TRA et LGF ont rejoint TRS pour un trio de « solutionneurs » de ma dernière devinette. Bravo !
Il fallait trouver Bégaar, une petite commune du département des Landes.
Pour découvrir l’étymologie de ce nom, nous disposons de quelques formes anciennes : Sanctus Petrus de Begar aux XIè-XIIè siècles pour désigner l’église, Begar en 1638, Begua en 1647, Bega en 1714 et 1773 et Begar de nouveau en 1793 et 1801. C’est encore en 1801 qu’apparait la forme définitive Bégaar.
L’hypothèse la plus souvent admise a été formulée par Ernest Nègre ( TGF * ) qui fait dériver Bégaar du gascon *bega(n)ar ( bas latin *vicanaris ), « faubourg, banlieue », variante du gascon begané ( bas latin *vicanarius, dérivé de vicanus ), « habitant de la banlieue ». Cf. aussi, de même origine, l’actuel gascon vegaraus, masculin pluriel pour « banlieue ».
Une hypothèse plus récente, émise dans le Dictionnaire toponymique des communes : Landes et Bas-Adour ( éd. Cairn, 2005 ), rattache le nom de Bégaar à un appellatif ancien proche du basque *baga(a)rte, « taillis, fourré de hêtre ». Le nom basque du hêtre, bago ou pago, est emprunté au gaulois bago et a donné par exemple son nom à Bagès ( P.-O. ) avec le suffixe collectif basco-aquitain -etz. Accompagné cette fois du suffixe collectif -art, ce même bago aurait donc donné *bagart passé à Begar de façon habituelle en gascon. La seule difficulté de cette hypothèse est la présence du basque bago là où le gascon utilise plutôt les dérivés du latin fagus soit en conservant l’initiale -f- ( Le Faget, Hte-Gar.) soit avec l’initiale -h- ( Haget, Gers et Hagetmau, « la mauvaise hêtraie », Landes ).
L’hypothèse donnée par Dauzat&Rostaing ( DENLF* ) selon « un radical aquitain *beg-, big-, qu’on retrouve dans Bigorre, nom de pays » est à oublier, ce supposé radical *beg n’étant pas autrement connu. La Bigorre doit son nom au peuple aquitain appelé Bigerriones par César au milieu du Ier siècle av. J.-C. Le nom de ce peuple est issu d’un appellatif que l’on peut reconstituer par le basque bigurri, « pervers », et bihurri, « tordu, indocile, pervers » ( NDLF *).
Les indices
■ un logo :
Il fallait reconnaitre le logo stylisé du jeu Intervilles, célèbre pour ses vachettes landaises.
■ une statue :
La Beauté callipyge, sculpture en terre cuite de Philippe Morel, renvoyait à la drachme à la paire de fesses frappée au IIè siècle av. J.-C. par les Tarusates, peuple gaulois habitant le pays auquel ils ont laissé leur nom et où se situe Bégaar.
■ un extrait vidéo du groupe Perlinpinpin Fòlc pour son origine gasconne.
■ une autre statue :
Le 10 septembre 56 av. J.-C. se déroula à Bégaar une bataille où Crassus affronta avec succès les Aquitains menés par Adiatuanos.
■ un dessin :
Il fallait reconnaître Les mendiants anglais, un dessin du XIXè siècle d’Alphonse Legros. Et comment dit-on « mendiant », en anglais ? Beggar. D’où cet indice en forme d’à peu près graphique et phonétique.
* les abréviations en gras suivies d’un astérisque renvoient à la bibliographie du blog, accessible par le lien en haut de la colonne de droite.
Les Tarusates, peuple gaulois, est aussi le gentilé de la commune de Tartas jouxtant Bégaar à l’est.
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►Hervé
Bien vu, Hervé ! Il est d’ailleurs permis de penser que c’est bien de Tartas que Bégaar était un vicus voisin,
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En fait, le Polaroïd antique en dur, c’est celui du père du légat de Jules qui foutut la peignée aux Aquitain pendant la guerre des Gaules. Voir pour le fils : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Publius_Crassus
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Oui, ben, bon, z’avaient qu’à pas porter le même nom ! C’t’un monde, j’vous jure!
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Bigorre est, aussi, un petit village de Haute-Loire sur la commune de Saint-Front. Ce village est un village de chaumières. En effet, c’est l’un des derniers hameaux aux maisons traditionnelles en pierres, recouvertes de chaumes ou de lauzes. Cet habitat est typique du monde rural des hauts plateaux du Mézenc.
https://www.lamontagne.fr/saint-front-43550/loisirs/haute-loire-les-toits-de-chaume-menaces-de-disparaitre_14122479/
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