Les indices du mercredi 22 mai 2024

Personne n’a encore trouvé la solution de ma dernière devinette

Rappel de l’énoncé :

Il vous faudra trouver une commune de France métropolitaine dont le nom, en un seul mot, est lié, selon l’étymologie la plus consensuelle, à un des mots désignant la ronce étudiés dans le billet du jour, associé à un mot désignant un animal qui, mal compris, a fini par être remplacé par un mot désignant un minéral.

Le nom du chef-lieu de canton désignait une étendue unie, à vocation rurale. Il est aujourd’hui complété par le nom de la rivière qui l’arrose. Sa gare a servi à un humoriste.

Les indices :

■ pour la commune elle-même, mais pas seulement :

indice d 19 05 2024

■ pour le chef-lieu du canton :

indice a 19 05 2024

■ pour le chef-lieu d’arrondissement … euh …

indice e 19 05 2024

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Les indices

■ Une autre étymologie du nom de cette commune fait appel à un nom d’homme germanique, propriétaire d’une tour.

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■ L’humoriste inspiré par la gare du chef-lieu du canton ? Peut-être en allant voir du côté de Paul Féval ?

■ finissons avec le sourire, pour la « traduction » du nom à trouver lui-même :

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Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

La ronce, troisième partie.

Après avoir vu les toponymes liés à la ronce en langue d’oïl puis en langue d’oc, je m’intéresse aujourd’hui à leur présence dans les autres langues sur notre territoire.

L’allemand

La ronce se dit brombeer en allemand. Je n’ai trouvé, en France, que trois toponymes formés sur ce nom : Brombeeracker à Berstett (B.-Rhin), avec acker, « champ », Brombeerbaum à Gosselming (Mos.), avec baum, « arbre » (d’où sans doute le sens de mûrier) et Brombeerental à Lampertheim (B.-Rhin), la « vallée des ronces ».

De l’indo-européen ster, « aigu », est venu l’anglais thorn et l’allemand dorn, « épine », qui a pu désigner la « ronce », d’où sont issus les noms de Dornenwaedel, « petit bois de ronces, petite ronceraie » (Gries, B.-Rhin), de Dornenwiese, « prairie aux ronces » (Harn-sous-Varsberg, Mos.), de Dornheck, « la queue des ronces » (Ébersviller, id. ; Niederhaslach, B.-Rhin etc.), du ruisseau Dornengraben (graben, « fossé » – à Kaltenhouse, id.) etc.

Le basque

La langue basque connait l’arroumègue (dérivé de l’occitan roumègue, cf. le billet précédent), qui explique les noms d’Arrouméga (Buzy et Saint-Vincent, P.-A.), de L’Arroumégas (Aubiet, Gers) et des Arroumégats (Lescar, P.-A.), tous formés avec le suffixe augmentatif –as, parfois péjoratif, d’où le sens de « grandes, mauvaises ronces ». On trouve également le nom de Darre la Roume (Gan, P.-A.), « derrière la ronce », avec mécoupure de l’article et francisation.

La ronce se dit plus particulièrement sègo ou sègue, sans doute par analogie de forme et d’image entre une haie de ronces et une scie, sègue en béarnais. On trouve ainsi de nombreux noms du type Sègue (Salies-du-Béarn, P.-A. etc.) ou Sègues (Lucq-de-Béarn, id. etc.), le diminutif Les Séguettes (Tieste-Uragnou, Gers), et même une Male-Sègue (« mauvaise ronce », à Carresse, P.-A. – qui porte drôlement son nom).

Sur la racine basque lak-, « rugueux », a été formé le nom laharr désignant lui aussi la ronce, que l’on retrouve dans les noms de Laharraga (Ahetze, Istruits et Estérençuby, P.-A.), Laharrague (Lahonce, id.) et Laharraquia (Lecumberry, id.).

Le breton

Le mot breton pour la ronce est drez, collectif drezenn (à rapprocher de l’irlandais dris, de même sens). On retrouve ce terme dans quelques noms de lieux-dits comme Toul an Drez, « trou à ronces » (Douarnenez, Fin.) et Loj an Drez, « loge, abri à ronces » (Melgven, id.). En Basse-Bretagne,  la ronceraie se retrouve dans des noms comme Drézit Vihan , « petite ronceraie » (Bourbriac, C.-d’A., ), Coat an Drézec, « bois des ronces » (Melgven, Fin.), le Moulin Drézec (Plourin-lès-Morlaix, id.) etc. En Haute-Bretagne se retrouvent des variantes comme Drezeux (Guérande, L.-A.) ou le Drézeul (Saint-Dolay, Mor.) – qui sont d’anciens Drezeuc.

Il est impossible de passer à côté de l’île de Drenec (Enez Drenneg), « l’île aux épines ; épinaie », de l’archipel des Glénans, et des Îles Drenec du golfe du Morbihan (Dictionnaire étymologique des îles françaises, éditions Désiris, 2023, par votre serviteur – disponible dans toutes les librairies). Sur ce même étymon ont été formés les noms de Le Drennec (An Drenneg, Fin., qui était Spinetum en 1291) et de plusieurs lieux-dits homonymes du Finistère et du Morbihan.

CPA Le Drennec

Le corse

La langue corse utilise le terme lama pour désigner la ronce, et le collectif lamaghja pour la ronceraie. On trouve ainsi le nom  Lama d’une commune (H.-C.) et de plusieurs lieux-dits (à Levie, Forciolo, Zoza … en C.-du-Sud etc.), ainsi que Lama Vecchia (« vieille », à Poggio-Di-Nazza, C.-du-Sud), Lama Di Frati (« des moines », à Figari, H.-C.), Lama di Frassu (« du frêne », à Sotta, id.). Quelques noms sont issus du collectif, comme Lamaja (Carbini, Petreto-Bicchisano, C.-du-Sud etc.).

Le norrois

Le vieux norrois thorn, « épine » d’où « ronces » (cf. plus haut l’allemand dorn), se retrouve dans le nom Tournetuit, formé avec le vieux norrois thveit, « défrichement », d’où le sens d’« essart des ronces », de deux lieux-dits aujourd’hui disparus, l’un en forêt de Brotonne ( Mare de Tournetui en 1463, Caudebec-en-Caux, S.-Mar.) et l’autre à Grainville-la-Teinturière (id.). On retrouve encore aujourd’hui cette formation dans le nom des lieux-dits Tontuit à Saint-Benoît-d’Hébertot et à Quetteville (Calv.).

On trouve ce même thorn dans les noms de Tournebu (Calvados), avec , « ferme », de l’ancienne Tournedos-sur-Seine (aujourd’hui dans Porte-de-Seine, Eure), qui était Tournetot en 1631, avec topt, « ferme », ainsi que dans le déterminant de Saint-Germain-de-Tournebut (Manche) qui était Tornebusc en 1080, de thorn et buskr, « bois ». Plusieurs lieux-dits portent des noms similaires comme Tournebu (Fresney-le-Puceux, Calv.), Tournebut (Appeville, Manche ; Aubevoye, Eure) ou Tournetot (Saint-Martin-aux-Bruneaux, S.-Mar.).

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La devinette

Il vous faudra trouver une commune de France métropolitaine dont le nom, en un seul mot, est lié, selon l’étymologie la plus consensuelle, à un des mots désignant la ronce étudiés dans le billet du jour, associé à un mot désignant un animal qui, mal compris, a fini par être remplacé par un mot désignant un minéral.

Le nom du chef-lieu de canton désignait une étendue unie, à vocation rurale. Il est aujourd’hui complété par le nom de la rivière qui l’arrose. Sa gare a servi à un humoriste.

Les indices :

■ pour la commune elle-même, mais pas seulement :

indice d 19 05 2024

■ pour le chef-lieu du canton :

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■ pour le chef-lieu d’arrondissement … euh …

indice e 19 05 2024

Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

Les indices du mardi 14 mai 2024

LGF est déjà parvenu à résoudre en grande partie ma dernière devinette. Nul doute qu’il complètera sa réponse dès ce soir. Bravos anticipés donc !

L’énoncé en était le suivant :

Il vous faudra trouver un lieu-dit de France métropolitaine dont le nom est lié au mot du jour [ronce].

La commune où il se situe ne doit pas son nom au débit de l’eau, comme il est écrit sur le site municipal, mais au débit de parole du personnage éponyme.

Le nom du canton désigne, en trois mots, la partie du pays dans lequel il se situe.

Le chef-lieu d’arrondissement doit son nom à son fondateur, lequel doit le sien à un village d’un département voisin, d’où sa famille est originaire.

Un indice :

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Les indices du mardi

■ le nom à trouver est un hapax, diminutif d’un toponyme présent dans la même commune et dans une autre commune du même département.

■ pour le canton :

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■ pour une autre hypothèse étymologique du nom du lieu dit :

indice c 14 05 2024

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La ronce, deuxième partie : en langue d’oc

Comme promis dans mon précédent billet, je m’attaque aujourd’hui aux traces laissées par la ronce dans la toponymie occitane.

Les mots occitans romec, rome, désignant la ronce, sont issus du latin rumex à l’accusatif rumicem, après adoucissement du i bref en e. (Pour plus de détail, lire la première partie !).

Il convient de ne pas oublier que, même en régions de langue d’oc, le terme de langue d’oïl « ronce » a été  utilisé (d’où des noms comme Ronzière, Rongière etc. ou même simplement Ronce ou Ronze) comme il l’a été en francoprovençal.

Les formes simples

Le nom de la ronce se retrouve, au féminin ou masculin (una rome ou un rome), variance héritée du double genre de la racine latine, dans des noms de lieux-dits du type La Roumec (Escandolières, Av. etc.), Au Roumec (Orbessan, Gers) ou simplement Roumec (Dausse, L.-et-G.). La forme roume se retrouve à La Roume (Pompogne, etc.), Le Roume (Beaulon, Allier, etc.), Les Roumes (Bessuéjouls, Av., etc.) et Roume (Oust, Ariège etc.).

Avec substitution du t à c, l’occitan romet désigne également la ronce, sans en être un diminutif. Il apparait dans des noms de lieux-dits comme Roumet (Sain-Vit, L.-et-G. etc.), La Roumet (Saint-Julien-de-Crempse, Dord. etc.), Les Roumets (Viols-le-Fort, Hér.) et Roumets (Boos, Ardèche).

Issus de l’occitan romega (prononcé « roumègo« ) sont apparus les noms de (la) Roumega (Manciet, Gers ; Pibrac, H.-G.), de Roumège (Salles-Curan, Av. ; Viazac, Lot ; Saint-Nectaire, P.-de-D.) et de (Les) Roumèges (La Chapelle-aux-Brocs, Corr. ; Poussan, Hér.).

Avec un a prosthétique est apparu le terme arromet, de même sens. On trouve ainsi Les Aroumets (Hounoux, Aude), Aux Arroumets (Saucats, Gir.), Les Arroumets (Sabres, Landes) etc. L’agglutination de l’article est à l’origine du nom du Port de Laroumet (Lanzac, Lot – où Laroumet peut être un nom de famille) tandis que l’adjectif mal, « mauvais », a donné Malaroumet (Issac, Dord.).

Une variante en –ic de –ec a donné le gascon arramic, aramits (Dictionnaire du béarnais et du gascon moderne, Simin Palay, CNRS, 1961) à l’origine du nom de la commune Aramits (P.-A.) qui était Aramic en 1270.

CPA aramits

Les adjectifs

Bien plus connu et représenté, l’adjectif romegós, « ronceux, plein de ronces », est à l’origine de nombreux toponymes. On trouve ainsi près d’une centaine de lieux-dits Roumégous (notamment en Aveyron à Auzit, Centrès etc., dans le Lot à Planioles etc., dans le Tarn à Castres etc.) ou (La) Roumégouse (Gramond, Av. ; Saint-Pompon, Dord. etc.). La forme avec –x final est plus rare mais, outre la commune Roumégoux (Cantal), on la trouve quand même à près de cinquante exemplaires comme Le Roumégoux (Gissac, Av.) ou Roumégoux (Gluiras, Ardèche ; Ally, Cantal ; Saint-Martin-la-Méanne, Corr. etc.). Notons également l’ancienne commune tarnaise de Roumégoux (aujourd’hui dans Terre-de-Banclié) et la commune de Romegoux en Charente-Maritime dont le nom est dû au substrat occitan qui a persisté dans la région.

La perte de la valeur occlusive du –g– a donné des noms comme Rouméjoux (Ispagnac, Loz. etc.), la Rouméjouse (Janalhac, H.-Vienne) ou encore Romejoux (Saint-Victurnien, id.).

Une variante signalée par E. Nègre,  localisée semble-t-il au Mirepoix, est apparue par croisement de la finale –ec de rumec avec le suffixe –enc et est à l’origine de la forme romengós représentée par Roumengoux, commune de l’Ariège. Cette même suffixation a également servi à former le nom de Roumens, commune de Haute-Garonne. On trouve aussi deux lieux-dits Roumengous dans l’Aude (Arzens et Pennautier) et le féminin La Roumengouse dans la Haute-Garonne (Puydaniel).

On peut également signaler quelques variantes locales comme Les Roumégons (Grasse et Rigaud, A.-Mar.) qui a conservé une graphie partiellement occitane ou Roumezoux (Saint-Julien-le-Roux, Ardèche).

CPA Roumégoux

Pittoresque ? Pittoresque ? Est-ce que j’ai une gueule de pittoresque ?

Les collectifs

■ Le suffixe collectif latin –atum a donné –at / –ada en occitan que l’on retrouve à Roumat (Lannes, L.-et-G. ; Saint-Avit, Landes etc.), Roumats (Savinnes-le-Lac, H.-Alpes) ou encore à la Roumade Basse (Javols, Loz. etc.).

■ Le suffixe latin –aceu, –acea a donné l’occitan –às, –assa généralement augmentatif mais qui prend un sens collectif avec des noms de végétaux (et de minéraux). C’est ainsi qu’a été formé le mot romegàs, « fourré de ronces », que l’on retrouve à Romegas (Buis-les-Baronnies, Drôme ; Maubourguet, H.-P.) et Romegasse (Moulinet, A.-Mar.) ainsi que dans de nombreux (Le) Roumegas ou (La) Roumegasse (Av., Tarn, L.-et-G., T.-et-G., etc.) auxquels on peut rajouter Laroumegasse (Sabadel-Latronquière, Lot), Larroumegas (Louslitges, Gers), avec agglutination de l’article, et Arroumegas (Clarac, H.-Pyr.) avec un a– prosthétique. Avec la perte du –g– intervocalique sont apparus les noms de Roumeas (Gilhoc-sur-Ormèze, Ardèche) et de Romeas (La Tourette, Loire).

■ Comme souvent avec les végétaux, le plus productif des suffixes collectifs est le latin –ariu / –aria, donnant l’occitan –ièr / –ièra (français –ier / –ière), d’où l’occitan romeguièra, « ronceraie ». Citons pour commencer la commune de Romiguières (Hér., de Romegueira en 1246 et Romiguières en 1740-60), accompagnée d’une trentaine de lieux-dits (La) Romiguière (Av., Cant., Lot, Loz. etc), ou, avec agglutination de l’article, Laromiguière (neuf exemples dans le Lot), auxquels s’ajoutent à peu près autant de (La) Roumiguière (Av., Cant., Gir., T.-et-G. etc) ou Roumiguières (Ardèche, Tarn etc.). Dans le Sud-Ouest, avec –èra mis pour –ièra, on trouve Roumeguère (Auch, Gers ; Lespouey, H.-P.), La Roumeguère (Fargues-sur-Ourbise, L.-et-G.), ou encore À Larroumeguère (Mirepoix et Montaut-les-Créneaux, Gers), avec l’agglutination de l’article. Dans le Mirepoix et ses environs (avec suffixe –ec passé à –enc, cf. ci-dessus) sont apparus les noms de la Roumenguière (Revel, H.-G. ; Puivert, Aude etc. ) et de la Roumenguère (Cornebarieu, H.-G.) auxquels s’ajoute la Rominguère (Antras, Ariège).

Principalement dans le Dauphiné, la perte de la valeur occlusive du –g-, a donné  les noms de Romégier (Pont-de-Labeaume, Ardèche) et de (la) Romégière (Le Poët-en-Percip, Drôme ; Saint-Martin-de-Vésubie, A.-Mar.) ainsi que de Romeyère ( Méolans-Revel, A.-de-H.-P. ; Montagne, Rencurel etc. en Isère  etc.),de La Romeyère (Lardier-et-Valença, H.-A. etc.) et de  Romeyères (Bourdeaux, DR. ; Lalley , Is.), auxquels s’ajoutent Les Romières (Saint-Laurent-en-Royans, Drôme).

La forme masculine occitane romeguièr, désignant le lieu plein de buissons (ronces bien sûr, mais aussi aubépines et autres épineux) est à l’origine des noms de lieux-dits comme Roumiguier (Mazan, Vauc.), le Vallon du Roumiguier (Cheval-Blanc, Vauc.), la Croix de Romiguier (Cornus, Av.) et du nom de la commune de Romeyer (Drôme) qui était Romeier (1178), Romearium (1218), prioratus de Romeario (XIVè siècle) et enfin Romeyer en 1891 (cf. ce billet ) et du lieu-dit de Romeyer (Saint-Baudille-et-Pipet, Is.).

Il convient de remarquer que l’occitan romegar (ronchonner, maugréer, rouspéter) est à l’origine de romegaïre, « rouspéteur », d’où sont issus des noms de famille du type Romiguier, Roumiguier, Roumiguière, Roumeguère etc. qui peuvent prêter à confusion avec des noms de lieux quand on ne sait pas lequel a donné son nom à l’autre.

Les dimiutifs

Les diminutifs en –et sont représentés par des noms comme Roumette (Orange, Vauc. ; Meynes, Gard etc.), Roumettes (Mounes-Prehencoux, Av. etc.), Laroumette (Salies-du-Béarn, P.-Atl.) et, au masculin, le Grand Roumette (Barbentane, B.-de-R.) ou le Petit Roumette (idem et Castéra-Verduzan, Gers). On trouve également Rouméguet (Najac, Av. etc.) et Roumeguète (Angeville, T.-et-G. etc.) ainsi que  Roumigué (Claracq, P.-Atl ; Mauléon-d’Armagnac, Gers etc.).

Avec la graphie –eix pour –ets propre à l’Auvergne, ont été formés les noms de Roumeix (Saint-Étienne-de-Chomeil) et de Laroumeix (Saint-Martin-Cantalès), tous deux dans le Cantal.

Les diminutifs en –on sont rares mais on rencontre néanmoins les noms de Roumegon (Le Val, Var), Les Roumegons (Grasse et Rigaud, A.-Mar.) et Roumejon (Pourcharesse, Florac-Trois-Rivières et Bédouès-Cocurès, en Lozère). On peut signaler également le pont Rouméjon qui enjambe le Tarn depuis le XVIIè siècle et autour duquel s’est développé le village du Pont-de-Montvert, en Lozère (aujourd’hui Pont-de-Montvert–Sud-Mont-Lozère, cf. ce billet).

Rog-loupe-rouge

La devinette

Il vous faudra trouver un lieu-dit de France métropolitaine dont le nom est lié au mot du jour.

La commune où il se situe ne doit pas son nom au débit de l’eau, comme il est écrit sur le site municipal, mais au débit de parole du personnage éponyme.

Le nom du canton désigne, en trois mots, la partie du pays dans lequel il se situe.

Le chef-lieu d’arrondissement doit son nom à son fondateur, lequel doit le sien à un village d’un département voisin, d’où sa famille est originaire.

Un indice :

indice b 12 05 2024

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Les indices du mardi 07 mai 2024, publiés le mercredi 08 mai 2024

en retard

Oups ! Désolé pour le retard !

Personne n’a trouvé les réponses à ma dernière devinette.

L’énoncé en était le suivant :

Il vous faudra trouver (s’il vous reste quelques neurones disponibles) un toponyme lié au mot du jour [ronce] qui n’existe (si je ne me trompe pas) qu’à deux exemplaires en France métropolitaine, dans des communes différentes du même département, séparées par 36 km de route.

Précédé d’un article au singulier dans la commune A, il est présent tel quel sur la carte IGN actuelle mais avec une graphie différente dans le fichier FANTOIR ‒ graphie également présente dans deux autres communes du même département, dans une commune du département voisin, et dans quelques autres plus lointaines. À l’inverse, ce toponyme se trouve précédé d’un article au pluriel dans la commune B, et est présent dans le fichier FANTOIR mais pas sur les cartes IGN.

Le nom de la commune A faisait récemment partie des interrogations hebdomadaires d’un de mes lecteurs et l’explication parlait de fortifications.

Mise à jour : Mea culpa. J’ai parlé de cette commune non pas en réponse à un de mes lecteurs mais à propos d’un mot-croisé.

Le nom de la commune B est, selon toute vraisemblance, issu de celui d’un homme latin suivi d’un suffixe inhabituel.

Le chef-lieu du canton où se trouve A est lui aussi issu de celui d’un homme latin suivi d’un suffixe classique et est accompagné du nom de la rivière sur laquelle était établi un port fluvial de quelque importance.

Le chef-lieu du canton où se trouve B est un hagiotoponyme qui rend hommage à un saint dont on ne sait pas grand-chose, sauf qu’il est intervenu pour tenter de mettre fin à un conflit dans une abbaye.

Deux indices, pour les chefs-lieux de canton :

■ de la commune A

indice a 05 05 2024

■ de la commune B

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Les indices du mardi

■ pour l’arrondissement de la commune A

indice b 07 05 2024

■ pour l’arrondissement de la commune B

indice d 07 05 2024

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La ronce, première partie : en langue d’oïl

tintin_ecrit2 Le latin rumex, rumicis, rumicem qui désignait à l’origine une espèce de dard, a servi à nommer l’oseille, à cause de sa feuille en fer de lance, chez le poète Caius Lucilius (180-102 av. J.-C.). C’est à partir du IVè siècle, avec Marcellus Empiricus, que rumex a désigné un simple arbuste épineux, connu plus tard à l’époque romane sous le nom de ronce en langue d’oïl et de romec, rome en langue d’oc.  Comment est-on passé de rumex à ronce d’une part et à romec, rome d’autre part ? C’est le traitement du i bref de l’accusatif rumicem qui l’explique. À l’époque gallo-romaine, ce i bref est tombé en langue d’oïl, faisant passer rumice(m) à rum(i)ce puis à ronce (avec la prononciation –om– du –um– comme pour « arum ») tandis qu’il s’est maintenu sous la forme e en langue d’oc, faisant passer rumice(m) à romec et rome.

En botanique, ce que l’on appelle couramment aujourd’hui ronce, ronce des bois ou ronce des haies, est un arbrisseau épineux à fleurs de la famille des Rosacées, dont le nom scientifique est Rubus fruticosus. Le nom scientifique Rumex désigne, lui, un genre de plantes herbacées de la famille des Polygonnacées, plus connues sous les noms vernaculaires d’oseille et de patience.

rubus ronce planche  rumex oseille planche

Les toponymes issus de ce nom de plante sont vraiment très nombreux, plusieurs milliers, à croire que notre pays, quand il n’était pas couvert de forêts, l’était de ronces (ou de broussailles épineuses qualifiées de « ronces »). À tous ces toponymes, il convient d’ajouter des patronymes obtenus par relation du lieu à l’habitant, qui ont pu devenir à leur tour de nouveaux toponymes, quelquefois par suffixation, lorsque leur porteur s’est déplacé. Il me sera impossible, on l’aura compris, de citer tous ces toponymes : je n’essaierai donc que d’en étudier les différentes formes, avec quelques exemples si nécessaire, en scindant mon travail en deux parties, la première concernant le domaine de langue d’oïl et l’autre, de langue d’oc. Là où ça se complique, c’est quand les langues se chevauchent, comme dans le Croissant ou dans la région du parler franco-provençal : on verra donc des toponymes de ces régions aussi bien en première qu’en deuxième partie (et j’essaierai de ne pas oublier de les signaler).  Quant aux autres langues (basque, breton, etc.), elles devraient faire l’objet d’une troisième (petite) partie.

NB :  les toponymes sont en caractères gras et, parmi eux, les noms de communes sont signalés par cette couleur orange.

Les formes simples

On devine sans mal que les toponymes du type (La ou Les) Ronce(s) sont de loin les plus nombreux et c’est bien le cas ! Le singulier (la) Ronce apparait tel quel plus de 250 fois (Dictionnaire des toponymes de France édité par l’IGN et téléchargeable en ligne en payant.) dont deux fois comme déterminant dans le nom d’Aubigny-la-Ronce (C.-d’Or) et de l’ancienne Beaumont-la-Ronce, anciennement Bellus Mons de Runcia, aujourd’hui fusionnée dans Beaumont-Louestault (I.-et-L). Les autres toponymes ne présentent guère d’intérêt, allant du Bois de la Ronce au Château de la Ronce (Les Pinthières, E.-et-L.), en passant par le Champ de la Ronce, la Grande Ronce, la Petite Ronce, le Moulin de la Ronce etc. Le pluriel, qui apparait à plus de 150 exemplaires, n’est guère plus original sauf peut-être à signaler un Buisson des Ronces à Ceffonds (H.-M.), les Quatre Ronces à Bantigny (Nord) et peut-être mon préféré, allez savoir pourquoi, les Ronces de la Croix au Montellier (Ain).

Avec une voyelle adventice propre à certains patois du centre de la France (région parisienne, Berry, Champagne …), on trouve des noms comme L’Éronce (Sours, E.-et-L. ; Chesley, Aube …), la Belle Éronce (Saint-Longis, Sarthe) etc. ou Les Éronces (Terminiers, E.-et-L. etc.) ainsi que la variante aronce (Sologne, Anjou) comme pour le  Buisson d’Aronce (Chambon-la-Forêt, Loiret), le Champ d’Aronce (Arquian, Nièvre) et Les Aronces (Pithiviers-le-Vieil et Douchy, Loiret etc.). Dans les Ardennes, le mot passe à éronche (qui désigne semble-t-il plus précisément la ronce des champs) d’où Les Éronches (Arnicourt-le-Grand, Flaignes-Havys etc.), tandis qu’en Saintonge on trouve la forme éronde dans les noms des Érondes (près d’une quinzaine dans l’Indre, une dizaine en Vendée etc.) du Champ de l’ Éronde (Tendu, Indre …), du Champ des Érondes (Bords, Ch.-M. etc) etc.

Dans le Grand Est, et particulièrement en Meurthe-et-Moselle, se trouvent des lieux-dits Ronxe (à Baccarat), La Ronxe (à Belleville etc.) et, avec agglutination de l’article, la commune de Laronxe (la Ronxe en 1309).

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Dans certains parlers, le chuintement a entraîné la formation du mot ronche et de nombreux toponymes correspondants comme en patois ardennais avec la Ronche (Blombay, Ardennes …) et le masculin Le Ronche (Harcy, Ardennes), en patois vosgien avec Ronche (Neuves-Maisons, M.-et-M.) et le Pré de la Ronche (Prey, Vosges), en Normandie avec La Ronche (Bourvallées, Manche …) et Les Ronches (Cerisy-la-Forêt, Manche …), dans le Croissant linguistique avec La Ronche (Bagneux, Franchesse, Vieure, dans l’Allier), en Auvergne avec Les Ronches (Romagnat, P.-de-D.) etc. En Bourgogne, on trouve la forme roinche qui a donné son nom aux Roinches (Auxy, S.-et-L.)

Enfin, le mot est devenu ronze dans le domaine francoprovençal d’où des noms comme la Ronze (Craintilleux, Loire ; le Breuil, Rhône ; Gibles, S.-et-L. ; Les Côtes-d’Arey, Isère ; Saint-Jean-d’Aulps, H.-Sav. ; Blond, H.-Vienne etc), le Château de la Ronze (Saint-Martin-la-Plaine, Loire ; Poule-les-Échameaux, Rhône), le Bois de Ronze (Orgnac-l’Aven, Ardèche) etc. et les Ronzes (Toussieux, Ain ; Habère-Poche, H.-Sav.). On trouve également la variante dauphinoise La Ronzy (Claix, Is., Ronsia au XIVè siècle ; Bourg-de-Thizy, Rhône ; Poisy, H.-Sav. etc.).

Les collectifs

De nombreux noms collectifs, au sens de  « buisson, touffe de ronces » ou « lieu envahi par les ronces », ont été créés en utilisant différents suffixes.

■ du latin –arius,aria, –arium donnant des finales en –ier (cf. le français « roncier ») ou –ière :  le Roncier (Romagny, Manche ; Urcy, C.-d’Or etc), les Ronciers (Millières, H.-M. ; Tremblay-le-Vicomte, E.-et-L. etc.), la Roncière (Matignon, C.-d’A. ; Loury, Loiret etc.), les Roncières (Lancôme, L.-et-C. ; Villagoix, C.-d’Or etc.) ainsi qu’en francoprovençal le Ronzier (Vacheresse, H.-Sav. ; Solérieux, Drôme etc.), les Ronziers (Saint-Martin-Bellevue, Sav. etc.), la Ronzière (Coudes, P.-de-D. ; Laissaud, Sav. ; Savigny, Rhône etc.), et les Ronzières (Les Salles, Loire ; Gleizé, Rhône etc.). La forme ronchère apparait dans le nom de plusieurs lieux-dits La Ronchère (Remouillé, L.-A. etc.) ou Les Ronchères (Housset, Aisne etc.) ainsi que dans les noms de Ronchères (Aisne et Yonne) et de Sons-et-Ronchères (Aisne, avec Sons, du latin summum, « point le plus haut »). Sur la forme saintongeaise éronde a été formé l’érondière qui apparait dans le nom Les Érondières (huit exemples dans l’Indre mais existe aussi dans la Vienne), tandis que la forme bourguignonne roinche a donné À La Roinchère (Montréal, Yonne).

■ la prolongation en –ai(e) du précédent est à l’origine du français « ronceraie » et d’une très grande quantité de toponymes du type la ou les Ronceraie(s) (I.-et-V. ; May. ; Sarthe etc.) mais surtout du type le Ronceray (I.-et-V. ; Manche ; M.-et-L. ; Sarthe ; Vendée etc.) qui apparait aussi comme déterminant pour Saint-Cyr-du-Ronceray (Calv.) ou encore du type la Ronceraye (Sainte-Florence, Vendée). On trouve également la Roncheraie (Couziers, I.-et-L.) et le Roncheray (Degré, Changé, Cherré dans la Sarthe etc.). NB : ne pas confondre avec des noms comme Roncenay (Aube, Roncenaium en 1200) ou Le Roncenay (Eure) dont les noms sont issus de celui de la divinité romaine Runcina qui présidait au sarclage.

■ le double suffixe collectif composé du latin –ariu(s) prolongé par le suffixe –ol,olle (latin –ulus, ula), dont le sens diminutif est ici oblitéré, est à l’origine des noms de Roncherolles-en-Bray (S.-Mar., Roncerolles au XIIè siècle) et Roncherolles-sur-le-Vivier (id.) et de micro-toponymes équivalents, ainsi que du nom de Ronquerolles (Val-d’Oise, Ronkerolas en 875) et de quelques micro-toponymes identiques.

CPA roncherolles-sur-vivier-chateau-guillerville

■ le collectif latin –etum est à l’origine de différentes terminaisons. On trouve ainsi des noms comme le Roncet (Ludesse, P.-de-D.), la Roncette (Lappion, Aisne etc.) et les Roncettes (Ondefontaine, Calv.) ; des noms comme Roncey (Manche, Ronseio en 1082) et des lieux-dits similaires ; des noms comme Ronchois (S.-M.), Ronssoy (Somme, Roinscetum en 1170), le Ronchoy (Ledinghem et Vis-en-Artois, P.-de-C.), Au Ronsoy (Couchey, C.-d’Or – où est produit un agréable AOC Marsannay …), etc.

■  l’ancien français roncel, « roncier, terrain couvert de ronces »,  apparait dans le nom du Roncel (Saint-James, Manche …), du Bois Roncel (Lebeuville, M.-et-M. etc.), de la  Roncelle (Nogent-sur-Loir, Sarthe) ainsi que, suffixé en –ière, dans la Roncelière (Préaux-du-Perche, Orne etc.) et, suffixé en –etum, dans le Roncelay (Lamballe, C.-d’A. etc.). On trouve également la Ronchelle (Bantheville, Meuse …).

■ le collectif en –erie a donné des noms comme la Roncerie (Céton, Orne ; Bouffry, L.-et-C. etc), Les Ronceries (Amanlis, I.-et-V. etc.), Laroncerie (Pancé, id.) ainsi que Les Éronceries (Fresnay-le-Comte, E.-et-L.) ou encore la Roncherie (Billevast et Gourbesville, Manche ; Savigny-sur-Braye, L.-et-C.).

■ en Saintonge, le mot érondail désigne un lieu rempli d’érondes, de ronces. On retrouve ce terme dans les noms des Érondails (Saint-Georges-d’Oléron, Ch.-M.)  et des Érrondails (La Brée-les-Bains, id.)

■ l’adjectif en –eux, euse (latin –osus),  se retrouve dans les noms des Ronceux (Sancheville, E.-et-L.), du Val Ronceux (Les Riceys, Aube), du Moulin Ronceux (Ondefontaine, Calv.) et de quelques autres. En Normandie et dans le Grand-Est apparaissent Le Roncheux (Rots, Calv. etc.), Les Champs Roncheux (Laize-Clinchamps, id. etc.), Les Roncheux de la Coudre et Les Roncheux des Rivières (Haute-Amance, H.-Marne), etc.

Les diminutifs

■ la prolongation diminutive en –et de certains noms vus précédemment est à l’origine de toponymes comme le Ronceret (Volnay, C.-d’Or – par ailleurs un très bon vin ; Échalou, Orne etc.), les Roncerets (Épaney, Calv. etc.), le Roncelet (Longsols, Aube etc.) etc.

■ le diminutif latin –alis, –ale  a donné son nom à Ronchaux (Doubs, Roncal en 1145), à Ronchau (Sombacour, id. etc.), au Ronceau (Tharol, Yonne etc.) et aux Ronceaux (Chenoise, S.-et-M. etc.). Il conviendra de ne pas confondre avec des noms comme Ronchaud qui sont des patronymes formés sur le radical ronch– de « ronchon, ronchonner » (latin roncare).

■ le diminutif roncelin apparait principalement en Bretagne dans Le Roncelin (Lamballe-Armor, C.-d’A. ; Saint-Cyr-en-Pail, May. …), le Champ Roncelin (Melesse, I.et-V.) etc. Ce nom est devenu patronyme d’où le nom de la Ville Roncelin (La Croix-Helléan, Mor.) et de la Roncelinais (Iffendic, I.-et-V.).

Les autres dérivations

■ le suffixe latin –inium est à l’origine du nom de Ronchin (Nord, Runcinium au IXè siècle), du Bois Roncin (Tanlay, Yonne), du Buisson Roncin (Lalheue, S.-et-L.), du Champ Roncin (Jouet-sur-l’Aubois, Cher) etc. ainsi que, par suffixation collective supplémentaire, de la Roncinière (Bédée, I.-et-V. etc.), la Roncinais (Nouvoilou, I.-et-V. ) etc.

■ On trouve en Bourgogne le lieu-dit Roncevie (Gevrey-Chambertin, C.-d’Or – par ailleurs un très bon vin…) dont le nom pourrait être issu de l’ancien français ronceri, « lieu où poussent les ronces » ou bien des deux mots ronce et vie, ancien français pour « voie, chemin, route ». On trouve également la graphie Roncevis (Dracé, Rhône) et Roncevit (Tarcenay-Fourcherans, Doubs).

Ronceveaux

■ Toujours en Bourgogne (on ne se refait pas …), par confusion entre les nasales õ et ã, on trouve la forme ranche pour « ronce », d’où de nombreux noms de lieux-dits comme Les Ranches à Ladoix-Serrigny (C.-d’Or, par ailleurs un très bon climat … etc.), la Ranche (Blanzy, Clessé, Leynes, Rully … S.-et-L. etc) ou encore La Ranche du Cerisier (Igornay, S.-et-L.), des Saules (La Truchère, id.), des Quenouilles (Gergy, id.) et bien d’autres. Pour en finir avec la Bourgogne, signalons également la forme régionale ronde, toujours pour « ronce », donnant des noms comme Les Rondes (Préty, S.-et-L. etc) qu’il est difficile de distinguer du terme géométrique désignant un terrain plus ou moins rond, mais qui apparait néanmoins avec certitude dans le nom des Rondières (Auxey-Duresses, C.-d’Or – où est produit un Côte de Beaune que je n’ai pas encore goûté…), le suffixe –ière insistant sur l’abondance de cette végétation. Tous ces terrains, à la végétation broussailleuse et épineuse comme on en rencontre encore sur les terrains calcaires au-dessus des vignes, ont dû être défrichés avant d’être mis en culture, ce dont ils gardent la mémoire dans leurs noms.

■ la devinette à laquelle vous avez échappé : le Bois de Rousselois, à Brancourt-le-Grand dans l’Aisne, propriété de l’évêque de Laon, a été défriché il y a très longtemps et n’existe plus aujourd’hui (il n’apparait même pas sur les cartes IGN). Attesté Ronceloi en 1214, Roncheloi en 1239 et Roncheroi en 1244, il s’agissait bien d’une ronceraie. (Dictionnaire topographique du département de l’Aisne, Auguste Matton, 1871).

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La devinette

Il vous faudra trouver (s’il vous reste quelques neurones disponibles) un toponyme lié au mot du jour qui n’existe (si je ne me trompe pas) qu’à deux exemplaires en France métropolitaine, dans des communes différentes du même département, séparées par 36 km de route.

Précédé d’un article au singulier dans la commune A, il est présent tel quel sur la carte IGN actuelle mais avec une graphie différente dans le fichier FANTOIR ‒ graphie également présente dans deux autres communes du même département, dans une commune du département voisin, et dans quelques autres plus lointaines. À l’inverse, ce toponyme se trouve précédé d’un article au pluriel dans la commune B, et est présent dans le fichier FANTOIR mais pas sur les cartes IGN.

Le nom de la commune A faisait récemment partie des interrogations hebdomadaires d’un de mes lecteurs et l’explication parlait de fortifications.

Mise à jour : Mea culpa. J’ai parlé de cette commune non pas en réponse à un de mes lecteurs mais à propos d’un mot-croisé.

Le nom de la commune B est, selon toute vraisemblance, issu de celui d’un homme latin suivi d’un suffixe inhabituel.

Le chef-lieu du canton où se trouve A est lui aussi issu de celui d’un homme latin suivi d’un suffixe classique et est accompagné du nom de la rivière sur laquelle était établi un port fluvial de quelque importance.

Le chef-lieu du canton où se trouve B est un hagiotoponyme qui rend hommage à un saint dont on ne sait pas grand-chose, sauf qu’il est intervenu pour tenter de mettre fin à un conflit dans une abbaye.

Deux indices, pour les chefs-lieux de canton :

■ de la commune A

indice a 05 05 2024

■ de la commune B

indice b 1 05 05 2024

Réponse attendue chez leveto@sfr.fr