Ma précédente devinette n’a pas trouvé preneur. Je ne la pensais pourtant pas si difficile…
Il fallait trouver Aubenas (Ardèche ) qui, pendant quatorze siècles a manqué … d’eau ! ( mais pas de sel!)
Construite sur un éperon rocheux dans le sud de l’Ardèche, elle n’était alimentée que par les eaux de pluie que l’on conservait tant bien que mal dans des citernes aménagées sous les maisons. Quand la pluie faisait défaut — ce qui était, latitude oblige, assez fréquent — les Albenassiens devaient aller chercher leur eau dans un ruisseau à trois kilomètres de chez eux et la remonter qui à dos d’âne ou de mulet, qui à dos d’homme, etc.
Cette particularité a fait appeler Aubenas « la ville sans eau » ce qui fut à l’origine du blason local sur un calembour en « Eau [be] n’a ». Le nom de la ville se prononce en effet sans faire entendre le -s- final. Le Trésor du Félibrige de Mistral donne même la forme Aubena.
Plusieurs propositions ont été faites pour remédier à ce manque d’eau, comme celle de fabriquer des bourneaux censés aller puiser une hypothétique eau souterraine ( «Conseil tenu dans le but d’amener et conduire une fontaine à la présente ville suivant la proposition de François Dautros, général des eaux salines au pays de Piémon… » en 1560 ) ou celle de M . de Montgolfier, inventeur d’une machine hydraulique qui permettait d’élever l’eau .
D’abord place-forte au service de l’évêque du Puy, Aubenas deviendra très prospère en se spécialisant dans la sériciculture : elle devint le troisième marché français du cocon de bombyx. Il s’agissait bien d’un élevage d’animaux vivants, les vers à soie, réalisable par tout un chacun chez soi, en ville, dans une pièce spécialement aménagée à cet effet, une magnanerie, et cela devint vite une industrie.
C’est dans cette forme particulière d’élevage que Jean Mathon fit fortune après un voyage à Smyrne d’où il rapporta des cocons qu’il sut adapter au climat d’Aubenas.
Jean Mathon
Nommé maire de la ville en 1858 (sous le Second Empire, les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants et pour 5 ans à partir de 1855 ), il utilisa une partie de sa fortune personnelle et surtout toute son énergie pour amener les eaux de l’Espissard (une cascade à Antraïgues-sur-Volane) à Aubenas, soit pas moins de treize kilomètres de canalisations.
Il va s’occuper autant des démarches officielles ( sa fortune lui ouvrait alors bien des portes …) que de l’avancée des travaux.
Et deux ans, trois mois et trois jours après le décret impérial du 20 mars 1861 qui avalisait le projet, l’eau arriva enfin à Aubenas !
Le 23 juin 1863 à 19 heures, cinquante fontaines réparties dans toute la ville font jaillir l’eau. La fête sera alors grandiose et durera un mois … pendant lequel on ne but sans doute pas que de l’eau !
Il ne reste plus aujourd’hui à Aubenas que douze de ces fontaines, mais Jean Mathon y a son boulevard ( moi, j’aurais bien vu une eauvenue ) et les Albenassiens savent tous de qui il s’agit puisque le 23 juin est l’occasion annuelle de le fêter. En outre ( ah ah ), ça me plait bien qu’un Mathon ait libéré ses compatriotes de la corvée d’eau.
Ah! Oui! Au fait : Mathon est un hypocoristique de Matthieu. Vous savez ? Matthieu, l’apôtre collecteur d’impôt et Matthieu l’évangéliste? Vous pouviez pourtant me croire ( en Dieu) sur parole ( d’évangile), d’où le gras des indices …
Dernière précision : le 431 était un numéro de téléphone belge, celui de la boucherie Sanzot (« sans eau », ah ah ).
Aubenas :
plusieurs étymologies sont proposées qui s’appuient sur les formes les plus anciennes connues: villa Albanense en 945 puis Albanate palatium en 950.
Ernest Nègre y voit un nom d’homme Albinus accompagné du suffixe gaulois -ate, tandis qu’Albert Dauzat penche pour un pré-celtique *alba, « colline, forteresse, ville », accompagné d’un double suffixe, toujours gaulois, enn -ate.
Pierre-Henri Billy tente de mettre tout le monde d’accord en proposant de recourir à la racine indo-européenne *al , « pousser, faire pousser, nourrir », à l’origine du nom des Alpes ( et des alpages) et du latin altus , « haut ». Aubenas serait alors un *alba avec double suffixe an-ate, ce qui n’est pas si éloigné de l’hypothèse de Dauzat.
Aubenas-les-Alpes est son homonyme dans les Alpes-de-Haute-Provence
Espissard : le nom parle de lui même : il s’agit bien sûr d’un jet de pisse.
Antraïgues-sur-Volane : le tréma récemment ajouté se justifierait par la prononciation locale du nom de la ville ( ãtʁajgə ) ce dont je doute : j’ai toujours entendu dire « Entraigues ». La ville, « entre les eaux », est située au confluent de la Volane, du Mas et de la Bise.
Et pour finir, bien sûr, Jean Ferrat .
P.S. : je ne sais pas pourquoi je ne peux plus insérer de vidéos dans mes billets …
Par exemple le code d’intégration suivant
ne fonctionne pas. Si quelqu’un qui s’y connait a une solution …
> Leveto, 21h28,
-Ah, s’il faut maintenant « causer picking », allons-y !
Et d’abord, faisons le ménage : le jeu de Dadi n’avait strictement rien à voir avec celui de Doc Watson, cet aède aveugle dépositaire de tout le répertoire et qui savait tant de chants.
D’un côté la technique mécanique et de l’autre la pure authenticité venue des tréfonds de toute une tradition. Sans compter le reste, question qualité de l’expression.
A ma gauche un muet qui gigota du doigté et à ma droite une voix que j’ai toujours enviée, sans dec’… avec aussi, dois-je l’avouer, celle de Calvin Russel :
Résumons-nous, Leveto : -J’ai évidemment connu l’album décoré par Mandryka mais, ne vous en déplaise, question picking délicat, j’avais déjà ma préférence, elle s’appelait John Renbourn :
Et puis, qu’est-ce que c’est que ces façons que vous avez de vous moquer ainsi d’Yvette Horner ?… Cette farouche Française qui n’a pas hésité à faire le voyage jusqu’à Nashville pour jouer avec Charlie McCoy.
Et qui a su être (à peu près) à la hauteur…
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Ȁ écouter en regardant ceci.
John Renbourn :
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« Et puis, qu’est-ce que c’est que ces façons que vous avez de vous moquer ainsi d’Yvette Horner ?… »( TRS, le 10 juin 2016 à 23:06)
Les mêmes que vous avez de vous moquer d’Arlo Guthrie, de Dadi ou de Vanessa Paradis, pardi !
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Je croyais que les habitants d’Aubenas s’appelaient les Albenassiens et non les Albanassiens.
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►gay Christine
et vous avez raison! C’est d’ailleurs ce que j’écris dans le troisième paragraphe.
La coquille est corrigée. Merci.
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