Borie

Le premier sens en occitan de bòrio, « borie », est celui d’exploitation rurale isolée. Le deuxième sens, plus récent, est celui de petite construction en pierres sèches isolée dans la campagne ; tourisme aidant, comme on verra plus loin, c’est ce deuxième sens qui est passé en français.

Trois étymologies ont été proposées :

  1. le provençal bòria serait d’origine prélatine (Frank Hamlin, Toponymie de l’Hérault, éd. du Beffroi, 2000 ; Pierre Gastal, Noms de lieux de l’espace français, éd. Désiris, 2020).
  2. le mot serait issu du latin bovaria/boaria, « étable à bœufs » (DENLF* ; ONLF* ; TO ; TGF * ; FEW).
  3. certains ont rattaché ce mot au haut allemand bur, « hutte, cabane », apparenté au normand bure, « maison rurale ».

La troisième proposition est indéfendable : les toponymes Bure ne se rencontrent que dans l’Est et en Normandie, ce qui est logique pour une origine germanique, mais jamais dans le Midi sinon buron en Auvergne (qui fera peut-être l’objet d’un futur billet).

Plus difficile à réfuter est la deuxième étymologie. D’une part, si des animaux ont pu être logés dans des bories en pays provençal, on comptait bien plus de bergers que de bouviers et on y utilisait plus les chevaux, les mules ou les mulets, les ânes ou les ânesses, que les bœufs, pour travailler la terre ou en transporter les fruits, compte tenu du climat plutôt sec des régions concernées. D’autre part, d’un point de vue phonétique, l’accent sur le –va– n’aurait pas dû faire disparaitre cette syllabe ; or, c’est toujours le cas : de l’extrême Sud-Est jusqu’au sud du Massif Central et au-delà, on n’a aucun exemple de bovarie voire de boarie mais seulement « borie » et, exceptionnellement, « boérie ». En revanche, pour ne citer qu’un exemple, sur la commune de Theys en Isère, la prata de Boveriis du XVIè est bien devenue La Bouverie. De plus, la forme masculine bòri du Sud-Est, qui désigne ces constructions cylindriques ou coniques à toit pointu en pierres sèches, contredit le phonétisme et le sens premier prêté à bovaria.

Reste donc l’hypothèse d’un mot prélatin mais probablement pas gaulois car on ne trouve que très peu de Borie dans la moitié nord de la France. Leur localisation majoritaire dans le Sud-Est oriente vers une origine ligure qui semble confirmée par la présence de ce toponyme en Ligurie et au Piémont (cf. La Boria à Cumiane au Piémont) et par le fait qu’on attribue aux Ligures la technique de construction en pierres sèches non liées par un mortier, avec voûte en encorbellement. Le catalan orri, « hutte, cabane, chaumière », pourait avoir la même origine, sachant que les Ligures ont occupé la Catalogne avant les Ibères.

Pour certains toponymistes (J. Astor, DNFNLMF*) ce terme prélatin, influencé par le latin bovaria, aurait donné au Vè siècle un *borium à l’origine du bòrio occitan.

Borie est à l’origine de plus d’un millier de toponymes parmi lesquels ne figure aucun nom de commune. On trouvera dans les paragraphes suivants les formes les plus répandues de ces toponymes avec un ou deux exemples.

En Haute-Provence :

On trouve de nombreux lieux-dits La Borie (à Goult, Vauc. ; un château à Suze-la-Rousse, Drôme etc.), Les Bories (à Gordes, Vauc. ; à Niozelles, Alpes-de-H.-P. etc.) ainsi que Les Borrys (à Puget, Vauc.), etc. À Saint-Martin-de-Castillon (Vauc.) on trouve la Basse Borie et la Haute Borie.

Notons que l’appellation de « Village des Bories » pour le quartier de Gordes (Vauc.) qu’on appelait naguère Les Cabanes du hameau des Savournins est récente (fin des années 70) : son apparition ne s’explique que par un désir d’appâter le touriste (ah! oui, le mot me revient :  marketing). Mais le site vaut malgré tout le détour. Il est quand même plaisant de remarquer qu’après vous avoir expliqué que « borie » vient de bovaria, « étable à boeufs », le guide vous explique comment les gens y cuisinaient, y dormaient, y entretenaient le feu, bref, comment ils  y vivaient, puis vous montre les bergeries, les soues et les poulaillers …

Mais il n’y a pas de bories qu’à Gordes :

Autour du Massif Central

Là aussi, les toponymes du type La Borie (à Hures-la-Parade, Loz. ; à Brezons, Cant., etc.) ou Les Bories (à Combret, Av., etc.) sont très répandus. Pour les différencier les uns des autres, ils ont souvent été munis d’épithètes comme La Borie Nouvelle (à Cabrerolles, Hér., etc.), La Borie Vieille (à Lisle-sur-Tarn, Tarn, etc.), La Borie Blanche (à Roquevidal, Tarn, etc.), La Borie Rouge (à Prayssac, Lot, etc.), La Borie Négade (à La Force, Dord., « noyée ») La Borie Noble (à Roqueredonde, Hér., etc.), La Borie d’Enval (à Saint-Pardoux-et-Vielvic, Dord.), Les Bories Basses et Les Bories Hautes (à Saint-Cirq-Lapopie, Lot) etc. D’autres ont été accompagnés par le nom ou la profession du propriétaire comme la Borie d’Antoine (à Salles-de-Belvès, Dord.), la Borie de Pierre (à Rocamadour, Lot), la Borie du Marchand (à Sarrazac, Lot), La Borie du Notaire (à Faux, Dord.) et bien d’autres.

L’agglutination de l’article apparait dans de très nombreux Laborie (à Chanteix, Corrèze, etc.) qui sont souvent accompagnés d’une épithète comme Laborie Haute (à Ladinhac, Cant., etc.) ou Laborie Blanche (à Saint-Cernin, Lot), etc.

Les dérivés et variantes occitans

L’augmentatif boriasse, désignant une grosse ferme, se retrouve dans des noms comme La Boriasse (à Saint-Sulpice, Tarn, etc.) et Les Boriasses (à Banne, Ardèche, etc.). Le diminutif boriette est bien plus présent (une soixantaine d’occurrences) comme pour La Boriette (à Moussoulens, Aude, etc.), Les Boriettes (à Laguiole, Aveyron, etc.) et bien d’autres. Une autre  forme  diminutive apparait à La Bouriotte (à Laroquebrou, Cant., etc.) et aux Bouriottes (à Marsalès, Dord.).

Dans le haut Languedoc, le Rouergue et le Velay, l’occitan bòrio, « ferme, métairie, manoir, domaine » (Trésor du Félibrige) est directement à l’origine de noms comme La Borio (à Tuchan, Aude), La Borio Blanco (à Capestang (Hér.), Borio Noble (à Cambiac, H.-Gar.), Borios (à Montferrand, Aude), etc. Notons La Borio del Biau (au Monastier-Pin-Moriès, Loz.), une « borie du bœuf » qui semble exclure une étymologie selon bovaria sauf improbable redondance. Avec une graphie différente on trouve Las Borrios (à Lairière, Aude).

Supplément du 24/08/2021 : un document  relatif à la Borie de Savanac (Lot) fourni par Brosseur permet d’illustrer la définition du boriò languedocien donnée par F. Mistral, à savoir « manoir, domaine », bien loin de l’étable à bœufs.

En France d’oïl

Avec le sens de métairie ou petite ferme, on trouve La Borie (à Saint-Germain, Vienne), La Bourie (à Le Girouard, Vendée), La Bourrie (à Legé, Loire-Atl., La Boerie en 1408) ou encore Bohéries (à Vadencourt, Aisne, abbatia boheriarum en 1200) et quelques autres.

Les équivalents

Ce genre de construction en pierres sèches porte d’autres noms selon les régions. On dit chabotte dans les Alpes, capitelle en Languedoc, barraca dans les Pyrénées-Orientales et en Ariège, gariotte en Aveyron et Périgord, garelle ou caselle en Quercy, gabirotte en Charente, chibotte en Haute-Loire, loge en Berry et Forez, cadole en Beaujolais, caborde dans l’Auxerrois et le Barrois, cabane dans le Roannais, caselia en Corse, etc. Tous ces abris de pierre que l’on voit encore aujourd’hui datent en général de la deuxième moitié du XVIIIè siècle ou de la première moitié du XIXè siècle.

Tous ces noms (à l’exception peut-être de gabirotte et chibotte) ont fourni des toponymes qu’il serait fastidieux de citer ici.

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La devinette

Il vous faudra trouver le nom d’un lieu-dit de France métropolitaine lié au mot du jour.

Ce nom se distingue par une orthographe particulière — c’est en tout cas celle de l’IGN, de la mairie, etc. mais certains sites moins « officiels » ne l’utilisent pas  — qui m’a incité à en faire ma devinette.

La commune où se trouve ce lieu-dit a longtemps porté un simple nom signifiant « domaine », complété au Moyen Âge par celui du seigneur auquel une impératrice en fit don pour services rendus.

Deux indices liés à la commune :

■ et d’un

indice b 22 08 2021

■ et de deux :

indice-a-22-08-2021

Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

*Les abréviations en gras suivies d’un astérisque renvoient à la bibliographie du blog, accessible par le lien en haut de la colonne de droite.

28 commentaires sur “Borie

  1. Bonjour M Leveto

    je ne résiste pas à venir déjà vous solliciter , en fin de période estivale.
    bien sûr , vous êtes libre de répondre , et dans le temps qui vous est necéssaire

    voici mes interrogations nées pendant l’été:

    1) dans mon entourage, en me baladant.

    38 à Theys : LA BALANçANNE ??

    38 à allevard-les-bains : lieu-dit : L’EPELUYAT ?

    38 au Cheylas( Gare) : lieu-dit LE ROMPAY

    2 ) de mes lectures

    21 NOD-SUR-SEINE ( 12 septembre 1944)

    49 JALLAIS ( gallus-iscus ou autres hypothèses ? )

    49 LE LION D’ ANGERS là également , sur le net , très complexe Legio ? leeio ? etc.. multiples hypothèses.

    45 CHEVILLY 94 CHEVILLY-LARUE civiliacum ??? seviliacum ????

    TRENCAVEL  » pourfendeur de loups  » ??? TRANCULF TRANCAWULF ?
    bien sûr , il s’agit d’un patronyme
    mais se retrouve-t-il dans

    TRICONVLLE TRANQUEVILLE-GRAUX LA TRANCLIERE ????

    Bretagne:

    PAYS de CHTOU

    PAYS de MITAUD

    BEG-MEIL

    ROSPORDEN

    CAMPENEAC campus eneacus ??

    Récif de BASS CRENN ( toujours le livre GEO )

    merci beaucoup pour cette reprise en fanfare
    merci.

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  2. « La troisième proposition est indéfendable : les toponymes Bure ne se rencontrent que dans l’Est et en Normandie  »

    que penser de
    La montagne de BURE ?? ( Alpes ) étymologie

    Merci

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  3. lecteur

    Le nom du pic de Bure (H.-A.) est formé sur une racine oronymique pré-indo-européenne bur- que l’on retrouve dans les noms du Mont Burel (H.-Loire), du Pic de Burat (H.-Gar.),du mont de Beurre (Drôme), du Puech de Bural (Cant.), etc. et dans ceux de la Bure (affl. du Touch en H.-Gar.), du Buron (afll. de l’Allier, dans le P.-de-D.) et même dans celui de quelques Burle (burula est devenu synonyme de « ruisseau » dans la zone de contact ente Causses et Cévennes) comme le Burle de Jaoul, affl. de la Virenque ; le Burle de Gressentis, affl. de la Virenque ; le Burle, sous-affluent de la Dourbie.
    Dans tous les cas, les dérivations romanes font penser à un mot connu de l’ancien occitan, à rapprocher de bora, « terrain en déclivité » dans la région d’Aurillac.

    La racine oronymique bur est elle-même une variante de la racine pré-indo-européenne bor (étudiée par Dauzat dans son Essai sur la toponymie de la Provence ) qui a donné son nom au mont Bourras à Murles (Hér.), aux lieux-dits Bouras de Soudorgues (Gard) et de Chazeaux (Ardèche).
    Les Boraldes, plusieurs affluents du Lot dans la région d’Espalion (Aveyron), portent un nom générique de cours d’eau (avec suffixe obscur) peut-être issu du bora/boral vu plus haut.
    Le Puech de Bural à Loubaresse (Cantal), table sommitale dominant d’une pente escarpée le cours de la Truyère, représente bien ce sens bien connu de boral.

    PS votre liste a été recopiée et a trouvé sa place sur mon bureau. Donnez moi un peu de temps …

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  4. Ah ! Brosseur, si vous aviez connu les joutes oratoires qui opposèrent Jean-Louis Bory à Georges Charensol dans l’émission « Le masque et la plume », qui enchanta notre jeunesse …

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  5. ► à tous :
    Un supplément dû à Brosseur a été ajouté ce matin au billet.
    _______________________________________________________________________

    TRA, Brosseur

    Ah! Le Masque et la Plume avec Jean-Louis Bory… combien de souvenirs et combien de films découverts grâce à lui !

    Et, pour rester dans les « bories » et le cinéma, qui se souvient de Mon oncle d’Amérique auquel contribua Henri Laborit ?

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  6. « Il fait encore tôt ici … » (Brosseur)

    « Mon oncle » » : Tati.

    « Mon oncle d’Amérique » : tôtif !

    [ Pour le reste, je n’ai pas réussi à prendre l’énigme à l’abordage ! ]

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  7. De la persistance des convictions

    Les montagnes sont réputées pour leur avis définitif : c’est par là qu’elles sont rassurantes… et sont comme le prix des allumettes de 1972 : elles ne changent pas.

    L’homme ordinaire, lui, peut se désavouer et revenir sur son opinion de jeunesse ainsi que le confesse un animateur du Masque et la Plume à propos de La Curée de Vadim.
    Mais nous l’entendrons plus tard, celui-là … dans un témoignage audio de 8 minutes consacré à un film de 1972, pour moi inoubliable à sa façon.

    D’ici là, examinons le cas (clinique ?) de Leveto, autrement désigné « La Montagne du 84 ».

    Le 29 novembre 2015, il écrivait :

    …l’appellation de « Village des bories » pour ce quartier de Gordes qu’on appelait naguère Les Cabanes est récente et l’apparition de ce mot ne s’explique que par un désir d’appâter le chaland ( ah! oui, le mot me revient: marketing )

    Retrouvons-le quelques années plus tard, le 22 août 2021 :

    Notons que l’appellation de « Village des Bories » pour le quartier de Gordes (Vauc.) qu’on appelait naguère Les Cabanes du hameau des Savournins est récente (fin des années 70) : son apparition ne s’explique que par un désir d’appâter le touriste (ah! oui, le mot me revient : marketing). )

    La question est : -Va-t-il se traduire lui-même en justice pour auto-plagiat grossier ?
    _______________

    On notera le ton vaguement désapprobateur quant à cette irruption d’une « nouvelle appellation »… ce qui est fort de café dans un blog qui n’a de cesse de présenter en italique, en latin hors d’usage, en français vieillot bien des variantes d’un même toponyme, distribuées au fil des siècles. Et plus il y en a, plus ça fait sérieux.

    Pour ma part, je ne trouve rien à redire si une municipalité souhaite mettre son patrimoine au goût du jour… et, ce, pas forcément pour les méprisables « chalands/touristes », les « congés payés ». Car il est notoire que la véritable clientèle concernée se trouve parmi une sorte d’intelligentsia à haut pouvoir d’achat, se consacrant à l’entre-soi en milieu sec.

    Enfin, ainsi qu’on pourra l’entendre plus tard, voici, extirpé d’une émission du 8 novembre 2021 :- C’est tout de même pas au Masque et la Plume qu’on va dire du mal des bastides du Luberon !

    A propos maintenant d’Agnès Varda, qui crécha du côté de Bonnieux (84) et faisait la manche avec J.R, je ne résiste pas au plagiat facile :

    Le Luberon en juillet est moins peuplé de braves et rudes provinciaux parfumés à la lavande que d’une population Rive gauche en tongs Dolce & Gabbana et sous perf d’huile d’olive bio. Sinon, on a des adresses dans les Hauts-de-France, si jamais…

    Source :
    https://www.liberation.fr/cinema/2015/06/16/sos-luberon_1331033/

    (A suivre… toujours dans une ambiance ciné)

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  8. Le terme VILLAGE DES BORIES semble dater de la fin des années 70. C’est bien possible.
    Remontant à une plus haute antiquité, en 1972, il y eut LA MAISON DES BORIES, un film qui fut projeté dans ma sous-préfecture.

    Comme je ne suis jamais rassuré dans l’obscurité, j’avais invité la charmante Dominique C. à me tenir compagnie. Elle ne s’est pas fait prier vu qu’elle en pinçait pour moi.
    Nous nous retrouvons donc pour la séance du dimanche après-midi.
    Après la projection, on cause un peu… comme il se doit :

    Elle : -T’as aimé ?
    Moi : -Non, c’est vraiment trop tarte à mon goût… alors, mise à part Marie Dubois, bien mignonne, et le mot BORIE qui me restera…
    Elle : -Moi j’ai vraiment bien aimé la 2CV… pour le reste, bof !

    C’était un dimanche d’automne et comme il restait une petite heure de clarté, elle me fit une proposition : -Si tu veux, allons nous balader aux Beaux Monts… la lumière qui tombe et traverse les frondaisons jaunissantes, cela nous sera une consolation après une séance décevante. Allez viens, je t’emmène, c’est moi qui conduis et pis comme ça tu verras ma nouvelle auto, une 2CV de chez Citroën.

    Faute de partager une réelle intimité, la suite ne vous sera pas confessée. Qu’on n’aille pourtant pas imaginer que j’aurais pu culbuter une fille respectable dans l’inconfort d’une deudeuche.
    _____________

    Des années plus tard, avec mon épouse légitime cette fois, ce fut MON ONCLE D’AMERIQUE… et, après la séance :

    Moi : -Tu l’connaissais, toi, ce Laborit ?
    Elle : -Evidemment !… Nous lui devons beaucoup en psychiatrie, notamment le Largactil… dans l’IRPR, nous l’administrons en gouttes aux hallucinés… genre Jeanne d’Arc, Bernadette Soubirous.
    _____________

    Pour retrouver les duettistes des dimanches soir de jadis:

    Pour Doniol-Valcroze et sa Maison des Bories :

    https://www.franceinter.fr/emissions/le-masque-et-la-plume/le-masque-et-la-plume-08-novembre-2020

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  9. « La Bowery est une rue du sud de l’arrondissement de Manhattan à New York, située entre Chinatown et Little Italy qui a donné son nom au quartier alentour. Elle suit le tracé de l’ancienne route menant à la ferme de Pieter Stuyvesant et tire son nom du mot néerlandais bouwerij, qui signifie « ferme ». »

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Bowery

    —————
    Y aurait-il quelque rapport avec la borie ?

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  10. Ainsi que

    brewery | ˈbro͞o(ə)rē |
    noun (plural breweries)
    a place where beer is made commercially.

    ORIGIN
    mid 17th century: from brew, probably on the pattern of Dutch brouwerij.

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  11. En fait, « Bowery » doit être apparenté à l’allemand Bauer et à l’afrikaans, sui signifient tous deux « paysan ».

    Ils sont donc vraisemblablement à mettre en rapport avec le haut-allemand « bur » et le normand « bure » évoqués au haut de l’article.

    [Mais, pour la solution de l’énigme, je suis toujours à la bourre !]

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  12. « … je suis toujours à la bourre !»

    Ou mettre les résultats de nos recherches en commun …

    Naoonn…

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  13. Ou mettre les résultats de nos recherches en commun (Brosseur)
    -Où les mettre, surtout ?… Je ne vois qu’ici. Et je m’y risque.

    L’énoncé ne me disant rien qui vaille, je me suis consacré au bateau à voiles qui va sur les flots jolis même si portraicturés en noir et blanc.
    Ce bateau se nomme LA SEINE et donc nous aurions, finement représentée, une évocation parlante de LA SEYNE SUR MER (83 500).

    Plus vraisemblablement, nous avons affaire à une scène montrant LA SEINE MARITIME, celle qui a laissé son nom à un charmant département lequel compte une balèze tripotée de toponymes suffixés en –VILLE, soit cinq lettres qui valaient pour désigner un domaine à l’ancienne et non pas une entité territoriale de plus de 2.000 habitants, avec feux rouges, sens interdits et parkmètres.

    Arrivé là, c’est alors que Mathilde m’est revenue… pas celle de Brel, non une autre… l’EMPRESS MATILDA dite aussi Mathilde dans le 76.
    Par pure libéralité, elle offrit un domaine à un type de l’époque dont le souvenir demeure du côté d’ESTOUTEVILLE (76) et variantes :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_d%27Estouteville

    -Est-ce tout ? -Oui… et l’indice « platine, tourne-disque, bras et tête de lecture, saphir, 33 tours, LP, vinyle… » je l’oublie.

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  14. Perso, après avoir suivi aussi le (micro)sill(onn)age de la SEINE, j’avais pensé à un méchant jeu de mots (comme je les adore) du genre « l’abordage » / « la bordage » (ce lieu-dit existe vraiment).

    Mais le bordage n’est pas la borie (même s’il y a des points communs) …

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  15. lecteur

    1) dans mon entourage, en me baladant.

    ■ 38 à Theys : LA BALANçANNE ??

    Le Dictionnaire topographique de l’Isère donne un chemin des Balançannes au pluriel.
    Peut-être y a-t-il un rapport avec une chavannerie (« ensemble de cabanes ») de « Balans au XIVè siècle (Balançon) mont des communes de Livet-et-Gavet et St-Barthélémy-de-Séchilienne ».
    Si on fait le rapprochement avec le nom de Balan (Ain), qui était Balaon en 1187, on serait en présence du gaulois banatl- , « genêt », + o-dunum , « enceinte fortifiée ». Banatl-o-dunum aurait été traité comme balat-o-dunum .
    La chavannerie de Balans de Livet-et-Gavet et les Balançannes de Theys, sans être directement liées aux genêts, auraient pu être des propriétés de la seigneurie de Balan … À vérifier avec l’histoire locale.

    ■ 38 à allevard-les-bains : lieu-dit : L’EPELUYAT ?

    Le Dictionnaire topographique de l’Isère mentionne « L’Epélicat , écart de la commune Allevard ».
    Je rapproche (sans aucune certitude) ce nom de l’occitan espeluca , venant du latin classique spelunca , et désignant une caverne, une grotte, etc. C’est ce mot qu’on retrouve par exemple à Espéluche (Dordogne, Drôme ) et à Espélugues (H.-Pyr.).

    ■ 38 au Cheylas( Gare) : lieu-dit LE ROMPAY

    Le Dictionnaire topographique de l’Isère mentionne le lieu-dit Le Rompey.
    Dérivé du verbe latin rumpere, « défoncer un terrain », ce terme (Rompé, Rompey, Rompay ) désigne un lieu qu’on a défriché ou remis en culture après une période de jachère. Ce type de lieu-dit est fréquent en Charolais-Brionnais où le terme rompé a encore cours aujourd’hui pour désigner une prairie remise en culture.

    2 ) de mes lectures

    ■ 21 NOD-SUR-SEINE ( 12 septembre 1944)

    Attesté Nou en 1158 : du latin nauda, « lieu marécageux ». Idem que Nods (Doubs), Les Noës (Aube), Noeux-les-Mines (P.-de-C.), etc.

    ■ 49 JALLAIS ( gallus-iscus ou autres hypothèses ? )

    Jalesicus vers 1050, Galiscus vers 1130 et Jaleis vers 1150 : du nom d’homme gallo-romain Gallus , ethnique, et suffixe iscum. C’est l’hypothèse la plus vraisemblable, même si E. Nègre (comme souvent …) cherche à se démarquer en proposant un nom de personne roman Gallicus traité comme *Galliscus

    ■ 49 LE LION D’ ANGERS là également , sur le net , très complexe Legio ? leeio ? etc.. multiples hypothèses.

    Noté Legio vers 101-35, vicus Leionis en 1064, Leion en 1056-82, Leon, Leyon en 1207 et enfin le Leon d’Angers en 1518. L’hypothèse la plus vraisemblable est celle du latin legio(n), « légion romaine », pour désigner un camp romain.

    ■ 45 CHEVILLY 94 CHEVILLY-LARUE civiliacum ??? seviliacum ????

    ♦ Chevilly (Loiret ) : Cilliniacus en 999 (à lire Civilliacus selon E. Nègre) puis Civiliacum en 829 et Chevilli en 1306.
    ♦ Chevilly-Larue (Val-de-Marne ) : Civiliacus en 851.
    ces deux toponymes sont issus du nom de personne roman Civilis et suffixe -acum puis attraction des toponymes commençant par Che.

    TRENCAVEL  » pourfendeur de loups  » ??? TRANCULF TRANCAWULF ?
    bien sûr , il s’agit d’un patronyme
    mais se retrouve-t-il dans
    TRICONVLLE TRANQUEVILLE-GRAUX LA TRANCLIERE ????

    Wiki explique : La branche seigneuriale des Trencavel est à l’origine de la lignée des vicomtes d’Albi qui serait dérivée de la dynastie des Lautrec. Raymond-Bernard fut le premier à être affublé du surnom Trencavel . Ce surnom servit à désigner cette lignée seigneuriale.
    Une des origines possibles est Trenca avelana qui voudrait dire casse-noisette mais on peut préférer y voir un Trenca bel , « tranche bien »

    Pourtant l’étymologie de ce nom paraît avoir été bien expliquée par F. Mistral ( Trésor du Félibrige ) qui voit en lui un dérivé trencavel , proche de trencarèl , variante de trencaire , « pourfendeur » (cf. barjaire , « hâbleur, menteur », qui a donné Barjavel).
    En tout cas, il s’agit bien d’un nom occitan sans rapport avec les noms d’origine germanique suivants :

    ♦ Tranqueville-Graux (Vosges ) : Tranculfi villa en 883, du nom d’homme germanique Tranculf + villa
    ♦ Triconville (Meuse) : Transculfi villa en 1049, du même Tranculf + villa
    ♦ La Tranclière (Ain) : Trancleria en 1235, du même Tranculf + aria

    Bretagne:

    ■ PAYS de CHTOU

    regardez ici. Je n’ai pas mieux.

    ■ PAYS de MITAUD

    Je ne peux que vous conseiller la lecture de cet article

    BEG-MEIL

    Beg , « pointe, extrémité », et meil , « moulin » : c’est la « pointe du (c’est-à-dire « où se trouve le ») moulin »

    ROSPORDEN

    Noté Rospreden en 1300, de ros , « hauteur, promontoire », et du nom de personne Preden qui porte le nom de son pays d’origine, la Grande-Bretagne (Prydain en Gallois)

    CAMPENEAC campus eneacus ??

    Noté Kempeniac en 840. Il s’agit d’un toponyme formé sur le nom d’homme latin Campanius et suffixe acum (comme les Campagnac, Champagnac, Champigny, etc.)

    ■ Récif de BASS CRENN ( toujours le livre GEO )

    Bass , « peu profond, bas-fond », et krenn « moyen » (ou « rond »?).

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  16. Merci M Leveto

    je ne peux pas ouvrir le lien du pays de Chtou , lien inactif !

    je m’aperçois encore une fois de l’évolution continue des noms , malgré l’écriture maintenant répandue:

    Rompay (Rompey encore récemment)
    Epeluyat (Epélicat encore récemment)

    Trencavel : sur le net toujours ce mélange entre occitan & germanique
    sous la forme de pourfendeur , mais de loups ! trencarel -wulf

    merci beaucoup

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  17. lecteur

    Les noms évoluent continuellement : c’est un des charmes de la toponymie. Remonter aux formes les plus anciennes pour avoir une idée la plus précise possible de l’étymologie — tout en gardant en mémoire que les fausses étymologies et donc les fausses graphies pouvaient déjà exister il y a fort longtemps ….

    Pays de Chtou : le lien a été réparé.

    Trencavel : si vous avez l’envie et le temps de rectifier wiki (en donnant le lien vers le Trésor du Félibrige ), ne vous gênez pas !

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  18. En réalité, ce petit meuble correspond très certainement à des ravelles, c’est à dire des petites
    raves telles que des betteraves, radis ou navets.
    Ce meuble a été identifié par Laurent Macé sur le
    sceau de la ville de Rabastens et sur quatre sceaux
    des Trencavel. Sur ces derniers, les ravelles sont
    tranchées par des figures horizontales appelées
    fasces dans le langage héraldique. Il s’agit d’armes
    parlantes fondées sur un jeu de mot. En occitan
    Trenca ravel (tranche ravelle) sonnant comme
    Trencavel (p. 10 / 57)

    https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01905566/document

    En réalité, le nom s’explique par le fait que la maison Trencavel était spécialisée dans la culture du navet.

    Certains descendants de cette famille, qui sévissent dans le milieu du septième art, cultivent encore cette tradition de nos jours …

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