Cayenne, la répàladev de TRS

TRS nous a proposé dans un commentaire au billet précédent une devinette dont il a lui-même dévoilé la solution.

Ce n’est pas pour me vanter, mais on appréciera :

1 juillet 2019 à 17 05 33 07337 : devinette de TRS.

1 juillet 2019 à 17 05 57 07577 : réponse de votre serviteur.

Vingt quatre secondes de réflexion ! Qui dit mieux ? ( Ne me demandez pas comment j’ai fait : je n’en sais rien moi-même, mais je suppose que l’horloge de miss WordPress y est pour quelque chose ).

Il fallait donc trouver « cayenne » dont le CNRTL nous dit :

  • nom masculin : poivre rouge d’une saveur forte et piquante, préparé avec des piments râpés . Étymologie : de Cayenne, nom de la capitale de la Guyane française .
  • nom féminin : vieux navire servant de prison et de caserne flottante ; Arg. Atelier, usine ; lieu de réunion d’une association de compagnonnage. Étymologie : de Cayenne, nom de la capitale de la Guyane française, officiellement fondée en 1634 ; 1 sans doute parce que ces navires ou casernes ont d’abord été occupés par les premiers colons de la Guyane, qui s’y réfugièrent à la fin du XVIIIè s., après l’échec de la tentative de colonisation sous le ministère Choiseul ; 2 p. réf. à l’éloignement par rapport à Paris.
  • nom féminin : calotte à large fond carré, servant de charpente à la coiffe des paysannes dans le bas Berry. Étymologie : parce que ces vêtements étaient fabriqués avec des matériaux venant de cette colonie.

Tous ces « cayennes » se rapporteraient donc à la préfecture de la Guyane. Ce n’est pourtant pas vrai pour la première acception au féminin et le doute est permis pour la deuxième.

Le ( poivre ou piment de ) Cayenne est un condiment qui a d’abord hésité entre plusieurs appellations. On ne voit pas qu’il ait été un produit spécifique de la Guyane. Importé en Europe depuis sa découverte par Colomb, il a reçu toute une variété de noms, qui en dissimulaient souvent l’origine : poivre d’Espagne, de Turquie, du Brésil, d’Inde, de Calicut, de Guinée, etc. On ne sait pourquoi le nom de « poivre de Cayenne » a eu la préférence en France.

Le couvre-chef berrichon aurait été fabriqué avec des matériaux venant de Guyane. La première attestation du mot datant de 1798, à une époque où la colonie guyanaise, peu prospère, importait plus de forçats qu’elle n’exportait de biens, laisse dubitatif : quels matériaux destinés à l’industrie textile du Berry étaient importés de Guyane ?

Conscient que mes lecteurs, venus chercher ici des informations qu’ils n’ont pas trouvées ailleurs, ne sauront pas « rectifier d’eux-mêmes » comme il est d’usage, je publie le paragraphe suivant à la place du précédent que j’ai rayé sans état d’âme : la coiffe appelée cayenne n’est pas une spécialité berrichonne et était déjà connue avant 1793 ; elle est fabriquée en toile de coton. La Guyane française, du temps des Colonies, produisait facilement ( on l’appelait « la culture des paresseux ») un coton d’excellente réputation qui s’exportait en France métropolitaine. L’appellation de « cayenne » donnée à cette coiffe est donc tout à fait justifiée.

Elément de coiffe nommée cayenne de la coiffe de Senillé.Cette cayenne est entièrement piquée main. Elle est faite en toile bi pour l’intérieur et l’extérieur.

La dernière étymologie ( pour la caserne flottante et le navire prison, pour l’atelier ou l’usine, pour le lieu de réunion des compagnons ) est tout simplement fausse. Tous ces mots proviennent en réalité du bas latin caya, déformation de casa, « maison ». C’est ce que nous disent avec un bel ensemble Émile Littré et Paul Quillet ( édition de 1936 consultable sur une étagère face à mon bureau ) qui s’appuient sans doute sur le Glossaire de Du Cange où on lit :

CAYA, Domus. Maison, Chaiz, ou Ouvroirs.

Cella vinaria, officina. Cellier, boutique.

Le diminutif « cayenne » ( aussi attesté « caenne » en 1378 ) a donc d’abord désigné une petite maison sommaire. Cabane ( du bas latin capana donnant le provençal cabana) est attestée sous la forme cauanna au VIIIè siècle : un croisement entre les deux mots a bien pu se produire. C’est cette acception qui est à l’origine de plus de cent noms de lieux-dits ( La ) Cayenne présents du Nord-Ouest au Sud-Ouest, dont une dizaine en Charente-Maritime. On trouve aussi la Cayenne à Staple et à Noordpeene ( Nord ), à Lillebonne ( Seine-Maritime ), à Lorris ( Loiret ), les Cayennes à Chauvigny ( Vienne ), les Hautes Cayennes à Semuy ( Ardennes ), etc. Quelques uns de ces toponymes peuvent malgré tout avoir été importés par d’anciens colons, gardiens ou bagnards tandis que d’autres sont peut-être une métaphore pour désigner un travail pénible, en référence au bagne.

Ce mot a ensuite servi à désigner, d’abord à Brest et à La Rochelle, une installation rudimentaire servant aux marins qui attendent une destination, puis un navire prison ou une caserne flottante. Le sens de « réduit sommaire servant a accueillir temporairement les compagnons » comme celui, argotique, d’« atelier, usine », s’explique de la même façon.

C’est pourquoi je lis avec la plus grande circonspection l’ouvrage de Maurice Tournier, Des mots sur la grève, où il donne (§ 7) comme étymologie de cayenne « les “cayes”, récifs, coraux et bancs de sable qui font échouer les navires et les retiennent immobilisés» et où il dénigre ( §9) « l’intervention d’un bas-latin improvisé *caya (‘haus’ selon le FEW), qui serait une altération (?) de casa ‘maison’ (Larousse Encyclopédique et L. Benoist) ». C’est oublier bien vite les toponymes cités plus haut qui ont peu à voir avec des récifs coralliens et les attestations relevées par Du Cange. Le mot « caye » provient en réalité, par l’intermédiaire de l’espagnol cayo, d’un mot de la langue taïno : cáicu, cairi ou caera, signifiant « récif », « îlot », « île », « terre ». Pour montrer le peu de crédit que l’on doit accorder à cet auteur, je fais observer qu’il ajoute (§7 ) le nom des îles « Cayman » à la liste des noms dérivés du même « caye ». Plus justement orthographiées Caïman, ces îles doivent leur nom au reptile dont le nom nous vient de l’espagnol caimàn, lui-même adapté d’une langue caraïbe.

Pour tous ces termes de marine, un rapprochement a aussi été fait avec l’ancien français caiage, cayage ou quaiage, « droit que les marchands payaient pour charger ou décharger sur le quai d’un port » mais aucune démonstration solide n’a été faite et cette hypothèse semble abandonnée.

Je n’ai pas oublié le poule de Cayenne ou poule cayenne : il s’agit d’une poule naine que les bagnards, qui pour certains eurent droit à un petit lopin de terre, choisirent d’élever.

« Et Cayenne, alors ? » me demanderez-vous. Voici la légende et la vérité :

Une légende veut que le roi Cépérou, chef des Galibis ait eu un fils du nom de Cayenne. Celui-ci, qui aimait passionnément la princesse Bélem, fit appel au sorcier Montabo pour l’aider à conquérir son cœur. Grâce aux bons soins de Montabo, Cayenne put franchir, monté sur un taureau, une immense rivière aux eaux tumultueuse. Il put ainsi rejoindre Bélem et l’épouser. Pour le récompenser, le roi Cépérou décida que le village au pied de la colline sur laquelle il vivait s’appellerait Cayenne.

L’étymologie la plus communément admise fait venir le nom de la ville du terme de marine « cayenne » importé par les colons au milieu du XVIIè siècle pour désigner la première installation rudimentaire portuaire. C’est peut-être oublier un peu vite le nom amérindien wayana du fleuve, Kalani ou Caiane : une déformation du nom indigène dans un mot connu des colons n’est pas impossible, on l’a vu avec Hoboken, par exemple.

Je ne serais pas complet sans citer l’étymologie donnée dans Les petites histoires de l’Histoire de France par Didier Chirat pour lequel l’origine réelle doit plutôt se chercher dans les termes de marine du XVIIème siècle. Selon lui, la « caïenne » était un réchaud sur lequel se faisait la cuisine pendant le voyage. Lorsque après plusieurs mois de mer, le capitaine trouvait un havre accueillant où il décidait de séjourner, son premier souci était de faire « débarquer la caïenne ». Grâce à la chasse et à la pêche, l’équipage pouvait alors améliorer son menu et, dans l’argot des marins, « caïenne » a bientôt signifié un lieu où l’on pouvait se reposer des rigueurs de la mer. Je n’ai trouvé nulle part ailleurs ce sens de « réchaud » pour « cayenne » et n’en voit pas l’origine… mais on peut faire le parallèle avec la « cuisine commune, pendant l’armement et le désarmement » des navires, mentionnée par Littré.

PS : Je sais : ma promesse de publier ce billet avant la tombée de la nuit n’a pas été tenue. Voulant être aussi complet que possible, je suis parti un peu loin … J’espère que ça en valait la peine.

36 commentaires sur “Cayenne, la répàladev de TRS

  1. Si si, en Bretagne ce billet arrive avant la tombée de la nuit – enfin, avant la nuit noire. L’air n’a pas encore l’épaisseur et l’obscurité nocturne (l’on y voit encore, quoi !), et une belle lumière subsiste à l’horizon ouest-nord-ouest.

    En tout cas, arrivé au bout du billet, je ne peux que soupirer : « Cayenne, c’est fini ».

    Les amateurs de chansons noteront combien la rythmique métallique syncopée, tout en permettant de caler le chant sans problème pour qui connaît la chanson, rend difficile de repérer les mesures. Musicalement, Higelin était souvent très brillant et complexe, derrière une apparence de simplicité (la marque des meilleurs, des vrais musiciens, cette apparence de simplicité). Ici, les rythmes décalés de la rythmique métallique, de la voix et du découpage « temps forts – temps faible » (donc 3 niveaux qui ne se superposent pas) sont fluides et pourtant balèzes.

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  2. Et je m’inscris en faux : il n’était pas 22 heures 10 minutes au moment où j’ai envoyé le commentaire précédent, mais 22 heures 50 minutes. Eh oui, la nuit tombe tard, en Bretagne, avec l’aberrant décalage de 2 heures imposé par la conjonction de l’heure allemande et de l’heure d’été. D’accord, elle tombe moins tard qu’aux îles Vesterålen, où d’ailleurs en cette période elle ne tombe pas. Mais elle tombe plus tard qu’à Cayenne.

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  3. Énigme résolue.
    « 10 » signifie « heure ».
    « 07 » signifie « minute »
    « 7 » signifie seconde.
    Bien tenté, leveto. La devinette de TRS avait donc été envoyée à 17h33 et votre réponse à 17h57. Le temps de lire et d’écrire, disons que vous avez disposé d’un quart d’heure de réflexion (à condition d’avoir été scotché à votre blog… moins de temps sinon).
    Et mes deux commentaires datent bien de 22h49 et 22h53.

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  4. Jacques C
    2 juillet 2019 à 22 10 58 07587

    Le 2 juillet 2019 – sans commentaire
    22 – l’heure en affichage 24 heures
    10 – l’heure en affichage 12 heures
    (redondance [pourquoi ?])
    58 – les minutes
    07587 – l?

    Par exemple sur 12 commentaires sur “Frioul ( répàladev )”

    TRS
    1 juillet 2019 à 17 05 33 07337
    leveto
    1 juillet 2019 à 17 05 57 07577
    TRA
    2 juillet 2019 à 10 10 12 07127
    brosseur
    2 juillet 2019 à 11 11 46 07467
    TRS
    2 juillet 2019 à 13 01 57 07577
    leveto
    2 juillet 2019 à 17 05 26 07267
    TRA
    2 juillet 2019 à 18 06 09 07097
    TRA
    2 juillet 2019 à 18 06 19 07197
    TRA
    2 juillet 2019 à 20 08 27 07277
    brosseur
    2 juillet 2019 à 23 11 05 07057

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  5. « Ces puissants seigneurs ont aussi le sens des affaires et du commerce et vont faire de Marennes le grenier à sel de la Saintonge. C’est pendant ce siècle qu’ils établissent un port du sel à l’extrémité du chenal qui débouche sur la Seudre. Ce dernier prendra le nom de Chenal de La Cayenne, en raison d’une petite cabane initialement construite en pierres sèches, autour de laquelle se sont agglomérées d’autres « cayennes » édifiées par des pêcheurs et des sauniers. »

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Marennes

    ———————————————————————————————————————————————-
    Le contributeur de Wikipedia qui écrit ceci renvoie en note à l’ouvrage (que je ne puis consulter, et dont j’ignore la valeur) cité dans la note à laquelle il renvoie :

     » Ce terme «désignait autrefois une construction de pierres sèches. Le mot prit ensuite par extension, le sens de « maison ». C’est autour d’une telle cayenne qu’ont dû s’édifier les premières cabanes du hameau originel » in Jean Marie Cassagne et Mariola Korsak, Origine des noms des villes et villages de la Charente-Maritime, Éditions Bordessoules, 2003,p.69 « 

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  6. OK brosseur, vous avez affiné l’explication (je bats ma coulpe de ne pas avoir remarqué que dans les horaires donnés par leveto, c’était 05 et non pas 10 qui posait question). Je pense toujours que 07 et 7 encadrent les secondes. Mais en effet, le deuxième nombre varie, et redonde en fait l’heure (en affichage 12 heures), bien vu.

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  7. Brosseur

    vous avez sans doute raison.

    Pour les cinq derniers chiffres :

    ■ les deux premiers représentent le mois : 07 ( juillet ), 06 ( juin ) — cf. par exemple sur Ormuz où le premier commentaire est publié le 24 juin 2019 à 20 08 09 06096 — 05 (mai ) cf. californie où le premier commentaire est publié le 22 mai 2019 à 14 02 06 05065 …
    ■ les deux suivants restent mystérieux ;
    ■ le dernier semble être une redondance ( 7 en juillet, 6 en juin, 5 en mai ).

    Bon. Au lit.

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  8. Ce billet aura aussi eu le mérite de me remettre en mémoire un film que j’ai beaucoup aimé : « Hey Largo », avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall (« Bogey » and « The Look » !).

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  9. Pire que ça

    TRS
    1 juillet 2019 à 17 05 33 07337
    leveto
    1 juillet 2019 à 17 05 57 07577
    TRA
    2 juillet 2019 à 10 10 12 07127
    brosseur
    2 juillet 2019 à 11 11 46 07467
    TRS
    2 juillet 2019 à 13 01 57 07577
    leveto
    2 juillet 2019 à 17 05 26 07267
    TRA
    2 juillet 2019 à 18 06 09 07097
    TRA
    2 juillet 2019 à 18 06 19 07197
    TRA
    2 juillet 2019 à 20 08 27 07277
    brosseur
    2 juillet 2019 à 23 11 05 07057

    C’est encore redondant : min = min

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  10. Bravo, brosseur a su « voir » (il est toujours étonnant de constater combien des choses qui devraient sauter aux yeux ne le font pas – et c’est donc méritoire de les voir).

    Moralité : après « à », les seuls nombres signifiants sont le premier (heure) et le troisième (minutes). Tous les autres peuvent être oubliés.

    Bon, cette fois-ci, nous sommes au bout, c’est bien fini ? (Comme Cayenne)

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  11. Restait à voir à confirmer pour les deux occurrences du mois (supposition de leveto 2 juillet 2019 à 23 11 50 07507)

    Allons chercher un exemple au hasard :

    TRSᵉ
    26 novembre 2018 à 11 11 10 111011

    Novembre est le 11ᵉ mois de l’année – ça semble confirmer.

    11 – c’est 11 heures en affichage 24 heures
    11 – c’est 11 heures en affichage 12 heures
    10 – c’est 10 minutes en affichage standard

    et pour
    111011

    les deux premiers chiffres [11] – c’est le mois de l’année (novembre) en affichage de deux chiffres (01 pour janvier, 02 pour février, …, …, 10 pour octobre, …)
    les deux chiffres suivants [10] – c’est 10 minutes en affichage standard
    les deux derniers chiffres [11] – c’est le mois de l’année (novembre) en affichage standard (le quelième mois de l’année; 1 pour janvier, 2 pour février, …)

    Simple !
    Contrairement à la norme ISO 8601

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  12. Cette fois-ci, nous sommes au bout, c’est bien fini ?…

    Ma foi non, et en raison d’exigences que j’ai, toutes d’une haute élévation morale et dont je ne saurais priver un public avide ni surtout les plus esthètes de ceux qui le composent :

    Tout penseur avare de ses idées est un penseur de Radin

    A.Un peu de comptabilité, ça ne peut pas faire de mal
    Leveto évoque une cinquantaine de Cayenne(s) répartis dans des localités françaises.
    Mon indic à moi –nom de code Stool Pigeon– m’en propose davantage :

    – 63 lieux-dits sous la simple forme CAYENNE (dont 2 en Guadeloupe)

    – 46 autres sous la forme LA CAYENNE (dont 2 à la Réunion)

    – 15 occurrences sous la forme LES CAYENNES

    N’importe qui ayant la fibre arithmétique verra comme le résultat de l’addition « 63 + 46 + 15 » ruine l’estimation balancée à la louche par le louche Leveto.
    Et je lui passe sous silence LA CAÏENNE de Nivillac (Morbihan).

    B.Un peu de compassion rétrospective pour la femme du Bas Berry (ou d’ailleurs), ça ne peut pas faire de mal non plus :
    Voilà donc le sous-couvre-chef dont, en raison de sa condition, elle devait s’affubler, cette pauvresse :

    C. Un peu de reconnaissance, ça ne fera jamais de mal à personne :

    Et, pour le coup (de masse) c’est TRA qui la mérit’ra, lui et ses Quarrymen.

    Parfaitement raccord avec l’ambiance ‘compagnonnage’ m’est revenu en tête ce chant, à caractère social associé, qui met en valeur l’ouvrage bien faite :

    L’ouvrage bien faite et mais aussi le sens du Devoir :

    Je vous remercie, Demoiselle, de l’honneur que vous me faisez
    Mais j’ai mon Tour de France à faire, s’il plaît à Dieu le finirais

    C’est magnifique, question lyrics.

    D. Une petite dose de considérations sur la chanson, ça ne peut que me faire du bien :

    – Higelin et Cayenne ? J’avoue que j’y avais pensé une petite seconde… mais, à la réécoute, l’opus m’a semblé toujours aussi fadasse ; un comble si l’on songe au poivre. Et puis un type qui dit «quand y’a d’la chaîne, y’a pas d’plaisir », désolé Jacques C, mais ça ne peut que m’évoquer ces terres LSP où s’épanouissent, sans fumure particulière, la petite vanne à deux balles et le bon mot attendu. Ridicule ! Et j’ai revu le film de Patrice Leconte il y a quelques jours!

    Sans compter le côté « musique imitative » et le mauvais rendu de la percu qui fait mine de signaler l’impact de la masse quand elle vient caresser du minéral.
    Si j’en cause autant et si bien, c’est que, dans une vie antérieure, je fus cantonnier sur la Route de Louviers. Et ça, ça vous éduque la feuille à jamais.

    Selon mon point de vue, la sonnaille qui vient scander le travail du quarryman –Jacky Bardot- est autrement estimable, en termes d’arrangement et de musique. Et sans frime de studio.

    – Une « cayenne » évoquée dans la chanson de répertoire ? O.K et on la trouvera chez un Picard, accordéoniste à ses heures et délicat parolier : Mac Orlan, capable de fumer sa clope tout en faisant sonner son piano à bretelles.

    Dans mon Top 50, ce panthéon perso’ des plus magnifiques chansons ayant été signées en français, il y a la Fanny de Laninon :

    Le ‘bidel’, capitaine d’armes,
    Et son cahier d’punis,
    Dans la cayenne f’sait du charme
    A je n’sais quelle souris…
    Mais j’garde au coeur une souffrance,
    Quand le quartier-maître clairon,
    Sonnait en haut d’Recouvrance,
    Aux filles de Laninon.

    En voici l’une des nombreuses reprises

    That’s all, dudes.
    ___________

    Message posté à 13h13 tapantes.
    – Que va dire l’Horloge ?

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  13. TRS ( et les autres )

    Merci de votre attention : j’ai rectifié le nombre de lieux-dits ( consultant un peu vite la liste, je ne l’ai pas déroulée jusqu’au bout … ).

    J’ai aussi publié un paragraphe rectificatif concernant la coiffe « cayenne ».

    À propos de Cayenne en chanson ( je passe sur le Carnaval de Cayenne de la Compagnie créole sur lequel il faisait quand même bon zouker …), je rappelle qu’Albert Londres écrivit La Belle après un reportage à Cayenne. Lucienne Boyer l’interpréta en 1929 :

    La Loire a quitté La Palice
    Maintenant tout est bien fini
    On s’en va vers le Maroni
    Où les requins font la police
    On est sans nom, on n’est plus rien
    La loi nous chasse de la ville
    On n’est plus qu’un bateau de chiens
    Qu’on mène crever dans une île
    Mais alors apparaît la belle

    La faim, la lèpre, le cachot
    Le coup de poing des pays chauds
    Rien ne sera trop beau pour elle
    Pour la liberté, les requins
    Auront notre corps de coquin
    Et dans la forêt solennelle
    Où la mort sonne à chaque pas
    Même lorsque tu ne viens pas
    C’est toi qu’on adore, la belle !

    Vingt ans que l’on est à Cayenne
    On a fait le tour du malheur
    Le bon est devenu voleur
    Et le loup s’est changé en hyène
    Le vieux bagnard est sans ressort
    Sans honte il vivra dans sa honte
    Il fait l’affaire avec le sort
    La bête est morte, il a son compte
    Mais alors apparaît la belle

    La faim, la lèpre, le cachot
    Le coup de poing des pays chauds
    Rien ne sera trop beau pour elle
    Pour la liberté, les requins
    Auront notre corps de coquin
    Et dans la forêt solennelle
    Où la mort sonne à chaque pas
    Même lorsque tu ne viens pas
    C’est toi qu’on adore, la belle !

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  14. Cayenne, c’est pas fini… (Scie connue)

    L’appellation de « cayenne » donnée à cette coiffe est donc tout à fait justifiée.
    (Leveto, dans son billet)

    Retour sur ‘la cayenne’, pas forcément de Cayenne mais peut-être tout simplement dérivée de ‘la caye’, comme on peut le constater dans les descriptifs qui suivent: ces deux termes de chapellerie rurale entretinrent une certaine connivence :

    http://www.culture.gouv.fr/collections_locales/Search?text=peinture&xsl=pays_chatelleraultais&p=2&f.b=&f.ou=Availles-en-Ch%C3%A2tellerault%2CArchigny%2CBellefonds%2CBonneuil-Matours%2CCenon-sur-Vienne%2CCh%C3%A2tellerault%2CColombiers%2CMonthoiron%2CNaintr%C3%A9%2CSaint-Sauveur%2CSenill%C3%A9%2CThur%C3%A9%2CVouneuil-sur-Vienne&f.istat=2&rv=&text2=%2B%28Poitou-Charentes%29&f.eb=

    – Et maintenant, « le vin de cayenne » vient-il de Cayenne ?

    – Pas du tout, il vient du dérèglement climatique tel que perçu par le vigneron :

    Il fait trop froid, le raisin ne mûrira pas, nous ferons du vin de cayenne !

    Cayenne, ici sans majuscule, évidemment :

    https://books.google.fr/books?id=k4xLCAAAQBAJ&pg=PA246&lpg=PA246&dq=cayenne+caye+ventru&source=bl&ots=c9pkjejPmm&sig=ACfU3U1bunRQSr4UqLGrUVpvXpF2XQb8mg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwizsufasJ3jAhUSWxoKHVfRBDAQ6AEwC3oECAgQAQ#v=onepage&q=cayenne%20caye%20ventru&f=false

    Et voir aussi la suite : « caye & cayenne » en liaison avec la forme ventrue de ces articles, indispensables aux femmes qui ne sortaient qu’en chapeau, question frime et frimas.
    _______

    Bref, la profusion de possibilités offertes à qui fait une recherche en paternité (et en toponymie dérivée), ça, on peut dire que ça décoiffe un max !
    Et faut-il souhaiter que l’analyse ADN vienne un jour apporter un peu de sérieux, de consistance, d’avérations distinguées dans les investigations, les recherches en filiation ?
    – A mon avis, non… – Pour une fois qu’un domaine de la science autorise tout et même le reste, il serait bien dommage de ne pas se satisfaire de tant de générosité.
    _______

    A part ça, Leveto, vous m’en avez ‘bouché un coin’ avec votre vieil enregistrement…
    Car figurez-vous que, pour le cas improbable où ni vous ni l’Intrus ni TRA… ni personne d’autre d’ailleurs n’aurait trouvé la réponse, j’avais imaginé un indice mâtiné selon vos viles manières : « Concision de radin avec fourberie inside ».

    Et ça aurait donné ça : LONDRES

    Evidemment, je pensais à Albert et pas vraiment à LONDON (U.K)… même si London (Jack) a dû faire de la prison… possiblement.

    En tout cas, cette découverte m’a bien plu : d’une certaine façon, elle m’évoque les lyrics de Raymond Asso, chez moi vénéré parolier : exotisme et douleur, avec tragique ordinaire, celui qui va aux gens de peu. – Poil aux pneus !*
    ……………

    * NDLR : le lecteur pardonnera à TRS, un garçon d’ordinaire si policé, cette ridicule manifestation d’humeur. Mais faut l’comprendre : après 25 années de dédain pour les médecins et activités dérivées qui trouent les finances de la SECU, il a subi une radiographie des poumons, des siens.

    Verdict :

    – Vous avez des poumons encore en état, monsieur TRS… RAS.
    – Vous êtes sûr ?… pas de tache suspecte ?…
    – Non, pourquoi ?
    – J’avais pourtant tout fait pour ça… tel un forçat addict au tabac. Et depuis mes 18 ans !… et ça, ça en fait du temps !…

    ___________

    ** Londres, en Algérie française et en reportage dans une zonzon, en situation avec le directeur de l’institution et quelques unes de ses ouailles :

    …. On les garde en prison, parce que l’on ne sait qu’en faire. Ils protestent et je ne puis que trouver juste leur protestation.
    Tous se sont levés :
    — Nous voulons partir pour la Guyane ! crient-ils. De quel droit aggrave-t-on notre peine ? Nous ne sommes plus des condamnés, à ce titre nous pouvons fumer. Mais nous sommes maintenus dans une prison, et, à ce titre, on nous supprime le tabac.
    — En Guyane, le relégué est un forçat, leur dis-je.
    Nous voulons la Guyane pour fumer !
    — Je vais vous expliquer ce que vous seriez en Guyane…
    — Pourrait-on fumer ?
    — Oui.
    — Cela nous suffit !

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  15. – Du moonshine pour mon shoeshine ???

    – Non madame, ça n’est pas vraiment utile : ce garçon est suffisamment dévasté, asimové : – Il revient tout droit du Monde des À, terres régentées par le dealer cosmique Van Vogt, un fourgueur de came diacritique, la pire de toutes les saloperies.

    – Le pauvre !… Est-il donc en si mauvais état ?

    – Oui da… il fait peine à voir, avec sous le bras une image à la con, un A traité façon lavis dégoulinant et tout dégueu’… un A sans son accent !

    – Mon Dieu, comment est-ce possible d’en être arrivé là ?

    – Et ce n’est pas le pire, voyez-vous… en son piteux état, cette loque en vient même à oublier l’accent qui va à A… dans la formule « à défaut de… ».

    – Quelle misère de voir ça !… Mais, dites-moi, à défaut d’orthographe, a-t-il seulement conservé quelque dignité en matière de phonation du A ?

    – On ne sait pas encore… cependant, par précaution sanitaire, je lui dépêche deux gonzesses orthophonistes et plutôt baisables, surtout la brune.
    …..
    Attention :
    La séance de rééducation débute à 5:30.
    Oreilles sensibles s’abstenir

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  16. Putain, j’ai encore raté une barre de travers… vraisemblablement après « Monde des À ».
    Correcteur, corrigez.
    Merci anticipé.

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  17. Pour quelqu’un qui semblait avoir tout compris à 16h29; il prouve que non à 16h35

    Explication
    Manquait seulement le « > » à la syntaxe de mon 14h14
    pfft escamoté le a de fermeture apparu comme texte.

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  18. On trouve souvent dans la littérature consacrée au bagne de « l’île de Guyane » une association d’idées entre Cayenne et Géhenne (naturellement portée par une certaine homophonie).
    C’est d’autant plus amusant que Dreyfus a été relégué à l’île du Diable (maître de la Géhenne).

    On pourrait presque se demander si un responsable de la Pénitentiaire facétieux n’a pas choisi le lieu d’implantation du bagne pour le plaisir de faire une « vanne à deux balles ».

    [Par ailleurs, je ne trouve aucun rapport entre le Maroni guyanais (et encore moins avec le Moroni comorien) et l’ange Moroni (celui qui aurait dicté à Joseph Smith le Livre de Mormon, et est l’éponyme de la ville de Moroni, dans l’Utah).]

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  19. TRS

    Décidément ! Cette coiffe nous aura emmenés bien loin … Jugez-en:

    Ce n’est que maintenant que j’ai l’idée de consulter le Glossaire du centre de la France du trop méconnu Hyppolyte-François Jaubert, publié à Paris en 1894, qui cite le remarquable article de Mme. Z. Cabbaud, intitulé La Loue de la saint-Jean et les Tondailles, publié dans le Compte-rendu de la Société du Berry en sa neuvième année que je ne résiste pas au plaisir de vous livrer in extenso et ci-dessous :

    Une voisine portait un assortiment de fichus d indienne aux couleurs éclatantes, de cravates de soie bariolées et de quelques douzaines de cayennes, bonnets piqués en indienne garnis de dentelles noires. Celte coiffure devait son nom au passage d’ émigrants alsaciens allant à la Guyane …

    Notons dans le même ouvrage l’article « caillon » ainsi libellé :

    CAILLON sm Calotte piquée ( Voy Cayenne ) « Mettre son caillon de travers », être de mauvaise humeur : « Cette femme a mis son caillon de travers, on ne peut pas lui parler ».

    Ne se pourrait-il pas qu’une cayenne soit un petit caillon ?

    Toujours dans le même ouvrage, est mentionné le vin de Cayenne ( accompagné de la même citation que vous nous donniez à lire ) :

    Vin de Cayenne, loc. Vin de mauvaise qualité, vert et âpre. « Il fait trop froid les vignes ne mûrissent pas, ça fra du vin de Cayenne. »

    aussitôt suivi de cette remarque qui pourrait sembler anodine :

    Cayenne : Nom de localité Brion ( Indre )

    mais qui peut surtout faire réfléchir*. On sait qu’en pays berrichon, comme partout ailleurs dans notre vieille France, les villageois aimaient se moquer les uns les autres, se blasonner : ne se pourrait-il pas que ce vin de Cayenne soit une appellation moqueuse locale pour une piquette produite dans cette Cayenne berrichonne-là plutôt qu’une allusion à la ville guyanaise ?

    Enfin, j’ai bien vu dans l’ouvrage que vous nous donnez à consulter sur les Croyances et légendes du centre de la France qu’il était question pour la coiffe dite « cayenne » d’une étymologie selon « caille » ou « caillu » ( ventre, ventru). C’est plausible, bien qu’un peu tiré par les cheveux, si vous me permettez ce trait d’humour. En effet, la totalité des trois dictionnaires de noms de famille que j’ai consultés fait venir le patronyme Caillau soit d’un dérivé de cal , « caillou », pour désigner un «( habitant d’un ) terrain caillouteux », soit d’un sobriquet dérivé du nom de la caille pour désigner un homme aux cheveux poivre et sel. La présence de coton ou d’ ouate ( de Cayenne ? ) est, elle, avérée dans la confection d’icelle comme la présence de colons alsaciens aux premiers temps de la Guyane est, elle aussi, attestée.

    Difficile, donc, de se faire une idée précise.

    * pour l’étymologie de ce toponyme, se reporter … au billet.

    P.S. et là, vous la trouvez comment ma « concision de radin avec fourberie inside » ?

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  20. Considérations d’un samedi matin, en Hauts-de-France :

    1 et à Leveto (Cf. son P.S) : – Vous avez mal interprété le sens de «concision de radin avec perfidie inside», qui n’était là qu’à propos de votre lamentable propension à ne toujours délivrer que des indices étiques…
    Quand vous y allez de vos vastes développements, tous conceptuels, « documentés » et didactiques, là, bien sûr, vous n’êtes pas vraiment rat.

    2. A ce propos, la piste « Cayenne », considérée selon un misérable lieu-dit de Brion qui aurait suffi à faire naître une expression à caractère climatique, économique et viticole, elle-même (et par écho) venue d’un quolibet improbable, j’avoue ne pas y croire.
    Un nom-jeté, à ce qu’il me semble, se réfère généralement à une collectivité parfaitement identifiée, sur la carte et par sa population en milieu urbanisé… pas au plus anodin des coinceteaux locaux.

    Mais mon avis n’a aucune importance et je suis maintenant gavé de cette ‘cayenne’ de bord de mer et de l’autre, ce ventru affiquet pour dames* de provinces reculées, cette sous-couche grossière en attente de ‘caye’ plus présentable à la vue.

    3. * A propos de l’Indre, terres de folklore préservé et d’obscurantisme en attente de reconnaissance et d’inscription au Patrimoine immatériel de l’humanité, qu’en est-il de la délicieuse Zerbinette ?… évanouie du paysage…
    Il me semble bien l’avoir entendu dire qu’elle avait vécu à Cayenne.

    4. Pour aujourd’hui, le 6/07, et de bonne humeur asteure, j’ai en tête Raymond Asso, un garçon dont j’ai déjà causé il y a peu. Hier, je crois…
    Et j’ai aussi le souvenir de la controverse qui agitait TRA et vous, Leveto, à propos de l’importance qu’il y a à ne pas mettre de majuscule à «OUTRE ou, au contraire, de s’en fOUTRE.

    Alors, en attendant la rituelle riddle du dimanche…
    (A suivre)

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  21. Raymond Asso a su causer, avec émotion particulière, du P’tit Coquelicot, du parfum du sable chaud colonial… mais aussi des sables dunaires qui, magnifiques, n’ont rien à envier aux paysages herbertiens.

    Malgré les mérites de Souchon sur la plage de Malo-Bray-Dunes, je préfère proposer au public un article garanti ‘davantage vintage’ : – Ce bougre de Leveto m’aura donné des idées !

    Voilà donc comment, entre la France – à jamais honnête- et l’outre-Quiévrain enclin à écouler sa came et sa camelote, se déroulaient les échanges commerciaux d’avant la mondialisation effrénée et l’Accord de Schengen :

    __________________

    Cette chanson du répertoire, à la sauce Asso, n’est là que pour mettre en appétit… Car le plat de résistance attend ailleurs, bien dissimulé dans une façon de ‘cabane’, de ‘cayenne’ échouée au frontalier… pour tout dire une auberge accueillante aux «mules» flemmardes et méfiantes de l’époque.

    Ce lieu-dit a sa notice Wikipedia, sa carte postale sur Google Images et, en outre, il adopte une graphie où le mot OUTRE me semble mériter sa majuscule. – Poil aux ….. cules !
    _________

    Rien à voir mais faut quand même que j’en cause à Leveto :

    – J’ai connu dans ma vie d’excellents moments à Dranouter (in Belgium frontalière)… possiblement « Dranoutre » en français inusité.
    Il y a aussi, à proximité, Westouter ( ou Westoutre idem).
    Ainsi et il y a donc quelque lurette, j’avais cherché ce que pouvait bien signifier cet «OUTRE»… sans obtenir de résultat probant et qui m’aille.

    Mais vous, l’Homme aux dicos… quel avis avez-vous ?

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  22. TRS

    Les formes anciennes du nom de Dranoutre nous apprennent tout.
    1143 : Drawanulltra ; 1279 : Dranouter ; 1339 : Oultra ; 1560 : Dranoutre et Drauwenoutre .
    Pour comprendre ces noms, on se réfère à la topographie :
    La Douvie ( Drava ou Drawa ), qui a sa source en France, entre en Belgique au nord- ouest de Dranoutre à l’ouest duquel elle vient couler. Elle arrose ensuite Wulverghem et va se jeter dans la Lys à Warnêlon. Par rapport à Thérouanne, chef-lieu du diocèse, Dranoutre est au-delà de la Douvie , soit Drawam ultra , donnant Drav’outre . La transformation de -v- en -n- finira par donner Dranoutre.

    Westoutre est une contraction de * westdravoultre : c’est le Dranoutre de l’ouest.

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  23. Je ne sais pas d’où vient le nom de la coiffe dite « Cayenne », mais je me demande si elle était portée par des « cailles coiffées » :

     » Péj. Caille coiffée (vieilli). Femme légère, prostituée »

    https://www.cnrtl.fr/definition/caille

    —————————————————————————————————————–
    En tout cas, si l’on en croit le site suivant, l’odonymie est redevable à ce chaud et dodu volatile :

    -Le second sens fait allusion à la vigueur sexuelle de la caille et dérive en partie du premier sens: la chaleur du corps de la caille est censée se transmettre au corps de celui ou celle qui la consomme et le pousser à l’acte sexuel.

    Pour cette raison, la caille a une réputation aphrodisiaque, et est très prisée par les romains. Elle figure d’ailleurs au menu de tous les repas orgiaques.
    Au moyen âge, le coeur de caille rentre fréquemment dans la fabrication de filtres d’amour. Plus tard au 16eme siècle, certains médecins conseillent aux époux de porter sur eux un coeur de caille afin d’entretenir la flamme conjugale. Le mari doit porter en permanence sur lui un coeur de caille mâle, tandis que la femme porte le coeur d’une femelle.
    Cela permet aussi d’une façon générale de s’attirer l’amour de son entourage et de faciliter les conquêtes amoureuses. L’expression « Une caille coiffée » désignait une femme amoureuse, ou ardente en amour. D’Hautel les définit comme « des femmes sans pudeur, qui prennent des airs libres et dégagés ».

    En Angleterre (mais aussi en France) le nom de l’oiseau à pris un sens plus radical: Il est devenu synonyme de prostituée ou de courtisane (en raison de l’attitude lascive prêtée à la caille).
    […]
    On retrouve dans plusieurs villes européenes des « rues des cailles », dont le nom vient directement de leur fréquentation par des prostituées (Il peut également exister d’autres raisons, cf article toponymie). C’est sans doute à cause de cela qu’encore de nos jours, le terme de « caille » s’applique en argot à une jolie fille, peu farouche. »

    http://www.cailledesbles.fr/quelques_expressions_concernant_la_caill2820444/

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  24. Merci Leveto de vous être penché sur le cold case Dranouter.

    J’avais effectivement lu des choses de ce genre, absolument crédibles si l’on veut bien accepter que Douia/Duuia ait pu finir en Drauen/Drawa… et ce au prix d’une déglutition que mon Nagra et moi aurions aimé enregistrer.
    Mais pourquoi pas ?


    DOUVE [ Warneton : Ie : WVl ]
    Douia • 1139 • L 1 H 37/408, 409
    Douia • 1189 • E V
    Douia • 1211 • B N 19
    Douia • 1212 • L 1 H 252/2763
    Douia • 1215 • L 59 H 29/125
    Douia • 1225 • L 1 H 252/2769
    Duuia • 1197 • S Z 18

    DRANOUTER [ Dranouter : Ie : WVl ]
    Drauenoltra • 1123 kopie ± 1220 • Lb 89, 77 r°
    Drauenultra • 1123 kopie einde 13e • Lb 274 n° 627
    Drawanultra • 1144 • bulle, L G L

    &

    WESTOUTER [ Westouter : Ie : WVl ]
    Wistaltare • 1069 kop. ± 1215 • E T 97 v°

    http://bouwstoffen.kantl.be/tw/query/?arr=65

    Et puis, faut bien dire qu’on lit tellement de choses épatantes, ici ou là :

    Ainsi, au bas de la page 207, là où ‘OUTER’ est pris au sens d’AUTEL/église

    https ://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_1942_num_11_2_2690

    _______________

    @ TRA

    Entièrement d’accord avec ce qui termine votre dernier message : ‘une caille’, tandis que j’avais encore l’âge et le tempérament à pouvoir la chasser, était un gibier convoité : anatomiquement bien configurée, elle laissait supposer des qualités vérifiables au déduit et une certaine chaleur de mœurs.

    Rien dans ses manières n’évoquait évidemment le prostibulaire* et, au naturel si mignonne, impossible de la confondre avec une vulgaire cagole d’élevage, importée des poulaillers de PACA.

    Je ne sais pas dans quelle tranche d’âge on peut vous ranger, TRA, mais je ne vous imagine pas vraiment en perdreau de l’année. Ce qui me permet de vous interroger sur une expression largement usitée dans mon milieu social cynégétique et dans les années 70 :

    – Sachant que ‘le cœur est un chasseur solitaire’, avez-vous jamais chassé ‘le solitaire’ ?

    – Je m’explique avant de passer pour un qui déblatère hors de propos, un incohérent infréquentable :

    1. Chez moi, en Isarie et en termes de vénerie, un ‘solitaire’ c’est un cerf, un vieux mâle.
    2. Chez moi encore, pour parler d’une gonzesse (femme ou fille dégrossie) experte au lit, on disait d’elle : – Celle-là, c’est du cerf !… et chacun comprenait alors ce dont il s’agissait… question prédation, opportunité et consommation. Pas de surprise quant à la marchandise.

    Mais, depuis au moins 30 ou 40 années, je n’ai plus jamais entendu cette expression… et je m’en inquiète grave.
    D’autant que, pire encore qu’avec ce que nous propose la Science toponymique en matière de justifications et de plausibilité, là, je n’ai aucune explication rassurante : – Une caille au lit ou en sarcophage, ça va et ça se déguste. Une MILF à 10 cors qui brame avec force décibels, comment pouvait-on l’imaginer dans nos draps?… Et qu’aurait alors pensé le voisinage ?
    ___________

    Mon microtoponyme en « OUTRE » aura donc laissé cois les plus valeureux ?
    Il est donc temps de la leur jouer à la Leveto :

    « Concision de radin et un rien d’aromate**, juste ‘un rien’… la simple pincée d’une pince » :

    MUSCADE

    * J’excepte évidement Jésus-la-Caille, qui n’a jamais figuré à mon tableau de chasse

    * Parce que le cayenne en poudre, ça va bien comme ça !… et c’est pas raccord.

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  25. Il semble qu’un lien ne se montre pas coopérant.

    Taper « Les éléments latins dans la toponymie de la Flandre » … dans la barre Google et voir si ça va mieux.

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  26. « avez-vous jamais chassé ‘le solitaire’ »

    Beaucoup de cailles chassent le solitaire (pourvu qu’il fasse un nombre de carats suffisamment appréciable).
    Il est vrai que (tout ornithologue spécialiste des espèces éteintes de l’Océan indien vous le dira) le solitaire n’est pas loin du dodo).

    [La caille ne s’intéresse pas qu’au solitaire, si l’on en croit l’odonymie parisienne : la rue de la Butte aux Cailles est adjacente à la rue des cinq Diamants.]

    ———————————————————————————————————————————
    Le « sanglier » devant son nom au fait que, pour les Romains, il est un « singularis porcus » (= « porc solitaire »), faut-il en conclure que l’on « chasse le solitaire » dans l’espoir de faire des cochoncetés ?

    ———————————————————————————————————————————-
    Si l’origine du nom de la Butte-aux-Cailles de Paris est claire (un sieur Pierre Caille en aurait fait l’acquisition en 1543, si j’en crois WP), je n’ai pu découvrir celle de son homonyme de la ville d’Anglet (localité qui abrite aussi la « Chambre d’Amour »).

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  27. « Le ( poivre ou piment de ) Cayenne est un condiment qui a d’abord hésité entre plusieurs appellations. » (leveto)

    Wikipedia-angliche propose une autre explication :

    « The word ‘cayenne’ is thought to be a corruption of the word quiínia[ (also sometimes spelled kyynha[5] or kynnha[3]) of the Old Tupi language once spoken in Brazil, which means pepper (thus ‘cayenne pepper’ means ‘pepper pepper’). »

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  28. Définition de pepper, verbe
    québec, familier
    TRANSITIF DIRECT
    Insuffler de l’entrain ; encourager. Cet enseignant a du mal à pepper sa classe.

    ____________________
    Étymologie
    De peppé ; de l’anglais américain peppy, ‘plein d’entrain’ ; de l’anglais américain pep, ‘entrain’.

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  29. AVOIR DU PEP’S
    « Avoir de l’entrain, du dynamisme, de l’enthousiasme, de la vigueur, de l’énergie. Le mot ‘peps’ est une variante de ‘pep’ qui vient de l’américain, forme raccourcie de ‘pepper’, ou ‘poivre’ en français, épice dont les propriétés stimulantes des fonctions intestinales sont bien connues. »

    http://www.expressio.fr/expressions/avoir-du-peps.php

    ———————————
    « Pepper : épice dont les propriétés stimulantes des fonctions intestinales sont bien connues. »

    De là à dire que Sgt Pepper, c’est de la m….
    (Du shit, peut-être ?)

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