LGF a été rejoint par TRS sur le podium des découvreurs de la solution à ma dernière devinette. Bravo à tous les deux !
Il fallait trouver Touyeras, un lieu-dit de Séreilhac, dans le canton d’Aixe-sur-Vienne en Haute-Vienne.
■ Touyeras : le nom de ce hameau est écrit Touieras sur la carte de Cassini (feuillet 33, Limoges,1779). On y reconnaît un dérivé de touille/touye étudié dans le billet précédent, accompagné ici du suffixe collectif –ier et de l’augmentatif –às. Ce dernier servait sans doute à distinguer cette « lande d’ajoncs ou de genêts épineux » de sa voisine La Touyère à Marval ou de son voisin Touyer à Chaptelat.
■ Sereilhac : le nom de cette commune est attesté parr. de Cerelhac au XIIè siècle, du nom de personne roman Caerellius accompagné du suffixe –acum.
■ Aixe-sur-Vienne : Axia au Xè siècle et de Aisa en 1147-85, du nom de personne roman Axius accompagné du suffixe –a qui fait d’Axia un adjectif féminin, sous-entendu villa.
■ Limousin : le nom de ce pays historique du haut Moyen Âge est attesté in Lemovicino en 575-94 chez Grégoire de Tours. Il est est formé sur le nom ancien de Limoges, Lemovicae, muni du suffixe –inu. Cette dernière a pris au IVè siècle, le nom de la tribu gauloise dont elle était la capitale, les Lemovices, déjà mentionnés par César au Ier siècle : la ville est alors attestée Lemovices au milieu du Vè siècle chez Sidoine Apollinaire. Ce nom s’est figé à l’accusatif féminin pluriel Lemovecas en 575-94 (Grégoire de Tours). Le v intervocalique, qui n’est plus prononcé, sera remplacé par un d, d’où Limodecas sur des monnaies mérovingiennes ; après disparition du e, le nom aboutit à la forme occitane Limotjas en 1126 puis au français Limoges vers 1170. Le nom des Lemovices est formé sur le celtique lemo, « orme » et vices « qui combattent » : il s’agit de « ceux qui combattent avec l’(arc en) orme ».
Les indices
■ « Le canton fut le théâtre d’un épisode de la Résistance qui s’acheva de manière dramatique par la mort d’un de ses jeunes héros. » : Thomas Saintourens, pour Lemonde.fr, racontait l’histoire du petit Marcel Pinte dans cet article.
■ « Je vous proposerais bien une chanson picarde comme indice, mais j’ai peur que ça ne fasse l’effet d’un éléphant dans un magasin de porcelaine » : cette phrase a suffi à LGF pour penser au P’tit Quinquin, la célèbre Canchon dormoire picarde, et à la porcelaine de Limoges.
■ ce tableau de Hugues Claude Pissarro (petit-fils de Camille Pissarro né en 1935), intitulé L’Orme du moulin devait faire penser aux Lemovices, « ceux qui combattent avec l’ (arc en) orme ».
Votre billet ne dit pas en quoi Le p’tit Quinquin constitue en quoi que ce soit un indice.
La porcelaine de votre non-indice de dimanche, OK. Mais en l’occurrence c’est l’éléphant qui est un indice, et non pas le fait qu’il serve de prétexte à évoquer une chanson picarde, la phrase aurait été la même (et avec le même indice de l’éléphant) si vous aviez évoqué une chanson argentine, un poème burkinabè ou un dicton finlandais. Donc reste le mystère : que vient faire cette chanson picarde dans la résolution de l’énigme ?
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Erratum : *(avec le même indice de la porcelaine).
Car ici encore, rien dans votre billet ne justifie la présence de cet éléphant, à part pour placer la formule aboutissant à la porcelaine…
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Mais enfin, Jacques C, avez-vous suivi le lien vers l’article du Monde.fr ?
https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/11/03/quinquin-6-ans-mort-pour-la-france_6058262_3224.html
Quant à l’éléphant, il n’était là, oui, que pour la porcelaine de Limoges.
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Diantre, il fallait donc cliquer sur les liens… My bad.
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« Cliquer sur les liens »
N’est-ce-pas le principe même de l’hypertexte ?
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À l’époque kaolingienne, il n’y avait plus d’éléphants pour passer les Alpes !
Avant d’avoir retrouvé pourquoi les combattants de l’arc menaient au Limousin, le tableau pissaresque m’avait conduit à une localité voisine : http://www.arbres-remarquables.org/projects-archive/lorme-lisse-du-moulin-de-boussignac/
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@leveto :
En fait, l’usage internautique est plutôt que les liens apportent une information complémentaire (les détails, le développement, etc.)… à une information synthétique déjà apportée dans le texte lui-même. Le principe des hyperliens est en effet d’ajouter un deuxième niveau de lecture (mais pas de se substituer au premier niveau !, ni de diviser le premier niveau en des infos explicites et des infos à aller chercher ailleurs).
Pour moi, l’explication des indices relève du premier niveau de lecture, et les informations supplémentaires du deuxième (de l’hyperlien). Ici, cela aurait donné par exemple :
Thomas Saintourens, pour Lemonde.fr, racontait l’histoire du petit Marcel Pinte dit Quinquin dans cet article.
Ce n’est pas pour râler : j’ai bien conclu par « My bad », c’est-à-dire que j’aurais dû cliquer et éviter de demander l’explication, j’assume avoir manqué d’attention. C’est d’autant plus idiot que je consulte généralement les liens que vous indiquez, toujours intéressants.
Mais puisque vous insistez, je me permets d’être plus complet. Les hyperliens sont une fonction formidable d’internet, mais qui peut conduire à diviser l’attention et compliquer la lecture. Il a donc été convenu (par les premiers utilisateurs et par le monde académique) de les utiliser plus ou moins selon le même encastrement que les notes de bas de page : l’info principale doit être disponible sans aller lire les notes ou cliquer sur les liens, ces derniers ajoutant un deuxième niveau de lecture à qui le souhaite.
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Oui, Jacques C, vous avez raison, dans l’absolu..
Mais je pense que je vais créer un néologisme pour désigner l’explication que l’on obtient en cliquant sur un lien. Ce sera une « excliquation ».
Et hop.
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Très joli, excliquation.
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