L’Érondis à Muron et Les Érondis à Soulignonne, en Charente-Maritime : les répàladev

L’énoncé de ma dernière devinette, accumulant les erreurs dans ses indices (à propos de la première commune puis des chefs-lieux de canton), n’a pas aidé mes lecteurs à trouver la bonne solution et je leur demande de bien vouloir m’en excuser. J’essaierai de faire mieux la prochaine fois !

podium seulNéanmoins, cela n’a pas empêché LGF d’en venir à bout ! Félicitations !

Il fallait trouver Les Érondis à Muron, du canton de Tonnay-Charente de l’arrondissement de Rochefort et Les Érondis à Soulignone, du canton de Saint-Porchaire de l’arrondissement des Saintes.

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La toponymie

Érondis : dans le parler saintongeais, un érondis est un lieu rempli d’éronces, de ronces (cf. le billet correspondant).

érondisLes exemples donnés dans le dictionnaire ci-dessus n’existent plus aujourd’hui.

À Muron, le nom apparait sous la forme L’Érondis sur la carte IGN (en bas à gauche)

Erondis Muron IGN Capture

mais sous la forme Les Rondis sur le fichier Fantoir. On retrouve ce même nom Les Rondis à Bonnoeuvre et aux Essards (Ch.-Mar.) et à Mouton (Char.)

À Soulignone, Les Érondis sont connus du fichier Fantoir mais pas de la carte IGN.

érondis fantoir

Muron : j’avoue m’être trompé (désolé pour ceux que cela aura mal aiguillés !) à propos de cette commune. Je n’en avais pas parlé à propos d’une question de mon lecteur qui signait lecteur, mais à propos de mes derniers mots croisés du 20 avril 2024, où j’expliquais :  » Muron, petite commune de Charente-Maritime, porte un nom diminutif de « mur », désignant vraisemblablement un petit mur d’enceinte, un petit rempart ».

Tonnay-Charente : attesté de Tauniaco en 1068, Tauniacum en 1090, de Taunai en 1174 et de Tonai en 1214, il s’agit d’un ancien *Talinacon, « domaine de Talinos », du nom de personne gaulois Talinius (racine tala-, « soutien, appui, bouclier ») et suffixe –acon. Le nom de la Charente a été rajouté dès le XIIè siècle où on trouve Tauniacum ad Carantonam. Le nom de cette dernière est issu du gaulois *caranto-, « roche sablonneuse».

Rochefort : portait ce même nom dès 1250. Le français « roche », du pré-latin *rocca, a d’abord désigné une montagne ou une simple butte rocheuse, puis le château fort bâti à son sommet, puis un simple château fort, même en l’absence de butte. Ici, le château était vraiment très fort …

Soulignonne : en l’absence de forme ancienne, il est difficile d’établir une étymologie certaine. Plusieurs hypothèses ont été avancées notamment par A. Éveillé en 1887 dans son Glossaire Saintongeais : citant un certain Bourignon (en fait : François-Marie Bourguignon, dit Bourignon, Antiquités de Saintes), il explique que le nom viendrait de sau, su et on, mots celtiques qui auraient désigné les eaux (une référence à la rivière Arnoult qui traverse le village ?), mais il ajoute que pour M. Bullet (Mémoires sur la langue celtique), le mot soul désignerait la paille, la chaumière ou la maison couverte de paille. On n’est bien entendu pas obligé de suivre ces hypothèses. Aucun des toponymistes contemporains qui « font référence » ne semble s’être occupé de ce toponyme. Par comparaison avec des noms proches comme Soulignac (Gir.), Souligné (Sarthe), Souligny (Aube) etc. qui sont formés sur un nom d’homme gallo-romain *Sollenius ou *Solinius avec le suffixe –acum , on pourrait envisager le même nom suffixé en –onem

Saint-Porchaire : Sanctus Porcharius en 1275, du nom de saint Porchaire, abbé de Saint-Hilaire de Poitiers au VIè siècle, dont nous ne connaissons que son intervention dans un conflit qui opposa les moniales du monastère de Sainte-Radegonde aux évêques du diocèse.

Saintes : comme chacun sait, cette ville doit son nom au peuple gaulois occupant alors la Saintonge, les Santones. Strabon, au Ier siècle ap. J.-C. écrivait Santonôn Mediolanion (on aurait donc pu avoir un Meillan ou, mieux, un Milan-en-Saintonge …) qui a donné  Sanctone au Xè siècle et Xainctes au XIè.

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Les indices

indice a 05 05 2024  ■ Ramuntcho : ce film est adapté du roman de Pierre Loti, né le 14 janvier 1850 à Rochefort (Ch.-M.) et qui a habité quelque temps dans la maison de sa sœur à Saint-Porchaire (Ch.-M.) [ et c’est là que je me rends compte que j’ai inversé les indices pour les chefs-lieux de canton … décidément, cette devinette était bien mal foutue… Mille excuses !]. La piste de Ramuntcho et du Pays Basque ne devait pas être suivie, puisque la devinette portait sur la langue d’oïl.

indice b 1 05 05 2024  ■ le sémaphore maritime de Socoa (baie de Saint-Jean-de-Luz / Ciboure) devait faire penser à Louis Jacob, capitaine de vaisseau, inventeur des signaux sémaphoriques dans la Marine, natif de Tonnay-Charente (Ch.-M.). La piste du Pays Basque était, là aussi, à ne pas suivre.

indice b 07 05 2024 ■ il fallait reconnaitre un Begonia monoptera. La famille des Bégoniacées a été nommée par le naturaliste Charles Plumier, en l’honneur de Michel Bégon, décédé à Rochefort en 1710. C’est dans cette ville que se trouve le Conservatoire du bégonia.

indice d 07 05 2024■ « L’exécution de Prévost, assassin d’Adèle Blondin et Lenoble, place de la Roquette, Paris » le 19 janvier 1880 devait faire penser à Joseph-Ignace Guillotin, né à Saintes en 1738, connu pour avoir fait adopter la guillotine comme mode d’exécution capitale. (Le fait d’avoir effacé la légende de cette gravure était une façon de vous aiguiller sur une fausse piste …).

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