TRS ayant livré par mégarde la réponse à ma dernière devinette dans ce commentaire, je publie dès maintenant la « répàladev ». Je reviendrai en fin de billet sur le nombre de mots du toponyme.
Il fallait trouver la Couillade des Bourriques, un col (2252m) entre la vallée d’Orlu et le Donezan en Ariège, situé sur la commune d’Orlu :
et, plus précisément, ici, tout en bas de cette carte :
Venons-en à la toponymie :
■ Couillade : il s’agit de la francisation de l’occitan colhada, dérivé de col, lui-même issu du latin collum, « passage dans la montagne ». Le suffixe occitan –ada (du collectif latin –etum/-eta) sert ici à désigner les deux versants du col. On rencontre ce terme exclusivement en Ariège, Aude et Pyrénées-Orientales.
■ Bourriques : empruntée par des voyageurs à dos d’âne ou par des ânes bâtés, cette Couillade a naturellement été appelée des Bourriques pour la différencier de la Couillade d’en Beys (variante de bèç, nom occitan du bouleau, du latin bettius ), de la Couillade de la Greulière (où pousse le houx, du latin acrifolium donnant l’occitan agrifol puis, après aphérèse, grifol et enfin disparition du f — cf. cet article), de la Llauze (lause, pierre plate et mince qui se débite en lames fines) et de Pinet (pinède), toutes quatre sur le territoire de la commune d’Orlu.
■ Orlu : les formes anciennes, Urla en 994 et plus tard Orluno, infirment une étymologie selon le latin lucus, « bois sacré », que certains auteurs imaginent en se basant sur la finale en –lu du nom actuel. Sans doute faut-il préférer, avec Dauzat & Rostaing (DENLF*), une étymologie selon un « mot pyrénéen conservé dans le basque urlo, ormeau, tremble ».
■ Donezan : ce petit pays du comté de Foix est mentionné en 844 sous le nom de Donacanum, à lire * Donacianum, puis Donesa en 1315 et terra Donasani en 1318, du nom d’homme romain Donatianus, dérivé de Donatus.
Les indices
♦ « couillade » : le dictionnaire Bob de l’argot lui donne le sens de « baise, coït », avec un exemple tiré de Faut pas rire avec les barbares d’Albert Spaggiari (1977).
♦ « bourrique » : à l’origine du verbe argotique bourriquer, « accomplir l’union sexuelle » (CNRTL).
♦ « le chef-lieu pourrait aussi entrer dans l’équation » : il fallait voir là une allusion à la ville de Foix qui participe à l’équation toponymique bien connue «Troyes Foix Sète Autun font Vains ».
♦ ce portrait de François Hanriot (1759-1794) était intéressant à double titre : ce général était surnommé par ses ennemis la bourrique à Robespierre et on lui a tranché le col. Cf. cet ouvrage qui rétablit la vérité sur sa prétendue ébriété habituelle. L’anecdote racontée dans cette page (et mise en lien par TRA en commentaire du billet précédent) est tout sauf authentique. Même le CNRTL n’y croit pas qui parle bien en revanche d’Hanriot.
♦ ce dessin s’explique aisément (un âne, des boules … c’est bon, là ?).
TRS, qui s’est excusé de sa bévue en privé, a compté quatre mots pour la Couillade des Bourriques avant de constater que l’article ne faisait pas partie du toponyme. Ce dernier ne compte donc que deux mots séparés par une préposition, comme je l’écrivais dans l’énoncé de la devinette.
Les noms de communes précédés d’un article comptent pour deux mots et l’article prend la majuscule : Le Mans, Le Havre, La Rochelle etc.
Quand les noms de lieux-dits, les oronymes et les hydronymes sont précédés d’un article, celui-ci s’écrit par convention avec une minuscule, mais il ne fait pas toujours partie du nom. Il faut alors prendre en compte l’usage local généralement retranscrit par l’IGN (et auparavant par les cartes d’état-major quand ce nom y est mentionné).
En regardant la carte IGN insérée un peu plus haut on constate que Couillade des Bourriques y est mentionnée sans article tandis que des lieux-dits le sont avec l’article comme la Bague ou le Menudet.
Une copie de la fin de la liste des toponymes en Couillade présents en Ariège montre bien Couillade des Bourriques sans article à Orlu et la Couillade avec article à Montségur.
Bonjour m Leveto
Bonne année 2022 pour vous et votre épouse .
vous ayant laissé en repos , pour la période festive, je viens vous
retaquiner un peu ( si vous l’acceptez )
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42 à pelussin
le REGRILLON ruisseau
42 SAINT-PAL-DE-SENOUIRE
vallée de la sénouire
42 LA VERSANNE = jachère ?
Terre laissée en repos après récolte
ancien nom RUTHIANGE
RUDA-INGEN ?
le CALDAGUèS » chaude eau » ?
42 Burdignes hameau de
JOANABEL
42 la DURèZE rivière
42 SALVIZINET
42 rivière la CHARPASSONNE
42 CHERIER
42 à cherier, LA CROIX TREVINGT
43 Massif du DEVèS
( defens ? forêt inexploitée )
43 massif du MEYGAL
43 TESTAVOYRE
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43 63 le LIVRADOIS
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09 SAINT-LIZIER d’USTOU
USTOU ( couserans )
ustulo ?
84 LA BARTHELASSE Avignon
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38 à BERNIN
le lieu-dit CRAPONOZ
Avez vous vu le ravinement de la CASCADE de l’OULE qui s’est produit vers Noel , à la gare du
Funiculaire ( Montfort— Saint-Hilaire-du-Touvet ) , gare détruite ?
la nature se venge toujours des erreurs humaines !
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/video-isere-le-funiculaire-de-saint-hilaire-du-touvet-devaste-par-les-intemperies-2395876.html
Bonne première semaine.
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► lecteur
Merci pour vos bons vœux que je vous adresse à mon tour pour cette nouvelle année.
Je me mets à votre liste très bientôt.
PS je n’avais pas vu cette catastrophe du funiculaire . Merci pour l’info.
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UCHRONIE …
L’anecdote de l’âne enivré lors du pèlerinage de l’Incorruptible sur la tombe de Rousseau relève de la « légende dorée » (comme, peut-être, le nom du garde national Merda, qui lui fracassa la mâchoire d’un coup de pistolet lors de son arrestation).
Sans doute, dans l’expression « bourrique à Robespierre », faut-il rapprocher le premier mot plus de « bourré » / « beurré » que de l’espagnol « borrico » (= « âne »). [Il est vrai que cette dernière langue a aussi fourni « borrachón », mot que connaissent tous les spectateurs de Rio Bravo.]
D’autres causes se conjuguent peut-être à celle-ci dans le choix du surnom attribué à Hanriot, mais il semble que l’accusation d’ivrognerie soit déterminante.
Il eût pu, peut-être, avec un peu plus de détermination, délivrer Robespierre et ses amis lors de leur arrestation : son état d’ébriété l’en empêcha.
Ses amis prétendirent que, alors qu’il était d’ordinaire extrêmement sobre, il prit, ce jour-là, un verre d’eau-de-vie pour se donner du cœur et que, comme cela arrive souvent aux abstèmes, cela lui monta tout de suite à la tête …
Eût-il réussi, le cours de l’Histoire en eût-il été modifié ?
En tout cas, ce n’eût pas été pis que de voir l’Europe mise à feu et à sang durant si longtemps par un traîneur de sabre !
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Par pur chauvinisme régional, mon cœur se réjouit d’apprendre, en lisant l’étymologie de « bourrique » dans le CNRTL, que le « borrico » espingouin est l’ancêtre su baudet du Poitou (pas un grison, mais un rouquin – bai brun – costaud et à longs poils), dont il a été si difficile de sauver la race.
Destiné essentiellement à la reproduction mulassière, il est tout à fait en phase avec la Couillade des bourriques …
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Et maintenant l’illustration qui convient à ce billet (je ne parle pas du Père Dupanloup en montgolfière) :
DIMANCHE À ORLU
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Je dois admettre que la Couillade des Bourriques peut disputer à La Bitarelle du Gros-Chastang le titre de lieu-dit le plus savoureux de France. La Couillade est un peu trop explicite pour moi, je préfère les sous-entendus de la Bitarelle (le côté « Oh, le gros Chastang en a une toute petite ! »).
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https://fr.viewweather.com/w640823-previsions-meteo-pour-coulee_du_boeuf-quebec.html
C’est ce que j’ai trouvé au plus près du sujet de ce côté-ci.
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coulée du bœufJ’ai emprunté ce chemin en 1974 pour passer de l’autre côté de la pointe Forillon
https://www.google.ca/maps/place/Parc+national+Forillon/@48.7813045,-64.2246379,10444m/data=!3m1!1e3!4m5!3m4!1s0x4c9b96a5826d09bd:0x15afc27db59600df!8m2!3d48.8156672!4d-64.2726826
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EFFET BOEUF
Martine
4 JANVIER 2022 À 11 H 02 MIN
Magnifique ! Et j’apprends le mot « éburné », merci !
brosseur
4 janvier 2022 à 13 h 48 min
https://fr.viewweather.com/w640823-previsions-meteo-pour-coulee_du_boeuf-quebec.html
C’est ce que j’ai trouvé au plus près du sujet de ce côté-ci.
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coulée du bœufJ’ai emprunté ce chemin en 1974 pour passer de l’autre côté de la pointe Forillon
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C’est amusant les correspondances qu’il y a parfois entre les deux blogs …
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►Jacques C
La plaisante Bitarelle du Gros-Chastang (Corrèze) me donne l’occasion de rappeler l’étymologie de ce toponyme. Il s’agit de l’ancien mot languedocien habitarello , d’abord maison-grange isolée, étable d’estivage. Cf. ce document.
L’occitan connait abitarelà, « refuge pour les voyageurs, auberge, relais sur une grande route », dont j’avais parlé dans ce billet.
L’occasion aussi de signaler qu’ en Dordogne on trouve aux Lèches les Bitarelles.
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Non loin de 4 janvier 2022 à 13 h 48 min
…
il y a, au pluriel, la coulée des boeufs
https://www.geodata.us/canada_names_maps/maps.php?featureid=EJDYC&f=54
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LA NANA SANS FILTRE ?
Du coup, je m’en vais me boire une piña colada …
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►lecteur
Dans ce qui suit, il faut comprendre
DTL : Dictionnaire topographique du département de la Loire par J.-E. Dufour, édité en 1946
DTHL : Dictionnaire topographique du département de la Haute-Loire par Augustin Chassaing et Antoine Jacotin, édité en 1907
DTI : Dictionnaire topographique du département de l’Isère par Emmanuel Pilot de Thirey et Ulysse Chevalier, édité en 1921.
■ 42 à pelussin
le REGRILLON ruisseau
Du provençal rigar, « irriguer, creuser des rigoles », lui-même du latin rigare, « faire couler, irriguer » et suffixe diminutif –illon.
■ 42 SAINT-PAL-DE-SENOUIRE en Haute-Loire (43)
vallée de la sénouire
Le DTHL signale les formes anciennes suivantes : Fluviolus qui dicitur Sinus Aureus (vers 1148) ; Aqua de Senoire (1252) ; Senoyre (1279) ; Aqua Sinus Auri (1324) ; Sirenueyra, Sirenieyra (1338) ; Cenoyre (1359) ; Flumen Cynus Auri (1371) ; Cynioures (1373) ; La riv. de Sonoyre (1561).
Si la forme de 1148, reprise en 1324 et 1371, n’est pas une ré-interprétation d’un nom plus ancien mal compris, alors il s’agirait d’une « courbure dorée », d’un « méandre d’or ». Pourtant, le cours de la rivière n’est pas si sinueux que ça et on n’y a jamais trouvé d’or.
Il semble alors plus raisonnable d’envisager une autre hypothèse. Selon A. Dauzat (La Toponymie française, Payot, 1946) suivi par B. et J.-J. Fénié (Toponymie occitane, éd. Sud-Ouest, 2003), la Sénouire garderait la mémoire d’un ancien oppidum gaulois nommé *Senodurum, nom formé d’un hydronyme pré-latin *sena et du gaulois durum, « forteresse ».
■ 42 LA VERSANNE = jachère ?
Terre laissée en repos après récolte
♦ La Versanne : il s’agit d’un équivalent franco-provençal de l’oïl versaine ou de l’occitan versana, « mesure de longueur, mesure agraire » (espace parcouru par le laboureur avant qu’il revienne sur ses pas ) mais qui a aussi désigné une « terre en jachère après deux récoltes ; cette terre préparée pour la semence ».
♦ ancien nom RUTHIANGE
RUDA-INGEN ?
Ruthianges est mentionné en 1946 dans le DTL comme un hameau de la commune de Versanne mais est signalé comme ayant appartenu à la paroisse de Bourg-Argental en 1280 et en 1722. En 1776, l’almanach de Lyon mentionne à propos de Ruthianges : « hameau dans le Forez où il y a une chapelle érigée en succursale de Bourg-Argental ». Ce n’est donc qu’après cette date que le « siège de la paroisse de Versanne sera établi au village de Ruthianges ».
On trouve mentionné Curtile Sancti Desiderii de Rustianges en 1276
Le nom de Ruthianges semble être formé avec le suffixe germanique d’appartenance ingos qui accompagne habituellement un nom d’homme germanique, ici peut-être un nom formé sur le radical Hrod-, impliquant une idée de gloire, de louange (mais je ne suis pas assez pointu en patronymes germaniques pour en dire plus). L’hypothèse wiki du germanique ruda , « défrichement », ne colle pas avec le suffixe -ing ou plutôt –ingen, qui désignait l’ensemble des personnes vivant dans l’entourage d’un individu (cf. ce billet ).
■ le CALDAGUèS » chaude eau » ?
Sans surprise, il s’agit bien de « chaudes eaux ». Caldaguès est le nom occitan de Chaudes-Aigues (Cantal ) qui a donné son nom à la communauté de communes de Caldaguès-Aubrac.
■ 42 Burdignes
♦ Burdignes, attesté Burdiniaco en 1061 puis Burdigna en 1190. Sans doute d’un nom d’homme gallo-romain * Burdinius, dérivé du gaulois Burdos, et suffixe –acum ou d’un nom d’homme germanique Burdinus et suffixe –iacum . Le suffixe de la première forme ne s’est pas conservé pour passer à *Burdinia ( villa ) .
♦ hameau de JOANABEL
D’un nom de personne Joan Abel ou d’un nom de femme Joanna. Les patronymes Joan ou Joannas sont attestés depuis 954.
Les étymologies trouvées ici ou là qui font appel au dieu celte Bélénos sont à oublier.
■ 42 la DURèZE rivière
On trouve Versus Pontem Dureyzi en 1315, Rivus de Durisi en 1350 etc. et Durezy chez Cassini. D’une racine hydronymique pré-celtique *dora et suffixe –etia
■ 42 SALVIZINET
Attesté Savisinet en 1090, il s’agit peut-être d’une variante du nom d’homme latin Sabinius
■ 42 rivière la CHARPASSONNE
Charpe est une variante en langue d’oïl du nom du charme (latin carpinus). Il est ici accompagné du suffixe hydronymique préceltique –as suivi du gaulois –onna désignant un cours d’eau. Il s’agit donc de la « rivière aux charmes ».
■ 42 CHERIER
Attesté Cheres en 984., du patois chèr, « tas de pierre », lui même formé sur la racine pré-indo-européenne –car latinisée en *carra
■ 42 à cherier, LA CROIX TREVINGT
Le déterminant Trévingt est probablement issu du latin trivium, « carrefour »
■ 43 Massif du DEVèS
( defens ? forêt inexploitée )
Devès est en effet une forme occitane issue de l’ancien occitan defens, lui-même du latin defensum, « interdit ». Ce terme désignait un pâturage ou un bois généralement communal dont l’exploitation était interdite ou règlementée. Il pouvait s’agir par exemple d’un jeune bois interdit aux bêtes et aux bûcherons le temps que les arbres atteignent une certaine hauteur.
■ 43 massif du MEYGAL
Le DTHL nous donne les formes anciennes suivantes : Nemus de Mayegal (1312) ; Forestagium de Maygal (1390) ; Nemus de Meygalh (1451) ; Le Mégal (1824) qu’il est difficile d’interpréter, entre un prégaulois mag au sens de hauteur, mont, et une situation d’entre-deux (cf. mey en occitan), à la limite du pays vellave.
■ 43 TESTAVOYRE
Testavoira en occitan vient sans doute de testo , « tête », et vouiro , « friable, qui s’égrène » (Trésor du Félibrige). La « tête à voir » donnée comme étymologie sur certains sites s’explique mal ( « voir » se dit veire en occitan)
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■ 43 63 le LIVRADOIS
Ce nom de pays n’aurait rien à voir avec celui de sainte Livrade, vierge et martyre de l’Agenais au IVè siècle et dont le culte s’est répandu, dont le nom est issu du latin liberata , « vierge ».
Le Livradois est une circonscription historique du haut Moyen Âge attestée vicaria Libratensi en 870, nom formé sur celui de son chef-lieu Liberate. Ce chef-lieu serait aujourd’hui Cleurettes, sur la commune d’Ambert, attesté Clureta en 1350. Son nom viendrait du celtique lebor, « long », muni du suffixe gaulois -ate. Le nom *Leborate a évolué en Liberate puis en * Liurete et enfin, par analogie avec les lieux du type Clure (un Champdeclure existe là) issus de claudere, en Clureta ( Dictionnaire des noms de lieux de la France, P.-H. Billy, éd. Errances)
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■ 09 SAINT-LIZIER d’USTOU
USTOU ( couserans )
ustulo ?
Le nom de la vallée d’Ustou apparaît sous cette forme en 1560, mais on connaît des chevaliers d’Ustol dès 1202.
Ustou — comme Oust (Ariège), Ousté, Arbéost, Béost, Ayzac-Ost (H.-Pyr.) ou encore Larboust (H.-Gar.) — semble issu d’une racine archaïque ust désignant une plaine, une vallée relativement large ou un replat. Ust pourrait être une variante du basque urd, « plateau ».
■ 84 LA BARTHELASSE Avignon
En 1447 Jean Richard, un Avignonais dit Barthelucius, autrement écrit Bertelucius, prit à bail emphytéotique quelques îles où il sema du blé qui fit rapidement sa fortune. Dès 1495, son nom commença à être utilisé pour désigner ce chapelet d’îlots et, en 1531, un texte cite « l’île dite Barthelasse ». À force de cultures, de digues et de dépôts, les îlots finirent par se souder. Au XVIIIè siècle, une carte ne montre plus que deux îles qui seront réunies au siècle suivant.
Le surnom est soit *Bartelius, sur le germanique Bard, avec l’idée de guerrier (cf. le vieux haut allemand barta, « hache d’armes »), soit *Bertelius, sur le germanique Berht-, avec l’idée de valeur personnelle (cf. le vieux haut allemand beraht donnant berht, « brillant, illustre »). Dans les deux cas, le nom est suivi du suffixe féminin assa accordé à isla
Nul besoin de se référer au pré-latin barta, « buisson, hallier, lieu couvert de broussailles, de buis, de genêts ou de bruyères » qui est propre aux domaines gascon et languedociens.
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■ 38 à BERNIN
le lieu-dit CRAPONOZ
Le DTI nous donne Craponensi villa au XIIè siècle, Craponosa (caban. de) au XIIIè siècle et Crappono (ripp. De ) au XIVè siècle. Parallèlement, on trouve une Craponi villa au Xè siècle devenant Crapon, un hameau de Ternay. Ces noms, comme ceux de Craponne (Rhône) et Craponne-sur-Arzon (H.-Loire) sont issus du nom d’homme gaulois Crippo(n).
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LA CUISINE TOPONYMIQUE A TRAVERS LES AGES ET LES CONTREES
Chapitre XXVII : L’art d’accommoder les restes
NDLR : Ne vous méprenez pas cependant. La coquillade n’est pas un plat de fruits de mer. Oubliez alors les moules gamahuchables.
Une coquillade ne peut convenir qu’à celui qui a un appétit d’oiseau. Ne pas la servir aux voraces.
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COQUILLADE : Nom donné à l’alouette dans certaines contrées qui, les pôvres, se traînent un lourd passé occitan. Par là-bas, une alouette huppée se dit « coquillade ».
ALOUETTES SANS TÊTE : Plat délicieux qui –en concurrence avec les PIEDS PAQUETS- fait le bonheur de TRS lorsqu’il se trouve en immersion dans la PACA.
PIC : Nom d’un oiseau qui pique. Le Québécois, jamais en manque de précisions inutiles, le nomme PIC-BOIS.
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Retrouvons le registre toponymique :
On peine à l’imaginer mais il existe pour de vrai un PIC DE LA COQUILLADE. Pour y accéder facilement, consulter le road book :
-N’est-ce pas très joli ?
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Quand arrive le moment musical, il semble à propos de passer par ce qui commence par un Q et finit par un bec, genre inversion du transit.
Beau Dommage ?… Félix Leclerc et son Alouette en colère ?… Edith Butler avec Au chant de l’alouette ?…
-Non, trop de finesses avec ceux-là. Ce qu’il nous faut c’est du rude, du costaud… du bûcheron canadien qui ahane à gros débit. Et donc un interprète tout particulièrement choisi, sachant revisiter un traditionnel délicat avec l’énergie d’un marteau-piqueur, sans vocoder mais avec un phrasé qui fracasse à l’emporte-pièce et selon un tempo qui n’est pas de mise, un tempo qui déchire…
En allant aux chants, je l’ai déniché…
Enjoy :
-Etonnant, non ?… Surtout à 2:15, quand le stentor en transes se la joue « pas pucelle » !
Mais Dieu merci, Tu existes… et la fiddleuse est là, qui sauve la prestation.
Alors, plutôt que de nous fourguer du minerai de viande (de ch’val) de chez Bouvry, le Canada serait bien inspiré de laisser revenir en Europe francophone une telle musicienne : Valérie Pichon est d’origine belge et sa reprise d’Old Joe Clark pas pourrie du tout.
Dans le cadre de sa politique d’immigration choisie, Machincourt lui accorde le droit d’asile… et je crois bien que je vais « faire du feu dans la cheminée ».
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REMARQUE
Alouette, rien de nouveau :
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Merci pour cette vidéo, TRS ! Elle m’a rappelé de belles balades dans le coin, avec des cousins.
Le pic de la Coquillade doit son nom à l’occitan cauquilhada, dérivé de cauquilha, « coquille », avec le suffixe collectif ada.
Les toponymes formés sur ce cauquilla représentent en général des terrains où on trouve des quantités de vieilles coquilles, parfois fossilisées ; ce terme peut aussi faire allusion à la forme du terrain. Pour le pic de la Coquillade, on explique généralement son nom par son contour dentelé.
On trouve encore, toujours en Hérault, le Puech de la Cauquillade à Cazouls-les-Béziers et Les Cauquillas à Maraussan.
Maraussan, dont je parlais ici et là est le berceau de ma famille maternelle. Un de mes oncles était vigneron métayer à Cazouls-les-Béziers. C’est vous dire si je connais ces endroits ! Nostalgie …
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L’a fait connaître
L’ont popularisée
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@ TRS :
Comme vous aimez écrire de façon allusive ou indirecte (ce que je ne critique pas, c’est un « jeu » courant sur LSP et ici, et d’autant plus avec le réflexe des devinettes), je ne saisis pas clairement si vous appréciez ou non la partie mâle du duo Chakidor.
Pour ma part, je dois avouer qu’il m’insupporte plutôt. Son chant dégouline de tous les maniérismes vocaux actuellement à la mode dans la chanson francophone, c’en est presque une caricature. Son jeu de guitare itou, avec une rythmique « pseudo-manouche » qui devient tellement omniprésente chez les guitareux de chanson francophone que ça en devient usant.
Vous auriez dû nous signaler que la vidéo devient intéressante à partir de 3 minutes : j’ai failli abandonner et rater la partie intéressante, quand démarre le chorus de violon. Dynamique, c’est le moins que l’on puisse dire.
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Je ne saisis pas clairement si vous appréciez ou non la partie mâle du duo Chakidor. (Jacques C.)
Il m’avait pourtant semblé être clair.
Alors, en appuyant : -Je ne supporte pas qu’on aboie un traditionnel… surtout quand il a vocation à être interprété par une voix féminine, une voix fraîche…
Avec René Simard- un parfait inconnu chez moi- ça passerait un peu mieux, du moins si on apprécie ce genre d’exercice :
https://sonichits.com/video/Ren%C3%A9_Simard/AU_CHANT_DE_L'ALOUETTE
Mais vous n’avez sans doute pas goûté au pire, à ce moment où le gugusse de Châkidor insulte le peuple français.
C’est là, quand il introduit sa came à destination d’un public pas de chez nous :
Je me permets une adaptation de ce morceau de bravoure :
Chu crissement content d’être icitte avec vous-autres, fiers représentants du peuple allemand… et d’voère que vous êtes comme nous-aut’es, toujours chauds au show… Z’êtes vraiment bin comme nous, les Québécois… faut toujours qu’on s’trémousse sur not’e chaise, qu’on s’agite, qu’on s’mette à fortiller pour bin montrer qu’on est born to be alive. A la fin de la moindre turlutte, on applaudit bin fort, on montre sa joie, on crie Ouaouuu ! Yoopiiiiie !…
C’est pas comme avec le public français. Chez eux-aut’es, j’n’ai jamais déclenché qu’un enthousiasme modéré. Quelques applaudissements de politesse, l’esquisse d’un sourire à mes à mes grosses vannes. Pfff!
Tiens, ça m’rappelle une anecdote, souvenir d’une tournée en France :
Un beau jour ou peut être une nuit, Le public il s’était endormi Quand soudain, en crevant le silence, Venant des derniers rangs, Surgit un fort braiment…
-Pas de doute et aucune hésitation possible, me suis-je dit in petto et à moi-même : -Cou don, ça c’est un Québécois, c’est sûr !
S’ensuivit un moment de délicate émotion : -Salut comment ça va ? Tabernak !… pis Simonaque ! Vive la niaque ! et, Si boire :- Vive le Québec îvre !…
Mais ma job c’est pas les sacres, c’est le massacre. Je vais donc présentement vous exécuter, sans anesthésie, un fleuron du répertoire, une toune bin innocente.
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Après le succès rencontré par LA GUERRE DU RIFF N’AURA PAS LIEU, de John Gear O’Doo, les Editions Machincourtoises annoncent la sortie d’un nouvel opus : CELLE DU CHORUS NON PLUS*.
*C’est rapport à ce que, trop vite, vous écrivîtes : … la partie intéressante, quand démarre le chorus de violon…
Techniquement, il ne s’agit pas d’un « chorus » mais tout simplement d’un enchaînement sur un thème Old Time mâtiné de « jeu bluegrass » au violon. Variations et virtuosité ça plait toujours.
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Malaisant
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