Le monastère – Chapitre I

Une fois bien classés les moines, les monges et les mourgues, il ne nous reste plus qu’à bien les ranger. Aux premiers temps, ils se rangeaient, en solitaire, dans des ermitages ou des celles, puis, dès l’époque franque, on les mit, en communauté, dans des monastères. Ce sont ces derniers que je vais maintenant étudier. Ce mot, issu du latin monasterium, et son diminutif monasteriolum, ont subi de très nombreuses modifications aboutissant à autant de toponymes qui nécessiteront plusieurs billets pour être passés en revue, même si je m’en tiendrai pour l’essentiel aux noms de communes.

Aujourd’hui, je m’attache au seul monasterium, laissant le monasteriolum pour une seconde partie. Par différentes modifications phonétiques, ce mot a abouti à plusieurs formes différentes.

C’est dans l’Aveyron qu’on trouve la seule commune appelée Le Monastère, en référence à l’établissement des religieuses de l’ordre de Saint Benoît au IXè siècle.

Monastier – Monestier – Monêtier

On trouve les deux premières formes plus particulièrement en pays d’oc, et la seconde en pays d’oïl.

Le Monastier-sur-Gazeille (H.-L., monastère fondé au VIIè siècle) et Le Monastier-Pin-Moriès (Loz., monastère fondé en 1062 par l’évêque Aldebert Ier de Peyre).

♦ Sous la forme monestièr (avec fermeture du a sous l’influence du suivant ) : trois communes Monestier (Allier, Ardèche, Dord.) et une Le Monestier (P.-de-D.) auxquelles ont ajoute des noms avec déterminant comme Monestier-d’Ambel et M.-de-Clermont (Is.), M.-Merlines et M.-Port-Dieu (Corr.), Le M.-du-Percy (Is.) ainsi que Saint-Paul-lès-Monestier (Is.). Avec un inattendu -s du locatif ablatif pluriel en -is (purement analogique car le pluriel n’a, ici, aucune raison d’être), on a Monestiès-sur-Cérou (Tarn, Monesterio en 961).

♦ avec des graphies légèrement différentes : Le Monêtier-les-Bains (H.-A.), Monêtier-Allemont (id.) et Monnetier-Mornex (H.-Sav.).

♦ lorsque la première partie du nom, après disparition du e non accentué, a subi l’attraction de mons, « mont », se sont formés les noms de Monthiers (Aisne, de Monasterus en 1203), Montiéramey (Aube, monasterium Arremari en 1118, du nom d’homme germanique Adremar), Montierchaume (Indre, Monasterium Caulme en 1212, avec le bas-latin *calmis), Montier-en-Der (H.-M., avec Der nom d’une forêt du gaulois dervos, « chêne »), M.-en-l’Isle (Aube), Montiers (Oise), et M.-sur-Saulx (Meuse). Le nom de Montmotier (Vosges), noté Mahumoitoir vers 1145 puis Monmostier en 1395, semble être composé du nom de personne germanique Mado(n) accompagné de monasterium qui a pu donner des variantes en –oir, cf. plus bas. Forest-Montiers (Oise) se rattache à cette liste, Forest désignant la forêt de Crécy. Montret (S.-et-L.) est sans doute un « petit monastère » masqué par l’attraction de « mont ».

♦ Ce nom a alors pu être accompagné d’un déterminatif comme pour Monterblanc (Morb., noté Monsterblanc en 1455, se dit en breton Sterùen, « ruisseau blanc », qui semble être la réduction de Mounsterwen, « le monastère blanc »), Montipouret (Indre, de monasterio Poretti en 1384, avec le latin porus, « poireau » et le collectif etum, plutôt qu’un patronyme Pouret), Montivilliers (S.-Maritime, Monasterium villare en 1242), Monterrein (Morb., avec le nom de saint *Rin), Montertelot (Morb., avec le nom de son fondateur saint Thelo) et Monterfil (I.-et-V., avec le nom de saint Fili).

♦ En nom composé : Frémontier (Somme, Fraisnum monasterium en 1140, avec fraxinum, « frêne », Puellemontier (H.-M., avec le latin puella, « jeune fille »: il s’agissait d’une abbaye de filles au VIIè siècle) et Talmontiers (Oise, Talomosterium en 1152, avec le nom de personne germanique Tallo).

CPA Monestier de Clermont

Entrainement pour les J.O. d’hiver

Monetay

En zone franco-provençale, le nom a évolué vers Monétay-sur-Allier et Monétay-sur-Loire, tous deux dans l’Allier, et vers Monnetay et Menotey (Monestiers au XIVè siècle) dans le Jura.

Moustier – Moutier

Une forme plus contractée (avec perte du e central non accentué : monestier passant à monstier puis à mostier) a abouti aussi bien à l’ancien français mostier qu’à l’occitan mostièr.

♦ Moutier(s) : trois communes s’appellent Moutiers (E.-et-L., I.-et-V., M.-et-M.) et une seule Moûtiers (Sav). Les noms avec déterminant sont bien plus nombreux. On en compte trois au singulier, tous dans la Creuse : Moutier-d’Ahun, M.-Malcard, M.-Rozeille.  Sept sont au pluriel sans article : Moutiers-au-Perche (Orne), M.-en-Puisaye (Yonne), M.-les-Mauxfaits (Vendée), M.-Saint-Jean (C.-d’Or), M.-sous-Argenton (D.-S.), M.-sous-Chantemerle (D.-S.) et M.-sur-le-Lay (Vendée) et quatre avec article : Les Moutiers-en-Auge, Les M.-Hubert et Les M.-en-Cinglais (Calv.) ainsi que Les M.-en-Retz (L-A.), auxquels on doit rajouter Les Trois-Moutiers (Vienne). Notons le nom de Neufmoutiers-en Brie (S.-et-M.), ancien Novum Monasterium (1210) dont novum, « neuf, nouveau » a été compris comme le numéral et entrainé le pluriel.

En tant que déterminant, cette forme apparait au singulier dans les noms de Esves-le-Moutier (I.-et-L.), Jouy-le-M. (Val-d’Oise), Thin-le-Moutier (Ardennes), Vieil-M. (P.-de-C.), Villy-le-M. (C.-d’Or) et Saint-Pierre-le-Moûtier (Nièvre). On la retrouve au pluriel dans Fain-lès-Moutiers (C.-d’Or) et Juigné-des-Moutiers (L.-A.) ainsi que dans Marville-Moutiers-Brûlé (E.-et-L.).

CPA-les-moutiers-en-retz-

♦ diminutifs autres que monasteriolum : avec –et pour Le Moutaret (Is.) et avec la variante –ot de l’Est pour Le Moutherot (Doubs) et Moutrot (M.-et-M.).

♦ En nom composé, on peut citer : Vimoutiers (Orne, avec le nom de la rivière La Vie), Faremoutiers (S.-et-M., avec le nom de sainte Fare, fondatrice du couvent vers 615), Semoutier (H.-M., Summostier en 1101, avec le latin summum, « le plus haut ») et Moyenmoutier (Vosges, avec medianum, « situé entre »). Avec des noms de personne germanique : Bertrimoutier (Vosges, avec Bertericus), Eymoutiers (H.-Vienne, Agentum en 958 contraction de Ahentismonasterium attesté en 1344, avec Ainthis), Eymouthiers (Char., id.), Giremoutiers (S.-et-M., avec Giroldus), Marmoutier (B.-Rhin, Mauri Monasterium en 861-82, de Moricho ; la forme Majoris Monasterii de 1182 est une latinisation tardive non étymologique) et Noirmoutier (Vendée, in insola Herio Monasterio au VIIè siècle, monasterio in Herio, maris insula en 830, Nermoster au XIIIè siècle  ; in Herio a été compris n’Herio par attraction de l’oïl neir, « noir » ; nom de personne germanique Herio).

CPA Noirmoutier

♦ La forme moustier apparait quant à elle dans le nom de Moustier-en-Fagne (Nord).

♦ Notons des variantes comme  Mouterre-sur-Blourde (Vienne, Moustier en 1449) et Mouterre-Silly (id.). Un changement de suffixe qui s’explique mal a abouti au nom de Moutils (S.-et-M., Le Moutier en 1252 et Moutiz vers 1350).

♦ Une variante orthographique, avec th, sans autre justification que de « faire savant », est à l’origine des noms de Mouthier-Haute-Pierre (Doubs, Monasterium Altapetrinse en 934), Mouthiers-sur-Boëme (Char.) et Mouthier-en-Bresse (S.-et-L.).

♦ la forme occitane mostièr se retrouve dans les noms de Moustier (L.-et-G.), M.-Ventadour (Corr.), Peyzac-le-M. (Dord.), Saint-Sever-du-M. (Av.), Verneuil-Moustiers (H.-Vienne) et Moustiers-Sainte-Marie (A.-de-H.-P.) auxquels on peut rattacher  Moustey (Landes)

En région

♦ la forme normande moitier apparait dans Les Moitiers-d’Allonne et Les Moitiers-en-Bauptois tous deux dans la Manche. Rappelons également le nom de Hautmoitiers, aujourd’hui intégrée à Lestre, toujours dans la Manche.

♦ une forme germanique munster se retrouve dans les noms de Munster en Lorraine, dans ceux de Munster, Luttenbach-près-Munster et Mullbach-sur-Munster dans le Haut-Rhin, dans ceux de Ebersmunster ( Aprimonasterium en 1483 du nom de personne germanique Ebero compris comme eber, « sanglier » et latinisé en Aper) et de Reinhardsmunster (du comte Reinhard de Hanau-Lichtenberg qui a rebâti le village au XVIIè siècle) dans le Bas-Rhin et enfin dans ceux de Valmunster et Volmunster (du nom de personne germanique Wala) en Moselle.

♦ en Bretagne, c’est le dérivé Moustoir, rendu par le breton mouster, qui a été le plus productif. Pour ne citer que les noms de communes, on trouve Le Moustoir (C.-d’A.), Moustoir-Remungel (Morb.), Moustoir-Ac (Morb. , contraction d’un ancien Moustoir-Radenac) et Mousteru (C.-d’A., le « monastère rouge » en référence à la croix des Templiers).

PS : j’ai bien cherché partout mais j’en ai sans doute oublié. Si vous en connaissez d’autres, les « commentaires » sont ouverts !

shadock

Et c’est tant mieux, parce que je ne ferai pas ça tous les jours !

La devinette

Il vous faudra trouver le nom composé de deux mots sans trait d’union d’une commune de France métropolitaine lié au latin monasterium.

Le nouveau chef-lieu de canton porte un nom relatif à un cours d’eau qui va s’élargissant.

■ un tableau :

indice a 20 02 2022

■ une sculpture :

indice b 20 02 2022

Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

3 commentaires sur “Le monastère – Chapitre I

  1. Bonjour m Leveto

    voici mes questions
    1 GUMIERES , commune du Forez

    2 TAILLEVEN ( Hérault ) ( ven : montagne ? )

    50 SAINT-PIERRE D’ARTHEGLISE
    dont le hameau la puisatière

    14 AUDRIEU ( hameau la puisatière)

    30 à Sainte-Anastasie
    la grotte de DECAMAGNE ( ou du barrage )

    Espagne
    le massif du COTIELLA ( Huesca)
    la punta lacuès
    vallon de lavasar
    refuge d’Armena

    BAZTAN en navarre ( bidassoa supérieure)

    L’ IBON de PLAN
    Haute vallée de GISTAIN

    je signale juste la commune de CASSANIOUZE 15
    ( ou vient d’être tuée une randonneuse )
    https://vousvoyezletopo.home.blog/2011/05/16/des-chenes-en-serie/

    savez-vous quelle en est la terminaison ?

    Merci , bonne semaine .

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  2. je note qu’il y a déjà eu un changement sur environ cent ans , pour
    Monestier-de-Clermont ( orthographe actuelle )

    MonestierS- LE- Clermont ( vieille carte postale )

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  3. lecteur

    ■ 1 GUMIERES , commune du Forez

    Le nom est attesté de Gomeriis au XIè siècle et Gumeres en 1225, du nom de personne germanique Gomerius et suffixe féminin pluriel as , sous-entendu terras.

    ■ 2 TAILLEVEN ( Hérault ) ( ven : montagne ? )

    On trouve les noms Tailhaven vers 1644 et village de Tailheven en 1740. On y reconnait l’occitan talha ven , « (qui) taille (le) vent, fanfaron », sobriquet.

    ■ 50 SAINT-PIERRE D’ARTHEGLISE

    formes anciennes : Sancti Petri de Archetiglise vers 1150, Sanctus Petrus de Archeti Ecclesia vers 1156, Sancti Petri de Argetiglise vers 1280 et Saint Pierre d’Arteglise en rivière en 1760. L’étymologie donnée sur wikipedia semble correcte.

    dont le hameau la puisatière  :
    la Puisatière semble être la ferme ou la terre d’un Puisatier (soit nom de métier soit nom de famille)

    ■ 14 AUDRIEU ( hameau la puisatière)

    Attesté Aldreium en 1108, du nom de personne germanique Aldrick accompagné d’un suffixe mal identifié, peut-être iacum .

    ■ 30 à Sainte-Anastasie
    la grotte de DECAMAGNE ( ou du barrage )

    Decamagne est le nom du lieu-dit originel (attesté sur le cadastre) qui a fourni son nom au ruisseau puis à la grotte. Ce nom est aujourd’hui mal compris comme le montre le texte suivant :

    Décamagne: un nom mystérieux

    Divers auteurs se sont posés Ia question de la signification de ce nom bien étrange et a priori incompréhensible. Ils ont proposé des explications, certaines pas du tout crédibles car ne prenant pas en compte la linguistique régionale. La dernière en date lui fait signifier « multiples tours ou éperons » mais en se gardant bien de préciser dans quelle langue.
    Les auteurs précédents ont retenu « magne » au sens de grand, du latin magnus et bien attesté par la célèbre Tour Magne de Nîmes, Charlemagne, etc. Mais ils ont buté sur la première partie « déca », parfois identifié au préfixe d’origine grecque signifiant « dix » pourtant à peu près inconnu avant la généralisation du système métrique.
    Personne, à notre connaissance n’a proposé de couper dé et camagne, ce qui change tout. « Dé » correspond à la préposition « de » en occitan, mais « camagne » reste problématique. 0n pourrait proposer une contraction de « camp(s) magne(s) », c’est-à-dire « grand(s) champ(s) », mais, au fond d’une gorge comme celle-ci, ce serait pour le moins étrange. 0n peut aussi penser à un nom de personne (propriétaire, meunier…) : soit Campmany qui existe en catalan, soit le surnom ironique de quelqu’un qui aurait défriché quelques misérables parcelles de terre aride…
    Il reste une dernière possibilité, celle de voir dans « camagne » une déformation de l’occitan « caumanha » (prononcer « câoumagna ») = grosse chaleur, ce qui irait très bien dans ce fond de vallée encaissée et torride et je ne fais pas allusion aux nombreuses baigneuses !

    https://www.fichier-pdf.fr/2014/09/22/grotte-du-barrage/preview/page/2/

    En découvrant ce nom, il m’était spontanément venu une autre idée : on pourrait voir dans deca l’occitan decan ou degan , « doyen », dont le n terminal aurait été assimilé au m initial de magne  : ce serait alors le « grand doyen », sobriquet donné à l’habitant du lieu-dit. F. Mistral parle aussi, outre « doyen », de « chef d’une famille ou d’une métairie » dans les Landes pour decan .
    ______________________________________________________________________________

    Espagne

    ■ le massif du COTIELLA ( Huesca)

    Sans doute du latin cot, cotis , « pierre », et suffixe collectif issu du latin ilia, pluriel de ilium (qui a donné ille en occitan comme pour Peyrille, « lieu rocailleux »).

    ■ la punta lacuès

    Lacuès semble être une variante du gascon laguë, « lagune, étang ».

    ■ vallon de lavasar ou labasar

    On est tenté d’y voir un dérivé du basque Lav/lab (vallée, plaine) aiz (pierre) ara (lieu, endroit ) : ce serait le « pierrier de la vallée »

    refuge d’Armena

    En français Armena, en aragonais Armenya et en castillan Armeña .
    Tient son nom du cirque glaciaire et du pic d’Armenya qui le surplombe. Ce pic est aussi connu sous le nom de Pic de Raymond d’Espouy (1892-1955) célèbre pyrénéiste français.
    Le nom Armeña pourrait faire référence à l’hermine (Mustela erminea), appelée armiño en espagnol, qui y serait particulièrement abondante. (cf. ici).

    BAZTAN en navarre ( bidassoa supérieure)

    peut-être du basque baste , « ajonc épineux », à comparer au gascon basta , de même sens, à l’origine du nom de Bastanès (P.-A.)

    L’ IBON de PLAN

    Ibón  : lac de montagne en aragonais. Plan  : plan.

    ■ Haute vallée de GISTAIN

    La vallée doit son nom à la commune appelée Gistain, Chistau ou encore Xistau
    À propos de ce nom, les Espagnols eux-mêmes ne savent pas à quoi s’en tenir et se disputent , alors moi …
    Cf. ces différents documents :
    http://carlosurzainqui.blogspot.com/2019/09/gistain-o-chisten.html

    https://www.google.com/search?q=Gistain+toponyme&client=firefox-b-d&ei=bxIWYoeuOtGMlwTAva3wAg&start=10&sa=N&ved=2ahUKEwjHodPW1JX2AhVRxoUKHcBeCy4Q8NMDegQIARBF&biw=1920&bih=899&dpr=1

    ______________________________________________________________________
    ■ je signale juste la commune de CASSANIOUZE15
    ( ou vient d’être tuée une randonneuse )
    https://vousvoyezletopo.home.blog/2011/05/16/des-chenes-en-serie/
    savez-vous quelle en est la terminaison ?

    Sans surprise, il s’agit de cassanus , « chêne », accompagné du suffixe collectif féminin osa , qualifiant une terre où le chêne pousse en abondance (correspondrait au français «* chêneuse » si un tel adjectif existait).
    C’est une formation identique à Espinouse (épineuse), Freissinouze (frêne), etc. ou au masculin Ginestous (genêt), Lauroux (laurier), etc. On la retrouve avec des collectifs de pierres (Caroux, Cirouze …) ou d’animaux ( Couloubroux pour des couleuvres)

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