Gonflés, les Belges !

Mon actualité personnelle étant, vous l’avez sans doute compris, un peu perturbée , je me raccroche à l’actualité du moment qui est, si j’en crois les unes des journaux, plutôt footballistique ( oui, y a aussi des migrants, des Thaïlandais dans une grotte, des guerres  combats en Ukraine, en Syrie et au Yémen, mais, bon, tout cela ne nous regarde pas …).

La Belgique, donc.

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Ben oui, sinon quoi ? Des moules et des frites ?

Le premier à nous parler de cette région est Jules César, dans ses Commentaires : il s’agit d’un territoire au nord de la Seine et de la Marne, beaucoup plus vaste que la Belgique actuelle, la Gallia Belgica , puis plus simplement Belgica.

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La Gaule belgique dans l’Empire romain, vers 120

Ce nom est le féminin de l’adjectif Belgicus, lui même dérivé de l’ethnonyme Belga, « Belge ». César parlera aussi de Belgium. Mais dès la fin de l’Empire romain, ces noms disparaissent de l’usage courant.

Même si on reparlera parfois de Belgium pendant la guerre de Trente Ans  (1618 – 1648 ), on ne verra réapparaître les Provinces belgiques qu’au XVIIIè siècle, par réminiscence classique. Quant au royaume de Belgique, il fut créé en 1830.

À l’époque romaine les Belges étaient de langue celtique et on pense que, comme pour la plupart des tribus celtiques, leur nom exprimait une qualité guerrière.

Si l’on se réfère à la racine indo-européenne *bhelgh, « gonfler » ( cf. l’anglais belly, « bedaine » ou billow « nuage »,  le gaulois *bolga, « sac de cuir » ) ils auraient été des « gonflés », des fiers ou des furieux. De cette même racine indo-européenne seraient aussi issus le latin bellum, « guerre » et donc nos « belliqueux », « belligérants », etc.

Alors, les Belges champions du Monde des joueurs de sac de cuir gonflé, ça serait mérité, non ?

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Pour les raisons expliquées dans la première phrase de ce billet, la devinette n’est pas prête.

Merci de patienter !

15 commentaires sur “Gonflés, les Belges !

  1. Je suis réellement épaté par l’étendue de votre érudition éthymologique et en culture
    latine , je ne me souvenais de ce pas de cette origine du mot Belge mais vous avez juste oublié en citant Jules César la citation suivante : Horum omnium fortissimi sunt Belgae. Horum omnium fortissimi sunt Belgae ( littéralement « De ceux-là les plus braves sont les Belges», souvent traduite littérairement en français par « De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves. ) est une locution latine.
    Ceci est certainement dû à votre souci inébranlable d’objectivité.

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  2. Fume, c’est du belge !*
    [Ou considérations d’après match]

    1. L’Homme de Machincourt, si délicat par nature, déplore qu’on ne parle que du Gaulois belge, du Gaulois narbonnais, du Gaulois aquitain, du Gaulois lyonnais… et Dieu sait quoi encore.
    Mais où sont les femmes, se demande-t-il ?… et comment sont-elles ?

    2. De manière historique et avérée par de nombreux témoignages, on sait pourtant que la Gauloise fut bleue, une couleur qui va à la victoire en demies… et, ‘question demi’, cette Gauloise, par sens du sacrificiel et du « collectif » –comme on dit maintenant dans les vestiaires et aux plateaux TV- acceptait volontiers de se voir coupée en deux :

    3. Mais le monde et les temps changent ont bien changé.
    Qui se souvient encore d’une époque où l’on partageait sa clope ?… et de Jefferson Airplane ? Et qui garde en mémoire les Gallia, les Belga ?…

    4. Et puis la toponymie dans tout ça ?… – Bah, pas grand-chose si ce n’est que je me demande s’il existe une connexion entre Bohan et Han.

    5. Et le salut de mon âme ? – Il passera par ce souci que j’ai de la rescousse… quand le Boss du blog est en panne sèche et ne sait proposer la moindre et honnête riddle à sa clientèle.

    6. Tel une bête de somme, native de l’Oise farouche, je vais m’y atteler.
    Ce sera sans Clou, délicieuse interprète, ni clue particulier.

    ____________

    * Cette expression, « Fume c’est du belge ! », était très ordinaire du temps de mes vingt ans… Elle semble n’avoir plus cours maintenant et du moins par chez moi.

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  3. Préambule à la riddle promise :

    La Jeune science toponymique offre à son public le spectacle de noms de patelins qui épatent à l’arrivée… notamment en leur graphie.

    L’énoncé :

    Sachant qu’en musicologie sérieuse existe le terme CRWT, qui sert à désigner un instrument monoxyle et dépourvu de voyelles qui sonnent

    Sachant qu’il existe, à l’inverse, des toponymes uniquement représentés par des voyelles, genre Y, Aa ou Oo…etc.

    Qui saura dire alors certaine graphie d’un patelin de France hexagonale qui, jusqu’au XIX° siècle, avait su se satisfaire de simples consonnes… et celui-là, s’il l’ose, m’en dira la prononciation d’époque.

    Postambule

    La réponse sera donnée avant mon re-départ prochain vers la PACA, et avant le triomphe prévisible des Bleus.

    D’ici là :

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  4. (prononcé kruːθ ou krʊθ en gallois, aussi appelée la rote)
    _______________
    Synonymes de patelin

    doucereux, mielleux, paterne, bonhomme, insinuant, onctueux
    bonhomme, paterne, chattemite, hypocrite
    bled, localité, bourgade, bourg, hameau

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  5. TRS:
    Le toponyme Han ( Meuse, Moselle, Meurthe-et-Moselle ) est issu du germanique haim, mot francique, « village » (cf. allemand Heim, « foyer »). Ce même mot a donné de nombreux Ham, toujours dans la France du Nord. C’est dans le N.-O. que la spécialisation « hameau » s’est d’abord faite pour désigner un écart du bourg principal.
    Je constate qu’il existe quelques Han en Belgique. L’origine de leur nom est bien sûr identique.
    Pour Bohan, toujours en Belgique, je suppose qu’on peut y voir une similitude avec Bohain ( Aisne) qui est le ham d’un certain Bodo ou Bolo.

    Pour votre toponymie consonantique, je sais l’avoir vu passer quelque part mais ma mémoire me fait pour l’instant défaut. Attendez que j’aie le temps de me replonger dans mes dicos et autres ouvrages !

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  6. ►Brosseur

    Je vois qu’une fois encore vous vous égarez, mon chum à reluire. Oubliez donc Monsieur Didier et ses considérations… elles ne vous seront d’aucun secours.
    D’ailleurs, est-ce qu’on sait vraiment (au Québec et dans votre immeuble) que Monsieur Didier était plusieurs quand il s’agissait de représenter des paysages inquiets, des architectures angoissées, façon métaphysique qui apeure l’homme en sa petitesse fébrile… Une métaphysique des pierres de BTP, rapportée à un bâti urbain d’où suinte à jamais, hors du temps concevable (et sans PAO…ALC !) cette idée que nos existences sont bien vaines… Amen !
    Moins amène fut cet autre Monsieur Didier, un type qui ne savait sans doute pas dessiner correctement mais qui causait avec aplomb de BD. Vous voyez le dérisoire de l’Histoire ?… et la futilité de notre époque.
    Devenu, au fil du temps, un brin caractériel et acariâtre, il a fait dans le ‘Vocabulaire pour les Nuls’, une activité qui ne mange pas de pain.
    On le vénère encore ici ou là… mais pour vous, cher Brosseur, no need to venir aux obsèques, bicose it’s too late :

    http://www.achyra.org/francais/viewtopic.php?t=5448

    Et quand serez-vous enfin raccord avec la situation ?
    D’ici là, par pure mansuétude d’un moment et bonne camaraderie ordinaire : -Permettez-moi, moi qui, sans vanité aucune, sait qu’il dessine mieux que la majorité de ses contemporains aphones en cette affaire, de vous rediriger vers RV Vilard ; – La soluce y est !

    ►Leveto:

    Merci pour vos précisions à caractère toponymique concernant Han.
    Pour tout vous dire, je crois bien que la première fois (dans ma vie héroïque) que j’ai franchi une douane, ce fut lors d’un voyage scolaire, dans cette ambiance IVème République… Il s’agissait alors de visiter les grottes de Han, tandis que j’avais 7 ou 8 ans.
    Quant à Bohan, ce n’est que bien plus tard que j’ai su son apport considérable à la consommation, transfrontalière, de tabac… notamment rapport aux activités de contrebande qui ont suscité l’expression « Fume, c’est du Belge ! »
    Vous me demandez aussi, Leveto, d’avoir la délicatesse de vous laisser un peu de temps de cerveau disponible, histoire pour vous de vous livrer à des consultations frénétiques et sans issue… d’ouvrages poussiéreux.
    Je dis OK à votre requête… mais ma patience a des limites et une attention particulière portée à RV Vilard, entre nous, vous épargnerait bien des efforts de consultation.

    NDLR : TRS, si économe de ses propos, n’a pas jugé bon de signaler que le toponyme à trouver désigne une localité située à 100 km de sa sous-préfecture et à 15 petits autres à peine d’un endroit qui garde en mémoire Jules César, alors en mission touristique dans la Gaule belgique.

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  7. Merci MiniPhasme (et TRS pour avoir déniché ce forum) ! C’est un soulagement de découvrir que ce deuxième site de Dominique (son blog, en fait, tandis que monsu.desiderio était son site) a été sauvé de l’abîme. J’étais très attristé par l’effacement du blog, et j’ignorais qu’il avait été ainsi mis en archive. Ça ne ressuscitera pas Dominique, mais ça permettra au moins à ses chroniques acerbes (et bourrées d’érudition) de lui survivre un peu.

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  8. WS versus US… et la « sol’Us »

    Mon chronomètre me dit qu’il est temps d’en finir avec cette devinette qui aura laissé ahuri* le meilleur d’entre noUS, celui qui court sous les couleurs de la PACA… et aussi l’IntrUS, immatriculé on ne sait où.

    Une part de la réponse se retrouve sur une plaque de cocher datant d’avant l’invention des Cartes Michelin et celle du TomToM :

    On y lit que la commune de WS se situe à 4km (et quelques broquilles) de Montgeroult, à condition d’emprunter, sur la droite, le Chemin vicinal ordinaire N°2.

    De telles recommandations d’itinéraire, fondues dans la fonte la plus durable, sont la marque d’une sagesse et d’une efficience que notre époque a oubliées.
    Mais baste !… et revenons-en à nos moutons à noUS, ceux du Vexin françois, un pays sympathique mais qui ne supporte pas la comparaison avec mon Valois intime.

    Bref et en 1793, l’endroit a adopté de manière officielle et sans rire, la graphie WS… et on est en droit de se demander maintenant si la cellule Cold cases de La jeune science en marche ne devrait pas autopsier les restes des édiles de ce temps et établir, de manière scientifique, ce à quoi ils marchaient, question substances.

    En 1885, plus raisonnables furent les élus de la III° République, et depuis eux,WS est devenu US : – Poil à l’anus !

    * PS à Leveto, pour simplement lui dire que le terme «ahuri», selon le TLFI, est assez raccord avec l’un de ses adorables billets, quand la pilosité en mode érectile était au menu en Hurepoix: – Poil aux noix !

    Et pour lui dire aussi que j’ai lu quelque part que la localité en question avait connu, en des temps anciens, une graphie en Uus et que donc, des greffiers fumistes qui traçaient la lettre U comme un V auraient alors accolé ces deux V… pour leur donner l’allure d’un W.

    C’est là une idée qu’elle est pas plus conne qu’une autre !
    Hélas, je crois bien que j’ai perdu l’adresse ou le lien qui menaient au site en question : -Poil aux roustons!

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