Du figuier

Dès l’Antiquité, le figuier est un arbre sacré qui rend les plus grands services aux villageois : son fruit peut se sécher et se conserver longtemps. Il peut remplacer les céréales en cas de disette. Si les Dieux, au premier rang desquels Dionysos, s’intéressent à la figue, c’est que sa sève est un latex qui évoque le liquide séminal et son chapelet de fruits, les bourses. N’est-ce pas la feuille du figuier qui, sur les sarcophages, recouvrait les sexes, bien avant la feuille de vigne ?

Le figuier est à la fois l’ornement, le symbole de vie et l’arbre nourricier des mas du Sud, des fermes aux pierres sèches de Corse ou des Causses, des mas ou des ermitages de Provence comme des bastides du Sud-Ouest. Il a ainsi toute sa place en toponymie, que ce soit par l’arbre lui-même ( figuièra, figuièr ) ou par le lieu planté de figuiers (figarèda ).

Le figuier isolé est le plus souvent à l’origine de micro-toponymes comme le Bois du Figuier ( à Félines-Minervois ), Notre-Dame de la Figuière ( à St-Saturnin, notée mansum de Figueira en 1134), le Gour du Figuier ( à Cabrerolles, avec l’occitan gour, « gouffre, mare » ), tous dans l’Hérault, mais il en existe d’autres dans tout le pourtour méditerranéen comme le col du Figuier ( à Belesta, Ariège ). Les noms de ferme le Figuier et la Figuière, forme féminine courante en occitan, sont bien plus nombreux et, là aussi, présents dans tous les départements de langue d’oc, exceptés ceux du Massif-Central. En basque, le figuier se dit biko ou piko, qui a donné Picomendy, « la hauteur des figuiers », à St-Étienne-de-Baïgorry ( Pyrénées-Atlantiques ).

Le collectif peut être marqué par différents suffixes :

– aria : d’où l’occitan -ièra comme pour Figuières ( Ficheria en 1110, Figueira en 1134, à la Vacquerie, Hérault ), La Figuière (à St-Roman-de-Cordières, Ardèche ), Sainte-Marguerite-Lafigère ( Ardèche ), etc. Le domaine gascon élargi au Roussillon a Figuère (s) (Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales et aussi Aude) avec non-diphtongaison du e issu du a de ficarium, phénomène qui a aussi abouti à Higuères-Souye ( Figueras en 1030, Pyrénées-Atlantiques) avec l’évolution habituelle en gascon du f en h. Labatut-Figuières ( Pyrénées-Atlantiques ), qui était notée Labatut-Figuera en 1536 a vu son nom francisé par l’apparition du second i et la mise au pluriel. Notons la particularité du hameau La Figaïrarié ( à Mandagout, Gard ) qui bénéficie d’un double suffixe. La Corse a Figari ( Corse-du-Sud, Ficaria chez Ptolémée au IIè siècle ) et Ficaja (Haute-Corse).

– OLUM : d’où l’occitan -airòl comme pour Figarol (une commune et quatre lieux-dits de Haute-Garonne et un lieu-dit du Gers ) ou Figairols ( lieu-dit du Gers). Le féminin est présent à Figairolle ( Figarolia au XIè siècle, Aude et Hérault ), à La Figairolle ( Lozère ), à Figaïroles ( Aude), Figairolles ( Gard ) et aussi à Figuerolles ( Aude, Bouches-du-Rhône ).

■ -ETUM : d’où l’occitan -aret ( dont le t final se prononce ) comme pour Le Figaret ( Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Gard, etc. ) ou Le Figueiret ( Var ), tandis que la Corse a trois Figareto. Le féminin se présente sous la forme ( La ou Les ) Figarède (s ), présente en Ariège, Aveyron, Haute-Garonne et Hérault.

Germer-Durand (Eugène), Dictionnaire topographique du département du Gard, Paris, 1868

Notons toutefois que le figaret a pu désigner, en occitan, « un châtaigner hâtif dont les châtaignes se détachent du hérisson par le seul effet de la maturité », la figareto en étant le fruit ( TDF * ). Cependant, la plupart des lieux portant ces noms étant en terrain relativement bas, il s’agit plus sûrement d’une référence au figuier plutôt qu’au châtaignier.

L’augmentatif collectif figuierassa apparait dans (La) Figuerasse ( Aude, Dordogne, Gard, Hérault, Lozère, Pyrénées-Orientales et Vaucluse ) ou dans Figairasse ( Alpes-Maritimes, Hérault ).

Le diminutif collectif se retrouve à Las Figueirettes ( Hérault ) et aux Figairettes ( id. ).

Notons la commune varoise de Figanières ( Figa nera en 1021-1044 ) représente une catégorie de figue, la figue noire.

Et n’oublions pas de célébrer la mémoire du figuier de Roscoff, planté en 1610 par les moines Capucins et abattu en 1987 : son tronc atteignait 2,40 m de diamètre et ses branches, soutenues par 79 colonnes de bois, fer ou granit, s’étalaient sur 700 m². Il produisait 500 kg de figues par an. Sacrés Capucins!

Le figuier n’est, à ma connaissance, présent qu’à deux exemplaires dans les armoiries** de communes françaises :

■ À Fiac ( Tarn ), blasonnée d’azur aux trois feuilles de figuier d’or :

Il s’agit d’armes parlantes dues à une mauvaise compréhension de l’étymologie du nom de Fiac où on a vu le ficus, « figuier », tandis qu’il fallait voir le nom d’homme latin Fidius avec le suffixe -acum.

( source )

■ À Verfeil ( Haute-Garonne ) blasonnée d’argent au figuier terrassé de sinople :

Selon une légende, au « début du douzième siècle, Bernard de Clairvaux, abbé de Clairvaux en guerre sainte contre les cathares, jeta l’anathème sur la commune : «   Verfeil, cité de la verte feuille, que Dieu te dessèche ! ».
Mais c’est finalement à Guillaume de Puylaurens que revient la légende selon laquelle les effets de l’anathème, à l’occasion d’une longue sécheresse, auraient duré sept ans. À l’issue de la sécheresse, le premier arbre à reverdir fut un figuier. C’est pourquoi, depuis, les armoiries de la commune sont ornées de cet arbre unique, capable de se développer sur un sol aride. » (La Dépêche du Midi du 31/07/2011). Verfeil est en réalité, comme son homonyme du Tarn-et-Garonne, un ancien Viridifolio, du latin viridis, « vert » et folium, « feuille, bois ».

C’est ici l’occasion de remercier JSP qui m’a fait découvrir ce blason et qui est donc à l’origine de ce billet.

Si vous avez une idée de devinette, je suis preneur … moi, je suis à sec, désolé !

Mais puisque tout finit en chanson ( y avait longtemps ! )

*les abréviations en majuscules sont expliquées dans la page Bibliographie accessible par le lien en haut de la colonne de droite.

**les dessins des blasons sont issus du site armorialdefrance.

20 commentaires sur “Du figuier

  1. ‘ Elle est plutôt étrange, dans un roman de Margaret Atwood, cette « mouche éventrée » en lieu et place d’une braguette ouverte (an open fly)7. La chose existant des deux côtés de l’Atlantique, cette boulette ne peut être que la conséquence d’un moment d’inattention ou de fatigue de la part du traducteur. Elle n’est pas sans rappeler la fameuse traduction-machine de Time flies like an arrow : « Les mouches du temps aiment une flèche ». ‘
    https://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/chroniq/index-eng.html?lang=eng&lettr=indx_autr8KQ_bboMdGvY&page=9X0H4FN_ZoEM.html

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  2. Si vous avez une idée de devinette, je suis preneur … moi, je suis à sec, désolé !

    Alors et si vous êtes à sec, Leveto, nous parlerons de Canadair(s) et de ce que m’évoque le figuier.

    Accrochez-vous !

    En 1984, TRS faisait le gugusse dans une formation de bluegrass et, avec son comparse, Jacques C*, banjoïste, plus leurs épouses respectives et toute une marmaille annexe, ils louèrent une « villa » confortable, équipée d’une piscine. C’était dans la localité X voisine d’une autre, F.
    Cette année-là, TRS eut d’ailleurs à faire (et affaire) avec les pompiers… un épisode peu glorieux mais annonciateur.

    En effet, en 1985, les mêmes plus le petit frère de TRS, fiddler efficace, retournèrent occuper cette même villa… et là, à mi- séjour, un incendie de forêt s’est déclaré, l’un de ceux que l’on voit à la télé, aux temps chauds.

    Bilan : 1.200 hectares boisés tous cramés au final, et pas des figuiers. Ces 1.200 ha, pour s’en faire une idée, c’est quasi 1.500 terrains de foot (ou de rugby)… en tout cas bien davantage que tout le territoire de Machincourt.
    C’est dire l’ampleur des ravages et le côté spectaculaire, en nocturne, de la chose.

    Quant aux préoccupations les plus triviales, fallait bien becqueter à l’époque et aller s’approvisionner aux commerces de proximité, tous situés à F… et, là, c’était comme pénétrer dans une cité en état de siège : pas moyen de garer sa Renault tant les véhicules du SDIS de l’époque occupaient le terrain et toutes les places de parking.
    ____________

    La question est :

    Quelle est cette localité X, riveraine de F… avec F entendu comme « figuiers » ?

    Mais voilà que j’entends déjà quelques supplications, du genre :

    – Please, TRS, ne voudriez-vous pas m’aider un peu ?

    – Médée… Médée… vous en avez de bonnes, vous :

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    Pour la pure anecdote et le souvenir :

    Lors des saisons 1986 et 87, la même bande avait loué une autre villa du même genre, avec aussi piscine pour les gamins, à Saint-Hilaire-du-Riez.
    Le proprio’, un pépé épatant et producteur (frauduleux ?) de troussepinette, nous avait alors vanté les antiques vertus attribuées au figuier quand on avait jugé bon de le laisser pousser à proximité de la cabane du fond du jardin.

    Pour un pur moment d’émotion à partager :

    *Le « Jacques C » (dont je cause plus haut) n’est pas celui qui fréquente votre site. Il n’a d’ailleurs jamais vraiment touché sérieusement un diato’. Son truc, c’était Earl Scruggs.

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  3. Ah! Brosseur a été le plus rapide* ! Bravo !

    Une précision : la ville limitrophe est Figanières dont il est question dans le billet .

    *vu de Montréal …

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  4. « 12 Le lendemain, lorsqu’ils sortaient de Béthanie, il eut faim ;

    13 et voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il y alla pour voir s’il pourrait y trouver quelque chose ; et s’en étant approché, il n’y trouva que des feuilles, car ce n’était pas le temps des figues.

    14 Alors Jésus dit au figuier : Que jamais nul ne mange de toi aucun fruit. Ce que ses disciples entendirent. »

    https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Sacy/Saint_Marc#Bible_Sacy/Saint_MarcCH11

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    « Je dois à une troisième fée un don qui l’emporte sur tous les autres : il n’y a marche, pays ni royaume jusqu’à l’arbre sec et si loin qu’on puisse aller où je n’aie le pouvoir de me transporter à ma volonté, rien qu’en le souhaitant. »

    https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Anonyme_-_Huon_de_Bordeaux,_chanson_de_geste.djvu/91

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    On trouve dans la littérature médiévale l’évocation de « l’arbre sec » (c’est-à-dire le figuier – à moins qu’il ne s’agisse de son cousin, le figuier sycomore – maudit par Jésus) pour désigner un lieu imprécis, mais extrêmement lointain.

    Il existe bien à Paris une « rue de l’Arbre Sec », mais il est douteux qu’il s’agisse de ce figuier.

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  5. Il est vrai qu’il y a d’autres explications possibles, comme celles (qui me semblent assez douteuses), impliquant d’autres essences, que l’on trouve sur WP à propos de la rue de l’Arbre Sec de Lyon :

    « On dit que la rue porterait ce nom eu égard au mythe de l’Arbre Sec qu’on trouve dans les récits de Marco Polo, qui est parfois assimilé au Chêne de Mambré et représenterait le symbole de la limite entre l’Orient et l’Occident. L’arbre sec, l’arbre Sol ou l’arbre du soleil et de la lune est un arbre légendaire. Décrit dans les légendes comme un arbre oraculaire.

    Une des plus fameuses mentions historiques de l’arbre sec est celle de Marco Polo. Cet arbre solitaire était localisé quelque part dans une plaine au nord de la Perse. Il symbolisait ainsi la limite entre Orient et Occident. La légende raconte qu’il marquait l’exacte position de la grande bataille entre Darius et Alexandre, sans préciser s’il s’agit de la bataille d’Issos ou de Gaugamèles. D’après Marco Polo, l’arbre serait gros, avec des feuilles vertes d’un côté et blanches de l’autre, ce qui fait penser que c’était un platane.

    Un arbre solitaire décharné est bien visible sur la mosaïque de la bataille d’Issos trouvée à Pompéi. »

    Mosaïque de la bataille d’Issos, Maison du Faune à Pompéi, musée archéologique national de Naples.
    Par la suite, la légende de l’arbre sec a été rapportée par l’aventurier bavarois Johannes Schiltberger, qui l’assimile au Chêne de Mambré. Il prétend que les Musulmans l’appellent « Kurrutherek » ou « Sirpe », ce dernier nom faisant référence au terme turco-persan qui signifie « cyprès ».

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  6. Sans vouloir jouer les sycophantes, je me suis dit que plein de toponymes du monde grec antique devaient être formés sur συκῆ / sykè (« figue » ou « figuier »), mais je n’ai trouvé que « Sykè, lieu fortifié de Syracuse » et je n’ai pas les moyens de vérifier l’étymologie.

    Il y a bien aussi Συκίνη / Sycinè (près du lac Bolbè / Volvi), qui semble être le féminin de l’adjectif σύκινος / sykinos (= en bois de figuier). Mais, là non plus, je ne suis pas outillé.

    https://books.google.fr/books?id=kzfaEt9KW60C&pg=PA147&lpg=PA147&dq=Sykin%C3%A8&source=bl&ots=TQbZDh90Up&sig=ACfU3U1MWjw2i7ca6juXY5qsEECHC0CKYQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiAmcvSvJzlAhWGlRQKHUBcCfsQ6AEwAHoECAIQAQ#v=onepage&q=Sykin%C3%A8&f=false

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_Volvi

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    Quant au figuier, il n’évoque pas seulement « le liquide séminal et son chapelet de fruits, les bourses ».
    Il est beaucoup plus polyvalent :

    https://www.doctissimo.fr/sexualite/diaporamas/expressions-erotiques-qu-on-utilise-sans-le-savoir/faire-la-figue

    « Les dialogues [de « Women in Love », de Ken Russell] sont superbes et il est impossible d’oublier le monologue d’Alan Bates sur la figue, fruit très secret car, pour les italiens, elle représente le sexe féminin! La fente…la merveilleuse et moite conductivité vers le centre…fermé et replié ! Une seule petite voie d’accès et celle-ci protégée de la lumière! Sève à l’odeur si étrange que les chèvres refusent d’y goûter! Et quand la figue a gardé son secret longtemps, elle explose! Par la fente, on entrevoit l’écarlate! La figue et l’année sont finies! Ainsi meurt la figue! Montrant le pourpre par la fente mauve…comme une blessure, elle explose son secret à la lumière! Comme une prostituée, la figue exposée donne en spectacle son secret !  »

    http://www.allocine.fr/film/fichefilm-3069/critiques/spectateurs/

    [Le film est de 69, bien sûr !]

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  7. Quant à l’Égypte des pharaons, si le figuier n’apparaît pas, son cousin africain le sycomore (très répandu aux bords du Nil) a donné son nom à une division administrative :

    « Le nome supérieur du Sycomore (nḏft ḥntt) est l’un des 42 nomes (division administrative) de l’Égypte antique. C’est l’un des vingt-deux nomes de la Haute-Égypte et il porte le numéro treize. »

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Nome_sup%C3%A9rieur_du_Sycomore

    —————————–
    Par ailleurs, c’est à raison que l’on a pensé que la déesse-sycomore a été assimilée à Hathor :

    « Hathor du sycomore à Memphis »

    http://www.egypte-antique.com/page-egypte-ancienne-hathorToutefois, cette

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    « Durant toutes les époques les pharaons craignirent et respectèrent la déesse et se mirent sous sa protection. Elle est considérée comme leur nourrice et représente la reine. » (même source que précédemment).

    Hathor représentant la reine et séjournant à Memphis, il y a de grandes chances qu’elle y ait rencontré « the King » : la compagne du sycomore et le compagnon de Scotty Moore !

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  8. TRA

    vous avez commencé vos contributions en citant l’évangile selon saint Marc et le figuier de Béthanie.
    Maintenant que vous en êtes au figuier-sycomore, il est temps de citer saint Luc et le salut de Zachée
    :

    Jésus entra dans la ville de Jéricho et la traversa.
    Or, il y avait la un nommé Zachée.
    Il était chef des collecteurs d’impôts, et riche.
    Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était petit.
    Alors il courut en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là.
    Lorsque Jésus fut parvenu à cet endroit, il leva les yeux et l’interpella :
    – Zachée, dépêche-toi de descendre, car c’est chez toi que je dois aller loger aujourd’hui.
    Zachée se dépêcha de descendre et reçut Jésus avec joie.

    Allez en paix. Bonne nuit.

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  9. « Le prologue présente Auberon, un important personnage de l’histoire : fils de Jules César et de Morgue, reine des fées d’Avalon. Il ne mesure que trois pieds de haut, »

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Huon_de_Bordeaux

    ——————————
    « Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était petit. » (voir supra)

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    MORALITÉ :

    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19455672&cfilm=32698.html

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  10. Butiner la pâquerette ou brouter le figuier ?

    Un tel dilemme mérite qu’on s’y intéresse… et c’est pas tous les jours que VVLT m’invite à la réflexion et au sérieux des choses.

    1.Tout d’abord, merci à l’extra TRA : – J’avais un peu oublié comme Zabou fut délicieuse… et chanteuse plus qu’honorable chez Dorothée.

    2. Envisageons ensuite une autre figue-hure de la « chanson française » (aka la « chanson de répertoire », comme disait, en se moquant un peu, la malicieuse Louise Forestier).

    Ce sera ce garçon, Claude N, qui, à l’image des ‘bûcherons canadiens’* quand ils sont à la batterie, cogna et asséna.
    Comme Claude N. n’a pas pu mener une véritable carrière dans les percussions pour de vrai, il s’est donc mis au «swing», à ces ‘quatre boules de cuir qui bombardent** le plexus’ pour de faux… Et là, dans le rôle, au casting, il était épatant !
    Mais le swing et la boxe, ça n’a qu’un temps, tous les spécialistes de la longévité artistique et sportive vous le diront.
    Alors, Claude N songea à sa reconversion : – Tant qu’à marteler, faisons-le grâce à un subterfuge moins périlleux. La rime et l’allitération (assénée et approximative) à caractère toponymique et genre Nougayork suffiront. Nous irons donc vanner un moment à FIGUERAS.

    Comme la chanson ne casse vraiment pas trois pattes à un colvert de chez moi, je ne mets pas de lien.
    Juste un extrait des lyrics :

    Quand il la vit devant lui…
    Tout ce qui bande, c’était là
    Quand elle se mit nue pour lui
    Tout Cadaquès se dilata
    Il lui brouta la figue ras ( Ah ! Ah ! Ah !)
    Pareil pour son pinceau elle fit (Hi ! Hi ! Hi !)

    Quand l’évidence resplendit
    « Je veux Gala » se dit Dali
    Gala se dit : « J’aime ce gars-là  » ( Ah ! Ah ! Ah !… encore une fois)
    Le coup de foudre retentit
    De Cadaquès à Figueras

    C’est pitoyable, n’est-ce pas, et les vannes vulgaires à caractère toponymique, ça ne mériterait pas d’apparaître sur You Tube si la société et les politiques avaient un peu de tenue, un rien de dignité.
    D’autant que Claude N, chro-Niqueur de pacotille et sous-informé des finesses techniques de la stratégie amoureuse du niqueur de Cadaquès et de Figuerès réunis, qu’il nous aura cachées, à coups de clichés, oublie de révéler la véritable nature de la rencontre de l’Artiste avec Gala… et sa technicité :

    – La première fois que j’ai vu Gala, elle était à oilpé intégral… juste derrière la porte de chez ma mère… Vision sublime, illumination totale… et qu’auriez-vous fait à ma place, vous ?
    En tout cas, moi, qui ne suis pas du genre à être pris au dépourvu, j’ai illico compris l’opportunité qui se présentait et la nécessité d’aller à l’essentiel urgent, à la séduction définitive, en réunissant, au débotté et au pictural, crottes de biques locales, colle de poisson et aspic tout pourri.

    Quelques jours plus tard, elle était devenue folle de moi !

    https://www.ina.fr/video/I00008164

    ________________

    P.S : Pour la déco’, une litho’ où le figuier se virilise un peu :

    https://www.art-days.com/oeuvre/lithographie-gravure/lithographie-originale-flordali-homme-figuier-par-salvador-dali/

    Une litho’ de 69 aussi, comme l’année qui vit Women in Love.
    _________

    *,Le « bûcheron canadien », cher Brosseur, n’est d’autre qu’une private joke d’il y a au moins quarante ans et relative à Erick Winnebroot, un musicien galbé genre Viking baraqué en chemise à carreaux, qui avait le tempo violent sur les tambours. Un garçon adorable qui n’est plus maintenant, pas plus que l’idem défunt Nars, bluesman qui assurait vraiment… et tout en finesse, lui : -Je trouve que la Mort fréquente un peu trop mes paysages ces temps-ci

    **Cerdan, c’était le « bombardier marocain »

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