TRA a rejoint TRS et LGF sur le podium des « solutionneurs » de ma dernière devinette. Bravo à tous les trois !
Il fallait trouver Estigarde, un village de l’arrondissement de Mont-de-Marsann dans le département des Landes (wiki).
Estigarde : des formes anciennes du nom antérieures au XVIIIè siècle nous font défaut pour affirmer avec certitude son étymologie. Néanmoins, ce nom semble être composé de aestuarium (voir l’ancien français estier, « canal », et le gascon estié, « canal, rigole » ) et de garde, soit « guet du cours d’eau ou du canal » (NLPBG*, DNFLMF*). C’est cette étymologie qui est également donnée par Julien Lesbats dans sa Toponymie des Landes : recherches historique (éd. de l’auteur,1978) :
et par Bénédicte Fénié dans Les substrats linguistiques dans les noms de la Grande Lande (dans les Actes du colloque de Sabres, page 133 – 1981) :
Les indices
■ ces Danseuses de flamenco de Marcel Dyf (1899-1995) orientaient vers le chef-lieu d’arrondissement, Mont-de-Marsan, qui accueille tous les ans depuis 1989 le plus grand festival consacré au flamenco hors d’Espagne appelé Arte Flamenco.
■ l’Heptaméron, de Marguerite de Navarre, aurait été écrit à Mont-de-Marsan dont elle avait fait son lieu de retraite dès 1542.
■ ce cul-de-lampe en forme de pomme de pin, dont c’était la première apparition sur ce blog, essayait d’orienter vers les Landes.
■ il fallait reconnaitre de la gemme, soit de la résine de pin, là aussi rappelant la vocation forestière du département des Landes.
■ cette photo (extraite de ce site) montre de l’ajonc européen, appelé gavarra en gascon. C’est ce mot qui a donné son nom à Gabarret (Landes, Gavared en1242 et Gavarretum en 1281, avec le suffixe collectif latin etum) et au pays Gabardan (Gabared et suffixe anum, habituel en Gascogne pour désigner un terroir), ancienne vicomté faisant partie du duché d’Albret. Jusqu’en 2013, Estigarde a fait partie de la Communauté de communes du Gabardan.
Dans le Bordelais, outre les majestueuses Garonne et Dordogne, nous avons, présents dans l’hydronymie et dans la toponymie, des jalles et des esteys (ESTEYse prononce * ESTEIL).
Les seconds se caractérisent par l’effet de la marée, comme le note bien WP :
« Un estey (du gascon estèir, ruisseau) est au chenal ce que le ruisseau est à la rivière. Cette appellation employée dans les Landes de Gascogne et dans l’Entre-deux-Mers désigne une partie d’un cours d’eau qui, soumis au régime des marées, se trouve à sec à marée basse. On trouve des esteys dans le bassin d’Arcachon, ou encore le long de la Gironde, de la Garonne et de la Dordogne, tant que l’onde de marée se fait sentir. »
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Le mascaret remonte haut dans les deux fleuves et la marée, d’une façon générale, fait bien sentir ses effets à Bordeaux.
Le père d’une amie russe, venu rendre visite à sa fille de sa lointaine et sibérienne République des Maris (dans le genre glacé, c’est encore plus exotique le Québec), fut frappé, en se promenant sur les quais, de ce que la Garonne s’écoulait tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, phénomène auquel nous ne prêtons plus attention, du fait de l’habitude : il est, en effet, extrêmement rare chez lui !
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►TRA
Merci pour ces explications !.
J’avais vu passer plusieurs orthographes pour estier dans le Sud-Ouest dont estéir, esteil et estey . Ne sachant pas trop laquelle utiliser, j’en suis resté à estier, plus « française ».
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