Pertuis et pertus

Ce n’est plus guère qu’en géographie qu’on rencontre aujourd’hui le terme « pertuis », pour désigner un col, un passage étroit, une percée ou encore un passage entre deux îles ou une île et le continent ; le même mot peut aussi désigner l’ouverture dans un barrage de moulin, destinée à laisser passer les bateaux.

Pertuis est le déverbal, attesté vers 1140 sous la forme pertus, de l’ancien verbe pertuisier, « faire un trou », employé jusqu’au début du XVIIè siècle puis classé comme « vieux » par les dictionnaires bien que toujours présent dans les dialectes. Ce verbe, dont on connait aussi des formes pertucar ou pertucer, est issu du latin populaire *pertusiare (à l’origine aussi de « percer ». Dès le VIIIè siècle, le latin médiéval atteste pertusium, « trou ». Au début du XIIè siècle apparait le mot pertus bientôt suivi de pertuis pour désigner d’abord couramment un trou, une petite ouverture puis, dès 1155, un col de montagne.

Si la forme pertuis s’est répandue dans toute la France où elle a fourni de nombreux toponymes, c’est dans le Midi, francisé plus tardivement, qu’on rencontre encore la forme pertus. Dans les deux cas sont apparues des formes pseudo-savantes avec un –th– non étymologique donnant perthuis ou perthus.

Une fois de plus, pensant partir pour une petite promenade de santé, j’ai finalement parcouru un marathon : la toponymie est une science épuisante !

Pertuis

Forme simple pertuis :

On trouve plus de deux cents toponymes formés sur la forme simple pertuis, parmi lesquels quatre noms de communes : Le Pertuis (H.-Loire, Pertus en 1284), Pertuis (Vauc., Pertusum en 981), Beaumont-de-Pertuis (id.) et Donzy-le-Pertuis (S.-et-L.). Pour ces communes, le pertuis devait représenter le passage obligé, non par les nécessités topographiques du lieu mais en raison de l’établissement de péages. C’est sans doute aussi le cas pour certains des toponymes que nous allons voir, dont il faudrait étudier plus précisément la topographie et l’histoire.

Les noms de lieux-dits, habités ou non, sont près d’une cinquantaine de (Le) Pertuis auxquels on ajoute les Pertuis servant de déterminant comme pour Bois du Pertuis (La Pérouille, Indre), la Croix du Pertuis (Ozolles, S.-et-L.), les Champs du Pertuis (Fâchin, Nièvre), et plusieurs Mont Pertuis, Pierre Pertuis, Roche Pertuis etc. ou encore les Pertuis accompagnés d’un qualificatif comme le Bon Pertuis (Gardanne, B.-du-R.), Froid Pertuis (Jolivet, M.-et-M.), un Pertuis Carré (Brienon-sur-Armançon, Yonee), plusieurs Grand Pertuis, le Beau Pertuis (Ancy-le-Libre, Yonne), le Mal Pertuis (Zincourt et Attigny, Vosges).

CPA84-Pertuis

Pertuis (Vaucluse) – Le timbre de type Blanc permet de dater la carte de1900 à 1930. Les curieux pourront en savoir plus sur le Service des améliorations (foncières) en suivant ce lien.

D’autres toponymes rattachent le Pertuis à un animal (quatre Pertuis au Loup, un Pertuis aux Loups), à un végétal (Pertuis des Vignes), à un patronyme (le Pertuis d’Allard, Mornay-Berry, Cher ; le Pertuis de Manou, Senonches, E.-et-L. ; le Pertuis Noguet, Inodouër, I.-et-V., etc.) ou à un élément métaphorique (le Pertuis d’Enfer, Clamecy, Nièvre ; le Pertuis de l’Ombre, Ygrande, Allier).

Enfin, il convient de noter que, par relation du lieu à l’habitant, Pertuis a pu devenir  patronyme d’où des noms comme pour le Mas de Pertuis  à Saint-Haon (H.-L.) ou le Mas Pertuis de Châtillon-sur-Chalonne (Ain).

Les oronymes sont également très présents avec des noms simples comme le Pertuis (Chichilianne, Is. ; Saou, Drôme, etc.), plusieurs redondants Col du Pertuis (Mizoën, Is. ; Comps, Drôme etc.), des Aiguilles du Pertuis (Les Borels, H.-A.), l’Aiguille du Pertuis (Abondance, H.-Sav.), des Grand(s) et des Petit(s) Pertuis, un pléonastique Trou des Pertuis (la Haute-Beaume, H.-A.), etc.

On a vu que « pertuis » pouvait désigner un passage étroit en mer : c’est le cas pour le Pertuis de Maumusson entre l’île d’Oléron et le continent, le Pertuis breton entre l’île de Ré et le continent et le Pertuis d’Antioche entre l’île de Ré et l’île d’Oléron, ainsi nommé car il était emprunté par les navires se rendant au Proche-Orient, dans la principauté d’Antioche tenue par les Croisés.

Formes dérivées de pertuis :

Les dérivés de « pertuis » sont plus rares mais on peut relever les diminutifs Pertuiset (Mieussy, H.-Sav. etc.), Pertuison (Pont-l’Abbé-d’Arnoult, Ch.-M. etc.)  et Pertuisot (Moroges, S.-et-L. etc.) qui sont plus vraisemblablement des patronymes. Les dérivés comme Pertuisière(s) (Réveillon, Orne etc.) et Pertuisserie (Almenèches, Orne) sont à coup sûr des noms formés sur des patronymes.

Le Moulin Pertuizet (Villemotier, Ain) et Pertuizet (Saint-Germain-Laval, Loire) font apparaitre une variante orthographique avec z.

Formes composées en un seul mot avec pertuis :

Le composé Roquepertuis, « le rocher du passage », entre dans le nom de Saint-André-de-Roquepertuis (Gard), faisant sans doute référence au roc de l’Aiguille qui marque la sortie de la gorge de la Cèze.

Si on trouve un Bonpertuis (Apprieu, Is.) et un Bonpertui (Notre-Dame-de-Briançon, Sav.), c’est de loin le Maupertuis , « mauvais passage », qui est la forme la plus fréquente avec plus d’une centaine d’exemples, dont les communes de Maupertuis (Manche) et Nouaillé-Maupertuis (Vienne).

Le composé Montpertuis est présent à une quinzaine d’exemplaires comme à Baye (Marne) – mais certains d’entre eux peuvent être d’anciens mau pertuis – tandis que je n’ai trouvé qu’un seul Fraispertuis à Jeanménil (Vosges).

Perthuis :

Cette forme pseudo-savante se retrouve dans le nom de la commune de Pierre-Perthuis (Yonne), du Château du Perthuis (Conflans-sur-Loing, Loiret), du Moulin de Perthuis (Gy-le-Nonain, Loiret) et dans celui d’une douzaine de lieux-dits.

On trouve également cette orthographe dans le nom de la commune de Mauperthuis (S.-et-M.) et de quelques lieux-dits ainsi que dans le nom de cinq ou six Montperthuis.

CPA mauperthuis-chemin-des-tourelles

Voilà un passage qu’il ne faisait sans doute pas bon d’emprunter, à Mauperthuis (S.-et-M.)

Pertus

Comme je l’ai indiqué dans mon introduction, c’est dans le Midi, zone moins influencée par le français moderne, que l’on rencontre la forme pertus (occitan pertús) où elle désigne le plus souvent un col, un passage difficile.

Forme simple Pertus :

On trouve moins d’une trentaine de lieux-dits, habités ou non, portant ce nom comme le Pertus (Cieux, Vienne, etc.) ou le pléonastique Trou du Pertus (Plaisians, Drôme). Le plus souvent, il s’agit d’un patronyme comme pour Chez Pertus (Suis, Char.), Bois de Pertus (Peyremale, Gard) ou Mas Pertus (Arpajon-sur-Cère, Cantal) et quelques autres. Notons également les Champs Pertus aux Porcs (Boron, T.-de-B.) dont les porcs devaient aisément pouvoir sortir (à moins qu’il ne s’agisse plus vraisemblablement des champs où un certain Pertus gardait ses porcs).

Les oronymes sont moins de vingt avec une Cime du Pertus (Belvédère, A.-Mar.), un Pertus de Souffre (Les Ollières-sur-Eyrieux, Ardèche), des Ravin ou des Vallon du Pertus etc.

Formes dérivées :

On retrouve là aussi des diminutifs comme Pertuset, Pertusette ou Pertusot, mais vraisemblablement patronymiques. Apparaissent aussi des Pertusière et une Pertuserie (Carbay, M.-et-L.). Le féminin se retrouve dans le nom de la Roche Pertuse à Névache (H.-A.) à rapprocher de la Pierre Pertusée à Jouac (H.-V.). Quant au Pas de Pertuson du massif du Vercors (à Méaudre, Is.), il constitue à son tour une tautologie.

Mes lecteurs les plus attentifs se souviendront sans doute du Pas de Pertuité (Valloire, H.-Sav.), mentionné dans une récente liste de lecteur.

Des variantes orthographiques avec un z se retrouvent dans des noms comme Pertuza (l’Argentière-la-Bessée, H.-A.), Pertuzou (Saint-Vérand, Is.), le Pertuzat (Monastier-sur-Gazelle, H.-L.), la Pertuzerie (Saint-Savinien, Ch.-M.) et quelques autres.

Formes composées en un seul mot avec pertus :

Pertús est le plus souvent composé avec mal ou mau, « mauvais », d’où les noms du Roc de Malpertus, sur le mont Lozère, du Valat de Malpertus (Les Bondons, Loz.) et d’une petite dizaine de lieux-dits Malpertus. Le composé Maupertus est plus rare qui ne se retrouve que dans le nom de la commune de Maupertus-sur-Mer (Manche) où il désigne la difficile entrée du port, ainsi que dans celui du Bois des Maupertus à Dampmesnil (Eure) et des lieux-dits Maupertus (Ancelle et Ascros, H.-A.).

La commune de Duilhac-sous-Peyrepertuse (Aude) a adopté son déterminant en 1976 en référence aux ruines du château de Peyrepurtuse qui le surplombe et mentionné par Cassini sous le nom de Pierre Pertuse. Le nom du château a servi à créer celui du pays, le Peyrepertusès.

Signalons également le lieu-dit et site archéologique de Roquepertuse (à Velaux, B.-du-R.).

Perthus :

Moins de vingt toponymes montrent l’orthographe perthus. C’est bien entendu le cas de la commune des Pyrénées-Orientales et du col du Perthus, entre France et Espagne. On trouve un autre col du Perthus à Saint-Raphaël (Var), accompagné d’un Pic du Perthus Occidental et d’un Pic du Perthus Oriental, du Ruisseau et d’un Ravin du Perthus. On trouve à peine six lieux-dits portant un tel nom simple comme le Perthus à Saint-Cyprien-sur-Dourdo (Av.).

Variantes régionales

En Corse

Onze toponymes corses sont issus de ce même pertus, parmi lesquels Pertuso à Marignana, le Capo Pertusato de Bonifacio, la Petra Pertusa à Bocognano, le ruisseau de Pertusella à Ola, etc.

On trouve également la variante partusu dans les noms de la Fontaine de Partusu à Quenza, de  de la Punta di I Partusi à Sartène et du ruisseau de Partuso à Galéria.

Dans les Alpes

Le franco-provençal connait lui aussi la variante partu, d’où dans les Hautes-Alpes les lieux-dits Partus et Partusas à La Motte-en-Champsaur et le Ravin du Partus à Arvieux.

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La devinette

Il vous faudra trouver un lieu-dit de France métropolitaine dont le nom est lié à ceux du billet du jour.

La commune dans laquelle se trouve ce lieu-dit doit son nom, précédé d’un article, à un matériau de construction typique de la région.

Le chef-lieu de canton doit son nom, précédé d’un article, à l’Église.

Le chef-lieu d’arrondissement doit son nom à des divinités gauloises protectrices de la montagne voisine.

Un seul indice :

indice a15 10 2023

Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

30 commentaires sur “Pertuis et pertus

  1. ► leveto : Une fois de plus, pensant partir pour une petite promenade de santé, j’ai finalement parcouru un marathon

    Puisque vous parlez « course à pied », il faut noter que ce soir le Sud-Africain Cheslin Kolbe a démontré de son côté qu’il sprinte plus vite qu’Usain Bolt.

    Ben oui : lorsqu’un joueur de rugby tente la transformation d’un essai (pour marquer 2 points de plus), les adversaires doivent être situés derrière leur ligne d’en-but. Ils n’ont le droit d’en sortir que lorsque le buteur entame sa course d’élan. Or ce soir, Kolbe a réussi à contrer la transformation du deuxième essai français, tentée par Thomas Ramos d’un point situé à 30 mètres de l’en-but.
    Pendant la seconde et demi qu’a duré la course d’élan de Ramos, Kolbe a donc parcouru 25 mètres. Départ arrêté, sans starting-block. Même Bolt n’a jamais réussi à être aussi rapide sur 25 mètres départ arrêté.
    Donc soit Kolbe est un surhomme qui doit d’urgence s’enregistrer pour disputer le prochain sprint olympique, soit il est parti très longtemps avant la course d’élan de Ramos. Dans le premier cas, nous avons assisté ce soir à un moment stupéfiant de l’histoire du sprint. Dans le deuxième cas, puisque ces deux points ont renversé le résultat final du match, l’Afrique du Sud a totalement volé sa qualification en demi-finales de la Coupe du monde de rugby (après le « vol diplomatique » de 1995, reconnu a-posteriori par tous les observateurs internationaux et même par les organisateurs de l’époque, ça commence à être difficile à avaler).

    Désolé, j’ai profité d’un minuscule pertuis dans votre billet pour trouver prétexte à exprimer ma colère du soir. Je me le suis permis parce que je suppose que, d’une manière ou d’une autre (et d’une intensité ou d’une autre), vous la partagez sans doute.

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  2. Bonjou m Leveto , voici une courte liste de toponymes :
    —————
    45 EGRY
    ————————–
    02 BICHANCOURT

    cortem de xxx quel probable germain ?

    ———————————

    08 EXERMONT
    —————————
    05
    à la grave

    la GIROSE ( col glacier )

    GIR : hauteur ? ( de Ger, Gar ? )

    est-ce la même étymologie que par exemple :
    26 GIRODE
    73 Hauteluce , lac , barrage de la GIROTTE ?
    ————————

    62 FERNEHEM

    village aux fougères ? ( fern )

    38 à lavaldens
    vallon de VAUNOIRE
    ( val noir ?)

    le torrent des RAMAYS


    38 à châtel-en-trièves ou cordéac

    aiguille & alpage de BACHILLIANE

    Merci beaucoup.

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  3. Jacques C

    Bien sûr que je partage votre indignation ! Et je m’étonne que personne n’ait relevé cette impossibilité d’un cent mètres couru en moins de 8 secondes !
    Et pour faire bonne mesure, j’ajoute ces grattages de ballon dans les rucks accomplis les mains au sol (les spécialistes savent de quoi je parle) par des Sud d’Af’ sans que l’arbitre ne siffle.

    Bref, l’arbitre Néo-Zélandais (autre anomalie ?) ne souhaitait peut-être pas voir les Bleus arriver en finale contre ses compatriotes … (oui, je sais, ça ne se fait pas au rugby de s’en prendre à l’arbitre, mais…)

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  4. Oui, les grattages avec une main au sol étaient assez incroyables aussi — mais je ne savais pas comment les relier à un élément de votre billet. Puisque vous prolongez et ouvrez le sujet, j’ajouterai alors un ou deux contacts « coude contre tête », pas franchement réglementaires non plus.

    Je ne pense pas que l’arbitre ait sciemment choisi de favoriser une équipe *, et je crois que ce n’est quasiment jamais le cas. Mais involontairement, un arbitre, par ses choix de vigilance ou de non-vigilance, peut orienter un résultat. Ici, clairement, les Sud-Africains ont vite compris ce que l’arbitre ne surveillait pas, et en ont abusé. Pour la montée de Kolbe, je blâme plutôt les arbitres superviseurs, qui auraient dû alerter l’arbitre de terrain et proposer de vérifier les images.

    Et autant, en tant qu’ancien joueur (très amateur), je tiens mordicus au principe de ne pas critiquer l’arbitre, autant je précise que c’est un principe de déclarations publiques des personnes concernées : ni l’encadrement du XV de France ni les joueurs ne doivent se laisser aller à critiquer l’arbitrage, qui doit être respecté. L’arbitre a toujours raison, même lorsqu’il se trompe. Mais ce principe n’interdit pas aux supporteurs de le faire en privé !

    * Contrairement à 1995 où la victoire sud-africaine était programmée pour raisons politiques, raisons que même certaines victimes admettent : ainsi Abdelatif Benazzi, dont l’essai qui qualifiait les Bleus en finale a été injustement refusé, n’est pas amer avec le recul des années car il comprend et accepte l’intérêt politique de glorifier alors Mandela et la transition pacifique en Afrique du Sud.

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  5. arbitrage laxiste unilatéral certes
    je ne suis pas sûr que le TMO puisse intervenir de son propre chef sans demande de l’arbitre principal

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  6. Jacques C

    … et pourtant Antoine Dupond a jugé que l’« arbitrage n’était pas à la hauteur », lors de la conférence de presse d’après match.

    hervé
    Au rugby, l’arbitrage est constitué d’un quatuor (un arbitre central, deux arbitres de touche et un arbitre vidéo) dont chaque membre peut intervenir à tout moment pour juger de situations très précises qui sont listées ici et parmi lesquelles figure : « vérifier une situation de jeu déloyal, dangereux ou d’antijeu ». Bref, l’arbitre vidéo aurait pu intervenir de son propre chef (comme quand il propose à l’arbitre central de revoir des images litigieuses – choc contre tête p.ex – qui auraient pu lui échapper dans le feu de l’action).

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  7. Pour revenir sur Jean Ray, un grand maître du fantastique, déjà évoqué lors du périple australien d’il y a quelques semaines,
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Malpertuis
    qui a fait l’objet d’une adaptation assez moyenne en 1971, due surtout à la présence incongrue de deux yéyés, et malgré la présence de quelques grands acteurs

    sans oublier la source primitive de la maison du goupil, héros du roman de Renard
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Malpertuis_(Maastricht)

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  8. ►Leveto

    Ravages de la BD :

    Longtemps j’ai vécu avec, dans le paysage, un couple de DUPON(T)(D)… chacun d’eux se singularisant par une fantaisie particulière dans la présentation de sa moustache.
    Et depuis ce matin, 9h26, je sais comment reconnaître le DuponT qui gagne du DuponD qui paume : l’un avance tête nue quand l’autre va casqué… – C’est vous dire, Leveto – comme grâce à vous, je progresse en matière de rugby !

    Cependant, toutes les « finesses » de la réglementation en vigueur me sont encore imperceptibles à l’œil et, tandis qu’hier je me suis autorisé une séance diffusée en direct live, j’avoue n’avoir été impressionné que par l’apport considérable de la technologie appliquée aux longues focales : les gros plans de trognes, âpres au baston et avec profondeur de champ réduite, ne furent pas sans m’évoquer Sergio Leone et son esthétique.
    ___________

    Ravages de l’acuité défaillante propre aux vieilles personnes :

    Tout en considérant l’aquarelle que vous exposez en indice, j’ai porté mon regard vers la signature… et la titraison. De prime abord, j’y ai lu « Le Fond de mon verre Montvert » !
    Après zoom avant, j’ai vu qu’il ne s’agissait pas d’une indélicate affaire concernant mon gobelet asséché mais bien d’un PonT à vocation toponymique.
    Quant au bâti représenté – selon les matériaux utilisés- je reste dans l’expectative et l’attente de jours meilleurs… Mettons un mercredi matin (de cette semaine) après révélations rabiot d’indices.
    ………
    D’ici-là, loin des DUPONT(D) de fantaisie et de ceux d’Ovalie… une chanson, notoirement méconnue, qui conserve pour moi tous les charmes, non pas d’un traditionnel, mais ceux d’une sorte de folksong à la française : antimilitarisme et assèchement programmé des creeks locaux, le tout sous la forme d’une bluette avec démantibulation métaphorique d’un « ouvrage d’art » :

    A la réécoute, j’avoue que l’arrangement/orchestration de Hughes de Courson a quelque chose de daté… mais pas davantage que concernant un Woody Guthrie ou un Pete Seeger vintage.

    ►Jacques C.
    C’est à vous que je m’adresse maintenant, non pas pour de triviales affaires de rugby contemporain, mais bien pour d’antiques péripéties relatives à la pratique de l’accordéon diato’… telles que vécues dans mon arrondissement et dont je ne sortis vraiment pas grandi.

    Flash Back :
    À cette époque – disons dans les farouches seventies- les Frères Desaunay coexistaient avec les Frères TRS (ceux-ci de bien moindre notoriété). Tandis que le plus jeune de ces derniers, maintenant décédé, se contentait de fiddler très convenablement, l’autre se la jouait multi-instrumentiste : guitare (évidemment) + harmo’ + bouzouki + mando’ et mandole + banjo 4 strings +…. Etc.
    Il avait aussi l’ambition ridicule de maîtriser toutes les finesses du diato’ selon la construction harmonique menée en Sol/Ré… ou selon son équivalent si capo’ régulateur adapté au soufflet.
    Las, quand il lui prit l’envie de savoir jouer, de façon convenable, La Valse des Balançoires, il sut que l’accordéon diatonique ça n’était pas vraiment fait pour lui.
    Mais vous, Jacques, j’imagine que cette valse, celle des Balançoires , ça vous parle encore… au répertoire.
    _____________

    Pour l’humeur du temps d’alors, hors considérations de première bourre attachées à la morale arbitrale constatée lors d’un match à enjeu majeur, un moment de pure émotion datée… et shooté il y a environ un demi-siècle d’ici :

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  9. TRS

    Pour être honnête, je ne suis pas sûr d’avoir connu le groupe folk (ou musique trad’ ?) dont vous nous donnez à entendre une chanson. Je suis donc allé à la pêche aux renseignements (même pas de page wiki, c’est une honte !), j’ai trouvé cet article.
    À l’époque où La Chifonnie a commencé à se faire entendre (1974-1983), j’écoutais plus volontiers du rocks et surtout de la country et des protest songs ( sans parler, comme tout le monde, de Brassens, Brel et Ferré). La folk française m’était parfaitement étrangère, si je puis dire. Je crois bien qu’à cette époque-là (à peu près : ma mémoire me trompe peut-être) je n’avais entendu que Malicorne et La Bamboche, dont je n’ai pas gardé beaucoup de souvenirs.
    Tout ça pour vous dire que Chifonnie, même si je reconnais qu’il y a un petit quelque chose d’attrayant, ne figurera pas dans mon top 50 …

    Quant au petit film de l’Ina sur les frères Desaunay, c’est effectivement un joyau ! Un document sociologique de première bourre avec des réflexions des habitants et habitantes du patelin brut de décoffrage qui valent le détour (la musique tous les jours, c’est pas un moyen de gagner sa vie …). Merci pour ce bon moment !

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  10. LGF

    Malpertuis , bien sûr ! Fichtre, j’avais oublié les (ridicules) apparitions de Johnny et Sylvie dans ce film – que je n’ai vu qu’une fois, à sa sortie ou peu après. Et qui n’a sûrement pas effacé le souvenir de nouvelle de Jean Ray !

    PS mais qu’est-ce-que vous avez, tous, à nous ramener aux années 70 ?

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  11. C’était mieux avant !

    Dans les mêmes années, j’ai du écouter aussi un groupe nommé Mélusine

    que j’ai du voir en live dans l’Indre, du temps oú nos voisins berrichons organisaient encore les rencontré des luthiers et maîtres sonneurs à Saint Chartier

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  12. C’était mieux avant !…

    Vous avez probablement raison, cher LGF.
    Avant je n’aurais peut-être pas cédé à des réflexes (administratifs) venus d’activités antiques et, par là même, confondu « arrondissement » et « sous-préfecture » :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_sous-pr%C3%A9fectures_de_France

    Les deux termes sont d’assez parfaits synonymes hormis, dans un certain contexte, une « finesse administrative »… dont aura profité l’énonciateur, coutumier de l’abus de faiblesse et autres roueries.

    SOUS-PRÉFECTURE, subst. fém.
    − ADMIN. Circonscription administrative correspondant à l’arrondissement et qui est administrée par un sous-préfet.
    Le chef-lieu d’une sous-préfecture (Ac.) … Etc.

    Bref, au fil des mandats et pour des motifs sérieux, il m’est arrivé de communiquer avec un sous-préfet mais jamais avec un « président, un chef, un gouverneur ou un PDG d’arrondissement » !…
    _____________

    Plutôt que de m’insurger comme le ferait Jacques C., je fais « amende » honorable… Tout ça, c’est rien que d’ma faute, j’aurais pas dû m’fier à des réflexes enkystés…
    D’ailleurs, je ne doute pas de Leveto : il saurait très bien défendre sa cause et son honnêteté intellectuelle formelle !

    Et maintenant, puisque l’occasion se présente et pour lui manifester mon soutien à la Cause toponymique relative à la fois à l’ambiguïté des divisions administratives et aux Étoffes des Topo’, une devinette express :

    Dans un texte bref mais fameux*, on trouve à la fois évoqués l’arrondissement et une certaine étoffe, à ce jour non répertoriée dans le billet VVLT en date de février 2010… Pas davantage ailleurs ainsi que me le confirme la barre de recherche.

    Après découverte/révélation de ce textile d’appellation toponymique contrôlée (et attestée), prière de penser à le mentionner lors de la réédition prochaine de L’Etoffe des Topo’.
    _____________

    Indice montrant une jeune personne dont il est manifeste qu’au moins l’un de ses « pertuis » aura été visité. -En a-t-elle conçu une grande amertume ? Non, car tout occupée à concevoir un sapiens supplémentaire, elle conserve le sens de la rigolade :

    *Quand je dis « fameux », cela signifie simplement que je le connais de longue date et que, maintes fois, j’y suis retourné en cas de morosité … tout en me disant que ce n’est sûrement pas par chez moi qu’on verrait des choses pareilles !

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  13. lecteur

    ■ 45 EGRY

    Attesté de Agtiaco en 1151 du nom de personne roman Agrius et suffixe acum
    ————————–
    ■ 02 BICHANCOURT
    cortem de xxx quel probable germain ?

    Attesté Becencurt en 1050, du nom de femme germanique Beza(n) et cortem, « ferme, domaine »
    ———————————
    ■ 08 EXERMONT

    Attesté Ussermont en 1324, Uixermont et Wixermont en 1362. On peut hésiter entre les noms de personne germanique Uisirichus et Wisericus, accompagnés de montem, « mont ».
    —————————
    ■ 05
    à la grave
    ♦ la GIROSE ( col glacier )
    GIR : hauteur ? ( de Ger, Gar ? )

    Si j’en crois ce document, le nom ancien était Rocha Gironjo, du latin gelotica ( « glacée » ?) qui aurait subi un croisement avec gelosa pour aboutir à Girose

    est-ce la même étymologie que par exemple :

    ♦ 26 GIRODE

    L’IGN ne connaît aucun Girode dans la Drôme, ni commune ni lieu-dit. J’ai trouvé les lieux-dits Girodet à Bourg-lès-Valence, Les Girodets à Saint-Agnan-en-Vercors et Gironde à Mirabel-aux-Baronies, deux noms sans doute issus de patronymes, les premiers comme diminutifs de Giroud, le troisième soit sobriquet soit issu de l’hydronyme.
    Aucun Girode dans le reste de la France sauf la Girode à Belleville et le ruisseau de la Girode à Saint-Martin-de-Belleville, tous deux en Savoie.
    Girode pourrait être – comme le suivant Girotte – une féminisation du patronyme Girod, comme la Giraude à La Rochelle-du-Buis (Drôme) est une féminisation de Giraud.
    NB : J’ai bien trouvé dans un texte de 1929 une mention de « Girode , mont., rég. Marsanne, Drôme » mais je n’ai pas pu retrouver cette montagne ni rien d’approchant autour de Marsanne.

    ♦ 73 Hauteluce , lac , barrage de la GIROTTE ?

    La Girotte est à l’origine le nom d’un alpage. Il s’agit de la féminisation du nom de famille Girot, lui-même variante de Giroud, Girod, Giraud … issus de l´anthroponyme germanique *Gerold, « celui qui règne avec la lance », de l´ancien haut allemand gêr, « lance, javelot », et *valdan, « celui qui règne ».
    ————————
    ■ 62 FERNEHEM
    Fernehem est un lieu-dit de Cormont (ça va mieux en le disant …)

    village aux fougères ? ( fern )
    Oui.

    ■ 38 à lavaldens

    ♦ vallon de VAUNOIRE
    ( val noir ?)

    Si on se souvient que val, vau , du latin vallis, était féminin, on comprend en effet la « vallée noire ».
    ♦ le torrent des RAMAYS

    dans cette région, la finale ay est le plus souvent issue du collectif etum. On est donc ici en présence de « ramées ».

    ■ 38 à châtel-en-trièves ou cordéac
    aiguille & alpage de BACHILLIANE

    La finale en iane fait penser à un dérivé avec le latin i-anus d’un nom de personne latin (comme Cicilianus pour Chichiliane p.ex.). On peut penser ici à Basilius qui est attesté comme nom de personne plutôt qu’à bacillum qui n’est qu’un nom commun (« baguette »).

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  14. ►Leveto

    Votre « demain » récent, si je calcule bien, c’était hier !… et maintenant, il se fait tard : -Dix heures du mat’, j’ai des frissons… rien qu’à penser à tout ce qui m’attend, question obligations et contingences.
    Aussi, vais-je céder à l’impatience à ce souci permanent que j’ai de secourir mon prochain en difficulté.
    Et comme, ainsi que dit l’adage, « les petits cadeaux entretiennent la sagacité »… alors voici pour vous… pour en faire bon usage :

    -Un jongleur de mots :

    -Un porte-bonheur :

    -Une Prim’Holstein… dont je ne vous mets pas le portrait au motif qu’il y aurait surcharge de liens.
    …………….

    N.B Ces 3 indices doivent vous conduire à la seule piste exploitable : le « texte bref ».
    Le textile à forte toponymie ajoutée, objet de la devinette, vous apparaîtra alors en toute sa splendeur exotique.
    (à suivre)

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  15. Précisions quant à l’ambiguïté « arrondissement/sous-préfecture » :

    •L’immense majorité des départements connus comprennent un nombre variable d’arrondissements : on en trouve ainsi 2 en Lozère démunie et bien davantage ailleurs.

    •Examinons le cas, pris au hasard, du Vaucluse (84). Ce charmant département tient sa notoriété d’un pont avec dance floor (permanent) et d’un festival de théâtre (occasionnel), tous deux proposés « en Avignon », la ville capitale chef-lieu et siège de la Préfecture.
    Le Vaucluse est donc placé sous l’autorité générale d’un préfet et, pour les autres arrondissements (Apt et Carpentras) de deux sous-préfets.

    •Un préfet, eu égard à l’immensité des tâches à accomplir, a sous sa botte un « SECRETAIRE GENERAL », lequel gérera les cartes grises et autres trivialités administratives. -Est-il pour autant un sous-fifre ?… -Non, et ce dernier peut légitimement se revendiquer (au C.V) du statut de «sous-préfet».

    •Pourtant, est-il si enviable d’être en poste en PACA ?… -Dieu merci, parfois les circonstances permettent d’échapper à un paysage décevant et Christian Guyard a quitté la préfecture du Vaucluse pour gagner des terres plus convenables. -Mieux vaut être premier à Compiègne que second en grade à Avignon… et le bâtiment public qui m’accueillera, idéalement placé près d’un parking et assez classieux, me va tout à fait, question logement de fonction. Sans doute, l’hôtel de ville/mairie a-t-il davantage d’allure… mais on ne va pas chipoter !

    Cliquer pour accéder à 20231012_CP_d%C3%A9part%20SG%20prefecture%20de%20Vaucluse.pdf

    Vous pourriez, Leveto, trouver tout le bla-bla qui précède hors de propos… et passablement longuet !
    Vous n’en saisirez l’à-propos qu’une fois retrouvé le « texte bref » et sa dernière phrase, en forme de chute.
    Par là même, vous verrez qu’elle n’a de pertinence qu’en certaine situation administrative… à laquelle échappent les administrés d’Orange, ceux de Machincourt ou de Florac Trois Rivières. Cf. « … ce n’est sûrement pas par chez moi qu’on verrait des choses pareilles ».

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  16. Le Secrétaire Général de la préfecture est le sous-préfet de l’arrondissement du chef-lieu de département si je me souviens bien de l’organisation de cette gigantesque boîte à lettres étatique.

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  17. Votre remarque, LGF, est tout à fait pertinente et vient confirmer ce que je disais, plus haut et en d’autres termes.
    Et, pour en revenir à la roublardise qui fait le charme de Leveto, s’il me fallait évoquer Avignon, Beauvais ou Mende, jamais je ne dirais que ce sont des « chefs-lieux d’arrondissement » mais bien des chefs-lieux de département… hormis volonté d’égarer la clientèle âgée.

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  18. TRS

    Comme vous l’avez constaté, je n’ai pas résolu votre devinette. Je n’ai en effet pu m’y atteler que tardivement et, souvent interrompu dans mes recherches et réflexions, je n’ai pas pu mener au bout mon enquête.
    J’ai néanmoins parcouru de nombreuses pistes, toutes fausses sans doute, hélas! : le Boomerang de Gainsbourg m’a même amené jusqu’en Australie en passant par Claude François (Ça s’en va et ça revient !), la femme enceinte et l’arrondissement de son ventre m’ont fait visiter des préfectures ceintes de remparts (et j’ai même trouvé un drap de Carcassonne dont je doute qu’il soit la réponse), le blaireau m’a mis dans la roue de Bernard Hinault …
    Bref, j’ai tiré quelques fils, mais pas le bon !

    Je dois maintenant renoncer : le soleil est de retour ce matin et au moins jusqu’à demain, il est donc temps d’en profiter. J’ai aussi une « répàladev » à écrire et une devinette à concocter à mon tour pour conclure le billet de demain soir : ça devrait m’occuper quelque temps !

    Veuillez agréer, etc.

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  19. ►Leveto

    Vous me voyez ravi de vous avoir mis en échec…. -Pour une fois !

    Sans plus attendre, je vous donne la réponse, à savoir un terme qui vous permettra de briller en société… malgré qu’il soit difficile à placer au moment de l’apéro. Tout autant, dans un autre registre, que « Pertuzades »… Ce dernier, malgré mes efforts réitérés auprès de la clientèle avinée distinguée du Carafon, n’a jamais eu pour effet (et pour l’instant) que de déclencher une sorte d’hébétude polie, des deux côtés du zinc. Mais je ne désespère pas !
    …….
    Bref, je vous présente le MADAPOLAM :

    Étoffe de coton employée en lingerie, de texture intermédiaire entre le calicot et la percale.
    Fille du grand Daumier ou du sublime Cham,
    Toi qui portes du reps et du madapolam
    (BANVILLE, Odes funamb., 1859, p. 107)…..Etc.
    …..
    Étymol. et Hist. 1823 madapolame (BOISTE). Nom d’un faubourg de Narasapur, ville de l’Inde (État de Madras), où est fabriquée cette étoffe.

    Considérations sur la stratégie que vous auriez pu adopter en cette affaire :

    •L’indice de « la femme enceinte qui se marre » (en constatant l’arrondissement d’une partie de son anatomie) ne valait que pour qui connaît le « texte bref ». Au visuel, la scène correspond à la « chute », c’est-à-dire à la dernière phrase du texte… celle à fort impact !

    •La piste du « texte bref » (avec chute obligée) vous aurait permis d’éliminer des pans entiers de la littérature à vocation morale dont l’Âne pléthorique (de Hugo) et les Maximes minimalistes (de la Rochefoucauld). Il vous restait la fable avec sa moralité à la coda.

    Mais parfois les fabulistes, eux aussi, tirent à la ligne et en font des tonnes et des tonnes avant d’annoncer, au finale, la morale… C’est épuisant !…
    Forts de ce constat, certains auteurs s’adonnèrent à un nouveau genre littéraire, la Fable-Express, un exercice de style avec malice attendue en fin de lecture.
    ________________

    Indices du vendredi :

    1. Gainsbourg considéré comme faisant partie de la catégorie « Jongleurs de mots »
    Cela renvoyait, du moins pour moi, à l’ouvrage (précieux) de Delbourg… dont, malgré mon impécuniosité chronique, je fis l’acquisition en temps utile. Outre Gainsbourg, on y retrouve (évidemment) Alphonse Allais… et tous deux sont à jamais crédités d’un BOOMERANG imparable.
    C’était un indice « deux en un » !…

    2. Le Porte-bonheur ?… -Passé le moment d’effarement à constater la crédulité, l’obscurantisme et la superstition attachés aux espérances de la communauté des « Adorateurs du Ballon ovale », il vous aurait suffi, en cette affaire, de retenir L’Affaire Blaireau, autre ouvrage du précité Allais.

    3. La Prim’Holstein ?… -Réputée être une vache à lait des plus performantes, elle venait là en écho au surnom donné, en son temps, à ce brave Alphonse : La Vache Allais. Faut dire qu’il n’était pas économe de perfidies délicates ni de traits d’esprit vachards !

    Il vous aurait suffi alors de taper sur la barre Google « BOOMERANG + BLAIREAU »…

    Et maintenant, in extenso, un moment de pure jubilation… du moins pour ceux qui, comme vous et moi, savent goûter la belle ouvrage, celle où « Madapolam » vient en écho à « Madame » :

    PART(UR)ITION
    Madame dont la taille augmente chaque jour
    Et dont toute la joie
    Est de coudre et de tailler pour le futur amour
    Que le ciel lui envoie
    Dans le madapolam, le coton ou la soie
    Couches, langes, layettes
    Et tabliers avec bavettes,
    Madame, dans sa glace, un jour, se regardant,
    Se mit à rire effrontément.

    Moralité : La mère rit de son arrondissement.

    Explication de texte :

    •Dès le titre et rapport aux parenthèses, Allais rappelle que la parturition vise à la partition : une individualité, dotée de fertilité et dès lors qu’elle est grosse, se partagera en deux (ou plusieurs) entités distinctes : -Maman Lozère a mis bas ce qui constitue l’arrondissement de Florac… -C’est là un cas plutôt rare de partition minimale… si l’on songe au département de la Seine, davantage prolifique et qui mérite à jamais le Prix Cognacq-Jay : 20 « arrondissements », ça n’est pas rien questions grossesses!

    •Il n’échappera à personne que « La mère rit de son arrondissement » renvoie à un bâtiment public, « La mairie de son arrondissement », lequel n’a aucune existence constatée dans l’immense majorité des départements fréquentables.
    Il en va autrement à Paris où chacun des arrondissements dispose de son/sa maire et de locaux dédiés.

    C’est ainsi qu’il n’est pas raisonnable (à mes yeux) d’imaginer une Machincourtoise (de l’Oise) ou une Thieuloise (venue d’ailleurs), l’une et l’autre engrossées, se gausser de leur état (augmenté) tout en vannant sur un improbable et obèse édifice.

    Moralité : Tout est affaire de contexte (entre happy few ?)… et Allais usait de connivences avec son lectorat, essentiellement parisien. Ce qui fait que, de manière générale, la plupart des auteurs recensés au titre de Jongleurs de mots sont intraduisibles… sauf au risque de définitive déperdition de saveur. -Imagine-t-on un Boby Lapointe adapté en PIE… ou même, un Devos traduit en flamand ?

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  20. ►Leveto… avec quelque retard

    Votre compliment, s’il est sincère, me va droit au cœur : -Enfin un peu de baume étalé sur la morne couenne d’un pauvre homme que la vie ne ménagea pas… mais qui reste honnête et travailleur !
    Faut dire que, dès lors qu’il eut pris conscience de l’ambiguïté « sous-préfecture/chef-lieu d’arrondissement » et de la façon (éhontée) dont elle avait perverti l’énoncé, ce garçon de Machincourt a déclenché le Plan ORSEC (=ORganisation des SEnsées Contestations) :

    1. Dans un premier temps, signaler à Leveto que sa manœuvre frauduleuse avait été déjouée. Ce qui fut fait le 18 octobre à 18h22, sans spoiler véritablement et en usant de guillemets, ces signes typographiques propres à signifier quelque double sens, quelque distance mise entre ce que l’on perçoit de prime abord et ce qu’il convient d’entendre… si on a l’oreille et la comprenette en état de marche.
    Bref, en écrivant … je fais « amende » honorable…, je signalais par là que j’étais arrivé à Mende et que le reste allait de soi, en peu de clics.

    2.Organiser une riposte vengeresse sur « le thème de l’arrondissement », menée en forme de devinette. Ce me fut facile… mais il me fallait miser sur votre échec et compter avec le temps.

    Bingo !… et, dès avant la Répaladeuv’ du last Saturday Night, j’eus la (puérile ?) satisfaction d’énoncer, en vrac, la Tieule et Pertuzades… avec, je l’avoue, le souhait que ceci, en raison du timing que je m’étais fixé, prenne en défaut votre palmarès déjà préparé/rédigé. – À fourbe, fourbe et demi…
    ____________

    Mais reprenons de la hauteur, de la hauteur de vue…
    Je suppose, Leveto, qu’à l’usage, vous aurez compris que l’état sanitaire et démographique des entités territoriales m’importe davantage que la généalogie appliquée aux patelins… surtout quand, trop souvent, la lauze mène à la loose !
    Concernant La Tieule (48- Lozère), dès qu’elle m’a semblé être la destination à laquelle vous nous invitiez, j’ai considéré 2 choses :

    – Son état de santé démographique : 312 âmes en 1846 et seulement 95 en 2020 : -Ma foi, ça fait pitié !… pas étonnant si la Lozère se montre si piteuse en raison de l’exode assumé des « membres virils » de sa population passée, en direction de bassins d’emploi plus prometteurs… tandis que les bassins anatomiques (dédaignés, délaissés ou inexploités ?) des pourtant affriolantes gonzesses de ce terroir les auront laissées toutes brehaignes. -N’est-ce pas là un véritable scandale rural ?

    – Son blason, que je soupçonne d’être apocryphe (ou bidon) tant il est tarabiscoté (au visuel) et en état de surcharge pondérale quant au(x) signifié(s). Il mérite, à titre de curiosité, d’être montré… en sa crudité :

    Après examen, il en ressort, au « végétal figuré » (et selon Juric ?), que chacun des 9 épis de blé représente, à lui seul, l’un des 9 coinceteaux « habités » et constitutifs de cette localité.
    À savoir : La Tieule, Le Lebous, Longviala, Pertuzades, Le Duc, Malavilette, La Falgette, Lou-Claouzet et La Foulguière.

    Si, effectivement, chacun de ces hameaux est peuplé, ça n’fait pas bien lourd question poids démographique et économique avec retombées fiscales au budget…
    Dans ces conditions, la symbolique de « l’épi d’or », à savoir « prospérité et fertilité », telle que figurée aux armoiries de La Tieule me semble relever de l’imposture :
    -Soit l’artiste ymagier (contemporain ?) n’a cure des réalités cruelles qui sont la marque d’un patelin en total dénuement.
    -Soit le « meuble céréalier » fait écho à des temps hélas révolus : -Le blé ça eût payé… mais ça paye plus !
    (à suivre)

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  21. Anecdote avec verbatim

    Ce soir-là, mettons il y a 20 ans d’ici, lors d’une séance de Conseil municipal à Machincourt, une fois expédiés les sujets inscrits à l’ordre du jour, arriva le temps des « questions diverses », c’est-à-dire ce moment où le maire condescend à laisser tel ou tel conseiller lambda, représentant du Peuple, évoquer un problème ou proposer un truc ou un machin qu’il aura trouvé judicieux… ou Dieu sait quoi encore.
    Généralement, ce temps de parole accordé se montre d’une grande coititude : un conseiller municipal, décemment, ne saurait prendre en défaut celui qui, adepte du despotisme éclairé, mène toujours au mieux les affaires de la commune… en « bon père de famille ». Sans compter que le temps passe et que tournent les aiguilles de l’horloge municipale. L’Assemblée délibérante, consciente de l’urgence, ne souhaite alors qu’une chose, en finir au plus vite et avant que ne soit close la porte du Carafon, havre de paix (sociale ?) et réconfort de l’élu.

    Cependant, ce soir-là, une main timide se lève, celle de Célestin Matruchot :

    -Oui, Célestin… tu veux la ramener ?… -Vas-y, cause !
    -Eh ben voilà, c’est la Léonie… Tu la connais ?
    -Bien sûr que je la connais… Tout le monde la connait, ta femme ! Qu’est-ce qu’elle veut encore ?
    -Ben voilà, elle me tanne avec une « affaire de blason »… elle trouve que Machincourt serait plus « classe » avec des armoiries décoratives…
    -Une nouvelle lubie ?… Explique-toi…
    -Ben voilà, depuis qu’elle s’est mise au crochet, elle brode à tout bout d’champ, sur des mouchoirs et des torchons, sur le linge de maison… des motifs dont elle considère qu’ils ne sont qu’exercices préparatoires à son « Grand Œuvre » : broder sur nos taies d’oreiller et de traversin, sur nos draps aussi, les armoiries de Machincourt, lesquelles, déplore-t-elle, se montrent indisponibles… Elle dit aussi que, en raison de ton savoir-faire sur une planche à dessin, tu aurais beau jeu de concocter en quelques traits un graphisme comac et propre à épater la galerie ses copines du club « Crochetage et Brodage à tout âge ».

    A ce moment décisif de la vie politique de Machincourt, l’édile (en responsabilité) prend le temps d’une respiration, réajuste ses lunettes et adopte la posture de celui qui, pénétré de sagesse, a réponse à tout ce qui contrevient à sa morale :

    -Mon cher Célestin, tu diras à ta Léonie que je lui fais mes amitiés mais que sa demande est irrecevable étant donné qu’…

    ♪♫Avec un blason à la clef / Not’La se mettrait à gonfler
    On pens’rait qu’avec notr’ écu / On veut péter plus haut qu’not’cul…♪♫

    -Et aussi que vouloir se hausser du col et s’enfler à la façon d’une « chétive pécore » ne sied pas à notre image !… Machincourt-la-Farouche a-t-elle vraiment besoin de se parer des plumes du paon en mimant les pratiques d’autres localités, vaniteuses et en déficit d’image ?!…
    _________
    P.S : Tout ce qui précède, Leveto, n’est imputable qu’à la programmation (en prime time) des chaînes TV d’hier soir… un match de rugby ou une biographie de Brassens ?… -Qu’auriez-vous fait à ma place ?
    Sans hésiter, tout comme vous j’imagine, j’ai opté pour le Sétois… tout en regrettant que pas une seconde ne fût évoqué, à la bande son, Le petit joueur de fluteau, à mon sens (et à mon émotion) l’une des trois ou quatre meilleures chansons du Georges, l’une des plus ciselées… avec la Supplique, le Don Juan et le Pauvre Martin…

    (à suivre… pour si un jour vous aviez l’ambition de traiter des plantes vertes qui meublent l’armorial)

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  22. DU VÉGÉTAL (LOCAL) À L’ARMORIAL… en passant par un moment d’émotion*

    Il existe, dans une région civilisée de l’hexagone, une localité L charmante à mes yeux.
    Par humilité, son blason n’a pour meuble qu’un végétal, un végétal ligneux qu’aucun arboriculteur, aucun sylviculteur ni même un pomologue diplômé ne sauraient reconnaître… tant sa représentation est fantaisiste éloignée de la réalité. Les artistes ymagiers d’antan ne faisaient pas dans l’hyperréalisme !…

    Ce végétal V, envisagé au vernaculaire, aurait donné son nom à la localité L… qui, elle-même, aurait servi à désigner une famille F du coin, une famille dont la lignée (ligneuse ?) semble s’être rabougrie jusqu’à l’extinction, d’après Wikipédia. -Exit les aristo’ à particule!
    _________

    Quelques précisions seraient les bienvenues ?… OK, j’y condescends !

    1. Le nom vernaculaire de l’essence est conservé au CRNTL (qui n’oublie pas de mentionner son importance quant au « mobilier armorial ») … et, quant au mobilier de chez Boulle, son bois n’est pas négligeable en marqueterie/ébénisterie… sans qu’il soit mentionné dans la liste suivante :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Bois_pr%C3%A9cieux#:~:text=On%20les%20distingue%20g%C3%A9n%C3%A9ralement%20des,dits%20exotiques%2C%20comme%20le%20sipo.

    2. Le CRNTL fait remonter ce terme au néerlandais antique via le normando-picard… ce qui permet, a priori, d’éliminer (du champ des possibles) le ligure, le PIE, le basque, le gallo, le nissard, l’espéranto et le louchebem.

    3. Ce végétal V, dans mes campagnes, est tout à fait courant bien que désigné sous un autre nom, vernaculaire lui aussi.

    4.Le toponyme L est en « Y » à la coda… et, forcément, quand il y a du -iacum à la cantine, y’a Nègre qui rapplique avec ses noms d’hommes. Il en sort 2 de son chapeau, d’extraction gauloise ou germanique, au choix du consommateur.

    5. La localité L, dans ses armoiries et par sobriété, a conservé uniquement le graphisme d’un élément (et un seul) des armoiries de la famille F… ces dernières ayant pu (historiquement) se montrer d’une rare imagination et présenter un chevalier « sans tête dessous son heaume » chevauchant un destrier idem « sans museau anatomique » apparent.
    Cependant, au caparaçon du cheval on trouve X représentations du végétal V et sensiblement autant sur l’accoutrement qui enveloppe le chevalier étêté.
    Pour un garçon comme moi, que préoccupent le visuel et la qualité d’exécution, cette armoirie familiale pourrait me réconcilier avec les écus ALC : Pour un peu, j’y retrouve une ambiance à la Sacré Graal !

    6. Revenons au sobre blason de la localité L : selon les circonstances, il est assorti d’une devise passée dans le langage courant, au titre d’expression.
    ______________

    Un indice violent ?… -OK !

    Ce sera le portrait d’un Néerlandais :

    * « Émotion rétrospective »?… Je garde le souvenir d’une Sylvie** dont le patronyme, à l’identique, correspond soit au toponyme L soit à la lignée des F, une fois cette dernière débarrassée de sa particule. Nous eûmes, elle et moi, une plutôt brève mais tendre liaison à cette époque où j’étais davantage tenté par les belles étrangères de Zélande que par les filles du cru.
    Contrairement à « mes petites amoureuses » (=celles de l’époque sans être spécialement rimbaldiennes et déjà toutes pourries), elle a su conserver une classe peu commune pour une septuagénaire avancée qui n’a jamais caché qu’elle avait eu du sentiment pour moi.
    Hasard des choses de la vie, il se trouve qu’elle est devenue, cette Sylvie**, la meilleure amie de ma meilleure amie, par ailleurs ex- femme de Jacques C., banjoïste 5 strings… et que nous avons l’ambition, courant novembre, de retrouvailles au Carafon, un établissement en son temps municipalisé par mes soins, et qui sert à boire et à manger aux pèlerins et autres « belles passantes que l’on a pas su retenir».
    Ce nous sera l’occasion de trialoguer en médisant sur bien des gens, vifs encore ou trépassés…

    Mais voilà, Leveto, si d’aventure passe un ange entre la poire et le fromage, dois-je faire mine, histoire de « meubler », de m’intéresser au patronyme de Sylvie ?… au risque de m’empierger entre un nom d’homme ou un autre, un patelin en -acum ou encore une essence donnant sens à des armes parlantes ?… Et vous, qui connaissez le cœur des femmes autant que les finesses étymologiques, que me conseilleriez-vous ?…

    **Sylvie ?… le prénom a été changé… pour ne pas que LGF la repaire repère !

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  23. TRS

    Pour cette fois, je n’ai pas trop perdu de temps avant de me rendre à Créquy (P.-de-C.) dont le blason nous montre un créquier, « meuble de l’écu qui représente un arbre imaginaire, sorte de prunier sauvage, avec ses sept branches présentant un fruit au bout de chacune d’elles, et ses racines » (CNRTL)

    Créquy

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  24. ►Leveto

    Judicieuse destination ! … et, ainsi que j’aime, vite expédiée !

    Je me permets toutefois d’assortir votre réponse de considérations qui me tiennent à cœur… surtout depuis que, contre toute attente, je me trouve en immersion dans l’univers drolatique de la symbolique armoriale :

    • Le « créquier », à la fois végétal ligneux et meuble sur écu, me semble totalement incompris de 99,99% de la population contemporaine, alphabètes ou non, mais bien entendants : les « armes parlantes », armes par destination, avaient vocation de « causer à l’oreille », ce me semble.
    Perso’, en découvrant ex abrupto ce créquier, j’y aurais vu une variation de la ménorah… avec 7 chandelles allumées. -Comment imaginer que chacune des flammèches (supposées/figurées) valait pour une crèque comestible ?…

    • SPINOZA portraicturé ?… Cet « indice violent » trouvait sens pour qui sait que le « créquier », par chez moi (et au vernaculaire), est désigné « épine noire »… et que SPINOZA = épine… Cf. le Prunus spinosa, coutumier en mes campagnes. Etc…
    J’ajoute que lorsque Baruch S. a jugé bon de se doter d’un sceau perso’, il a eu soin de l’ornementer d’un rameau de rosier… avec une épine clairement figurée.

    •La devise associée aux armes des seigneurs de Créquy autant qu’à celles de Créquy, localité contemporaine : « Qui s’y frotte s’y pique !.
    Bien sûr, des esprits chagrins, des vétilleux iront contester et évoquer « le chardon » !… -On négligera : il suffit au chardon (ou à son pendant zoologique, l’oursin) de figurer au maillot de rugbymen honnis ou dans la poche de radins from Scotland.

    •La consolation de TRS ?… rapport à une sorte de « révélation », une heureuse découverte au pictural ?…
    Sur un subjectile qu’il imagine être de vélin, il découvre comment un miniaturiste d’antan se montra anticipateur d’une sorte d’esthétique qui a cours aux heroic fantasies : le coup du chevalier sans tête anatomique et de son destrier idem dépourvu en cap, ça lui a fait de l’effet !

    Sans compter tout le soin apporté à décliner du créquier sur textile d’apparat !… Ça, c’est quand même de la belle ouvrage !… pas à la portée d’un cartoonist malhabile comme il y en a tant, qui se la pètent et sévissent…

    P.S 1 Dans mes campagnes et ce qui reste de leurs haies post remembrement, cohabitent encore « épines noires » et « épines blanches ». Seules les premières sont fructifères au comestible… les autres étant surtout décoratives au temps de la floraison.

    P.S 2 De les pines l’épine à les culs l’écu, il est un passage obligé, une auberge à vocation musicale, musicale et pédagogique : nos amis canadiens, charmants « gascons transatlantiques », avides de connaissances et de pratique, ne s’y sont pas trompés :

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  25. ____N’en manquez pas un mot____

    Dans notre vie est venu (bis)
    Un fameux joueur de luth. (bis)
    Il a mis sur sa boutique,
    Pour attirer la pratique :
    À l’auberge de l’écu,
    On apprend à jouer de l’épinette,
    À l’auberge de l’écu,
    On apprend à jouer du …

    Trou la la, trou la la,
    Trou la, trou la, trou la laire,
    Trou la la, trou la la,
    Trou la, trou la, trou la la.

    Toutes les filles de Paris,
    De Montmartre à Saint Denis,
    Ont vendu leurs chemisettes,
    Leurs fichus, leurs collerettes,
    Pour avoir un p’tit écu,
    Pour apprendre à jouer de l’épinette …

    Trou la la, trou la la,
    Trou la, trou la, trou la laire,
    Trou la la, trou la la,
    Trou la, trou la, trou la la.

    Une jeune fille se présenta,
    Qui des leçons demanda.
    « Ah ! Que ces leçons sont bonnes,
    Il faudra qu’on m’en redonne.
    Tenez, voilà mon p’tit écu,
    Pour apprendre … »

    Trou la la, trou la la,
    Trou la, trou la, trou la laire,
    Trou la la, trou la la,
    Trou la, trou la, trou la la.

    Une vieille à cheveux gris
    Voulut en tâter aussi.
    « Par la porte de derrière,
    Faites-moi passer la première.
    Tenez, voilà mon vieil écu,
    Pour apprendre … »

    Trou la la, trou la la,
    Trou la, trou la, trou la laire,
    Trou la la, trou la la,
    Trou la, trou la, trou la la.

    « Vieille, retournez-vous-en,
    Et reprenez votre argent,
    Car ce n’est pas à votre âge
    Qu’on entre en apprentissage.
    Vous avez trop attendu,
    Pour apprendre … »

    Trou la la, trou la la,
    Trou la, trou la, trou la laire,
    Trou la la, trou la la,
    Trou la, trou la, trou la la.

    La vieille en s’en retournant
    Marmonnait entre ses dents :
    « Ah ! Vous me la baillez belle,
    De me croire encore pucelle.
    Voilà cinquante ans et plus
    Que j’apprends … »

    La morale de ceci,
    Je vais vous la dire :
    Quand on est jeune et belle,
    Il n’faut pas rester pucelle,
    Faut profiter d’son écu,
    Pour apprendre …

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