Gruyères (CH), répàladev

podium seul  Seul LGF m’a donné la réponse à ma dernière devinette. Bravo à lui !

Dans un de ses commentaires, Brosseur remarquait que l’énoncé ne précisait pas si le lieu à trouver se situait ou non en France métropolitaine. Bien vu !

Il fallait trouver Gruyères, une commune du canton de Fribourg en Suisse.

Gruyères-CH-local

Depuis le Moyen Âge, cette commune fait figurer une grue sur ses armories qui en deviennent ainsi « parlantes » : il n’est pas besoin de savoir lire, la seule vision d’une grue suffit à identifier la localité comme étant Gruyères.

Monnaie-Gruyèresc1      Sur une pièce de monnaie de 1552

Deux hypothèses ont été proposées pour expliquer ce nom dont on connaît les formes anciennes Gruerico (1101-11200), de Grueri (1138-1139) et de Grueria (1142).

Stéphane Gendron (Animaux et noms de lieux, Errance, 2010) explique, à propos des grues : « parmi les noms à valeur collective rappelant la présence temporaire de ces échassiers migrateurs, le plus fameux est Gruyères, commune de la Suisse romande (de Grueria en 1285). D’ailleurs, la grue figure depuis le Moyen Âge sur les armes de la ville. Ajoutons son homonyme ardennais Gruyères (Grueariae au XIè siècle), Gruyères à Cormoz (Ain, apud Gruerias en 1416) et le Moulin de la Gruyère, moulin à vent de Piney (Aube, moulin de la Gruière chez Cassini). ». On pourra quand même s’étonner que le fait de voir figurer une grue sur les armes de la ville soit considéré comme une preuve de l’étymologie avancée : c’est faire peu de cas des nombreuses étymologies populaires à l’origine de telles armes. Cette étymologie avait été proposée par Andres Mark Kristol (Dictionnaire toponymique des communes suisses, Payot, 2005) et reprise par Jacques E. Merceron (LaVieille Carcas de Carcassonne, le Seuil, 2006). Ce dernier parle du latin grus, « grue », suivi du suffixe aria pour désigner un « endroit fréquenté par les grues » et ajoute néanmoins : « mais comme les grues sont plutôt rares en Suisse, il faut plutôt comprendre “ endroit où l’on a vu une grue ” ou, métaphoriquement, “ ville perchée sur une hauteur ” ». Un coup d’œil sur la carte des migrations et des sites d’hivernage des grues nous confirme que la Suisse n’en fait pas partie.

S. Gendron (op. cit.), à propos de gruyer, précise quant à lui qu’« il ne doit pas être confondu avec le seigneur gruyer, celui qui bénéficie d’un droit d’usage sur les bois de ses vassaux (et son dérivé gruerie “ privilège royal ou seigneurial sur les bois ”) ». Voilà qui nous amène à l’autre hypothèse étymologique.

Comme il est expliqué sur la page wikipedia consacrée au Comté de Gruyère :

Les anciens pagus gallo-romains ayant pris le nom de Gau, un des premiers officiers de cette subdivision territoriale, gouvernée par Rodolphe Ier de Bourgogne, est Turimbert, nommé comte d’Ogo ou Hochgau (traduit par : Haut-Pays, Gau étant un terme vieux francique désignant une division politico-géographique d’une nation, l’équivalent d’un district). Ogo est l’ancien nom du comté de Gruyère occupant la totalité de la haute vallée de la Sarine dont le chef-lieu est le Château-d’Œx dans le Canton de Vaud, où le comte exercera le droit de justice pour les eaux et la forêt, cet office est désigné sous le nom de Gruerie, avec le temps il deviendra le nom propre de la famille de Gruyère qui portera le titre de comte dès le IXe siècle comme le prouve la charte de fondation du prieuré de Rougemont. À cette époque il était courant qu’un grand officier, nommé « forestarii« , soit investi de cette charge pour assurer l’inspection et la conservation des forêts. Avec l’affaiblissement du pouvoir royal les Grands-Gruyers, ou comtes-forestiers, rendront leurs titres héréditaires et s’érigeront en seigneurs. »

Les lecteurs soucieux de vérifier par eux-mêmes sont invités à lire cet extrait

Capture Gruerie I

(Jean Joseph Hisely, Histoire du comté de Gruyère, vol. 10, page 6, 1885)

Ou encore, du même auteur, les pages 48-49 de son Introduction à l’histoire du comté de Gruyère.

Les termes grieur, gruier et gruyer sont attestés en ancien français (Dictionnaire dit de Godefroy) avec le sens de « garde-forêts », de même que gruerie, qui est la juridiction d’un gruier. Ces mots sont issus de l´ancien haut allemand gruoni, germanique *grônia, « vert ». Le même parallèle avec la couleur verte se retrouve dans le nom français du verdier, « garde-forestier et garde-chasse chargé de juger les délits qui y sont commis ». (Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, Henri Suter).

On aura remarqué que le comté porte le nom de Gruyère au singulier tandis que le nom de la commune est muni d’un s terminal. Je n’ai pas d’explication et aucun des auteurs que j’ai lus ne s’attarde sur cette différence.

cdl 1

Les indices

■  le chef-lieu de canton (suisse) Fribourg porte un nom issu de l’allemand frei burg, soit « ville libre », rappelant les privilèges octroyés par son fondateur, le duc Berthold IV de Zaehringen en 1157.

indice c 05 11 2022  ■ l’héroïne Sylvie de ce roman se rend chez le garde-forestier. N’ayant pas lu ledit roman, je ne saurai pas vous dire si elle y a vu le loup.

■ la légende raconte que Gruyères fut fondée par un guerrier nommé Gruerius qui choisit la grue pour orner son blason.  LGF m’a proposé à ce sujet cette lecture.(pp 92-93).

■ le Haut-Pays : cf. l’extrait de la page wiki cité plus haut.

indice a 08 11 2022  ■ l’affiche du film Alien, rappelait que H. R. Giger, le dessinateur de la créature, a fondé son propre musée à Gruyères.

■ la comptine du petit ver de terre n’était là que pour la présence d’une grue dans ses paroles (et parce que ça m’amusait).

L’indice du jeudi 10 novembre 2022

Personne ne m’a encore proposé de bonne réponse à ma dernière devinette.

Comme promis à la fin du billet dévoilant les indices du mardi, je vous montre la chanson où il est question d’un annélide, en l’occurrence un lombric :

Oui, bon, d’accord, ce n’est pas la chanson du siècle … mais c’est mon indice.

Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

Les indices du mardi 08 novembre 2022

Une fois n’est pas coutume, personne ne m’a donné la réponse à ma dernière devinette.(le 08/11/2022 à 19h15 GMT)

En voici (pour les fainéants etc.) l’énoncé :

Il vous faudra trouver une localité dont les armes parlantes montrent un animal ailé.

Deux hypothèses ont été émises concernant la façon dont « parlent » ces armes : soit de façon parfaitement étymologique soit selon une mauvaise interprétation. C’est cette dernière explication qui est aujourd’hui la plus partagée, puisqu’il semble que le toponyme fasse en réalité référence à une activité des premiers seigneurs du lieu.

Le chef-lieu du canton où se situe cette localité porte un nom indiquant qu’il bénéficiait jadis de certains privilèges.

Un indice :

indice c 05 11 2022

cdl a

Et je rajoute ces précisions et indices :

la légende explique le toponyme par la capture par le fondateur de la localité, au temps de l’occupation romaine, d’un animal ailé qui en deviendra le symbole héraldique. Mais, même si l’endroit était occupé de longue date, la localité elle-même ne sera connue sous son nom actuel qu’au Moyen Âge.

la région où fut fondée la localité portait auparavant un nom signifiant « Haut Pays » dans la langue locale avant de prendre le nom de ladite localité.

■ un indice pour la localité elle-même :

indice a 08 11 2022

■ Ah! je pourrais aussi vous parler d’une chanson où il est question d’un annélide… mais je vais attendre l’éventuelle arrivée de bonnes réponses avant de vous la proposer. [oui, je sais, « annélide », c’est fait rien que pour vous faire cliquer — mais je vous assure que je ne suis pas payé au nombre de clics ! ]

Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

De quelques blasons ailés

Une fois de plus (et j’en demande pardon par avance à ceux que cela défrise), le manque d’inspiration me pousse à sortir de mes vieux cartons quelques nouveaux blasons parlants.

 

AIGLEMONT (Ardennes)

Les historiens et érudits locaux qui se sont penchés sur ce nom ont eu tôt fait d’y voir un Mont de l’Aigle, allant jusqu’à officialiser cette étymologie dans les armes de la ville, les rendant parlantes en y faisant figurer trois alérions, représentation héraldique d’une « petite aigle sans bec ni patte » :

De sinople à deux alérions d’argent, rangés en pointe ; mantelé de gueules à une crosse et une clef à double panneton d’or, passées en sautoir et surmontées d’un alérion d’argent.

AIGLEMONT-Blason

Il ne restait plus qu’à expliquer la présence de l’aigle, ce que certains latinistes locaux s’empressèrent de faire en inventant une forme ancienne Aquilae mons à laquelle d’autres préférèrent Alae mons, « le mont de l’aile », cette dernière pouvant être d’oiseau ou de cavalerie, c’est-à-dire les aigles des légions romaines – que chaque village aimerait voir figurer dans son histoire. Albert Meyrac (Villes et villages des Ardennes, Lib. Guénégaud, 1966 – 1re éd. 1898) déclare quant à lui que le « vrai » nom est Es-le-mont, qui fait référence à la situation du village sur une colline. Il ajoute : « une prononciation incorrecte, ou mieux, plus simple, nous a, seule, valu Aiglemont. » Il note également qu’au pied de la colline se trouve un gué des Romains (déjà connu sous ce nom en 1521 lors du repli des Impériaux levant le siège de Mézières et traversant la Meuse à cet endroit). La découverte de tombes anciennes renfermant de nombreuses épées a sans doute contribué à ancrer l’interprétation par « l’aigle » dans l’esprit des populations locales.

Ajoutons que les soldats allemands, installés à Jallois entre 1915 et 1918, ont mis à contribution cette étymologie populaire en inscrivant sur une borne de la localité Adlersberg, c’est-à-dire « mont de l’aigle » où, de romain, l’aigle était devenu, dans leur esprit, impérial germanique.

Qu’en est-il de la véritable étymologie ? E. Nègre (TGF*), s’appuyant sur la forme ancienne Ayllemont (1271) penche pour un anthroponyme germanique Agilo, attesté sous la forme romanisée Agilius,  et le latin Montem, soit le « mont d’Aigle » ou pour le seul anthroponyme germanique Aglemundus. Dauzat&Rostaing (DENLF*) citent aussi, sans date, le nom germanique Agilmund. Les choses semblent pourtant plus complexes si on consulte le site internet officiel de la commune. On y apprend que la trace la plus ancienne connue de son nom apparaît en avril 1256 sous la forme Eslemont. Ce nom évoluera ensuite au fil des années : elemont, alemont, elmont, ellemont, ailmont, ailemont avec ou sans t final, avec ou sans majuscule, et ce jusqu’au XVIIIè siècle. La forme la plus souvent employée, en tout cas dans les écrits officiels est eslemont, celle du XIIIè siècle, tandis qu’apparaît la forme Aguilo Monte dès 1291. En 1582, sur l’acte de fondation du village, celui-ci est nommé Ayglemont aussi écrit Ailemont. Si l’on s’en tient aux formes les plus anciennes, il semble qu’elles tournent toutes autour d’un point commun : l’eau. En celtique, le radical ev, « eau », s’est transformé à l’époque romaine en es, ez et même parfois al, aa. Le latin aqua a donné aigue en ancien français. Que ce soit Es-le-mont ou Aigue-le-Mont, « mont de l’eau », le toponyme décrit bien la réalité topographique du village, haut perché au sommet d’une colline, véritable réservoir d’eau.

Source principale : Ce dernier paragraphe s’appuie sur l’ouvrage de Marcel DORIGNY, Quatre villages à travers les siècles, paru en 1951, réédité par ALICIA (renseignements : 03-24-57-38-17)

AIGLUN (Alpes-Maritimes et Alpes-de-Haute-Provence)

Le blason de la  commune des Alpes-Maritimes est d’azur à l’aigle d’argent empiétant un poisson du même.

AIGLUN-Blason

Le blason de la commune des Alpes-de-Haute-Provence est dazur à la fasce d’or chargée de trois aigles de sable.

AIGLUN-04 Blason

Il s’agit dans les deux cas d’armes parlantes étymologiques puisque Aiglun (A.-de-H.-P.) a pour formes anciennes : de Aiglezino (1193) et Aygladuno (1319), du latin aquila, « aigle », accompagné du gaulois dunum, « forteresse », à comparer à ce qu’on appelle un « nid d’aigle ». Le d intervocalique d’*aquiladunum passe à z puis disparait (la forme de 1319 est une réfection latine due à un scribe érudit). Aiglun (A.-M.) est attesté de Ayglesuni vers 1200, de même étymologie.

Quant au poisson du blason de la commune des Alpes-Maritimes, il s’agit d’un des attributs de saint Raphaël, patron de la paroisse dès le XVIè siècle.

AIGLE (canton de Vaud, Suisse)

Cette commune arbore : coupé de sable et d’or à deux aigles, de l’un dans l’autre (c’est-à-dire deux aigles superposées, l’une jaune sur fond noir, l’autre noire sur fond jaune).

AIGLE-Blason

Il s’agit d’armes parlantes basées sur une étymologie populaire. Point d’aigle en effet dans les formes anciennes qui sont : de Aleo (1152-53), capellam sancti Petri de Ali (1177), ecclesiam de Alio (1179 etc. mais un patronyme germanique Agil(o) – donné par Nègre pour Aiglemont.

SALLAGRIFFON (Alpes-Maritimes)

Comme de nombreuses communes qui n’ont pas fourni à temps leur propre blason, celle-ci s’est vu imposer le sien : écartelé aux 1er et 4e de gueules au griffon d’or, aux 2e et 3e d’or au lion couronné de sable, parlant bien entendu par les griffons.

SALLAGRIFFON-Blason

Rappelons, qu’en mythologie comme en héraldique, un griffon est un animal fabuleux au corps de lion et à la tête d’aigle. Pourtant, les formes anciennes du toponyme, Salafon (ca. 1200) et Sala Griffone (1337) montrent qu’en réalité le nom est issu de l’occitan sala, « demeure seigneuriale » (germanique seli, allemand Saal), accompagné de l’occitan font, « source », remplacé par l’occitan grifon, « fontaine jaillissante » (F.Mistral, Trésor du Félibrige, repris par E. Nègre, TGF*) ou « fontaine aménagée » (Astor, DNFLMF* qui s’appuie sur une autre définition donnée par F.Mistral : « robinet qui rappelle par sa forme la tête d’un griffon »).

*Les abréviations en gras suivies d’un astérisque renvoient à la bibliographie du blog, accessible par le lien en haut de la colonne de droite.

Les dessins de blasons sont issus du site l’Armorial des villes et villages de France, avec l’aimable autorisation de leur auteur, Daniel Juric — à l’exception du dessin du blason d’Aigle (Suisse) qui provient de wikipedia.

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La devinette

Il vous faudra trouver une localité dont les armes parlantes montrent un animal ailé.

Deux hypothèses ont été émises concernant la façon dont « parlent » ces armes : soit de façon parfaitement étymologique soit selon une mauvaise interprétation. C’est cette dernière explication qui est aujourd’hui la plus partagée, puisqu’il semble que le toponyme fasse en réalité référence à une activité des premiers seigneurs du lieu.

Le chef-lieu du canton où se situe cette localité porte un nom indiquant qu’il bénéficiait jadis de certains privilèges.

Un indice :

indice c 05 11 2022

 

Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

 

Lorentzweiler (répàladev)

TRS signe son retour parmi nous en me donnant le premier, et de loin !, la bonne réponse à ma dernière devinette. LGF l’accompagne sur le podium. Bravo à tous les deux !

Il fallait trouver Lorentzweiler, canton de Mersch, dans le Grand-Duché de Luxembourg.

Le Luxembourg, c’est là :

luxembourg-gif

Et Lorentzweiler, c’est ici :

local Lorentzweiler

Lorentzweiler (Luerenzweiler en luxembourgeois) : on reconnait dans ce nom le germanique weiler désignant originellement un hameau, du latin villare, lui-même de villa, « domaine rural ». Il est ici précédé du nom Lorentz, en français Laurent, saint patron de la paroisse.

Le blason de la commune est taillé de gueules et d’or à un gril de mêmes et de l’un en l’autre posé en barre, accompagné en chef d’une main appaumée d’argent posée en fasce le poignet à dextre, en pointe d’un ours passant de sable sellé de gueules.

Il est représenté ainsi sur le site de la commune :

blason Lorentzweiler

et représenté de la même façon partout ailleurs.

Ma science héraldique n’est sans doute pas absolue mais je sais quand même qu’une pièce « posée en fasce » est une pièce longue posée horizontalement (cf. ici). En conséquence, la main aurait dû être horizontale, le poignet à gauche (à dextre si on se met à la place du chevalier qui tient l’écu devant lui).

Tentative de rétablissement du blason authentique :

commune-lorentzweiler-1

Pourtant, dans le blason présenté par la commune, la main est verticale et le poignet en bas ! Fi !

Les explications données par le même site municipal sont en revanche correctes :

Le champ taillé de gueules et d’or provient des armes des anciens comtes de Meysembourg (…), seigneurs à Blaschette, qui exerçaient des siècles durant les fonctions de voué à Lorentzweiler, tandis que l’abbaye St. Willibrord d’Echternach est confirmée comme seigneur foncier à Lorentzweiler (…) depuis les origines. La main d’argent se rapporte à ces faits. (…)

L’ours passant et sellé évoque les armes de l’abbaye St. Maximin de Trèves attestée comme seigneur foncier à Hunsdorf (…) depuis 853. (…)

Le gril faisant ici allusion au nom de la commune (armoiries parlantes) est l’attribut reconnu de St. Laurent, patron paroissial à Lorentzweiler.

Mersch (Miersch en luxembourgeois) : le premier nom Marisch attesté en 853 pourrait provenir du nom d’homme latin Marcius accompagné du suffixe –acum ou, plus vraisemblablement du latin marisca, « marécage », qui correspond bien à la topographie.

garelorentzweiler

cdl6

Les indices

■ le blason dans l’énoncé : l’« ustensile de cuisine » pour le gril sur lequel périt saint Laurent, l’« animal sauvage muni d’un accessoire inattendu » pour l’ours sellé et le « symbole d’une prestation de serment » pour la main appaumée.

indice a 17 07 2022 ■ cette forêt devait faire penser à l’ancien département français des Forêts qui exista du 1er octobre 1795 au 30 mai 1914 et qui comprenait la plus grande partie de l’ancien duché de Luxembourg. La photo représente vraiment une forêt luxembourgeoise.

indice a 19 07 2022 ■ il fallait reconnaître un grand-duc, bien sûr, pour chercher dans le Grand-Duché de Luxembourg.

Les indices du mardi 19/07/2022

Ma dernière devinette, peut-être trop difficile, n’a pas trouvé preneur.

L’énoncé ? Le voici :

Il vous faudra trouver une commune dont les armes sont parlantes de manière indirecte par la représentation d’un ustensile de cuisine.

On voit également dans ce blason un animal sauvage muni d’un accessoire inattendu (pour les seigneurs) ainsi que le symbole d’une prestation de serment (pour l’abbaye).

Le nom du chef-lieu du canton où est située cette commune signifie, selon l’étymologie la plus vraisemblable, que la terre y était marécageuse tandis que, selon une autre hypothèse, il s’agirait d’un dérivé d’un nom d’homme latin.

 Un indice, pour le département :

indice a 17 07 2022

 mais méfiez-vous …

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Les indices

■ le nom de la commune à trouver comporte celui d’un saint.

■ le département dont il est question est historique.

■ et donc

indice a 19 07 2022

Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

La devinette du dimanche

Trop occupé en cette fin de semaine caniculaire pour écrire un billet, je ne peux que vous proposer ce soir une devinette qui devrait permettre aux accros de patienter un peu.

Il vous faudra trouver une commune dont les armes sont parlantes de manière indirecte par la représentation d’un ustensile de cuisine.

On voit également dans ce blason un animal sauvage muni d’un accessoire inattendu (pour les seigneurs) ainsi que le symbole d’une prestation de serment (pour l’abbaye).

Le nom du chef-lieu du canton où est située cette commune signifie, selon l’étymologie la plus vraisemblable, que la terre y était marécageuse tandis que, selon une autre hypothèse, il s’agirait d’un dérivé d’un nom d’homme latin.

 Un indice, pour le département :

indice a 17 07 2022

 mais méfiez-vous …

Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

Faoug, CH (répàladev)

Personne n’a rejoint TRA et LGF qui restent donc les seuls « solutionneurs » de ma dernière devinette. Bravo à eux ! Il fallait trouver Faoug (wiki), une commune du canton de Vaud, chef-lieu Lausanne, sur les bords du lac de Morat, en Suisse.

En principe, depuis ce billet, vous savez où se trouve la Suisse.

Le canton de Vaud, c’est là : carte-de-la-suisse-19 Et Faoug, au bord du lac de Morat, c’est ici :

Lac Morat

Faoug : Les formes anciennes du nom sont Fol (1228), apud Phawen (1250), de Foz (1441), de Folz (1453), underthanen von Pfauwen (en allemand, en 1520), Foulz (1572) et enfin Faoug (1652). Ce toponyme provient du latin fagus, « hêtre » et par extension « forêt de hêtre ». La graphie actuelle est une réfection étymologique savante (qu’on peut juger maladroite).

Le blason est parti d’argent au paon rouant au naturel sur un mont de sinople, et de gueules au hêtre arraché de sinople. Ces armoiries figurent déjà sur un sceau communal de 1713. Armoiries_Faoug Il s’agit d’armes parlantes : le nom allemand du village est en effet Pfauen, rapproché par paronymie de Pfau, « paon », tandis que le nom français est issu de l’ancien français fou, « hêtre », comme on l’a vu.

(Le dessin du blason est issu du site l’Armorial des villes et villages de France, avec l’aimable autorisation de son auteur, Daniel Juric).

Morat (alémanique et allemand Murten) : la plus ancienne attestation  de ce toponyme est la forme latine tardive Muratum en 516, à laquelle correspond la forme romane Murat en 1033 et 1228, que continue la forme actuelle Morat. L’adjectif Murtenus, attesté en 1032 dans l’expression Castra Murtena, permet de postuler une forme syncopée *Murtum à l’origine de l’alémanique Murtem, attesté depuis 1238. Le participe latin muratus, « muré, entouré de murs », convient bien pour désigner la ville de Morat, qui a gardé jusqu’à présent, non sans quelques réfections, ses vieux remparts. les_remparts_de_morat

Néanmoins, en 2010, Wulf Müller conteste cette étymologie et envisage une nouvelle hypothèse basée sur une racine hydronymique *murr– et sur la présence d’un ruisseau à l’emplacement supposé du premier établissement (NRO, n°52) (un ruisseau, près d’un lac, en Suisse ? Tu m’étonnes !).

Morat est célèbre par la victoire qu’y remportèrent les confédérés suisses sur Charles le Téméraire en 1476, mettant fin aux velléités expansionnistes bourguignonnes.

Lausanne : Le nom est attesté depuis l’époque romaine sous les formes latines Lausanna, Losonna, Lousonna. Comme celui d’autres localités, comme la Lausenaz, la Lausannaz, la Lauzanne, la Lozanne, etc. qui se trouvent toutes en Suisse romande, en Haute-Savoie, dans les régions de l’Ain et du Rhône, ainsi que dans les Alpes piémontaises, le nom de Lausanne est issu d’un nom commun *lausa, « pierre plate, dalle, ardoise ». Le suffixe est à rapprocher de la racine hydronymique celtique –onna. L’occitan lausa est dérivé d’un thème pré-latin *lav, « roche glissante », suffixé en *lavisa dont le i bref est tombé avant le passage du v latin prononcé w au v français, d’où *lawsa donnant lausa. Le même pré-latin *lav a donné le latin labi, « glisser » et labes, « éboulement », d’où l’italien lava emprunté par le français « lave ».

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Les indices

indice a 29 05 2022 ■ comme pour la devinette concernant Flims, Guillaume Tell suivait le chemin vers la Suisse. Les plus attentifs auront remarqué les lauses dont est pavé ledit chemin. indice a 12 07 2022 ■ il fallait reconnaître un buste de Maurice Béjart, mort en 2007 à Lausanne, dont il était Bourgeois d’honneur.

Les indices du mardi 12/07/2022

TRA et LGF peuvent pavaner : ils ont déjà résolu ma dernière devinette !

L’énoncé en était le suivant :

Il vous faudra chercher et, si possible, trouver une commune dont le blason parle deux fois : une première, respectueuse de l’étymologie, en montrant un arbre et une seconde, dans une langue régionale, en montrant un volatile.

Cette commune est située sur la rive d’un lac qui porte le nom d’une commune plus importante dont le nom rappelle qu’elle était ceinte de remparts dont il reste de nombreux vestiges (mais une hypothèse plus récente mais peu suivie parle d’un hydronyme indo-européen).

Une bataille qui porte le nom de cette deuxième commune permit aux habitants de repousser définitivement les velléités de conquête de leur très puissant voisin en lui infligeant une cuisante défaite et une déroute dont il ne se relèvera pas.

Le chef-lieu du canton où se trouve la commune qu’il convient de trouver porte quant à lui un nom issu d’un mot gaulois désignant une certaine pierre accompagné d’un suffixe hydronymique.

60px-Asterism.svg

Les indices du mardi

■ pour la région :

indice a 29 05 2022

■ pour le chef-lieu de canton :

indice a 12 07 2022

Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

… de quelques autres blasons parlants

Quand y en a plus, y en a encore ! pourrait-on dire à propos des blasons parlants.

Mais ne vous affolez pas !, je ne vous en propose que trois qui ne sont que des prétextes pour la devinette du jour.

Folpersviller (à Sarreguemines, Moselle)

 

Le blason de ce quartier de Sarreguemines (Moselle), commune à part entière jusqu’en 1970, est coupé de gueules à la tour accostée de deux alérions d’argent, et d’or au renard de sable.

FOLPERSVILLER-57

 

Ce blason est parlant de manière savante, si on se souvient que « renard » se dit vulpes en latin. La tour rappelle celle où son père avait enfermé sainte Barbe, patronne de la paroisse.

Les formes anciennes du nom, Volbarlzwiller (1126) et Volpretaswilre (1179) sont formées sur l’anthroponyme germanique Folcbrat associé au germanique willer, du latin villare, « domaine rural ».

Weislingen (Bas-Rhin)

Le blason de cette commune est parti : au premier coupé au I de gueules au chevron d’argent et au II d’or plain, au second d’argent au rameau de tilleul fruité de sinople.

WEISLINGEN-67

C’est par le tilleul que parle ce blason, mais il ne parle qu’en alsacien où des Weisse Linden sont des « tilleuls blancs ». Le chevron d’argent sur fond de gueules posé sur de l’or plain correspond aux armes des seigneurs de La Petite-Pierre qui administrèrent la commune jusqu’en 1789.

Selon A. Dauzat & Ch. Rostaing (DENLF*), le toponyme serait formé sur le nom d’homme germanique Wizzilo accompagné du suffixe –ingen. En l’absence de forme ancienne antérieure à 1600 (un Dictionnaire topographique du Bas-Rhin n’existe pas), ni E. Nègre ni les auteurs dont les ouvrages figurent sur mes étagères ne s’aventurent à proposer quoi que ce soit. On notera que la page wiki (Histoire) semble tenir pour acquise l’étymologie selon des tilleuls blancs (mais c’est wiki, n’est-ce-pas?).

Eberbach-Seltz (Bas-Rhin)

Les armoiries d’Eberbach, de sinople aux trois hures de sanglier d’argent, ne peuvent être comprises comme armes parlantes que si on sait qu’en dialecte local ou en allemand eber signifie le « sanglier ».

EBERBACH_SELTZ-67

Eberbach doit son nom à un ruisseau, affluent gauche de la Sauer à Seltz, qui doit le sien à celui d’un homme germanique Ebero suivi du germanique bach, « ruisseau ».

Avec sala, « sel », les Gaulois avaient fondé Saleso au IIIè ou IIè siècle av. J.-C, qui sera latinisé en Saletio sous l’empire Romain avant de devenir simplement Seltz (B.-Rhin — sans rapport avec l’eau de Seltz).

*Les abréviations en gras suivies d’un astérisque renvoient à la bibliographie du blog, accessible par le lien en haut de la colonne de droite.

Les dessins de blasons sont issus du site l’Armorial des villes et villages de France, avec l’aimable autorisation de leur auteur, Daniel Juric.

 Les billets concernant les  blasons parlants font l’objet d’une « catégorie » spécifique  qu’on peut sélectionner dans la colonne de droite.

herge-.-carte-double-tintin-point-d-interrogation_2069395

La devinette

Il vous faudra chercher et, si possible, trouver une commune dont le blason parle deux fois : une première, respectueuse de l’étymologie, en montrant un arbre et une seconde, dans une langue régionale, en montrant un volatile.

Cette commune est située sur la rive d’un lac qui porte le nom d’une commune plus importante dont le nom rappelle qu’elle était ceinte de remparts dont il reste de nombreux vestiges (mais une hypothèse plus récente mais peu suivie parle d’un hydronyme indo-européen).

Une bataille qui porte le nom de cette deuxième commune permit aux habitants de repousser définitivement les velléités de conquête de leur très puissant voisin en lui infligeant une cuisante défaite et une déroute dont il ne se relèvera pas.

Le chef-lieu du canton où se trouve la commune qu’il convient de trouver porte quant à lui un nom issu d’un mot gaulois désignant une certaine pierre accompagné d’un suffixe hydronymique.

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