La voie des femmes

Mis au défi par TRS sur un billet précédent, me voici parti à la recherche des femmes dont la mémoire a été conservée dans des noms de rues ( on parle d’un « odonyme », du grec ὁδὸς , « route », et ὃνομα,  « nom », ce dernier ayant évolué, via le bas latin, en « onyme », mais restant intact dans « onomatopée », mot formé à partir de son génitif ὀνόματος ).

Je me suis principalement basé pour ce travail sur le Dictionnaire des noms de rue de Bernard Stéphane, éd. Mengès, 5è édition, 2000. Il contient plus de 5000 noms et concerne principalement Paris mais nul doute que, depuis près de vingt ans, d’autres sont apparus ; ce billet constitue néanmoins une première approche riche de quelques découvertes. Toutes ces rues sont parisiennes sauf indication contraire.

Je n’ai pas voulu surcharger de liens mon billet, me contentant souvent de biographies succinctes voire lapidaires et faisant confiance à votre talent de wikipédistes si la curiosité vous y incite. Les paragraphes sont classés sans ordre particulier mais, dans chacun d’entre eux, les noms sont classés par ordre alphabétique tels qu’ils apparaissent sur les plaques de rue.

■ les méconnues

Lors de la parcellisation de leurs terres et donc de l’ouverture de voies les desservant, certains propriétaires ont quelques fois baptisé celles-ci du prénom de leur épouse ou de leur fille. C’est ainsi qu’on trouve honorées :

Adrienne, Adrienne Simon, Alice ( épouse Pelletier ), Amalia ( fille de M. Ravel ), Amélie ( fille de M. Pihan de Laforêt ), Angélique Compoint, Antoinette, Berthe, Blanche, Capesse ( à Draguignan —du nom de la veuve de Jean Richard, dit « Gap » du nom de sa ville natale, qui tenait là en 1489 un moulinqui sera dit de la Gapesse puis de la Capesse ) Élisabeth, Élisa Borey, Émélie ( épouse Lambert ), Gabrielle, Georgina, Hélène ( épouse Forissier ), Laurence Savart, Léontine, Louisa, Marie-Anne Colombier, Marie Benoist, Marie-et-Louise, Marie Hermant, Marie-Rose, Pauly (Mme Pauly, épouse Vieillard ) et Virginie. La rue des Deux Sœurs honore les sœurs Deveau pas autrement connues que pour avoir possédé des terrains riverains en 1815.

■ les féministes

Elles sont, allez savoir pourquoi, fort peu nombreuses à avoir été honorées en tant que telles.

Berthie Albrecht ( 1893-1943, née Berthe Wild, fondatrice en 1933 de la revue féministe Le problème sexuel et résistante incarcérée et morte à la prison de Fresnes ), Eugénie Cotton ( 1881-1967, scientifique élève de Marie Curie, compagnon de route du Parti Communiste, elle fonda l’Union des Femmes françaises en 1944 et devint présidente de la Fédération démocratique internationale des femmes à sa création en 1945 ), Maria Deraismes ( 1828-1894, femme de lettres française, elle se battit vigoureusement contre les idées peu féministes de Barbey d’Aurevilly, Dumas fils et Sardou. En 1882, elle créa une loge maçonnique pour femmes et présida la Société pour l’amélioration du sort de la femme et la revendication de ses droits), Suzanne Lenglen ( cf.plus bas le paragraphe consacré à la sportive ).

■ les personnages historiques

Anne de Beaujeu ( 1460-1522, fille de Louis XI, régente de Charles VIII de 1483 à 1491), Christine ( Christine de France, 1606-1663, fille de Henri IV, duchesse de Savoie ), Clotilde ( 475 -545, sainte Clotilde, reine des Francs, épouse de Clovis ), Jeanne d’Arc ( 1412-1431, pucelle ), Jeanne Hachette ( 1454-?, libraire, de son vrai nom Jeanne Laisné, eut la témérité de résister à Charles le Téméraire-mais-moins-qu’elle), Lamballe ( 1749-1792, Louise de Savoie-Carignan, épouse du prince de Lamballe, amie de Marie-Antoinette, mourut sous la torture à la prison de la Force ), Madame ( Marie-Joséphine Louise de Savoie, épouse de Monsieur le frère cadet de Louis XVI ), Mademoiselle ( fille du duc de Berry, qui posa la première pierre de l’église Saint-Jean Baptiste de Grenelle toute proche de sa rue en 1827), Marbeuf ( marquise qui acheta en 1777 une propriété sur les Champs-Élysées qui devint la célèbre « Folie Marbeuf » ; aucune des deux ne survécut à la Révolution ), Marguerite de Navarre ( 1492-1549, sœur de François Ier, mère de Jeanne d’Albret, et donc grand-mère d’Henri IV ), Marie Stuart ( 1542-1587, reine d’Écosse et reine de France pendant un an par son mariage avec François II ; mère du futur roi d’Angleterre Jacques VI), Montespan (1641-1707, Françoise Athénaïs de Rochechouart, marquise de Montespan, maîtresse de Louis XIV ), Princesse ( Catherine Marie de Lorraine, 1552-1596, sœur du duc De Guise, était duchesse de Montpensier et princesse des Dombes ; elle combattit Henri III avec la Ligue ), Reine ( c’est Marie de Médicis qui fit aménager le cours La Reine en 1616 ), Reine Astrid ( 1905-1935, princesse suédoise épouse du futur roi des Belges Léopold II, morte dans un accident de voiture en Suisse mais pas dans un tunnel ), Thérèse ( 1638-1683, fille de Philippe IV d’Espagne et d’Élisabeth de France, elle dut épouser son cousin germain Louis XIV en 1659), Victoria ( 1819-1901, reine d’Angleterre en 1837 et impératrice des Indes en 1876).

■ les femmes de lettres

Anna de Noailles ( Anna-Élisabeth Brancovan, comtesse de Noailles, 1876-1933, poétesse et romancière ), Christine ( la rue parisienne perpétue la mémoire de Christine de Pisan, 1364-1430, réputée pour être la première femme de lettres française ), Clémence Royer ( 1830-1902, philosophe et femme de science, traductrice de l’Origine des espèces de Darwin ), Colette ( 1873-1954, de son vrai nom Sidonie Gabrielle, romancière ; elle écrivit : « L’amour, ce n’est pas un sentiment honorable »), Comtesse de Ségur ( 1799-1874, fille du comte Rospotchine, autrice de « nigauderies » à l’usage de ses petits-enfants ; elle écrivit : « Un âne à deux pieds peut devenir général et rester âne »), Desbordes-Valmore ( 1785-1859, prénommée Marcelline, poétesse et célèbre élégiaque ), George Sand ( 1804-1876, de son vrai nom Aurore Dupin, baronne Dudevant, romancière ; elle écrivit : « Avez-vous remarqué comme on est bête, quand on est beaucoup ? » ), Juliette Lamber ( 1836-1936, romancière, tenait salon républicain à Paris, fondatrice de la Nouvelle Revue en 1877 qui militait pour l’alliance franco-russe ), Laure Surville ( 1800-1871, autrice entre autres d’une biographie de son frère Honoré de Balzac ), Louise Labé ( 1526-1566, poétesse surnommée la Belle Cordière après son mariage avec Ennemond Perrin, un riche cordier de Lyon ), Louise Weiss ( 1898-1983, écrivain, journaliste et femme politique française), Marguerite Yourcenar ( 1903-1987, de son vrai nom Crayencour, première femme à entrer à l’Académie française en 1980 ; elle écrivit : « La philosophie épicurienne, ce lit étroit mais propre » ), Marietta Martin ( 1902-1944, poétesse morte en déportation ), Palatine ( 1652-1722, Charlotte Élisabeth de Bavière, fille d’un électeur palatin du Rhin, d’où son surnom de princesse Palatine ; mariée à Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV, elle laissa une Correspondance qui donne sur le règne de Louis XIV des détails qu’on ne trouve nulle part ailleurs ), Pernette du Guillet ( 1520-1545, savante et poétesse ), Séverine ( 1855-1910, de son vrai nom Caroline Rémy, épouse Guebhard ; élève puis collaboratrice de Jules Vallès ; directrice du Cri du Peuple militant pour la solidarité sociale ), Sévigné ( 1626-1696 , de son vrai nom Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné ; elle entretint une correspondance de plus de vingt-cinq ans avec sa fille, Mme de Grignan, connue sous le nom de Lettres de Mme de Sévigné), Simone Weil (1909-1943, philosophe et écrivain ), Staël ( 1766-1817, Anne Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, dite Mme de Staël ; femme de lettres et aussi politique — par son soutien à Marie-Antoinette puis son opposition à Napoléon Ier ).

■ les religieuses

Abbesses ( de l’abbaye de Montmartre fondée en 1155 ), Anglaises ( à Cambrai — des bénédictines anglaises ayant quitté l’Angleterre quand Henry VIII fonda l’église anglicane en 1539 se sont établies à Cambrai ) Bellefond ( 1658 – 1717, Marie Gigault de Bellefond, abbesse de Montmartre), Dames ( de l’abbaye de Montmartre, on n’en sort pas! ), Capucines ( de l’ordre franciscain fondé en 1528 ), Chassaines ( à Nîmes- les « chassaines » étaient les pensionnaires de l’orphelinat fondé par le chanoine Antoine Chassaing ), Filles du Calvaire ( ancien couvent situé rue de Turenne ; l’ordre fut créé par le Père Joseph, éminence grise de Richelieu, en 1617 ), Feuillantines ( religieuses originaires de l’abbaye des Feuillants à Toulouse ), Filles Saint-Thomas ( couvent de sœurs dominicaines créé en 1640), Haudriettes ( religieuses de l’ordre de l’Assomption-de-Notre-Dame fondé en 1306 par Étienne Haudry —preuve que Clo-clo, Jupé et Balladur n’ont rien inventé ), Jussienne ( du nom déformé de sainte Marie l’Égyptienne devenue Gibecienne puis Jussienne à laquelle une chapelle était vouée et qui fut détruite en 1792 ), Louise de Marillac ( 1591 – 1660, sainte Louise de Marillac, collaboratrice de saint Vincent de Paul, fonda avec lui la congrégation des Filles de la Charité ), Miredames ( à Castres — du nom corrompu du couvent des « Mineures Dames »), Nonnains d’Hyères ( du nom des jeunes nonnes, plaisamment appelées nonnains, de la succursale du couvent de l’abbaye d’Yerres fondée en 1182), Réparatrices ( à Pau — religieuses du couvent des Dames Réparatrices ), Sœur Catherine-Marie ( petite sœur des pauvres de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, née Renée Lechartier, décédée en 1971), Sœur Rosalie ( 1785 – 1856, née Jeanne Marie Rendu, religieuse de Saint-Vincent-de-Paul ), Trois Maries ( à Orléans — trois statuettes de la Vierge Marie, Marie-Madeleine et Marie-Salomé ornaient une niche dans cette rue ), Ursulines ( de l’ancien couvent créé en 1627 et démoli à la Révolution).

■ les femmes « de mauvaise vie »

Chantelouve ( à Valence — la « louve » en question est celle qui essayait d’attirer les passants dans un des lupanars de la rue ), Demoiselles ( à Toulouse — ces demoiselles étaient plus que légères et offraient leurs charmes aux ouvriers venus creuser le canal du Midi vers 1670), Panier-Fleuri ( à Tours —ancienne rue de la Pisserie au Moyen Âge où des « femmes folieuses et deshonestes se habandonnaient à fere péché de leur corps et à pratiquer paillardises et putaceries » ; au XVIIIè siècle, une maison portait un panier fleuri comme enseigne ), Pélican ( déformation de « Poil au Con » ; la rue abritait des étuves et bordels ), Petit-Musc ( déformation de « pute-y-muse », du verbe muser, « flâner, musarder »), Repenties ( à Valence — il y avait là un hôpital-prison où on enfermait les filles de mauvaise vie jusqu’à ce qu’on les juge « repenties »).

■ les philanthropes

Brignole (1822-1888, Mme de Brignole-Sale, épouse du financier italien Galliera ; son fils ayant décidé de ne pas hériter de la fortune paternelle, elle finança l’orphelinat Saint-Philippe, une maison de retraite pour religieux à Meudon, un hôpital à Clamart, des maisons dites « ouvrières », un musée parisien qui porte son nom marital, deux hôpitaux à Gènes, etc.), Élisa Lemonnier (1805-1865, née Élisa Grimail, a fondé des écoles professionnelles pour jeunes filles ), Eugénie Legrand ( 1898-1933, infirmière à l’hôpital Tenon qui mourut victime du devoir), Florence Blumenthal ( 1873-1930, Américaine philanthrope, elle créa des Bourses pour les jeunes artistes ), Furtado-Heine (1821-1896, prénommée Charlotte, fille et femme de banquier, elle créa une fondation, une crèche et une école pour jeunes aveugles et contribua à la création de l’Institut Pasteur ), Galliera ( cf. en tête du paragraphe Mme Brignole ), Jeanne Jugan ( 1792-1870, fondatrice en 1839 de la congrégation des Petites sœurs des pauvres ), Marie de Miribel ( 1872-1959, fondatrice de l’œuvre de la Croix-Saint-Simon ).

■ les résistantes

Contre l’occupation allemande et d’autres.

Bertie Albrecht ( 1893-1943, née Berthe Wild, fondatrice en 1933 de la revue féministe Le problème sexuel et résistante morte à la prison de Fresnes ), Dames ( à Marseille — ces dames-là eurent une conduite héroïque au cours du siège de Marseille en 1524 par le connétable de Bourbon ), Dulcie September (1936-1988, militante anti-apartheid, membre de l’African National Congress, assassinée à Paris), Eugénie Éboué ( 1889-1972, née Eugénie Tell à Cayenne en Guyane, épouse de Félix Éboué, s’engagea dans les Forces Françaises Libres féminines, puis eut une carrière politique en Guadeloupe ), Hélène Jakubowicz ( 1925-1942, membre des Jeunesses communistes ; elle mourut en déportation à Auschwitz ), Juliette Dodu ( 1850-1909. Née à Saint-Denis de la Réunion ; receveuse du télégraphe de Pithiviers en 1870, elle cacha ses appareils à l’arrivée des Prussiens et s’en servit pour espionner leurs communications qu’elle transmettait au général Aurelle de Palatines. Dénoncée, elle fut condamnée à mort par les Allemands mais fut graciée par l’empereur Frédéric-Charles ), Marie-Madeleine Fourcade ( 1909-1989, seule femme à avoir dirigé un réseau de résistants durant la Seconde Guerre mondiale ), Nicole de Hauteclocque ( 1913-1993, abondamment décorée pour ses actions clandestines durant la Seconde Guerre mondiale, elle fut conseillère municipale de Paris pendant quarante-deux ans dans le groupe gaulliste et fut la première femme présidente du conseil municipal de Paris), Victor et Hélène Basch ( Victor Guillaume Basch, 1863-1944, président de la Ligue des droits de l’Homme, fut abattu en même temps que sa femme le 10 janvier 1944 à Crépieux-la-Pape dans la banlieue lyonnaise par deux miliciens qui furent exécutés à la Libération ),Yvon et Claire Morandat ( Yvon Morandat, 1913-1972, rejoignit le général de Gaulle dès le début et eut une grande activité dans la Résistance et la Libération de Paris, secondé par sa femme, décédée en 1985), Yvonne Le Tac ( 1882-1957, elle participa activement à un réseau de résistance en Bretagne, aidée de son mari et de ses deux fils, repérant les principales positions allemandes de la côte, accueillant des parachutistes anglais ou canadiens etc. Arrêtée en 1942, elle fut emmenée à la Santé, où elle garda le silence. Elle fut alors envoyée en 1943 à Ravensbruck puis à Auschwitz-Birkenau. Libérée par les Russes en janvier 1945, elle fut emmenée dans un wagon à bestiaux à Odessa d’où un bateau anglais la ramena enfin à Marseille ).

■ les tragédiennes, actrices et chanteuses

Adrienne Lecouvreur ( 1692-1730, joua Corneille, Racine et Voltaire ), Béatrix Dussane ( 1888-1969, elle fut la Madame Sans-Gêne de Victorien Sardou), Julia Bartet ( 1854-1941, de son vrai nom Julia Regnault ), Dalida ( 1933-1987, de son vrai nom Iolanda Gigliotti, chanteuse de variété), Édith Piaf ( 1915-1963, de son vrai nom Giovanna Gassion, connue comme la môme Piaf ), La Champmeslé (1842-1698, de son vrai nom Marie Desmare, maîtresse de Racine dont elle créa Bérénice, Iphigénie et Phèdre. ), Maria Callas (1923-1977, de son vrai nom Maria Kaloghreopoulos, cantatrice ), Marie Laurent ( 1826-1904, de son vrai nom Marie Alliouze-Luguet ), Rachel ( 1820-1858, de son vrai nom Élisa Félix, dite Mlle Rachel ), Réjane (1856-1920, de son vrai nom Gabrielle-Charlotte Réju ), Sarah-Bernhardt ( 1844-1923, de son vrai nom Henriette-Marie-Sarah Bernhardt ).

■ les artistes

Bigot ( 1786-1820, née Marie Kiéné, épouse Bigot, pianiste appréciée de Haydn et Beethoven ), Camille Claudel (1864-1943, sculptrice, élève, collaboratrice et amie d’Auguste Rodin), Dury-Vasselon ( 1860-1924, prénommée Hortense, peintre ), Ginette Neveu ( 1919-1949, violoniste, mourut dans le même accident d’avion que Marcel Cerdan ), Lily Laskine ( 1893-1988, harpiste ), Marguerite Long ( 1874-1966, pianiste ), Rosa Bonheur ( 1822-1899, peintre), Suzanne Valadon (1865-1938, de son vrai nom Marie Clémentine, peintre, mère de Maurice Utrillo ), Vigée-Lebrun ( 1755-1842, née Marie Anne Élisabeth Vigée, épouse Lebrun, portraitiste, entre autres, de Marie-Antoinette).

■ les muses et les épouses

Clotilde de Vaux ( 1815-1846, grande inspiratrice d’Auguste Comte qu’elle orienta vers un positivisme religieux ), Dames des Roches ( à Poitiers — Madeleine Neveu et sa fille Catherine, dites « dames de Roches » tenaient là un salon littéraire au XVIè siècle ), Pernelle ( Mme Pernelle, femme de Nicolas Flamel, morte en 1397 en laissant à son mari une fortune qui accrédita les propos de ceux qui affirmaient qu’il avait découvert la pierre philosophale ), Récamier ( 1777-1849, Jeanne Françoise Julie Adélaïde Récamier, née Bernard, tint salon à l’hôtel Necker, s’opposa avec Mme de Staël à Napoléon, et se lia à Chateaubriand qu’elle suivit dans la mort un an après lui).

■ les scientifiques :

Jacques et Thérèse Tréfouel ( Jacques, 1897-1977, et Thérèse, 1892-1978, moins connus que les Curie, étaient tous deux chimistes et bactériologistes à l’Institut Pasteur ), Marie Curie (1864-1934, née Marie Sklodowska à Varsovie, épouse de Pierre Curie, avec lequel elle découvrit le radium ; elle reçut deux prix Nobel en 1903 et 1911), Nicole Chouraqui ( 1938-1987, économiste et analyste financier, députée européenne, conseillère de Paris et de la région Île-de-France ), Sophie Germain ( 1776-1831, mathématicienne, elle écrivit des Mémoires sur les vibrations de lames élastiques ).

■ les aviatrices

Trois aviatrices sont célébrées à Paris, autant que des féministes — mais l’un n’empêche pas l’autre. On notera sur la foi de cette liste que deux aviatrices sur trois se prénomment Maryse.

Hélène Boucher (1908-1934, elle détint sept records mondiaux différents et mourut lors d’un vol d’entraînement ), Maryse Bastié (1898-1952, elle détint dix records du monde de distance ou de durée ), Maryse Hilsz ( 1903-1946, effectua des raids à très longue distance et fut détentrice de records d’altitude).

■ la sportive

Il n’y en a qu’une ! n’en déduisez pas pour autant que toutes les sportives se prénomment Suzanne.

Suzanne Lenglen (1899-1938, tenniswoman championne du monde de 1919 à 1923, puis en 1925 et 1926 ; féministe, elle osa, suprême audace à l’époque, montrer ses bras et même ses cuisses, se promener nue dans les vestiaires et recevoir des journalistes en prenant son bain !).

■ les inclassables

Bonnes Femmes ( à La Rochelle ; du nom d’une enseigne d’auberge représentant trois femmes sans tête, donc … bonnes puisque privées de tête et donc de parole ! ), Dragonne ( à Valence — Anne dite « Quatre-Sous » s’est engagée comme dragon dans les armées de la Révolution et ne fut démasquée que des années plus tard ), Fileuses de Soie ( à Salon-de-Provence — elles travaillaient à la filature fondée en 1748 par le sieur Séas ), Fillettes ( on dit que la rue était empruntée par de charmantes créatures qui venaient s’y ébattre mais il se pourrait que le nom vienne du fait que, sous Louis XI, on rassemblait là des prisonniers entravés de lourdes chaînes appelées « fillettes » ), Lingères ( des lingères se retrouvaient là avant ou après leur labeur ), Mandoune ( à Montauban — du nom féminisé de la femme d’un meunier nommé Mandou ), Reine de Hongrie ( Julie Bécheur, porteuse d’une pétition à Marie-Antoine, fut flattée quand cette dernière lui fit part de sa ressemblance avec la reine Marie-Thérèse de Hongrie ; elle rapporta ses propos à son entourage et fut dès lors surnommée la reine de Hongrie et qu’on baptisa de ce nom le passage où elle habitait. Las! poussant trop loin la ressemblance, elle afficha de fortes convictions royalistes et … fut décapitée), Trois Sœurs ( en souvenir de trois sœurs qui tenaient là un lavoir au XVIIIè siècle ).

J’espère ne pas avoir été trop long ni vous avoir lassé … Quoi qu’il en soit, sachez que je serai là pour vous ! … sur l’air du générique de Friends, bien sûr, dont la compositrice Allee Willis vient de décéder à l’âge de 72 ans. À quand sa rue ?

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12 commentaires sur “La voie des femmes

  1. Non, Leveto, votre billet ne fut pas trop long dans la mesure où vous avez eu le bon goût de ne pas l’assortir de liens qui m’auraient invité à les suivre et à dilapider ainsi bien du temps perdu d’avance : un bon gros tiers des femmes que vous citez m’étaient inconnues… elles le resteront et j’en ai tant d’autres sur mon carnet d’adresses.
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    Plutôt qu’un « défi », mon envie était de voir des femmes instrumentistes honorées sur plaques de rues (pas forcément parisiennes, les plaques ou les femmes).
    Partant de Ginette Neveu, j’avais pensé à Yvette Horner et aux sœurs Lili et Nadia Boulanger.
    Avec Lily Laskine et Marguerite Long, cela en fera deux de plus sur ma liste.
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    Quant à Marie BIGOT de MOROGUES – qui ne me serait jamais venue à l’esprit – je ne lui trouve aucune rue grâce à Google. Sans doute ai-je mal cherché ?
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    Question « femmes féministes » mentionnées ès voiries parigotes, vous ne citez pas la PASSERELLE SIMONE-DE- BEAUVOIR, si élégante de conception, ni la PLACE JEAN-PAUL-SARTRE-ET-SIMONE-DE-BEAUVOIR, à Saint-Germain-des-Prés et avec tant de traits d’union, d’union libre aussi.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Place_Jean-Paul-Sartre-et-Simone-de-Beauvoir

    Bien sûr, vous ne me chipoterez pas sur le fait qu’une passerelle ou une place publique ne sont pas à proprement parler des rues… mais, puisque vous avez parlé d’odonymes !
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    Ces remarques, sans conséquences particulières sur ma santé, étant désormais faites, j’en viens au fait et aux grandes préoccupations qui agitent l’âme du pensionné en la turlupinant :

    Il demeure une grande injustice dans la représentation des femmes aux plaques de rues, un oubli que je ne manquerai pas de signaler à Anne Hidalgo lors de notre prochaine rencontre.

    Imaginez donc cela, Leveto, une ‘femme historique’ capable de cocher nombre de ces cases qui figurent à votre rigoureuse classification :

    – Fille de « mauvaise vie » ? Assurément elle le fut et précocement.

    – Sportive ? Assurément… et 50 passes, assurées au jour le jour, faut assurer.

    – Aviatrice ? Assurément … et peut-être même avant les deux Maryse. Faudrait vérifier au registre des brevets de pilotage accordés.

    – Personnage historique, politique ? Assurément… et un chroniqueur de première bourre lui a reconnu une certaine responsabilité posthume dans le dépavage des voiries parisiennes en mai 68,.. entre autres contributions à l’élévation morale de la société.

    – Féministe ? Si l’on veut, ça s’est dit et ça se discute.

    Etc.

    Si une femme (de grand renom) mérite bien d’avoir « sa rue à elle », à Paname, c’est bien d’elle qu’il s’agit… Mais peut-être une coterie de ‘délicats membres’ de la Commission Voirie et Odonymie de la Ville de Paris fait-elle la fine bouche ?… pas la bouche d’égout, plutôt celle relative aux « goûts partagés » du public en cette affaire.
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    Pas d’indices en sus : – J’ai déjà tant régalé mes petits-fils, ces jours-ci,!… et trop de générosité maintenant me perdrait, corps et âme, sans crédit conservé chez ma banquière.

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  2. TRS

    Mon dictionnaire fait mention d’une « sente Bigot » que l’auteur rapporte à Marie Kiéné, épouse Bigot. Je vois que wiki parle d’une « sente à Bigot ». Je n’ai pas le temps d’aller plus loin…

    Pour votre devinette, je pense que vous voulez nous parler de Marthe Richer, plus connue sous le pseudo de Marthe Richard, qui obtint son brevet de pilote en mai 1913 (brevet n°1369), tandis que Maryse Bastié obtint le sien le 29 septembre 1925 et Maryse Hilsz en 1930.

    PS Les odonymes que vous citez, qui sont parfaitement valables, sont apparus après l’édition de mon dictionnaire, comme celui cité par TRA : sauf à passer des heures sur internet, je ne pouvais ni les trouver tous, ni a fortiori les citer ! Mais vos contributions sont les bienvenues : à vous de compléter ma liste!

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  3. Compléter votre liste ?

    Comme si c’était mon/notre boulot ?… Vous en avez de bonnes, vous !… mais, comme je vous ai à la bonne (pour l’instant) je vous confie qu’à Montpellier existe une Avenue dédiée à NINA SIMONE, l’une de ces femmes représentatives du féminisme comme je l’entends et si déterminée au clavier qu’elle n’eut guère l’ambition ridicule d’aller pérorer aux plateaux TV, à l’instar de ce que l’on voit de nos jours, question bécasses.

    Pour le plaisir retrouvé d’un riff pianistique en intro :

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    P.S : Histoire d’aller me rafraîchir la mémoire, je suis retourné voir ce dont j’avais causé, le 23 courant, vers les 17h00 et rapport à Yvette Horner, telle que mise en lien par mes soins.

    Ce qui figure maintenant est déconcertant.

    Puisse un dépanneur de PACA (et d’astreinte) rétablir la chose en assurant le lien (cette fois-ci définitif et affirmé) vers une vidéo You Tube, riche en émotions et extirpable en tapant :

    « YVETTE HORNER – ANDY SHAFTE – Play Yvette »

    Faute de quoi cette fine (et mienne) allusion à Charlie McCoy, à moins de rectification, ne manquerait pas de laisser interdits les exégètes du futur, avides de pots-pourris explicites… mais pas si pourris quand ils sont pris au sens musical. – Poil à nos cervicales !

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  4. Contribution au dénombrement des voiries dédiées à des femmes considérables pour qui la musique (à l’instrumental) ne se contentait pas du pipeau, du flageolet ni du galoubet, pourtant si typique.

    Et comment avais-je pu oublier la figure de celle, élève de Nadia Boulanger, qui avait fait la paire avec Raymond Asso, au trio PIAF, MONNOT et ASSO.

    – PIAF (Edith) a sans doute une tripotée de rues à son nom.
    – MONNOT (Marguerite) a la sienne à Decize (58 095), un patelin de la Nièvre où elle est née
    – ASSO (Raymond) semble n’en avoir aucune… ce qui est une grande injustice à mes yeux et à ceux de Jeff Buckley qui, lors d’une interview confia qu’il considérait Asso comme le « plus grand song writer » de tous les temps.
    Avant de défuncter en des eaux amères et mortifères, en un âge inavancé, il a eu soin de laisser à la postérité cet hommage rendu à la triplette Piaf/Asso/Monnot, selon une version/adaptation revisitée :

    A part Asso, Jeff B. ne dédaigna pas d’autres song writers et la notoriété maintenant établie de l’ Hallelujah (de Léonard Cohen) lui est assez redevable :

    Mais revenons à MONNOT (Marguerite), émérite ès mélodies exportables, même aux States, ces contrées par nature si protectionnistes :

    Et là, force est de constater qu’en autres vertus estimables, les Ricains sont capables de s’affranchir du ridicule !
    ______

    P.S 1 : Rapport à vos deux devinettes récemment mises sur le marché, Leveto, je sèche !… Tout juste ai-je vaguement pensé à l’adjectif antique verd(e) qui aurait pu évoluer vers la préposition « vers »… ainsi qu’il figure, cet adjectif, aux lyrics de la Dame Lombarde, aussi empoisonneuse que vous.

    P.S 2 : Le jour où vous en aurez votre claque de me voir encombrer vos pages de considérations musicales à la con, dites-le moi, Leveto : en garçon bien élevé, je saurai alors bien me tenir me retenir… D’ici là, bonne année, bonne santé, et ménagez au mieux votre clientèle.

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  5. TRS

    vos considérations musicales ne me gênent pas, loin de là ! Et si, au passage, elles vous poussent à nous donner Jeff Buckley à entendre ( cette version d’Hallelujah n’est pas loin de ce qui se fait de mieux ! ), j’en redemande.J’aime bien aussi Dean Martin — dont je connais mieux le répertoire que celui de Sinatra …

    Mes devinettes sont un peu difficiles, je l’avoue… mais il fallait bien ça pour tenir jusqu’à l’an prochain! Il y aura peut-être des indices d’ici là, qui sait ?

    Passez une bonne fin d’année 2019 et soyez d’attaque pour passer une année 2020 de la meilleure façon que vous souhaitez!

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  6. Retour de festivités vulgaires (mais arrosées ainsi qu’elles le méritaient) et après reprise de contact avec mon écran plat, lequel me garantit, Leveto, toute votre appétence ès considérations musicales venues de Machincourt.

    Ma résolution pour l’année qui commence sera donc de satisfaire votre insatiabilité.

    1.Vous disiez « la version d’Hallelujah par Jeff Buckley n’est pas loin de ce qui se fait de mieux ! ».

    Ce furent là de sages paroles et Clara Manzoni, chroniqueuse adorable et assez pointue dans ses analyses, conforte votre opinion :

    2.Vous me semblez, rapport à Dean Martin, n’avoir pas perçu tout le ridicule qui affubla son adaptation de La Goualante du Pauvre Jean, à l’origine musiquée par Marguerite Monnot, et dont le propos (éminemment moral et selon ma convenance) était fort éloigné du cliché dont se satisfont les Amerloques quand ils évoquent notre peuple, dans leur cinématographie et l’industrie du disque.
    Vous préférez, semble-t-il, Dean Martin à Sinatra, question crooners… – Pas moi et je tiens It was a Very Good Year pour une pure merveille d’émotion, aux lyrics et selon les conditions (techniques et chronométrées) d’enregistrement :

    -Ah, cette intro au haut-bois !… elle me ferait facilement oublier tous les riffs qui saignent et signalent, toutes les nappes de synthé(s) qui envapent.

    3. Retour aussi sur vos indices de maudit pingre :

    Considérés selon la logique propre aux rébus, cela donnerait :

    BAR-sous-AUBE… c’est-à-dire une ineptie réfutée même par mon Tom-Tom et ma bagnole qui n’envisagent pas qu’une telle destination soit possible.
    ___________

    Tout ceci étant dit, je laisse à d’autres trigrammes valeureux, les LGF et TRA, ainsi qu’à l’Intrus malotru, le soin d’élucider vos deux affaires toponymiques :

    En deux mil vingt,
    Si tu ne vaincs,
    Laisse ta couronne
    Aux épigones
    Qui te suppléent,
    Si fiers app’lés,
    Tous âpres au gain !…
    -Poil à leur ‘train’ !

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  7. TRS

    vous me dites préférer Frank Sinatra à Dean Martin. C’est votre droit le plus strict. Pour appuyer votre démonstration, vous me faites voir et entendre un morceau dont vous vantez l’introduction au haut-bois mais, que je sache, Frank Sinatra n’est pas réputé pour être un hautboïste de haut vol, mais passons… En tout cas, les deux ont chanté souvent ensemble, notamment dans The Rat Pack. Mais je préfère la voix chaleureuse et veloutée de Dean Martin à celle de Sinatra et c’est mon droit le plus strict.

    Ces considérations musicales passées, qui confirment s’il en était besoin toute la difficulté qu’il y a à discuter des goûts et des couleurs, me croirez-vous si je vous dis que je n’avais pas pensé au rébus pour mes indices ?

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  8. Considérations (tardives) d’un samedi

    1. Je ne crois pas avoir laissé entendre que Sinatra était « hautboïste ». Simplement, j’estimais – et c’est mon droit le plus légitime – que la reprise de Dean Martin m’a paru ridicule… et que It Was a Very Good Year, je ne m’en suis jamais lassé !… Quand une chanson d’un tel calibre me semble si magnifique aux lyrics (et à l’orchestration), point n’est besoin de prêter l’oreille à ce qu’on dit dans le 84, si dédaigneux.

    2. Je n’ai aucune sympathie particulière pour Sinatra… quant à Dean Martin, j’avoue en conserver un meilleur souvenir avec Kiss me Stupid (Billie Wilder à la réalisation) qu’avec la reprise qu’il fit de Something Stupid.
    Et là, veinard que vous êtes, Leveto, pour pas un rond vaillant, vous aurez droit à une reprise honnête, relativement à la morale et à la honnie prohibition de l’inceste, ensuivie de l’original, réputé plus douteux quant à la convenance (hors connivences) qui doit régir les relations entre un papa et sa fifille :

    -Est-ce qu’on avait loisir de balancer son pervers Dad au Rat Pack ?

    3. Je ne me souviens pas d’avoir jamais possédé un disque de pur crooner, hormis l’un de Chris Isaak, genre Blue Hotel et Wicked Game :

    Mais ce fut alors sur la stricte insistance de celle qui partageait ma vie et ma couche tout en trouvant bien des qualités à ce garçon : une certaine scansion et un velouté particulier de la voix peuvent susciter un débordement d’hormones chez celles qu’on aurait imaginées plus réservées.

    4. Moi, qui suis d’un naturel plus ordinaire, question épanchements et aussi question « belle gueules hollywoodiennes reconverties dans la chanson », j’avoue être plus sensible à Mitchum :

    5. Quant à Lee Marvin, cette autre trogne de cinéma qui eut l’ambition ridicule de chanter, lui aussi, son Born Under a Wandering Star n’est même pas référencé au Guide du Routard Galactique.
    – C’est tout dire !…Et pas davantage son First Thing you Know, cette vague tentative d’offrir une vision cosmogonique de l’univers, avec retombées sur la condition humaine, une construction considérée d’un point de vue désabusé et avec bricolage pitoyable constaté :

    God made the mountains
    God made the sky
    God made the people
    God knows why
    He fixed up the planet
    As best as He could
    Then in come the people
    And gum it up good… etc.

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  9. TRS, je me moquais, voyons ! ( avec cette histoire de hautboïste ). Ceci dit, j’ai dans ma discothèque un double-album des best of de dean Martin et deux LP idem de Frank Sinatra. J’avoue une préférence pour le premier ( et ses chansons en italien !).
    Quant au duo père et fille Sinatra, je crois avoir déjà dit, ici-même ou sur Lsp, que je le tenais pour un des meilleurs duos homme-femme qu’il m’ait été donné d’entendre — hors art lyrique, bien entendu.
    J’avais aussi mis en lien naguère ce Wandering star de Lee Marvin en le légendant ainsi :

    il me semble avoir déjà ici parlé de cette chanson, où j’expliquais que Lee Marvin ne voulait pas chanter en direct, arguant que ce n’était pas son métier : l’enregistrement eut donc lieu en de multiples prises en studio et montées pour la bande-son… mais impossible de retrouver ce billet ! À moins que ce ne fût ailleurs ? MiniPhasme, au secours!

    C’était à la fin de ce billet ( et MiniPhasme n’a pas fait jouer ses talents d’archiviste, peuchère!)

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  10. Les fils Le Tac, Joël et Yves ont été d’abord incarcérés à Fresnes puis déportés par le même convoi que mon grand-père au Struthof (Natzwiller en Alsace) le 9 juillet 1943, puis transférés à Dachau le 9 septembre 1944. Les deux frères sont rentrés en 1945.

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