La jachère (première partie)

scier la branche sur laquelle on est assis Ceux parmi mes lecteurs qui s’intéressent un peu à l’actualité ont constaté, comme moi, que les agriculteurs ont obtenu gain de cause sur de nombreux sujets, souvent au détriment de l’environnement ou de la Terre, ce qui est le comble pour des travailleurs … de la terre. C’est le cas par exemple à propos de l’utilisation des pesticides, L’Europe enterrant (ahah) un projet législatif qui prévoyait de réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030 ou encore à propos de l’exemption de l’obligation de mise en jachère de 4% des terres arables.

Je laisse à d’autres que moi, plus qualifiés, le soin de commenter ces reculades et me concentre sur l’objet principal de ce blog, la toponymie. Quelles traces la jachère a-t-elle laissées dans nos noms de lieux ?

Curieusement, le terme « jachère » n’est pas, et de loin, le plus représenté, laissant cette place au « guéret » et au garach en zone occitane. D’autres termes, moins connus, apparaissent également comme « versanne, versaine », « tresque » « somard » et quelques autres qui seront vus dans un deuxième billet.

On sera par ailleurs peut-être surpris qu’un terme désignant par définition un état éphémère ait pu produire des noms de lieux permanents. Cela se comprend pourtant si on sait que, comme on le verra, le champ sémantique de ces différents mots s’est élargi jusqu’à désigner des terres abandonnées, non cultivées ou non entretenues et si on n’oublie pas que chacun de ces mots a pu devenir nom de famille, désignant celui qui habite une ferme de ce nom, devenu à son tour un toponyme, accompagné ou non d’un suffixe en –erie, –ière etc., à l’occasion d’un nouvel établissement de son porteur.

Jachère

Ce terme, d’abord jachiere (vers 1175) est localisé dans le nord du domaine d’oïl (wallon, picard, normand) sous les formes gascheria (1172), gascaria (1193) puis en ancien français gaschiere (vers 1200), jussière (après 1200) et gaskière (1276). Son étymologie est obscure : on pense à un dérivé en –aria d’un étymon gaulois *gansko, « charrue », terme désignant à l’origine une branche (cf. l’irlandais gesca, « branche » et le gallois caine de même sens). Le latin vervactum, que l’on verra à propos du guéret, ne peut pas convenir pour des raisons phonétiques. Le mot désigne d’abord une terre labourée non ensemencée pour la laisser reposer puis, par extension, se rapporte à une terre abandonnée, mal entretenue.

On trouve une petite trentaine de lieux-dits La ou Les Jachère(s) accompagnés d’autant de noms pourvus d’un déterminant comme La ou Les Grande(s) Jachère(s), Les Longues ou Les Petites Jachères, (La) Jachère aux Joncs (Villiers-Saint-Paul et Monchy-Saint-Éloi, Oise), une Pièce de la Jachère (Presnoy, Loiret) etc.  Tous ces lieux-dits se trouvent en pays de langue d’oïl, sauf Les Jachères à Saint-Étienne-des-Champs et Les Rouys et la Jachère à Sugères (P.-de-D.), situés dans le Croissant linguistique, ou encore Les Jachères à Aime-la-Plagne (Sav.) en pays arpitan.

Guéret

Le latin avait le verbe vervagere, « retourner une terre préalablement en jachère » ; de ce verbe sont issus le nom du dieu Vervactor qui présidait au réveil de la terre donc au labour des jachères, et vervactum, « terre laissée au repos jusqu’au temps des semailles » et, plus généralement, « terre en friche ». Les Francs, dont le phonétisme ne comportait pas le v, l’ont assimilé, quand il y avait une correspondance du terme avec un mot de leur langue, à leur w. Ce fut le cas pour vervactum, passé à varacto par chute du v qui suit le r, qui subit l’influence du francique *waraita qui avait le sens de « terrain labouré » ; d’où un produit gallo-roman gwaraito à l’origine du français « guéret » et de l’occitan garach que nous verrons plus loin.

Ces deux termes désignaient la jachère, la terre laissée au repos entre deux cultures. Le repos étant parfois prolongé à des années, le sens de « terre en friche » prévalut bien des fois. C’est ainsi que le nom de Guéret (Garait en 1121-41, Garag en 1140 puis Guerait en 1324-26 et enfin Guéret en 1510), chef-lieu de département de la Creuse, se souvient d’une grande friche sur laquelle fut fondé un monastère au milieu du VIIè siècle, in loco qui vocatur Waractus.

CPA GUERET

Guéret, place du marché et la halle couverte

Plus de mille lieux-dits portent un nom dans lequel apparait ce guéret soit sous une forme simple (Le ou Les) Guéret(s), soit complété par un déterminant : le Bon Guéret, les Petits ou les Grands  Guérets, les Blancs Guérets ou les Guérets Noirs, les Guérets d’En Bas ou d’En Haut, le Guéret Neuf et le Guéret Vieux et bien d’autres. Guéret peut à son tour servir de déterminant comme pour les communes de Saint-Étienne-des-Guérets (L.-et-C.), Saint-Jacques-des-Guérets (id.) et Saint-Jouan-des-Guérets (I.-et-V.). Les lieux-dits ne sont pas en reste avec des noms comme les Caves du bas Guéret (Mareuil-sur-Che (L.-et-C.), le Congé des Guérets (Vivion, Sarthe), le Hameau Guéret (Canchy, Calv.), la Motte Bon Guéret (Épieds-en-Beauce, Loiret), le Moulin des Guérets (Corsept, L.-A. etc.) et là encore bien d’autres.

Devenu patronyme, désignant celui qui est originaire d’un endroit nommé Guéret, ce nom a donné des dérivés comme la Guereterie (Louerre, M.-et-L. etc.), la Gueretière (Contest, May. etc.), la Gueretterie (Coutures, M.-et-L. etc.), la Guerettière (Sceaux-d’Anjou, id. etc.) et quelques autres.

La ville de Guéret a donné un adjectif qui apparait dans les noms de Saint-Léger-le-Guéretois (Creuse) et Saint-Sulpice-le-Guérétois (id.).

Plus rarement, lorsque le varvectum n’a pas subi l’influence francique, on trouve des noms comme varet ou veret. On rencontre ainsi le Clos Varet à Villotte-sur-Ource (C.-d’Or), Varet Bas et Varet Haut à Naucelles (Cantal)  etc. ou encore le Veret à Praz-sur-Arly et à Messery (H.-Sav.)

Garach

De même étymologie que le précédent, l’occitan garach (ou garat, gareit etc.) a fourni à son tour de nombreux toponymes mais aussi des noms de famille, soit que le nom de la ferme soit passé à l’habitant, soit que le nom désigne le laboureur de domaine agricole

On trouve ainsi Garach (Dondas et Laroque-Timbault, L.-et-G.), la Font de Garach (Gardanne, B.-du-R.), les Garach (Monjay, H.-A.) et des diminutifs Garachon (Lambesc, B.-du-R. etc.), Garachot (Laas, Gers etc.) etc.

CPA GARACH

La variante garat semble plus représentée avec des noms simples (Le ou Les) Garat(s) et quelques Garatière (Landeronde, Vendée ; Monsteroux-Milieu, Is.). Il convient de se méfier puisque certains de ces noms, comme Garat (Char.), attesté de Garaco en 1110 peuvent être issus du nom d’homme gaulois Garos ou bien peuvent être dérivés de la racine oronymique *gar, variante de *kar comme les toponymes du type Garatia des Pyrénées-Atlantiques.

La forme gareit apparait au singulier dans Lou Gareite à Roche-en-Régnier (H.-L.) et au pluriel dans Gareiteix à Pionnat (Creuse).

Citons enfin des noms qui, n’ayant pas subi le croisement lexical avec le francique, ont conservé le v initial de vervactum.  Ils apparaissent notamment en Limousin comme pour la Varache et Bussy Varache à Eymoutiers (H.-Vienne), les Varaches à Bujaleuf (id.) ou encore la Varrache à Saint-Martin-Sainte-Catherine (Creuse).

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La devinette

Il vous faudra trouver un nom de lieu-dit, lié à un des mots du jour, présent à trois reprises dans deux communes du même canton, une fois au pluriel dans chacune des deux communes et une fois au singulier accompagné d’un adjectif qualifiant sa taille.

Une de ces communes doit une partie de son nom à une exploitation minière. L’autre partie est un terme désignant une agglomération.

L’autre commune doit le sien à un homme gaulois.

Le canton où se trouvent ces deux communes porte le nom de son relief le plus connu, qui a fait l’objet, avec son homonyme, d’un article sur ce blog.

Selon certains toponymistes, le chef-lieu de ce canton devrait son nom à une divinité latine ou au petit d’un animal de la ferme. Selon d’autres, il est plus vraisemblable qu’il tienne son nom d’un arbre fruitier fort répandu dans la région.

■ un indice pour le canton :

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■ un autre, pour une des deux communes :

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Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

7 commentaires sur “La jachère (première partie)

  1. Bonjour m Leveto 

    voici les toponymes rencontrés cette semaine :

    —–

    35  GAHARD

    ———————-

    26  la VEYSSANNE

        gaulois vassia  = coudrier ? occitan vaissa

       ou  VESC  village de sa source

    —-

    54   à charency-vézin

       la côte d’URBUL

    54 à arnaville

    colline et col  :  Le RUDEMONT /  RUDMONT

    54 ruisseau de RANDAPONT

         ruisseau de la HAIE d’ EMBANNIE  ou EMBANIE ( HEILLECOURT )

    70 à haut-du-them-château-lambert

    MAILLEBOURG

    73 à challes-les-eaux et à saint-jeoire-prieuré

    LE PUITS d’ORDET

    73 à chignin Tormery ( déjà analysé par vous )

    –  en me promenant , j’ai vu

    ————————-

    Chemin des CURTELOTS     patronyme ? petit curtel  ( curtis curtillus )/  ou petit courtil   – court ?

    ——————————-

    Chemin des TRAYES ( Ancienne route royale d’Italie )

    Je vois qu’une commune des Deux-Sèvres est nommée Trayes

    &

    Relais de la Traye 61 chemin Sainte-Appolonnie 73550 Méribel Les Allues Savoie

    & les vieilles trayes Raon-aux-bois 88

    &

    notre-dame-des-trays sologne

    une traye peut être une draine .

    ——————————————-

    38 à vizille , parc  :

    le pré du MANIGUET    homme ?

    76   GAILLEFONTAINE

    et massif de PIMONT

    83 rivière la NARTUBY

        narthobia ;nartobia ; nartueby  

        Toute une série de noms ( ligures ? ) finissent en – UBY ( 06 / 83 )

    Voilà , bonne semaine , merci.

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  2. Merci de cette étude sur Guéret.

    Si vous passez dans le coin, ne pensez pas voir la halle, elle a été démolie en 1973.

    Sinon pour la, devinette, Noeu(d)x-les-Mines, ça marche pas

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  3. ► echogradient73 (lecteur ?)

    ■ 35  GAHARD

    Du nom de personne germanique Wahardus, de wad, « gage » , et hard, « rude, intrépide, dur ».
    ———————-
    ■ 26  la VEYSSANNE
        gaulois vassia  = coudrier ? occitan vaissa
       ou  VESC  village de sa source

    On trouve les formes Veyzane en 1722, Veirane en 1758 puis Veyssanne sur la carte d’état-major de la fin du XIXè siècle.
    Dans la mesure où l’occitan vaissa a très majoritairement donné des toponymes (et des patronymes) en vai- ou vay- (La Vaysse, Vaysset, Vaysse, Vaisse, Vaissier etc.) et que le village s’appelait Vaesc en 1183 dont on expliquerait mal la disparition du c final toujours prononcé, il faut peut-être envisager une racine hydronymique pré-indo-européenne *ves (celle de la Vézère en Corrèze, de la Vésubie dans les Alpes-Maritimes, du Vézou dans le Cantal etc.) d’où la forme Veyzane de 1722 avec s doux et sonore prononcé z passée à Veirane par rhotacisme. À comparer avec le nom de la Vézanne, affluent gauche de la Sarthe, attesté Vezana en 1170.
    —-
    ■ 54   à charency-vézin
       la côte d’URBUL

    Le nom de la ferme originelle est attesté Rebule en 1626. On trouve ensuite Urbul en 1763 sur la carte de Cassini (feuillet 109 , Montmédy), Urbulle ou Urville en 1779 et enfin Urbulle sur la carte d’état-major de la fin du XIXè siècle.

    Je ne résiste pas à vous parler d’Auguste Terquem qui proposait en 1863 (Étymologie du nom des villes et des villages du département de la Moselle) l’explication suivante :
    Ur serait une forme abrégée de l’allemand Urbar, « terres défrichées, rendues cultivables » et serait utilisé comme préfixe dans certains noms de lieux (Urbach, « terres défrichées le long du ruisseau », Urville « ferme (villa) sur des terres défrichées » …). Urbul serait ainsi formé avec bull, « taureau banal » et désignerait la « ferme des terres défrichées, et ayant un taureau banal ».
    On est en droit de douter : les noms d’Urbeis (B.-Rhin) et d’Urbès (H.-Rhin) comme celui du ruisseau Urbach sont plus vraisemblablement formés sur le vieux haut allemand uro, « urus ».

    En ce qui concerne Urbul, le nom Urville attesté en 1779 semble être une copie de celui d’Urville (Aube) qui était Urivilla en 1077, sur le nom d’homme germanique Uro.
    C’est, à mon avis, ce nom d’homme germanique Uro, accompagné du germanique buhil, « colline » (cf. les communes de Buhl, Haut-Rhin et Bas-Rhin, et de Buhl-Lorraine, Moselle) qui donne son nom au lieu-dit Urbul.

    ■ 54 à arnaville
    colline et col  :  Le RUDEMONT /  RUDMONT

    On trouve écrit Rutmont en 1658, puis le Rud-Mont sur la carte d’état-major (fin XIXè siècle). On trouve également la graphie Rutte-mont sur des cartes anciennes. L’orthographe Rudemont est récente et sans doute non étymologique.

    Divers auteurs ont cru devoir conserver l’orthographe Rud-Mont que rien ne justifie, et que les travaux de la topographie française postérieurs à 1918 ont eux-mêmes abandonnée. Quoi qu ‘il en pût être d’une étymologie toujours sujette à discussion, indiquons ici que la forme la plus ancienne que nous eussions rencontrée au cours de nos recherches sur le village de Novéant, berceau de notre lignée maternelle, est  » Ruttemont « , conformément à la prononciation lorraine.
    (Cf. le Terrier et remembrement général… de la terre, Seigneurie et Abbaye Royalle de Gorze, tome II, art. Novean, manuscrit daté 1746, conservé aux Archives de la Moselle, cote H. 748.)

    André Bellart, Société préhistorique française, 1935

    Mon hypothèse : Rut pourrait provenir de l’allemand Reuten, « déraciner, défricher ». Rutmont serait alors le « mont défriché ».

    ■ 54 ruisseau de RANDAPONT

    Tapez « Randapont » avec guillemets : 6 résultats sur Google et aucun sur Google Livres ! L’IA a parfois des ratés …
    Malgré l’intelligence naturelle dont je dispose, je n’ai pas trouvé d’étymologie convaincante à ce toponyme.

    ■ ruisseau de la HAIE d’ EMBANNIE  ou EMBANIE ( HEILLECOURT )

    Plus de trente lieux-dits portent le nom d’Embanie rien qu’en Meurthe-et-Moselle. Il s’agit d’un dérivé du verbe ancien français embannir, « proclamer un ban ou une défense ». On trouve également les graphies Embanni et Embannie. Embannir une terre était y proclamer l’interdiction (définitive ou temporaire) de la vaine pâture.


    ■ 70 à haut-du-them-château-lambert
    MAILLEBOURG

    –On trouve déjà ce nom-là en 1761 sur la carte de Cassini (feuillet 144, Luxeul)
    Restons simple : du patronyme Maille et « bourg »

    ■ 73 à challes-les-eaux et à saint-jeoire-prieuré
    LE PUITS d’ORDET

    Aucune idée sur la signification de ce nom, sauf à y voir un patronyme (scandinave?).
    Un rapprochement avec le nom latin de l’orge, ordeum, muni du suffixe collectif etum, est peut-être envisageable mais : 1/ce serait un hapax 2/ l’absence de forme ancienne laisse planer le doute 3/ la topographie du lieu se prêtait-elle au champ d’orge ? 4/ absent de la carte de Cassini et de la carte d’état-major, le nom n’est sans doute pas si ancien.

    ■ 73 à chignin Tormery ( déjà analysé par vous )
    –  en me promenant , j’ai vu
    ————————-
    ♦ Chemin des CURTELOTS     patronyme ? petit curtel  ( curtis curtillus )/  ou petit courtil   – court ?
    Probablement diminutif de curtil, « petit jardin attenant à la maison » (du latin curtil lui-même diminutif de curtis).
    ——————————-
    ♦ Chemin des TRAYES ( Ancienne route royale d’Italie )
    Je vois qu’une commune des Deux-Sèvres est nommée Trayes
    &
    Relais de la Traye 61 chemin Sainte-Appolonnie 73550 Méribel Les Allues Savoie
    & les vieilles trayes Raon-aux-bois 88
    &
    notre-dame-des-trays sologne

    une traye peut être une draine .

    ♦ Pour ce qui est des trayes en Savoie : il s’agit d’une variante de draye (l’alternance dr- / tr est bien attestée dans cette région, d’où aussi les Trailles des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes), avec le sens de « chemin suivi par les troupeaux », mais aussi de « couloir dans une forêt pour l´exploitation du bois, avalanche, chemin rural conduisant aux pâturages, lit de ruisseau ». Pour les drailles (et l’étymologie ) cf. ici : https://vousvoyezletopo.home.blog/2023/03/19/en-suivant-la-piste/

    ♦ Trayes (Deux-Sèvres) : écrit Trays en 1771 sur la carte de Cassini (feuillet 100, Luçon). L’étymologie est obscure.
    ——————————————-
    ■ 38 à vizille , parc  :
    le pré du MANIGUET    homme ?

    Le Dictionnaire topographique de l’Isère mentionne un ruisseau de Maniquet (avec un q) sur les communes de Vaulnaveys-le-Bas et de Vizille. Il semble que le ruisseau ait été appelé sous l’une ou l’autre forme pendant longtemps.
    Il s’agit vraisemblablement d’un nom de famille, peut-être dérivé de l’ancien occitan manegat, lui-même issu de manega, « manche », particulièrement « manche de charrue » pour désigner celui qui tient le mancheron de l’instrument (d’où des noms comme Manigaut, Manegau, Manegat …) ou bien dérivé diminutif de l’ancien français manigant, « manœuvre, artisan ».

    ■ 76   GAILLEFONTAINE

    Attesté Goislenfontana en 1043, du nom de personne germanique Goislenus et bas-latin fontana, « fontaine ».

    et massif de PIMONT

    Parmi les très nombreuses formes anciennes disponibles, on notera Piemont (1235) et Pyemont (1374). Il s’agit d’un « pied du mont »

    ■ 83 rivière la NARTUBY
        narthobia ;nartobia ; nartueby  
        Toute une série de noms ( ligures ? ) finissent en – UBY ( 06 / 83 )

    Le nom de la Narturby est dérivé de la racine hydronymique pré-indo-européenne *nar (cf. le grec ancien naros, « liquide » et le grec moderne naro, « eau » ; un dérivé *nartia serait à l’origine du gaulois narse, « prairie humide, marécage »).
    La racine *nar serait ici prolongée par un t, consonne d’appui, suivi du suffixe upia (celui de la Vésubie, affluent du Var dans les Alpes-Maritimes ou de la Vésoubie ruisseau à Millau en Aveyron). Ce suffixe est probablement pré-latin.

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