livre écrit par un Français traître à sa patrie qui n’a jamais mis les pieds au Brésil !

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  29. Ceci dit, je soupçonne Google de racisme linguistique car même en tapant «  »On fabrique à Olinda de fort bonnes lames d’épées » Dumouriez, il ne donne pas le résultat qui existe pourtant ici page 71

    Mais ceci ne change rien quant à la véracité des faits. Nous ne saurons peut-être jamais qui a donné son nom à cette épée, mais cela nous aura bien occupés et amusés ! N’est-ce pas le principal, Leveto ? 😉

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  30. TRS

    merci pour vos recherches fructueuses ! Vous avez fait preuve de plus de persévérance que moi
    En ce qui concerne votre éventuelle embauche en temps qu’assistant toponymiste , il me semble que vous déclinâtes naguère une proposition en ce sens que je vous fis sur un autre billet ( mais lequel ? ).

    Zerbinette

    Merci pour votre contribution. Comme vous le dites si bien, l’essentiel est d’apprendre en s’amusant. Je suis assez content d’y être un peu pour quelque chose, ça me « re-narcissise » juste comme il faut. 🙂

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