Gour etc.

Gour et ses nombreuses variantes sont des termes méridionaux et alpins qui ont d’abord servi à désigner un gouffre, un abîme rempli d’eau, parfois des grottes, voire des cascades ou des étangs. Le mot s’est aussi appliqué à une cavité étroite creusée sous le sol par les eaux d’infiltration, à un trou d’eau dans une rivière, et, plus tardivement, au bassin profond d’un cours d’eau, une vallée encaissée, une gorge.

Étymologiquement, l’ancien français gorc comme l’occitan gorg ou gorga (prononcez gour/gourga) sont dérivés du latin gurgesgurgitis (d’abord « tourbillon d’eau » puis « gouffre, abîme »), lui-même probablement issu d’une racine indo-européenne onomatopéique.

On retrouve ce nom sous différentes formes dans des parlers régionaux, parfois avec des sens plus ou moins spécialisés. C’est ainsi le cas du vieux français du Nord gorgue, « trou dans lequel l’eau tombe après avoir fait tourner un moulin » ; des franco-provençaux gour, « gouffre rempli d’eau, trou d’eau, mare » et, dans le Vercors, « petit bassin peu profond à l’intérieur d’une grotte calcaire », et gourgue, francisation de gorga, « réserve d’eau aménagée, par exemple pour les bêtes » ; du savoyard goura, cf. l’italien gòra, « canal de dérivation, bief » d’où « ruisseau » ; des dialectaux gour du Forez, gou de la Bresse, gourinat (trou d’eau peu profond, terrain marécageux) de l’Allier. Signalons enfin, pour être complet, la forme gourp, où p se substitue à c sous une influence qui reste à déterminer.

On comprend, au vu des différentes formes et des différents sens pris par cet étymon, que les toponymes qui en sont issus sont aussi variés que nombreux (et vice versa, oui). Il ne reste plus qu’à les classer (mes lecteurs les plus assidus savent que je suis un fervent adepte des classements, non pas hiérarchiques, bien sûr, mais thématiques, parce que sinon, après, on ne sait plus où sont rangées les choses — avec les trucs ? ou avec les machins ? — ni  même de quoi on parle et c’est alors très vite le bordel, et encore, là, je suis aimable ).

Les gouffres et les grottes

On connait le Gour Martel, au-dessus d’Autrans-Méaudre (Isère), le Gour des Oules à Montbrun-les-Bains (Drôme), le Gour des Anelles à Céret dans les Albères (Pyr.-O.) ou encore le Gour de Tazenat, un lac de cratère profond de 68 mètres à Charbonnières-les-Vieilles (P.-de-D.) qui sont tous des gouffres. Le Gour de l’Oule, en aval de Meyruels (Loz.), est une des cavités par lesquelles la Jonte poursuit son cours souterrain et le Gour de Conque, à Serviers-et-Labaume (Gard) est une vasque d’eau au débouché d’un défilé de la rivière des Seynes. Saint-Julien-du-Gourg (à Florac, Lozère) doit son déterminant à un grand gourg (un « trou d’eau ») dans le Tarn, d’une grande profondeur mais d’une eau transparente, et surmonté d’un rocher en falaise d’où plongent les plus hardis.

La Grotte du Gourp des Boeufs se trouve à Saint-Jean-Minervois (Hér.) et le Gourp de la Sau à Saint-Geniès-des-Mourgues (id.).

St Julien du Gourg

Les hydronymes

Dans les Hautes-Pyrénées, quelques-uns des nombreux lacs de montagne sont évoqués par le Pic des Gourgs Blancs, à Loudenvielle, dominant une vallée glaciaire parsemée de lacs à la frontière d’Espagne,  à rapprocher du Gour de Tazenat, un lac de cratère à Charbonnières-les-Vieilles (P.-de-D.).

Le sens d’étang ou de mare (qui montre bien la variété de sens qu’a prise ce gour) se retrouve par exemple dans le Gourg de Maffre et le Gourg de Pairollet, des étangs de la côte languedocienne à Marseillan, (Hérault). Et c’est bien le moment de citer ici le Gourg de Maldormir, une petite annexe de l’étang de Thau et Gorgue, un lieu-dit sur le lido du même étang, ô combien cher à votre serviteur !,  puisque c’est là, sur le sable, que … qu’il … enfin, bref, qu’il a eu le réflexe de se coucher sur le ventre pour la première fois pour masquer son émoi à sa cousine (et j’ai bien écrit lido pas libido).

On a vu plus haut que gour a pu désigner un simple ruisseau : c’est le cas du Nant des Gourettes, affluent de l’Isère en Savoie, de la Gurraz du Bois, affluent du Doron de Bozel en Tarentaise (Sav.) — tandis que l’Italie toute proche connait le Canale della Gorra (à Massa, Toscan) et la Stura della Gurra, un torrent des Alpes Grées (Piémont) — et aussi de la Gourgue, un petit fleuve côtier des Landes.

Citons encore le Vallat des Gours à Meyrannes (Gard), le ravin du Gour (à Foussignargues, id.) et le Valat des Gourgues à Saint-Chaptes (id.). À l’ouest du Rhône, et notamment dans les Cévennes, gorga a pu avoir le sens de retenue d’eau pour l’alimentation d’un moulin ou pour l’irrigation : c’est sans doute à ce sens qu’on doit le nom du ruisseau des Gourgues à Vialas (Loz.), où l’on ne voit aucun gouffre ni aucune gorge (au sens topographique du terme, bien entendu).

Un cas particulier : le gour noir

L’appellatif gour a souvent été associé à la couleur noire (occitan nièr, français nègre), pour donner le sens général de « trou d’eau noire », où l’épithète évoquant la couleur sombre de l’eau renforce l’idée de profondeur du trou. C’est ainsi qu’on trouve les Gourps Nègres à Sussargues (Hér.), la grotte de Gournier, une résurgence du cirque de Choranche au nord du Vercors (Isère), le lac de Gournier à Montélimar (Drôme), la grotte de Gourniès à Ferrières-les-Verreries (Hér.), le lieu-dit Gourniès à Causses-et-Veyran (id.), le ruisseau de Gournier à Cessenon (id.). On trouve de nombreux autres exemples du composé gorg nièr en Ardèche, Haute-Loire, Gard, Drôme et quelques autres en Ariège, Aude et Hautes-Alpes. Et on trouve aussi le ruisseau de Gourmaurel ( « gour sombre »), affluent de la Garnière en Ardèche.

Rappelons aussi (« rappelons », vraiment ?, mais à qui ?) le loco nominato Gurgonigro, un nom attesté en 1029, suivi de Gurgite nigro en 1030, pour désigner l’actuelle commune héraultaise Saint-Jean-de-Fos, à l’entrée des gorges de l’Hérault.

On peut aussi classer ici Gorniès, une commune de l’Hérault qui aurait eu sa place dans la rubrique suivante des lieux habités.

Les lieux habités

« Ouah, l’autre ! Comme si on pouvait habiter dans un gouffre ! », vous entends-je vous gausser. Euh, non, pas « habiter dans un gouffre » mais à côté ! c’est-à-dire dans un lieu ainsi nommé parce qu’il se situe près d’un gour (un gouffre, une grotte, un lac, un ruisseau, etc.). Allez ! Un classement ? bon, d’accord :

  • Gour : Gours (Gir.) et Les Gours (Char., Gurgitibus en 1280) sont des communes. Les lieux-dits, très nombreux, sont représentés par Les Gours à Grane (Drôme), les Gures à Passy (Haute-Savoie), le Gour Faraud à Marguerittes (Gard, avec l’occitan faròt, « impertinent »), le Mas des Gours à Rousson (id.) et bien d’autres. Avec un qualificatif dérivé de nièr, « noir », on peut aussi classer ici Gorniès, une commune de l’Hérault qui aurait eu sa place dans la rubrique précédente (Ah? C’est déjà fait ? Bon. Ben bis repetita etc.) ;
  • Gourgue (forme féminine) : Gorgue (Nord), au confluent de la Lys et de la Lawe, est une forme picarde ayant ici le sens de « trou dans lequel l’eau tombe après avoir fait tourner un moulin ». Gourgue, sur l’Arros, (H.-Pyr.) correspond sans doute au sens d’« abîme d’eau (dans un cours d’eau) », de « creux profond, mare, bourbier profond et dangereux », que l’on retrouve sans doute aussi dans les noms de La Gourgue à Pézenas (Hér.), La Gourgue de Maroule à Argences-en-Aubrac (Aveyron), la Gourgue du Moulin à Saint-Gély-d’Apcher (Lozère — ce qui semble montrer que ce sens de « trou dans lequel l’eau tombe après avoir fait tourner un moulin » n’est pas restreint aux parlers du Nord), La Gourgue d’Asque à Asque (H.-Pyr.) et bien d’autres. C’est ici qu’il faut ranger Gorges en Loire-Atlantique, entre la Sèvre Niortaise et son affluent la Margerie, Gorges dans la Manche, sur le ruisseau Bricquebosc, en amont du Marais de Gorges (de Gorgie marisco en 1082) et Gorges dans la Somme à l’origine d’une vallée sèche qui rejoint la rive droite de la Somme, trois communes auxquelles on peut ajouter Valgorge (Ardèche, Valligorgia en 950) et aussi Cognin-les-Gorges (Isère, le déterminant a été ajouté en 1937 en référence aux gorges du Nan) ;

Cognin les Gorges

  • dérivés : Le suffixe d’origine latine –osus, servant à former des adjectifs indiquant la qualité ou l’abondance, a donné Gourgoux à Augerolles (P.-de-D.).  L’augmentatif occitan -às sert à former le déterminant de Saint-Étienne-de-Gourgas (Hér.) qui est à l’origine du ruisseau de Gourgas. Le redoublement du radical a donné son nom, au diminutif,  à Gourgouret (à Montvendre, Drôme) et, à l’augmentatif-péjoratif, à Gourgouras (à Saint-Julien-d’Intres, Ardèche) ;
  • Gurraz : cette variante savoyarde, reconnaissable à sa terminaison -az, a le sens local de « fossé pour l’écoulement des eaux », qu’il soit naturel ou creusé de mains d’homme. On la retrouve dans les noms de  La Gurraz à Villaroger et à Peisey-Nancroix (Sav.),  de La Gurraz du Bois, un ruisseau de la Tarentaise (déjà classé dans les hydronymes, oui, je sais) , etc.
  • Gourgeon (H.-Saône), est situé à la source de la Gourgeonne, un affluent droit de la Saône en aval de Recologne (même département) ; son nom est issu de l’oïl gourgeon, « cours d’eau, canal, creux de terrain », qui désignait sans doute d’abord la source ;
  • la variante Courgoul, sur la Couze (P.-de-D.), dans les Gorges de Courgoul (Courgouilh en 1401 et Corgolium au XVIè siècle)  correspond à l’occitan gorgolh, « gargouillis, bouillonnement », pour décrire les « rapides » de la Couze (où je retombe sur mes pieds avec l’origine onomatopéique de gour, qu’est-ce que je suis fort ! ).

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La devinette

Il vous faudra trouver le nom, en un seul mot composé de deux éléments sans trait d’union, d’une commune de France métropolitaine lié au mot du jour.

Pour compliquer la chose, l’élément lié au mot du jour a été si déformé qu’il est méconnaissable au point qu’on le confond avec un adjectif qualifiant l’autre élément du nom.

La commune se distingue par la résurgence d’un cours d’eau qui forme une piscine naturelle profonde d’une dizaine de mètres à laquelle elle doit son nom.

Elle est riche de plusieurs châteaux dont au moins deux s’enorgueillisssent de leur production viticole.

J’aurais pu vous donner en indice une chanson d’un auteur-compositeur-interprète canadien, mais ça aurait été beaucoup trop facile …

Je préfère vous proposer ce portrait qui devrait vous montrer le chemin :

indice b 13 06 21

MAJ du 14/06/2021 Précision importante sur l’indice en photo :

Si le personnage représenté en photo peut aider à trouver la région dans laquelle se situe la commune à trouver, il faut toutefois savoir sortir du chemin pour trouver la commune.

Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

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14 commentaires sur “Gour etc.

  1. Bonjour M Leveto
    déjà de retour !

    38 LES ECOUGES ( vercors)
    poste de guet ??
    Domus excubiarium ? Excubia ?

    61 ECOUCHE-LES-VALLEES

    manoir de la QUEURIE

    38 à châbons , château de PUPETIERE

    73 à montmélian , hameau des CALLOUDES ??
    Cal ? pierre ? est au -bas des pentes de la Savoyarde.

    73 à montmélian , le rocher de MANETTAZ.

    76 LA FOLLETIERE-ABENON
    Ou il y a des follets ???
    Abenon ?

    61 COMMEAUX

    1 colonne+ ellum ( dauzat)

    2 avec les eaux ?????????????????? ( site de la mairie)
    cum+ aquis

    3 communellus ( de communis = terrains communaux ) ??

    38 BRANGUES ( chez claudel ) le rouge et le noir
    il faut vraiment que je me remette cette année à lire le livre
    dont je n’ai lu que deux pages
    branos le corbeau ???

    38 à Saint-Chef
    hameau de CRUCILLEUX ( célèbre vin )

    61 RONAI

    61 BRIEUX
    38 à saint-égrève , les BRIEUX même étymologie ?

    61 OCCAGNES
    Château de CUY

    61 à MONTGAROULT

    manoir de POMMEREUX

    44 TREILLIERES

    49 je vous signale la nouvelle commune de SEVREMOINE ( torfou)

    38 à Sainte-Marie-du-Mont rue de MORETANG

    38 même commune le GOUCHON

    38 idem impasse des CASSARDES

    38 à chapareillan ( hameau de St-Marcel : les COUTIACES )

    MERCI BEAUCOUP M LEVETO
    Prenez tout votre temps bonne semaine

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  2. Précision importante sur l’indice en photo :

    Si le personnage représenté en photo peut aider à trouver la région dans laquelle se situe la commune à trouver, il faut toutefois savoir sortir du chemin pour trouver la commune.

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  3. @ leveto :

    Que n’eussiez-vous apporté cette précision hier ! Je ne vous en veux pas, vous n’êtes pas obligé de nous mâcher le travail, mais j’ai l’impression d’avoir longuement parcouru ce chemin dans les deux sens…

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  4. Jacques C

    désolé pour cette promenade … Ceci dit, elle n’est quand même pas si désagréable, quand on prend le temps de regarder quelques photos !

    Pour tout vous dire, j’avais préparé une première devinette pour laquelle l’indice photographique collait bien. Et puis je me suis ravisé car le toponyme me semblait trop facile à trouver et j’ai alors changé ma devinette pour un autre toponyme sans penser à changer mon indice ! Heureusement, il reste valable si on le prend pour la région plutôt que pour un chemin précis auquel il peut faire penser.
    Mais il y aura d’autres indices demain …

    D’autre part, le premier toponyme que je pensais vous faire deviner se retrouve dans le billet.

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  5. Considérations du mardi avant la kiné

    1.J’avoue avoir moi aussi suivi le chemin de Modestine. En pure perte évidemment.
    2.Ensuite, j’ai considéré la liste des communes de la Lozère et du Gard : -Queu’d’chi ! Rien qui ne m’évoque de près ou de loin « GOUR » ou une quelconque variante. Plus tard, j’essaierai peut-être la Hte-Loire et l’Ardèche.
    3.Je me suis alors tourné vers un ACI canadien, celui qui a compté pour moi en 1964 : Félix Leclerc.

    C’est dans un établissement qui accueillait des internes que l’on m’a initié à la guitare, dans un dortoir. De plus anciens que moi pratiquaient cet instrument et m’ont montré où il fallait que les doigts se placent sur le manche.
    Mon éducation musicale s’est faite selon leurs goûts et leur répertoire ordinaire.
    La progression/dégrossissage s’est organisée ainsi :

    1ère étape: Le Gorille (de Brassens)…Trop facile !
    2ème étape: La claire fontaine (Brassens idem)
    3ème étape: Le plat pays (Brel)
    4ème étape: Le petit bonheur (Félix Leclerc)…etc.

    Cette dernière chanson m’est restée à jamais en mémoire pour cette finesse : chaque couplet démarre en mineur avant de passer en majeur, ceci avec une fluidité qui m’émeut encore chaque fois que je la réécoute.
    Faut dire que je suis un garçon fort sensible alors jugez de mon trouble en découvrant qu’il existe une PERTE DU BONHEUR, endroit ainsi nommé rapport à un petit cours d’eau qui disparaît du paysage :

    https://www.sudcevennes.com/la-perte-du-bonheur-a-camprieu/14122

    A sa manière, la Nature m’offre une subtile illustration de la chanson du Canadien.

    Moralité : Il est des moments qui consolent celui qui échoue aux devinettes du Big Boss du 84.
    ___________

    Pour le plaisir de la chose :

    La montée en majeur s’observe à 0:32 et le retour en mineur à 0:50

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  6. Ah ! je peux enfin reprendre mon éducation musicale …

    En matière de mode, je ne connaissais guère jusque là que celui en lamineur, utilisé par le camarade Mossolov en 1927 dans « Les fonderies d’acier » :

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  7. Merci pour ce Petit bonheur, TRS, ça fait toujours du bien de réécouter les grands classiques !

    Je ne peux pas en dire autant de ce Mosolov, désolé, TRA, c’est un peu trop … rébarbatif.

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  8. Et encore vous avez de la chance : tout le reste de la musique du ballet « Acier », d’où c’est tiré, a été perdu.

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  9. Ce sera un gros caillou en moins dans la chaussure (TRA, plus haut)

    Perso’ il m’arrive d’avoir « un papier dans mon soulier », chaque fois que je maudis qui vous savez, celui du 84 :

    ….Rather, the title is deeply rooted in African hoodoo practice. According to legend, when a hoodoo practitioner puts a paper in their shoe, the name of their enemy is written on the paper. The paper is then put in the shoe to keep the enemy under the foot. Every time the hoodoo steps down, the enemy is ground beneath the heel…

    ______

    Contribution à « l’éducation musicale » des peuples en général et de TRA en particulier :
    ou
    De l’usage de la guimbarde dans un thème venu de Louisiane. Les plus pressés iront directement à 2 :10 :

    Enfin, pour demeurer raccord avec « le mot de la semaine », on notera que l’un des membres de Grand-mère Funibus s’appelait Christian (Leroi-) GOURhan.
    On m’a dit qu’il n’était plus de ce monde. C’est bien possible mais je n’ai jamais reçu de faire-part.

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  10. lecteur

    Un peu un retard, mais ça m’a pris quand même pas mal de temps …
    Comme d’habitude : sous toutes réserves

    ■ 38 LES ECOUGES ( vercors)
    poste de guet ??
    Domus excubiarium ? Excubia ?

    Le Dictionnaire topographique du département de l’Isère (DTI) nous donne Monasterium excubiae au XIIè
    On peut encore trouver ces références :
    « Pour les Ecouges on trouve, au XVIIè siècle, la forme Ercubiae , qui semble passablement artificielle » (revue Évocations, n°10 à 16, 1954) et « les Ecouges ( excubiæ , guérites ) » (la Revue de France , vol 5 n°5, 1925)
    C’est Ferdinand de Saussure qui donne cette étymologie de « poste de guet, veilleur de nuit » (voyez ici ).

    Ouh là ! On voyage avec vous ! De l’Isère à l’Orne, hop !

    ■ 61 ECOUCHE-LES-VALLEES

    ♦ Écouché : Scocei en 1066, du nom d’homme gallo-romain Scottius (surnom d’origine « Écossais ») et suffixe -acum.
    ♦ manoir de la QUEURIE : de l’ancien français queurie ou queueurie, « cuisine » (cf. Godefroy) .

    Ouh là ! On voyage avec vous ! De l’Orne à l’Isère, hop !

    ■ 38 à châbons , château de PUPETIERE(S)

    Difficile de se prononcer. Le suffixe ière fait penser à une plantation ou à un lieu fréquenté par certains animaux. Le puput , « nom vulgaire de la huppe » (Godefroy et Littré) ou d’une « espèce de grenouille » (Godefroy), pourrait convenir.

    ■ 73 à montmélian , hameau des CALLOUDES ??

    Cal ? pierre ? est au -bas des pentes de la Savoyarde.

    En effet, je pense qu’il faut voir dans ce nom un dérivé de la racine pré-indo-européenne *kal doublet de *kar , « pierre ». La désinence –oud(e) est une variante régionale de –aud(e) souvent à sens péjoratif (cf. rougeaude p.ex.)

    ■ 73 à montmélian , le rocher de MANETTAZ.

    Si on fait abstraction du suffixe savoyard -az on est en présence de *Manette (comme La Clusaz est La Cluse)., dans lequel on peut voir la racine pré-indo-européenne * man , « rocher, hauteur », comme pour Mane de H.-Gar. ou des Alpes-de-H.-P. (Sous toutes réserves).

    ■ 76 LA FOLLETIERE-ABENON

    ♦ Ou il y a des follets ??? Exact : lieu hanté par les follets ou plutôt par les feux-follets : « les feux follets y sortaient de la source vauclusienne de l’Orbiquet » Voir  VVLT
    ♦ Abenon ?
    Formes anciennes d’après le Dictionnaire topographique du Calvados :
    Parochia Sancti Bartholomei de Abenon (1287), Abnon(1330) , Abelon, Aberno (XIVè siècle), Arbernon (1579), Abesnon (1690) et Aubenon (1730).
    Je n’ai aucune idée de la signification de ce nom et je ne suis pas le seul : aucun des toponymistes dont j’ai consulté les ouvrages ne se risque à proposer la moindre hypothèse.

    ■ 61 COMMEAUX
    1 colonne+ ellum ( dauzat)
    2 avec les eaux ?????????????????? ( site de la mairie)
    cum+ aquis
    3 communellus ( de communis = terrains communaux ) ??

    Attesté Comels en 1101 Faites plutôt confiance à D&R qui comparent ce nom à celui de La Commelle (S.-et-L.), Commelle (Isère), Coulemelle (Somme), tous donnés pour un diminutif de colonne (ruine romaine ) ou à E. Nègre qui préfère y voir l’oïl comme , « faîte d’une maison » + diminutif el au pluriel pour désigner une hauteur (bof).

    ■ 38 BRANGUES ( chez claudel ) le rouge et le noir
    il faut vraiment que je me remette cette année à lire le livre dont je n’ai lu que deux pages
    branos le corbeau ???

    Attesté Brango au VIIè siècle et Brangos au XVè siècle, du nom d’homme germanique Beringus . Le gaulois Brancus (roi des Allobroges) aurait donné Branches (comme dans l’Yonne).

    ■ 38 à Saint-Chef
    hameau de CRUCILLEUX ( célèbre vin )

    Attesté Cruysillieu au XIVè siècle et Crucilliacum au XVè siècle. Sans doute lié à une croix érigée soit dans un but de piété, soit pour marquer un carrefour ou simplement une limite. Ici, le nom est au diminutif pour « petit carrefour » plutôt que « petite croix » qui se comprendrait mal. La forme en -acum est une suffixation latine abusive .

    ■ 61 RONAI

    Nom d’homme gallo-romain *Rutenius , sur l’ethnique Rutenus et suffixe -acum

    ■ 61 BRIEUX

    Attesté Briocarum vers 1055-82, du gaulois briva, « pont » + o- de liaison accentué à la gauloise + carum , qui devait être l’ancien nom du ruisseau.

    ■ 38 à saint-égrève , les BRIEUX même étymologie ?

    On trouve dans le DTI les formes anciennes suivantes
    Briaczanum au XIVè siècle pour un hameau Brieux de la commune d’Éclose
    Bruex et Brus au XIVè siècle et Brux au XVIIIè siècle pour un village Brieux de la commune d’Éclose (le même que le précédent ?)
    Brieul au XVIIè siècle pour un mas Brieux de la commune de Four
    Brieus au XIVè siècle pour un hameau Brieux de la commune de Brangues

    Ces noms sont probablement issus (comme leur homonyme à St-Maurice-l’Exil) d’un mot régional alpin berre, « terre inculte », à rapprocher du vieux français bère , de l’ancien français bererie, berrie, brie, brye , « désert, campagne rase, campagne plate, grande plaine », du roman berra , du bas latin berria, « prairie, terrain dénudé et inculte ou peu cultivé » . Ce nom a pu devenir un patronyme.
    La forme Briaczanum s’explique sans doute par une suffixation latine abusive en -anum d’un *Briaz issu lui-même d’une forme *Brie accompagnée du suffixe -az savoyard.

    ■ 61 OCCAGNES

    ♦ Occagnes : attesté Occaignes entre 1159 et 1184 sans étymologie assurée, à rapprocher peut-être du nom d’homme latin Occius .

    ♦ Château de CUY peut-être s’agit-il d’un nom transporté par une famille venant de :
    Cuy (Yonne) : Cuciacus en 847,  du nom d’homme latin Cusius + acum
    Cuy (Oise) : Coiacus en 855,  du nom d’homme gaulois Coius + acum

    ■ 61 à MONTGAROULT
    manoir de POMMEREUX

    ♦ Montgaroult, Monte Warulfi en 1063, du nom d’homme germanique Warulf
    ♦Pommereux : du latin pommarium , « pommier », et suffixe osum , comme pour la commune du même nom en Seine-Mar.

    ■ 44 TREILLIERES

    Attesté Treliera en 1123, du latin trichila , « berceau de verdure », et suffixe aria

    ■ 49 je vous signale la nouvelle commune de SEVREMOINE ( torfou)

    Merci ! Née de la fusion de Moine (sans doute dérivé de mediana ) et Sèvre (hydronyme pré-celtique *sab) … Toponyme d’un ridicule absolu.

    ■ 38 à Sainte-Marie-du-Mont rue de MORETANG

    Dans le DTI , on trouve un Marétang (Marestagnum ) à St-Étienne-de-St-Geoirs et Le Morétan, lac et montagne, sur la commune de Pinsot. Le nom de la rue de Ste-Marie-du-Mont est sans doute du même ordre : une « mare étang ». Un « maure étang » semble impossible : dans le domaine d’oc l’ordre normal est déterminé-déterminant comme pour Roquemaure, Montmaur, etc.

    ■ 38 même commune le GOUCHON

    Probablement nom de famille (dont les plus anciennes mentions sont trouvées en Isère au XVIIè siècle), un surnom donné à un gaucher ou à un maladroit (franco-provençal gôcho, « gauche »). L’occitan goch , « flaque, bourbier », est moins probable.

    ■ 38 idem impasse des CASSARDES

    « Les pâturages qui longent le rocher et dominent la Ville s’appellent les Cassardes, c’était au XVIIe siècle une partie du domaine de Prosper de Cassard seigneur de Bellechambre. »
    (Petites roches, Bruno, Guirimand, 1978 à lire en suivant ce lien

    Famille de Cassard

    ■ 38 à chapareillan ( hameau de St-Marcel : les COUTIACES )

    Une quarantaine à peine d’occurrences sur Google. Aucune idée quant à l’étymologie, d’autant plus que les formes anciennes font défaut.

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