TRS le premier, suivi par Brosseur et Un Intrus occupent le podium des « solutionneurs » de ma dernière devinette. Qu’ils en soient félicités !
Il fallait trouver Marsal qui est le nom d’une commune mosellane et d’une ancienne commune tarnaise fusionnée depuis 2016 dans la nouvelle commune de Bellegarde-Marsal.
■ Marsal ( Moselle ) :
une inscription datée de l’époque gallo-romaine indique vicani Marosallenses. On trouve ensuite écrit Marsallo vico sur une monnaie mérovingienne et enfin Marsallus en 903. Le premier nom est composé de l’adjectif gaulois maro, « grand » et du gaulois sal, « sel ». On serait alors en présence d’une grande saline, ce qui est confirmé par des fouilles en 1962 qui ont révélé que Marsal était bâtie « sur l’immense dépotoir des pièces en terre cuite qui ont servi à l’extraction industrielle du sel » (in Revue Internationale d’Onomastique, Paris, 1962 ).

Marsal est située dans le Saulnois, le pays du Sel, organisé à l’époque carolingienne autour de Château-Salins ( castrum Sallum en 1195) entre Sarre ( Sara au VIè siècle, du pré-celtique *ser, « couler » ) et Seille (Salia au Vè siècle, du gaulois sal, « sel » ) où s’étend une vaste plaine ondulée et imperméable comportant des affleurements de marnes salifères. L’essentiel de la richesse venait de l’exploitation de l’un des plus beaux gisements de sel d’Europe, dont l’exploitation est très ancienne. On a d’abord utilisé les sources d’eau salée puis, à partir du XIXè siècle, est venue l’extraction par puits et sondages, avec la fin du monopole du sel en 1840. On tire encore aujourd’hui du sel raffiné des salines de Dieuze et d’une dizaine d’autres localités du secteur. Le sel a son musée à Marsal.
■ Marsal ( Tarn ) :
Ses premiers noms connus, Marcialo au début du IXè siècle et Marsaill en 1261, évoquent le nom mérovingien Marsallo vico de la précédente et font donc pencher pour une étymologie similaire du gaulois maro -sal, « grande saline » ( Dauzat & Rostaing *). L’absence de preuves historiques et archéologiques ont fait surgir une autre hypothèse étymologique selon le nom de personne romain Martialius que l’on trouve par exemple dans celui de Saint-Marsal (P.-O.) qui fait référence à Martialis, premier évêque de Limoges au IIIè siècle ( Ernest Nègre* ).

■ Marsalès ( Dordogne ) :
on peut être tenté, comme Dauzat & Rostaing*, d’ajouter aux deux précédentes la commune de Marsalès en Dordogne qui était notée Marsalesium en 1249. Mais on peut aussi, comme Ernest Nègre*, voir dans ce nom le patronyme Marsal devenu nom de lieu par adjonction du suffixe adjectival -ès ( du latin -ensem ) : ce serait « le ( champ, terrain ) de Marsal ». Une troisième hypothèse, citée par seul souci d’exhaustivité, fait appel à un éventuel culte voué au dieu Mars …
*les noms suivis d’un astérisque renvoient à la page Bibliographie de ce blog.