De la terre ( deuxième partie )

Voici un deuxième billet concernant la terre dans le sens de « sol considéré dans sa nature, son aspect, sa consistance ». (cf. la première partie en suivant ce lien ). Pardon pour le retard !

Le sable

Les sols sableux sont très diversifiés et les toponymes qui les signalent prennent différentes formes :

■ les arènes, du latin arena, sont présentes dans Airaines ( Somme ), Areines ( L.-et-C.), Arrènes (Creuse), Aregno ( Haute-Corse ) et Aren ( P.-O.) ; le latin arenaticum a donné Arnage ( Sarthe ) et Larnage ( Drôme ). On retrouve ces mêmes formes dans des micro-toponymes auxquels on peut rajouter des Aréniers, dont certains ont même pu évoluer en Araignée.

■ le sable, du latin sabulum, est à l’origine des Sables-d’Olonne ( Vendée ), de Sablières ( Ardèche, avec –aria ), Sablé-sur-Sarthe ( Sarthe ), Sablet ( Vauc., avec collectif -etum ), Sablonceaux ( Char.-Mar., avec diminutif –icellum ), Sablons ( Gir. et Isère, avec -onem ), Sablonnières ( S.-et-M.), Briosne-les-Sables ( Sarthe ) ainsi que de très nombreux micro-toponymes en Sable et Sablons.

■ le basque ondar pourrait être à l’origine d’Ondres ( Landes, NLPBG* —autre hypothèse : gascon oundre, « ornement, colifichet », TGF* ).

■ le breton trez ou traezh se retrouve principalement dans des noms de lieux-dits comme Trez-Hir ( avec hir, « long ») en Plougonvelin, Traezh-Meur ( avec meur, « grand ») en Trébeurden, Trez Goarem ( avec « garenne » ) à Esquibien ( Fin.), Trestaou en Perros-Guirec ( C.-d’A.), Ker an Trez à Trédarzec (id. ). Il convient toutefois de rester prudent puisque la paronymie avec tré, « hameau », peut prêter à confusion.

■ les langues nordiques utilisent sand ou sant que l’on retrouve à Sand (au bord de l’Ill, Bas-Rhin ) Sangatte ( P.-de-C. ), qui associe « sable » et « porte », Wissant ( id.) qui associe « blanc » et « sable » et Sanvic ( S.-Mar.), qui associe « sable » et « anse » ( scandinave vik ). Les micro-toponymes en Sand, avec ou sans complément, sont aussi nombreux comme Breit Sand à Blodelsheim ( H.-Rhin) avec Breit, « large » ou Auf dem Sand, « sur le sable » à Hattmatt (id.), etc.

La glaise

■ on retrouve directement la glaise dans de nombreux Glaise, les Glaisières, la Glaisière ainsi que sous de nombreux dérivés locaux tels que glyze, glazière, glé, glise, guille, guise … mais il convient de rester prudent car une confusion avec les formes occitanes ou altérées d’« église » est toujours possible, comme à Glaizeneuve ( à Lubilhac, H.-Loire ) ou à Gleysenove ( à Vezins-de-Lévézou, Aveyron ) qui représentent bien une « église neuve ».

■ le radical apparenté glatt évoquerait des terres collantes dites glattes ou glettes dans le nord de la France où on retrouve de très nombreux Glatigné ou Glatigny qui pourraient en être issus — même si pour certains d’entre eux le gaulois glasto, « vert », ou le nom d’homme gallo-romain *Glastinius ne peuvent pas être exclus.

clite, proche du précédent, s’emploie, toujours dans le Nord, au sens de sol argileux, d’où les Clittes à Millam et Noordpeene ( Nord ), Clyte Houck à Watten ( id. ), les Clits à Tournavaux ( Ardennes), la Clitte à Trieux ( M.-et-M.), les Clytes à Sercus, Boësenghem et Bavinchove ( Nord ) et Clytes Veld à Hazebrouck ( Nord).

■ le caractère collant de ces terres a produit en pays d’oc les noms de Pégairollesde-Buèges (Hér.), Pégairolles-de-l’Escalette ( id.), Pigerolles, Pégomas (Alpes-Mar.) etc. formés sur le verbe « péguer » ( du radical indo-européen pik, comme le latin pix et la « poix » ). On ne peut toutefois pas exclure, pour certains de ces toponymes comme pour le pic de Péguère ( à Cauterets, H.-Pyr.), la clue de Péguère ( à Conségudes, A.-Mar.), la Péguière ( forêt du Ventoux, Vauc.) et pour d’autres formes similaires en nord-occitan comme La Pigeire ( à Altier, Loz.), Pigeyre ( à Bains, H.-Loire), des lieux d’extraction de la résine, la pega, qui entrait dans la fabrication de la poix.

Le limon

Le latin limus, formé sur une base gauloise lem-, lim -, qui a donné « limon », a donné son nom au Limargue, contrée du Quercy dont le chef-lieu porte le même nom, ainsi qu’à la Limagne, une grande plaine au centre de l’Auvergne et à des lieux-dits portant le même nom à Brommat ( Aveyron ), Raulhat ( Cantal ), Thiviers (Dord.) et à Ligré ( I.-et-L. ). Ce même limus ou limosus, « limoneux, vaseux, fangeux », est à l’origine du nom de Limoux, de Limeux (Somme et Cher ) et de Limons (P.de-D.) ainsi que de nombreux lieux-dits comme la Limouze à Rompon ( Ardèche). Cependant, une source d’ambiguïté vient de ce qu’on connait le paronyme gaulois limo, « orme », qui a été étudié dans ce billet.

Particularités locales

D’autres termes sont employés sur des territoires plus limités et n’apparaissent éventuellement que sur des plans cadastraux :

diève, d’origine gauloise, désigne une argile blanche en Picardie et en Wallonie, d’où Diévil à Izel-les-Hameaux, le Dièvre à Sains-lès-Marquion (P.-de-C. ), etc.

saffre ( cf. safre ou chafre ) désigne une glaise durcie des vallées du Sud-Est d’où le Safre à Mimet ( B.-du-R.), les Saffres à Valréas ( Vauc.), les Saffras à Carpentras ( Vauc. ), En Saffro à Cuq-Toulza ( Tarn ), la Saffrette à Buis-les-Baronnies ( Drôme ), le Saffre à Villar-Loubière ( H.-Alpes), etc.

doucin ou doussine désigne un sol profond, marneux, sans sable ni cailloux et se retrouve aux Doucins à Mosnac, à Saint-Dizant-du-Gua et Lorignac ( Ch.-Mar.), au Haut Doucin à Saint-Pierre-des-Nids ( May.), etc. ainsi qu’à Doussine à Tosse ( Landes ), à Eoux ( H.-Gar.), à Pompogne ( L.-et-G.), etc.

Et ce n’est pas fini ! Il reste encore au moins à étudier les terrains boueux et les terrains caillouteux.

Un personnage historique, originaire d’un des lieux mentionnés en gras dans le billet et dont il porte le nom, est allé se faire pendre ailleurs. Qui est-il ?

Pas d’indice aujourd’hui, ce serait sans doute vous donner la solution…

Réponses attendues chez leveto@sfr.fr

*les abréviations en gras suivies d’un astérisque renvoient à la bibliographie du blog, accessible par le lien en haut de la colonne de droite.

36 commentaires sur “De la terre ( deuxième partie )

  1. Aujourd’hui, c’est trop facile !

    Il ne peut s’agir que de Jean Sablon, qui a marqué durablement l’histoire de France (et de la chansonnette), en étant (dixit Wikipedia) « le premier à utiliser un microphone sur scène » (bouleversement qui permit l’essor de chanteuses telles que Françoise Hardy, Jane Birkin et Cécilia Sarkozy !).

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  2. Il faut se méfier toutefois du terme « arène ».

    Dans la commune saintongeaise de Thénac (connue aussi pour abriter le site néolithique de Peu-Richard, éponyme du Peu-Richardien), voisine de Saintes, existe un lieu-dit « Les Arènes ».

    On y trouve les vestiges d’un petit théâtre gallo-romain.

    Le terme « arènes » est généralement employé pour désigner des amphithéâtres (comme à Nîmes ou … à Saintes).
    Mais on peut penser que les habitants du lieu l’ont appliqué à l’emplacement de leur ancien théâtre et chercher là l’origine du toponyme plutôt que dans l’existence hypothétique de sable dans le sol.

    http://mediolanum-santonum.fr/arenes-de-thenac.html

    https://www.google.fr/maps/place/17460+Th%C3%A9nac/@45.6980607,-0.6252609,79m/data=!3m1!1e3!4m5!3m4!1s0x480101829f038e0d:0x4cafbbd29096b1a4!8m2!3d45.66716!4d-0.653786

    https://www.google.fr/maps/place/Les+Ar%C3%A8nes,+17460+Th%C3%A9nac/@45.6910628,-0.6380283,5047m/data=!3m1!1e3!4m5!3m4!1s0x4801020b121c795d:0x53fac7c988040574!8m2!3d45.6933269!4d-0.619403

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  3. TRA

    Oui, bien sûr « arène » peut faire référence à des …arènes dont la piste était de sable ou même à un amphithéâtre. La pédologie et l’histoire locale peuvent seules permettre de trancher.
    ______________________

    Jolie trouvaille, cette Porte de Sables grecque !

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  4. De même, un lieu ne s’appelle pas forcément « Les Arènes » parce qu’on y trouve un théâtre ou un amphithéâtre.
    Par exemple, un peu plus loin de celui dont j’ai parlé, c’est au lieu-dit « Les Bouchauds », du nom d’une ferme voisine qu’on en trouve un, joli, dans la commune de Saint-Cybardeau /

    https://www.google.fr/maps/place/Les+Bouchauds,+16170+Saint-Cybardeaux/@45.7818287,-0.0074175,315m/data=!3m1!1e3!4m5!3m4!1s0x48009d71382042b5:0xa05d394ebce3da0!8m2!3d45.78519!4d-0.012181?authuser=0

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  5. Retour sur la technologie quant à ses apports à la qualité d’écoute proposée aux esgourdes contemporaines

    En préambule, l’aveu à caractère misonéiste d’un trigramme de compétition – nom de scène TRA – qui déplora plus haut, le 14 XII, à 14h25, « l’essor de chanteuses telles que Françoise Hardy, Jane Birkin et Cécilia Sarkozy ! »
    ……..

    J’imagine, cher et si fougueux TRA, qu’emporté par votre élan et par une sorte de mépris feint, vous vous empiergeâtes grave dans le sable mal roulé des Arènes de Thénac : Cécilia Sarkozy n’a vraisemblablement jamais été invitée à s’y produire.
    Sa doublure matrimoniale et historique, Carla B, aurait certes pu assurer le show après signature de l’un de ces contrats comme on en fait maintenant : 8 ou 10 pages d’exigences diverses dont les moindres ne sont pas celles qui concernent la technique, la qualité attendue de la sonorisation.
    En femme moderne, appréciée au déduit par quelques rock stars dont Bowie, Jagger et Sarko*… et loin d’être une gourdasse, elle a toujours su de quoi il retourne, question qualité proposée et délicatesse susurrée :

    A comparer avec la navrante incompétence des ingénieurs du son d’antan… et a-t-on seulement jamais entendu un son plus pourri sur You Tube ?

    Question émotions venant se loger dans le slip d’un hétérosexuel ordinaire, hormis l’aspect technique, faut avouer que la Carla émoustille davantage qu’un Sétois moustachu abonné à la pipe décorative mais dépourvue d’équivoque.

    Et maintenant, pour vous les enfants sages, une belle image (aux deux sens du terme) :

    ______________________

    Retour vers la toponymie « playsante » et la question, en forme d’easy riddle, turnera au gré de ceci ;

    Quelle chanteuse fameuse a donné son nom à une portion d’autoroute d’environ 70 km ?

    Précisions :

    – Il ne s’agit évidemment pas de l’une de ces chanteuses lyriques qui s’époumonent en dédaignant le microphone.

    – Dans l’un de ses succès, elle a évoqué la limite de vitesse à respecter sur cette voirie qui, bien des années après, portera son nom.

    La seule réponse recevable consistera en la mise en lien de l’une ou l’autre des vidéos relatives à ce hit. Elle vaudra alors pour 15 points.

    Pour les 5 autres points qui permettraient d’accéder à l’excellence enviée du 20/20, argumenter en moins de 30 lignes sur cette avancée considérable qui consiste à enfin donner des noms de femme(s) aux chaussées réglementées.

    _____________

    * Vous m’aurez sans doute perturbé, TRA, avec votre Cécilia !… et, par ailleurs et pour vote gouverne, Jean Sablon ne fut pas l’innovateur que vous dites. Il s’est contenté d’importer ce qu’il avait appris des crooners ricains d’avant-guerre. – Poil à vos cochléaires !

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  6. TRS

    Twenty-five was the speed limit
    Motorcycle not allowed in it

    chantaient Ike et Tina Turner

    PS au moment de poster : MiniPhasme a dégainé plus vite que moi ! Bravo !
    ___________________________________________________________________
    « cette avancée considérable qui consiste à enfin donner des noms de femme(s) aux chaussées réglementées » :

    Il y a quand même quelques portions de routes règlementées qu’on appelle communément Chaussée Brunehaut. depuis longtemps et on peut aussi rappeler le Chemin des Dames ( qui devrait son nom à deux filles de Louis XV ) et on ne compte pas les odonymes dédiés à des femmes…

    Mais, en effet, cela n’est pas suffisant :

    Saluons au passage les efforts de La Ville-aux-Dames près de Tours où une majorité de rues porte un nom de femme.

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  7. Je suis désolé d’avoir confondu Cécilia et Carla Sarközy de Nagy-Bocsa (il y aurait là matière à philosopher sur le refus de la polygamie synchronique et sur l’acceptation de la polygamie diachronique, dans notre société). .

    Cela s’est joué comme la mort de Louis XVI ou la création de la IIIème République.(amendement Wallon) : à une voix près.

    Quant à la bédé de Marcel Amadeus, elle me semble provenir plutôt de Fluide Glacial (Gluide Facial en l’occurence) que de Pilote.

    C’est dommage : j’aurais pu plagier le slogan utilisé à sa grande époque par ce dernier : « Martin, quel journal ! « 

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  8. Si les Zétazuniens ont la Tina Turner Highway, nous autres Hexagonaux avons l’autoroute L’Océane, dont je ne sais si elle doit son nom à la chanteuse / au chanteur trans Océan(e) Michel (alias Oshen) ou à la porno-star Christelle Henneman (Océane).

    [Désolé : je n’ai pas trouvé de vidéo de Christelle Henneman dans l’exercice de son art.]

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  9. Remettons les choses en place en les tirant au clair :

    Le gag Proud Mary signé Gotlib parait en quatrième de couverture de L’Écho des savanes , trimestriel n° 3 « réservé aux adultes », daté du 01/04/1973 et vendu 5F.
    Le fond de la page est d’un genre vert rouillé et chaque dessin inscrit dans un polygone irrégulier blanc ( original impossible à trouver sur la toile, mais toujours présent sur mes étagères).

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  10. Ah ! l’Écho des Savanes : la revue qui, au début des seventies, a révolutionné la lecture des Misérables à travers les personnages de Jean Valjean et de Cosette, en passant de l’écriture à l’oralité !

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  11. Vivent nos amis les Belges !

    « En 2020, sera inauguré un nouveau quartier à Bruxelles sur l’ancien site industriel Tour et Taxis. Vingt-huit nouvelles voies vont être baptisées (d’après 1397 propositions) dont la rue Chantal Akerman »

    ( J’apprends au passage via Wiki qu’il existe un Jardin Chantal-Akerman dans le 20e arrondissement de Paris… )

    PS à leveto, pas facile de « dégainer » dans un sas ;o)

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  12. Il existe non loin de chez moi une rue « Wilhelmine – reine » : il s’agissait de rendre hommage à la reine des Pays-Bas qui s’est réfugiée le 13 mai 40 à Londres pour y organiser la Résistance et dont Churchill dira qu’elle était « le seul homme parmi tous ces chefs d’État en exil ».
    Rendre hommage à une femme d’accord, mais une femme couillue, donc.

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  13. « quelques portions de routes règlementées qu’on appelle communément Chaussée Brunehaut. depuis longtemps »

    En fait,si l’on en croit WP, l’éponyme de ces chaussées pourrait être non pas la traînée dont on nous parlait jadis à l’école primaire (entre Vercingétorix et Jeanne d’Arc), mais un moustachu belge et royal :

     » Or ceux qui en ont escrit, alléguent pour Auteur desdits Chemins un anciens Roy des Belges, nommé Brunehaldus « :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Chauss%C3%A9e_Brunehaut#Le_roi-druide_et_grand-pr%C3%AAtre_Brunehaut,_Brunehildis_ou_Brun%C3%A9hulde

    Tout comme Océane, Brunehaut était-il/elle trans ?

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  14. TRA

    vous répondre ( et à wiki ) en un commentaire est impossible, tant la chose est complexe et malaisée, s'agissant d'un mélange de faits avérés et de légendes
    Il est toutefois sûr et certain que « Brunehaut, reine d'Austrasie, femme de Sigisbert Ier régna à la fin du VIè siècle pendant près de trnte ans sur un territoire allant de l'Atlantique à la Bavière et de l'Italie du Nord aux rives de l'Elbe ».
    « Son nom est associé à la plupart des voies romaines du nord de la Gaule et surtout celles qui rayonnent autour d'Amiens, Bavay, Reims et Soissons. »

    Plusieurs thèses s'affrontent quant à l’origine du nom de ces chaussées :
    — celle « d'un prétendu roi belge qui aurait vécu vers 1026 avant notre ère, nommé Brunehulde, sorte d’archi-druide doté de grands pouvoirs » ;
    — celle « d’un vocable ancien, probablement celtique, dissimulé derrière le nom de Brunehaut » ;
    — celle enfin « de la reine Brunehaut considérée comme restauratrice de voies romaines plutôt que constructrice».

    Le reste tient en un chapitre de quatre ou cinq pages du livre « Personnages illustres et noms de lieux — de Vercingétorix à Napoléon III » de Stéphane Gendron, éd. Errance, Arles, 2013.

    Si j’ai le temps, je relis tout ça ( et le complément disponible ailleurs ) et vous fais un topo.

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  15. Mon intervention était un brin provocatrice et j’avoue n’avoir aucune compétence dans ce domaine (je me suis contenté de relire l’article de WP, déjà rencontré à l’occasion d’un de vos précédents billets.

    En revanche, il existe un beau livre de Bruno Dumézil (rien à voir avec Georges Dumézil, si ce n’est une très lointaine parenté) : « La reine Brunehaut », que j’ai lu jadis. Mais je ne me rappelle plus s’il y était question des « chaussées Brunehaut ».

    [Une histoire du Timour de Sirius (« Le Cachot sous la Seine », je crois) met en scène la rivalité entre Frédégonde et Brunehaut : mais je doute qu’elle offre quelque éclaircissement à ce sujet.]

    [Il n’est pas impossible que Sigisbert et Brunehaut soient une des sources d’inspiration pour la création des personnages de Siegfried et de Brunehilde, une Walkyrie, du cycle légendaire germanique des Nibelungen.]

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  16. Je viens, non pas de relire (553 pages, quand même !), mais de feuilleter attentivement « La reine Brunehaut » de Bruno Dumézil, et je n’ai trouvé aucun passage où il soit question de « chaussée(s) Brunehaut ».

    Cet auteur est un des plus grands spécialistes actuels de l’époque mérovingienne, et, si la reine avait quelque rapport avec ces voies de communications, cette omission serait vraiment étonnante.

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  17. TRA
    L’article concernant les chaussées Brunehaut est en cours d’écriture.

    Peut-être Bruno Dumézil est-il passé à côté d’un aspect des choses ?
    Mais je ne divulgâche pas plus.

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  18. Pour ce qui est du « roi archidruide Brunehulde (et non pas Brunehilde, comme la reine – de fait – d’Austrasie et de Burgondie), on trouve en ligne , dans le tome sixième de « L’histoire de Hainaut », de Jacques de Guise (pp. 55 à 57) sa généalogie (sans doute légendaire) ::

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_de_Guyse

    Je n’ai pas trouvé encore le passage où il est question des voies qu’il a fait construire, mais il y est fait allusion dans la table générale (p. 144, l. 6) :

    https://books.google.fr/books?id=D4IBAAAAYAAJ&pg=RA1-PA144&lpg=RA1-PA144&dq=brunehulde&source=bl&ots=6BDZf_pcJv&sig=ACfU3U1CHgFxkpvfyITCeecDZoICCaj8tA&hl=fr&sa=X&
    ved=2ahUKEwic4syxu8fmAhUKQ0EAHXiHDrsQ6AEwA3oECAcQAQ#v=onepage&q=brunehulde&f=false

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_de_Guyse

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  19. Quelques autres ressources en lignes concernant les « Chaussées Brunehaut »
    – « Dictionnaire de la Conversation » t. 5 (p.472) ;
    – « Mémoire sur … », de Grégoire d’Essigny fils (p. 41 sqq.) ;
    – fiche WP de Lucius de Tongres, source de Jacques de Guyse.

    https://books.google.fr/books?id=rgxVAAAAcAAJ&pg=PA472&lpg=PA472&dq=brunehulde&source=bl&ots=NuV2zXvdZq&sig=ACfU3U2CdRPWtJy6DcnmwLMg_CBcs67J2A&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwim7o7rxsnmAhUK1RoKHXhqBsEQ6AEwEnoECAUQAQ#v=onepage&q=brunehulde&f=false

    https://books.google.fr/books/about/M%C3%A9moire_sur_la_question_suivante_propos.html?id=G99I9DAjXpIC&redir_esc=y

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucius_de_Tongres

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  20. Désolé !
    Je me suis laissé emporter par la joie d’avoir découvert Jacques de Guyse, compilateur dont j’ignorais l’oeuvre et dont la lecture des chapitres consacrés au roi Athur m’ a permis de comprendre quelques « fines allusions » qui se trouvaient dans le feuilleton Kaamelott.

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  21. Considérations d’un lundi encore ensoleillé

    Il s’avère, selon un billet daté d’hier, que la reine Brunehaut, putative responsable ès voiries, n’aurait au final qu’une responsabilité limitée en matière de chaussées antiques et qu’aucun chroniqueur sérieux ne semble avoir rapporté l’existence d’une administration des Ponts et Chaussées sur laquelle elle aurait eu la main, en ces temps anciens.

    C’est rassurant, tous « contes » faits, d’apprendre qu’elle n’aurait pas fait la chaussée ni fait le trottoir : simple question de dignité et, déjà de son temps, le BTP ne valait pas pour « Baise et Tapin Publics ».

    Mais je m’égare et il est temps de revenir à l’essentiel et à l’avération des choses odonymiques, laquelle est seule à convenir à un garçon comme Nous.
    Un garçon qui ne sait comment remercier Leveto qui, à l’insu de son plein gré, lui aura donné l’occasion d’une violente bouffée d’émotion.
    Ce fut à propos d’une vidéo qu’il posta et relative au sujet fort rebattu de la sous-représentation des femmes aux plaques de rues.

    Passablement lassé en cette affaire de récriminations, le garçon de Machincourt envoie néanmoins la sauce et n’est pas déçu : -Topo sempiternel, évidemment !… jusqu’au moment inattendu de l’ultime plan, un plan fixe d’environ une seconde, à 3:15, qui montre qu’à La Ville-aux-Dames existe une « RUE GINETTE NEVEU ».

    – Ginette Neveu ?… sursaute-t-il pour l’occasion… et qui donc sait encore qui elle fut ?… à son avis, moins de 1% de la population adulte de son canton, tout en s’excluant lui-même du panel représentatif.

    Une fois passée cette bouffée d’émotion, il consulte son tensiomètre domestique, lequel se montre rassurant et l’ autorise donc à quelques bouffées de tabac brun… puis, l’âme égarée dans les volutes de fumée, v’là t’i’ pas, qu’il resonge à « la volute du Guadagnini » de Ginette Neveu et à cette vidéo que bien souvent il a revue :

    _____________

    Mais, une fois encore, je m’égare et revenons à la crucialité des choses odonymiques :

    Chacun aura pu constater qu’existe une tripotée de noms de rues, de squares et autres places célébrant des pointures (françaises) de la musique : De Bussy, Fauré, Cinq-Saëns, Ravel… etc.

    Comme je le goûte beaucoup, j’ai testé Satie (Erik) : il en a pas mal, de rues à lui dédiées… mais pas à Honfleur, semble-t-il, juste une Place.
    Et maintenant, où sont les figures féminines, sinon celles de compositrices du moins celles d’instrumentistes ?… hormis Ginette Neveu ?
    J’avoue n’avoir trouvé qu’Yvette, légitime en cette affaire de reconnaissance et virtuose qui ose se la jouer « Nashville et Blue Grass » à 2.22, réminiscence de son album avec Charlie Mac Coy, harmoniciste de légende et requin des studios du Tennessee :

    ………
    La trouble affaire des « deux frères Wissant » m’a aussi conduit aux deux sœurs Boulanger, Lili et Nadia : -Dieu merci, elles figurent en divers endroits urbanisés sans que je sache à quel titre elles y sont honorées : pianistes, pédagogues, figures notoires de l’émancipation de la femme au clavier ?… Va savoir !

    Bref, Brunehaut ça semble n’être rien que du pipeau et du vent et à quand un billet sur la femme musicale, plus abonnée aux cordes du violon ou du piano qu’à celle des pitoyables Bourgeois de Calais et on n’oubliera pas que le crin des queues d’étalons reste le seul, urinairement causant, qui va aux archets à monter et remécher.

    Comme je suis un garçon sensible, sensible au vécu, à Satie et à l’accordéon, un moment de pure émotion avec Johann Riche, ce musicien adorable, beau garçon et véritable pointure qui, à plusieurs reprises et en raison d’accointances particulières, est venu avec sa formation jusqu’à Machincourt.

    Comme Yvette, il sait tout faire, du musette au kleizmer en passant par le jazz manouche .

    Esgourdes maintenant mal dégrossies s’abstenir à la gnossienne de plein air quand elle vire au kleizmer :

    Une autre fois, Leveto, je vous entretiendrai d’une autre injustice qui n’accorde guère que des noms d’hommes, d’artisans ou de commerçants honnêtes aux voiries de nos cités : Rue des Tanneurs, Rue des Sauniers, Rue des Lombards, Rue des Pâtissiers… etc.

    Tandis que la femme n’y trouve pas vraiment son compte, elle dont le rôle sociétal aura compté, aux trottoirs urbains et aux échoppes façon Red Light à la Roxanne.
    Perso, je ne connais que la Rue du Petit-Musc qui en ait gardé un vague souvenir.

    Comme vous ne manquerez pas, Leveto, d’éditer un prochain billet relatif à cette injustice, n’oubliez pas de l’assortir alors de considérations quant à la sainteté des lieux :

    -Rue Saint-Denis, à Paris (75)
    -Rue Saint-Vincent, selon Bruant, chroniqueur ès voiries parigotes vouées au petit commerce
    -Quartier La Madeleine à Lyon (69)
    -Et surtout le quartier Sankt Pauli de Hambourg et sa Herbertstrasse, pour le coup, une « chaussée réglementée ».

    Pour vous complaire, Leveto, une complainte de circonstance qui doit tout aux deux Georges… Georges van Parys pour l’ambiance musicale (vaguement) et Georges van Sète pour l’ambiance prostibulaire, plus précisément et bien qu’odonymement limitée chez lui à la Rue Blondel :

    Avec aussi cette façon de « pont » qui survient à 2:60 et qui fait toute la différence d’avec le Brassens compositeur qui abattait, méthodique, couplets et refrains sans guère de rupture(s) ornementale(s).

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  22. @ TRS

    Laissons de côté la courtoisie et l’aspect qualificatif de l’odonymie féminine et délaissons les voies telles que la « Voie de la Bonne Morue » (aujourd’hui renommée « rue Bussy d’Anglas »), à Paris, pour ne considérer que le, quantitatif : la seule « rue des Onze Mille Vierges », à Arras, chef-lieu du Pas-de-Calais (abandonnons les « Onze Mille Verges » à Apollinaiire) me semble contrebalancer la surabondance de voies couillues?

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Rue_Boissy-d%27Anglas

    https://www.google.fr/maps/place/Rue+des+onze+mille+Vierges,+62000+Arras/@50.295347,2.7728754,20z/data=!4m5!3m4!1s0x47dd47e06ff9953d:0xbf5fd1992c19a9ca!8m2!3d50.295347!4d2.773149?authuser=0

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  23. Déjà rue c’est féminin
    rue , nom féminin
    Sens 1
    Urbanisme
    Voie de circulation autour de laquelle sont construites des maisons.

    Et en majorité chez les synonymes : chaussée, chemin, passage, ruelle, boulevard, impasse, voie, avenue, artère, allée artère, voie, accès, promenade, cours, mail.,
    belgique – drève.
    Petite — ruelle, passage, boyau (étroit).
    france, régional – traboule.
    soutenu – venelle.

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  24. Il est intéressant de voir comment Brunehaut a pu perdre toute dimension historique, non seulement pour devenir une Walkyrie, mais aussi pour s’intégrer dans le folklore français (la « mythologie française », dirait Bernard Sergent, qui est non seulement un spécialiste des études indo-européennes, mais aussi le président de la Société de Mythologie Française), au même niveau que des êtres purement imaginaires, tels que Mélusine ou Gargantua.

    ● Par exemple dans ce mythe étiologique sur la Pierre Brunehaut :
     « Dans une troisième légende liée au transport du menhir, Notre-Dame elle-même souhaitait aider à la construction de la cathédrale de Tournai en apportant une pierre de fondation dans son tablier. En réalisant, en chemin, que la première assise de l’édifice avait déjà été posée, Marie laissa tomber son fardeau à l’endroit même où il est aujourd’hui dressé (légende rapportée par L. Desailly, 1922, Note sur quelques monuments mégalithiques de la région du Nord, Bulletin de la Société préhistorique française, XIX, p. 176-196). Dans ce cadre, une petite dépression observable sur la face sur du monolithe est souvent interprétée, certes avec un peu d’imagination, comme celle du pied de Marie. »

    http://www.megalithe.be/actu/brunehaut_legendes

    Un mésaventure similaire arrive à la femme de Gargantua à Saint-Fort-sur-Gironde, en Saintonge :
    « la femme de Gargantua veut boucher la Gironde à Saint-Fort-sur-Gironde, ou du moins construire un pont, avec des pierres qu’elle a prises à Saint-Ciers. Mais les cordons du tablier cèdent et les pierres forment le terrier de Beaumont. »

    http://www.mythofrancaise.asso.fr/mythes/figures/GAlocal.htm

    ● Dans le cas des menhirs d’Acq, on la retrouve associée à un thème folklorique très répandu, qui montre le Diable, dupé, perdre le prix d’un pacte faustien après avoir réalisé une chose difficile, voire impossible (par exemple les nombreux « Ponts du Diable) :

    «  Légende, tradition: On prétend  qu’en 863 Bauduin-bras-de-fer, forestier de Flandre, après avoir battu à Berthonval les troupes que le Roi Charles-le-Chauve avait envoyées contre lui pour le punir d’avoir enlevé sa fille Judith, fit ériger ces deux grandes pierres comme trophée de sa victoire.
    Source: Cliquez ici
    Mais une légende raconte que la reine Brunehaut aurait promis son âme au diable si celui ci construisait cette chaussée en une nuit. Mais une fois de plus, c’est une légende récurrente, le diable laissa tomber ces pierres avant l’achèvement de cette voie car il avait cru que le jour se levait. En fait c’était un frottement de la robe de la reine Brunehaut qui avait réveillé le poulailler et surtout le coq qui annonçait un jour nouveau. »

    http://hannoniensis.unblog.fr/menhirs-dolmens-cromlechs-en-hainaut-2/

    ● Dans la tradition celtique, les mégalithes sont des entrées vers l’Autre-Monde et ses habitants surnaturels : cette association avec les « pierres levées » évoquée dans ces légendes montre que pour ceux qui y croyaient, Brunehaut n’était pas un personnage historique, mais une fée.

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  25. Une autre preuve de l’appartenance de Brunehaut au monde féerique (qu’il s’agisse d’une homonyme ou d’un lointain avatar de la reine) est sa place dans les légendes suivantes.

    ● Si l’on en croit l’article de Wikipedia dédié à Obéron, personnage important de « Huon de Bordeaux », celui-ci serait le fils de Jules César et de la fée Morgane. Par ailleurs, l’article de Wikipedia intitulé « Chaussée Brunehaut » (ainsi que le billet ci-haut) fait de Brunehaut la mère de Jules César. Je n’ai pas la possibilité de remonter jusqu’aux sources et de vérifier ; mais, si ces articles sont bien informés, la proximité de Brunehaut avec Morgane, qui (avec Mélusine, autre fée bâtisseuse) est la fée par excellence, est troublante.

    [Notons, au passage qu’Obéron /Aubéron est une autre forme d’Albérich, le roi des nains (son nom signifie, en fait, « roi des Elfes ») et le gardien du trésor des Nibelungen (dont l’anneau), dans les légendes dont s’inspire la tétralogie wagnérienne.]

    ● Si l’on en croit le compte rendu fait par Daniel Poirier du « Roman d’Aubéron, prologue de Huon de Bordeaux », dans la Revue belge de philologie (p. 1081), Brunehaut y est présentée comme le fille de Judas Macchabée, qui épouse Césaire, empereur de Rome. De cette union naît Jules César, qui épouse la fée Morgane, dont il a deux enfants : Aubéron et Georges (= le saint saurochtone).

    https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1979_num_57_4_5623_t1_1080_0000_2

    ● L’association de César et de Brunehaut semble assez « logique », puisque celui-ci passe aussi pour le constructeur de la Chaussée Jules César.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Chauss%C3%A9e_Jules_C%C3%A9sar

    ● Toujours selon WP, à l’article Chapalu, ce dernier, félin monstrueux et maléfique, serait le le fruit du viol de la fée Brunehaut par le luiton Gringalet ».

    Chapalus fut, cant vint a natïon
    Anjandrés fut an l’île d’Orïon
    Par tel vertu que onques n’oît on ;
    Car une faee qui Bruneholt ot non
    Baignoit son cors an la fontaine Orcon ;
    Devent lui vint Grigalet. I luiton ;
    Iloques prist la fee en traïsson
    Si anjandra Chapalu lou felon.

     https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapalu

    ● Si l’on en croit le « Dictionnaire de mythologie arthurienne », la fée Bruneholt est un personnage du roman « Claris et Laris », résidant à Brocéliande.

    https://books.google.fr/books?id=E5HdDQAAQBAJ&pg=PT73&lpg=PT73&dq=tristan+brunehaut&source=bl&ots=kyTNbAkFqQ&sig=ACfU3U3oM0efsQgeQn0INeeyz7S8csDlfQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi1utjCwNDmAhXaiFwKHQ7sALkQ6AEwAHoECAoQAQ#v=onepage&q=tristan%20brunehaut&f=false

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  26. Au cas où un amateur de contes de fée passerait par là, voici un lien avec un résumé du Roman d’Aubéron, où est narrée en détail l’histoire de la fée Brunehaut.

    Les amateurs de toponymie imaginaire pourront, s’ils sont evhéméristes, tenter d’identifier Dunostre et Monmur.

    http://www.juslittera.com/crbst_14.html

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  27. Au cas où un amateur de contes de fées passerait par là…

    Mauvaise pioche avec moi, TRA déri-déra !… Aucun espoir pour vous de me voir m’empierger en de telles aventures obscurantistes… d’autant plus que, par négligence, mes lacets sont défaits :

    – ‘Ecraser l’infâme’ irait assez bien au rationaliste terre à terre que je suis… mais ce serait « dommage d’écraser de si jolies fées » !… Pas question, mon garçon, de me livrer à une telle goujaterie !
    ________________

    Amour quand tu nous tiens

    Vous évoquâtes, cher TRA, les performances en termes de travaux publics de l’une des métamorphoses de Brunehaut, capable le temps d’une nuit de créer une voirie inattendue.
    – Pure ineptie !… et seul un Corse énergique – ce qui est en soi comme qui dirait un oxymore – peut avoir une telle ambition :

    https://www.lindigo-mag.com/Foret-de-Compiegne-Amour-quand-tu-nous-tiens-_a576.html

    Quant à Mélusine*, vous auriez été mieux inspiré d’évoquer sa contribution au mouvement folk revival des années de ma jeunesse enthousiaste.
    Bien sûr, ils faisaient dans le légendaire obligé, dans la tradition rurale, dans une certaine forme d’ambiance post-soixant’huitarde… mais aussi faisaient-ils dans la chanson à caractère sociétal avec toponymes au name-drop :

    Ah, les toits de Sisteron, petite cité de grand renom, à 1:00 !
    ________________

    * En ce moment, j’ai une pensée émue en souvenance de Jean-François Dutertre (1948/2017), occasionnel compagnon de beuverie dans l’arrière salle d’un rade de près de chez moi et surtout incontournable figure du renouveau de la musique trad’, celle qui m’a occupé tant d’années. -Poil aux périnées !

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  28. Ecraser l’infâme’ (TRS)

    ● Voltaire – qui utilisait à l’occasion le pseudonyme « Écralinf » – doutait fort que Brunehaut eût été une traînée et parlait avec froideur du témoignage de Frédegaire :
    « Rien n’est assurément plus sauvage que ces temps barbares ; cependant n’est-il pas permis de douter du supplice de la reine Brunehaut ? Elle était âgée de près de quatre-vingts ans quand elle mourut, en 613 ou 614. Frédegaire, qui écrivait sur la fin du huitième siècle, cent cinquante ans après la mort de Brunehaut[1] (et non pas dans le septième siècle, comme il est dit dans l’abrégé chronologique, par une faute d’impression) ; Frédegaire, dis-je, nous assure que le roi Clotaire, prince très-pieux, très-craignant Dieu, humain, patient, et débonnaire, fit promener la reine Brunehaut sur un chameau autour de son camp ; ensuite la fit attacher par les cheveux, par un bras, et par une jambe, à la queue d’une cavale indomptée, qui la traîna vivante sur les chemins, lui fracassa la tête sur les cailloux, et la mit en pièces ; après quoi elle fut brûlée et réduite en cendres. Ce chameau, cette cavale indomptée, une reine de quatre-vingts ans attachée par les cheveux et par un pied à la queue de cette cavale, ne sont pas des choses bien communes.
    Il est peut-être difficile que le peu de cheveux d’une femme de cet âge puisse tenir à une queue, et qu’on soit lié à la fois à cette queue par les cheveux et par un pied. Et comment eut-on la pieuse attention d’inhumer Brunehaut dans un tombeau, à Autun, après l’avoir brûlée dans un camp ? Les moines Frédegaire et Aimoin le disent ; mais ces moines sont-ils des de Thou et des Hume ?
    Il y a un autre tombeau érigé à cette reine, au xve siècle, dans l’abbaye de Saint-Martin-d’Autun, qu’elle avait fondée. On a trouvé dans ce sépulcre un reste d’éperon. C’était, dit-on, l’éperon que l’on mit aux flancs de la cavale indomptée. C’est dommage qu’on n’y ait pas trouvé aussi la corne du chameau sur lequel on avait fait monter la reine. N’est-il pas possible que cet éperon y ait été mis par inadvertance, ou plutôt par honneur ? car, au xve siècle, un éperon doré était une grande marque d’honneur. »

    https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome11.djvu/174

    ● Par ailleurs, Arrouet le Jeune a écrit lui-même quelques contes intéressants.

    —————————————–
    « Les toîts de Sisteron » (TRS)

    Faute d’avoir une « Chaussée Brunehaut », Sisteron aurait une « Voie herculéenne » : après tout, sur la place de Camaret, il y a bien une statue d’Hercule (fort appréciée, paraît-il, du maire et du curé).

    [Notons que, pour Nègre, le premier élément de l’ancien nom serait le gaulois « sego » (= force), visiblement apparenté au premier élément, germanique, de Siegfried et de Sigebert.]

    —————————————
    « un Corse énergique »

    Le dynamisme se rencontrait aussi chez notre reine cantonnière (on parle bien de « saints cantonniers ») : il était même présent à son mariage en la personne du patrice Dynamius.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Dynamius_le_Patrice

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Saints_b%C3%A2tisseurs

    ————————————-
    « l’avenue des Beaux-Monts »

    L’Ogre de Corse désirait avoir une descendance : c’est pour cela qu’il avait quitté Joséphine (que sa sœur Pauline appelait délicatement « la Vieille »).

    On comprend donc qu’il ait fait aménager cette « avenue », espérant ainsi être le bienvenu auprès de sa jeune nouvelle épouse, qui regrettait la vue qu’elle avait à Shönbrunn (-hilde?) : sans doute, avait-il médité la vieille contrepèterie de Panurge : «À Beaumont-le-Vicomte ».

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  29. pour le village du GLAIZIL 05
    de François de Bonne , dit lesdiguières

    1 GLAIZIL ? glaise
    2 église ( Gleisiolles ) ?

    LESDIGUIERES
    prit son nom du site  » des Diguières  »

    DIGUIERES ???

    merci beaucoup

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  30. lecteur

    Glaizil : Glaysilium en 1271 du bas latin glitia</i<, « glaise, argile ».
    Lesdiguières: le nom des Diguières est une référence aux digues sur le Drac.

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