À boire et à manger

Les longs trajets sur les chemins et les routes exigent repos et recharges de toutes sortes,  boire et manger pour les hommes comme pour leurs bêtes. De nos jours, même les autoroutes aménagent des aires de service et des aires de repos. Jadis ce sont les relais de poste et les auberges qui servaient aussi bien au repos que de repères, voire de repaires, le long des routes. Nombre de toponymes en ont gardé la trace.

Certains ont conservé les anciennes enseignes, où la prééminence est disputée entre Cheval Blanc et Lion d’Or. Un billet a déjà été consacré à quelques enseignes d’auberges qui sont devenues noms de lieux. On pourrait en ajouter bien d’autres : on compte une dizaine de Cheval Noir, autant de Coq Hardi, six Pot d’Étain, etc. répartis sur tout le territoire. Il est probable qu’une partie au moins des Bon Encontre, dont une commune du Tarn-et-Garonne voisine d’Agen, Bonne Encontre ou Bonne Rencontre, furent des lieux d’auberge.

Beaucoup d’autres noms évoquent les lieux d’accueil : auberge, taverne, bégude, etc.

Prêts ? En avant !

Auberge

Sur les grands axes routiers, les auberges étaient à une journée de voyage l’une de l’autre. Toujours inconfortables, comme elles le demeureront tout au long du Moyen Âge, avec un nombre réduit de chambres où s’entassaient les voyageurs, elles offraient plus de choix, car plus rapprochées, au voisinage des villes importantes. On préférait souvent coucher dans les véhicules ou sous la tente. Les riches (marchands ou propriétaires) tiraient partie de leurs relations pour se faire héberger chez l’habitant, tandis que les hauts personnages bénéficiaient d’hôtelleries spéciales.

Auberge, comme « héberger », est issu du francique heribergo qui a d’abord désigné un fort, un abri pour la troupe, avant de prendre le sens plus général de gîte et qui est donc parent de burg. Le mot a pu finir par désigner un groupe de maisons et servir de toponyme. On trouve ainsi l’Auberge Neuve à Coullons (Loiret), l’Auberge de l’Aval à Portel-des-Corbières (Aude), l’Auberge d’Imsthal à La Petite-Pierre (Bas-Rhin), l’Auberge de la Lèbe à Sutrieu (Ain), etc. Tout le monde a entendu parlé de l’Auberge Rouge à Lanarce (Ardèche) : elle existe toujours mais n’a pas supplanté le vrai lieu-dit Peyre Beille (« vieille pierre »).Sous une forme dérivée, on trouve Alberges à Saint-Cassin (Sav.),  Les Alberges à Bourgneuf-en-Retz (L.-Atl.) etc. En revanche, Aubergenville (Yv), attestée Bargenvilla en 1106 et Obergenvilla en 1164, n’a rien d’une « auberge-en-ville » mais est issu du nom de femme germanique Otberga suffixé avec le latin villa.

auberge

Hôtel figure aussi parmi les toponymes, mais il semble que le sens en soit différent : nombreux dans les bocages de la Manche et de l’Orne, comme à Moon-sur-Elle ou à Saint-Roch-sur-Egrenne, ils y sont le plus souvent accompagnés d’un nom de famille et signalent alors plutôt une demeure ; ils voisinent avec des Oustal de même sens.

Maisons, qui ont été vues dans l’article Manoir, etc. peut avoir eu le sens de « gîte pour la nuit, auberge, station », comme pour Maisons (Aude), Maisons-Laffitte (Yv.), etc. Les épithètes de couleur multiplient le Maison  Blanche  ou Maison Rouge : il s’agissait le plus souvent d’une auberge se signalant traditionnellement au voyageur par la couleur de ses portes et fenêtres ou de sa façade. On constate à l’appui de cette hypothèse que la plupart de ces toponymes se trouvent sur de grands axes routiers hérités des grands chemins médiévaux. C’est ainsi par exemple que la Maison Blanche de Gerzat (P.-de-D.) est sur la RN9 (Riom-Clermont-Ferrand) à 750 m environ de la Maison Rouge.

Vitarelle

De la même famille des vivres, comme victuaille et ravitailles, le terme vitarelle s’est lui aussi appliqué à des lieux qui furent pourvus d’auberges ou de magasins. On trouve ainsi une cinquantaine de Vitarelle et moitié moins de Bitarelle. On peut rapprocher de ces noms l’occitan abitarèla, « auberge, relais sur une route » à l’origine de l’Abitarelle à Fraisse-des-Corbières (Aude), du Sommet de l’Abitarelle à Beaumont (Ardèche), de La Bitarelle (à Portiragnes, Hér., avec syllabe initiale prise pour l’article féminin), de la Grande Habitarelle à Altier (Loz.), de  L’Habitarelle à la Canourgue (Loz)., etc. Une fausse régression du b en v est à l’origine des noms de La Vitarelle à La Garrigue (Loz.) ou à Montpeyroux (Aveyron) et d’autres.

Taverne

Le latin taberna, « cabane en planches, échoppe, boutique sur rue »,  est à l’origine de notre taverne, laquelle se retrouve dans le nom de Tavernes (Var) et de Saverne (B-Rhin, attesté Tabernis au IVè siècle) ainsi que dans de nombreux lieux-dits comme Taverne des Fouées à Ferrière-la-Grande (Nord). Tavernay (S.-et-L.) ou Taverny (Val-d’Oise)  sont issus du nom d’homme gaulois Tarvenus avec suffixe -acum et ont subi l’attraction paronymique de « taverne ». Certaines tavernes, de mauvaise réputation, ont donné Malataverne (Drôme) et une quinzaine de lieux-dits homonymes. Notons que, pour certains micro-toponymes du type Taverne(s), taverna a pu conserver le sémantisme latin, le sens de « cabane en planche » et peuvent représenter d’anciens refuges de bergers sur les drailles de la transhumance.

Buvette et bégude, guinguette et cabaret

Des toponymes la Buvette se trouvent dans des régions très différentes, le plus souvent à des carrefours comme La Buvette au Gast (Calv.), le Carrefour de la Buvette à Céaux (Manche), ou encore La Buvette à Saint-Julien-des-Landes (Vendée) à mi-chemin de Saint-Julien et de La Chaise-Giraud, à Cohons (H.-Marne) où passe le canal de la Marne à la Saône, etc.

La bégude, du provençal begudo, participe passé de béure, « boire », est plus régionale. Située en général au pied de villages perchés provençaux, sur la route de la vallée, elle y a suscité une sorte de faubourg, devenu parfois plus peuplé que le vieux village lui-même, en des temps plus sûrs. C’est ainsi par exemple que La Bégude-de-Mazenc (Drôme) a fini par reléguer au rang de hameau le vieux Château-de-Mazenc sur sa butte. De nombreux hameaux de plaine se nomment ainsi, tels la Bégude d’Auzon à Allègre (Gard) , la Bégude à Aubres et à Barnave (Drôme), etc. Signalons le hameau de la Basse Bégude à Ucel (Ardèche) qui fait face au village de Labégude (Ardèche), près de Vals au confluent Ardèche-Volane. De la même manière que pour les Maisons, et pour les mêmes raisons, on trouve une Bégude Blanche à Bras-d’Asse (Alpes-de-H.-P ) et à Montfrin ( Gard) et on retrouve ce nom dans l’ ancienne appellation de Labégude (Ardèche, Beguda alba en 1500).

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Prochain arrêt : la bégude !

Guinguette est plus tardif mais a existé dès le XVIIè siècle ; son étymologie est liée à la danse et tiendrait soit de la jambe ( comme gigue, gigoter) soit d’un germanique winken, « sautiller, vaciller, mettre la jambe de travers comme de guingois »). On trouve une centaine de lieux-dits portant ce nom et qui sont de peu d’intérêt, sauf à rappeler la Guinguetta d’Hix en Cerdagne, à l’origine de Bourg-Madame.

De la même façon, la cabaret se retrouve dans le nom de nombreux lieux-dits du Nord et de Picardie (honni soit qui mal y pense) comme les Quattre Cabarets à Vieux-Condé (Nord), le Cabaret Rouge et le Cabaret Blanc à Aubigny-en-Artois (P.-de-C.), etc. mais aussi le Cabaret Rouge à Bassevelle (S.-et-M.), le Cabaret aux Sangliers à Cercottes (Loiret), etc.

Les relais et les étapes

Le nom de Queige (Sav.), attesté de Queigio en 1170 et de Queio en 1238, pourrait venir du latin quietus, désignant un reposoir, une halte. C’est l’hypothèse d’Henry Suter (Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs) qui me semble préférable à celle d’Ernest Nègre (TGF*) qui fait intervenir un nom d’homme latin Caius suffixé -a.

Estagel (P.-O.), dérivé de l’occitan estatge, « résidence » évoque une étape (stage) sur la route venant de Perpignan, comme le lieu-dit Estage à Gouts (Landes) sur la route qui longe l’Adour.

Le latin stabulum, d’abord « étable, écurie », a pu finir par désigner un relais de poste, un gîte d’étape, une auberge accueillant aussi montures et bêtes de somme. C’est sans doute le cas pour Les Estables (H.-Loire), Étable (aujourd’hui dans Valgelon-la-Rochette, Sav.), Étables (Ardèche), Étaule (Yonne), Étaules (Ch.-Mar., C.-d’Or), Étaves-et-Bocquiaux (Aisne, Stabule en 1045), pour le diminutif Establet (Drôme) ainsi que pour le collectif Étauliers (Gir.). On retrouve ce terme à Binic-Étables-sur-Mer (C.-d’A.), comme déterminant à Saint-Germain-d’Étable (S.-Mar.) et avec des qualificatifs à Bonnétable (Sarthe), Malétable (Orne) et Noirétable (Loire).

Les Romains employaient aussi  mutatio, « changement », pour des relais de poste où l’on changeait de monture ou d’équipage. On retrouve ce terme dans les noms de Mudaison (Hér., loco de Mutationibus en 1004) et de Muizon (Marne, Mutatio vers 850). La commune héraultaise ne se trouve pas sur une voie romaine mais sur la route du sel du Moyen Âge qui reliait Frontignan Nîmes ; ce qui prouve que la voie médiévale suivait, en ce lieu, le tracé d’une route côtière d’époque gallo-romaine.

Relais « vétérinaires », verreries  ou vieilles terres ?

Un ensemble de toponymes de type Védrines, Védrenne et Veyrines, situés principalement dans le Massif Central mais aussi en Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Dordogne, etc. , dont les formes anciennes sont du type Vedrina(e) ou Vitrini, posent un problème étymologique qui a reçu plusieurs réponses :

  • le latin veterinae, « bêtes de somme », qui a pu se dire d’écuries ou de relais de poste le long d’une route, où on logeait chevaux, ânes, mulets, etc. C’est l’explication donnée par Ernest Nègre (TGF*) et reprise par Bénédicte et Jean-Jacques Fenié (TNO*) ;
  • le bas latin *vitrina, de vitrium, « verre » : ces noms signaleraient un atelier de verrerie. C’est l’hypothèse soutenue par Dauzat&Rostaing (DENLF*) et reprise par Jacques Astor (DNFNLMF*) qui signale tout de même l’étymologie possible selon l’hypothèse qui suit ;
  • le bas latin veterinas (terras), du latin vetus, –eris, « vieux, ancien »  : ce seraient d’« anciennes terres, abandonnées », cf. le latin veteretum, « friche, terrain abandonné » et l’occitan vèira, « terre inculte, abandonnée ». Cette hypothèse a été émise par Michel Prodel (Terres improductives, stériles, friches, landes dans la toponymie de la Corrèze, publié en 2000 sur le site academia.edu — inscription nécessaire) et reprise par Pierre Gastal (NLEF*).

Sans exclure complètement les deux premières, qui peuvent peut-être s’appliquer à certains d’entre eux, il semble plus probable que ces toponymes  doivent  leur nom à des terres abandonnées, laissées en friche. En effet, les lieux-dits de ce nom, loin d’être au bord d’une route importante, sont souvent des coteaux éloignés du village et la mémoire locale n’y fait état, sauf exception, d’aucun atelier de verrerie.

On trouve plusieurs communes de ce nom comme Védrines-Saint-Loup (Cant., Vedrinae en 1224), Vérines (Char.-Mar.), Verrines-sous-Celle (D.-Sèvres), Veyrines-de-Vergt  et Veyrines-de-Domme (Dord.) et de très nombreux lieux-dits en Védrine(s), Védrinelle, Védrenne(s), etc. Le gascon, avec prononciation b de v et disparition du n intervocalique, a fourni les noms de Beyrie-en-Béarn et Beyrie-sur-Joyeuse (P.-A.) et de Beyries (Landes).

*Les abréviations en gras suivies d’un astérisque renvoient à la bibliographie du blog, accessible par le lien en haut de la colonne de droite.

 

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La devinette

Il vous faudra trouver le nom d’une commune de France métropolitaine, dont la forme latine originelle indique qu’il s’agissait d’un relais abritant les voyageurs.

Ce mot latin d’origine, mal compris et déformé au fil du temps, est devenu aujourd’hui homonyme d’un adjectif monosyllabique sans rapport avec le sens initial mais parfaitement compris et donc accepté, même s’il pourrait être senti comme désobligeant.

Ce même nom est aussi celui d’une autre commune de France métropolitaine, située à plus de 700 km, qui le doit, elle,  à un nom gaulois.

Le toponyme (un relais routier, rappelez-vous !) est sans doute dû à la présence de reliques de plusieurs saints et d’une sainte qui attiraient les pèlerins au moins depuis le Xè siècle. Ce fut le plus important lieu de pèlerinage de la région jusqu’au XVè siècle quand l’évêque du diocèse fit transférer les reliques dans sa cathédrale, n’en laissant que des fragments sur place.

Une légende locale raconte que c’est la sainte qui a apporté sur une étoffe de soie la pierre plantée en plein champ, un menhir, dont s’enorgueillit la commune.

Un indice :

 

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Réponse attendue chez leveto@sfr.fr

 

11 commentaires sur “À boire et à manger

  1. Bonjour M Leveto

    petite liste du lundi

    21 TURCEY

    PEUFEILHOUX château

    les LASCARIS ( à Tende 06)

    28 ESCORPAIN

    SAORGE

    SANADOIRE

    la COLMIANE

    QUESTEMBERT châtaignier Kisten ?

    Meilly Rouvres-sous-Meilly & Meilly-sur-Rouvres 21 ( rouvres = robur)

    CHAMBOEUF ( o et e liés )

    Vanault-les-Dames 21

    Esparros ( Arros )

    Brametourte

    merci beaucoup , à bientôt.

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  2. lecteur

    ■ 21 TURCEY

    Turciacus en 1030, du nom d’homme roman Turcius et suffixe –acum

    PEUFEILHOUX château (Allier)

    en 1642 il est fait mention de Jacques de Pierre Brune, écuyer, Seigneur de Puy Fouilloux.
    Puy Fouilloux est un : puy feuillu.( avec puy issu de podium, colline au sommet arrondi.)

    ■ les LASCARIS ( à Tende 06)

    un petit tour sur le site du syndicat d’initiative de Tende vous donnera la réponse, sans oublier de taper « tende + lascaris » dans la barre de recherches de votre moteur préféré.

    ■ 28 ESCORPAIN

    Ecorpin en 1166 du nom d’homme latin Scorpus et suffixe –inum, comme Ecorpain dans la Sarthe, qui lui, était noté Escorpain au XIIIè siècle.

    SAORGE (Alpes-Mar.)

    de Saorgio fin Xè siècle, Saurcium en 1157, de Saorgi en 1185. Peut-être du nom d’homme roman Saturius variante *Saturiyo devenue Sa(t)orgi (TGF) ou bien du pré-indo-européen *-sab, « rivière », et suffixe pré-latin -urgium (DENLF)

    SANADOIRE

    ♦ Roche Sanadoire : Rupes Sonatoria en 1305, Rochesonadoyre en 1405, Roche Sonatoire en 1789. : « roche sonnante » du fait que la phonolite dont elle est constituée résonne quand on la frappe. L’ancien occitan *sonadoira, « qui rend un son », est formé de sonar et suffixe – atoria . Le nom Roche Sanadoire apparaît à la fin du XVIIIè siècle sans qu’on sache précisément comment on est passé de sona à sana.
    ♦ Roche Tuilière (nom loin de la précédente) : ancien volcan dont les lauzes (plaques minces et régulières issues du refroidissement de la lave) ont longtemps servi de tuiles aux maisons et églises de la région

    ■ la COLMIANE

    Pic de Colmiane à l’Ouest de St-Martin-Vésubie (Alpes-Mar.) : occitan cola, « colline » et adjectif meiano, forme locale de mediano , « médiane ».

    QUESTEMBERT châtaignier Kisten ?

    Kaistemberth en 1160, Questebert et Questembert en 1164. On peut en effet penser à kistin, « châtaigniers » , suivi de berth, « brillant », « beau », « riche » en vieux-breton. Mais la discussion est ouverte, avec la première forme du nom qui pourrait avoir une origine germanique (un anthroponyme ? ). En tout cas, ni Nègre, ni Dauzat&Rostaing, ni J.-Y. Le Moing (cf. ma bibliographie) ne se risquent à donner une explication à ce nom.

    Meilly : Rouvres-sous-Meilly & Meilly-sur-Rouvres 21 ( rouvres = robur)

    ♦ Meilly-sur-Rouvres : Mielie en 1222, Meilleyium en 1277 : du nom d’homme roman Maelius et acum
    ♦ Rouvres-sous-Meilly : potestas Roberis, oïl rouvre , « chêne rouvre

    CHAMBOEUF ( o et e liés )

    ♦ Chambœuf (Loire) : Chaboscumvers 1130-50, du nom d’homme gaulois Cambos et suffixe pré-celtique -osc ; attraction de oïl bœuf
    ♦ Chambœuf (C.-d’Or) : Camboium de 869, Camboius en 1023, Chambui en 1192, Chambeu en 1301 : du gaulois cambo , « courbe (de rivière) » et suffixe gaulois dios

    Vanault-les-Dames 21

    Vanault-les-Dames, dans la Marne : Wasnou les Dames en 1280, du nom d’homme germanique Wazo, one et suffixe gaulois avum . Les Dames sont les religieuses de St-Paul de Verdun.
    Cf Vanault-le-Châtel (Marne), Wasnao en 733, même étymologie.

    Esparros ( Arros ) : H. -Pyr.
    ancien occitan esparron, « poteau » avec suffixe aquitain ossum , avec peut-être le sens de « poteau limite ». E. Nègre postule un nom d’homme roman Asper et suffixe –oss

    Brametourte , à Lautrec (Tarn)
    occitan brama torta « crie pour demander la miche de pain » ou plutôt « (endroit où ) on crie de faim ». Cf. les équivalents Bramefaim (à La Talaudière, Loire), Bramepan (à St-Pierre-d’Irube, Pyr.-Atl.)

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  3. Mon auberge préférée, c’est quand même celle du Cheval Blanc !

    Surtout chantée par Marcel Merkès et Paulette Merval, qui furent à Bordeaux deux grandes gloires du Grand Théâtre (nom de l’opéra local) :

    Mais ce n’est pas le genre des mélomanes qui hantent ces lieux : ils vont trouver cela trop vieux !

    [ J’aime bien aussi celle de l’Ange Gardien. ]

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  4. Œ É Â Ê Ç À È Ù , je préfère copier puis coller depuis ce petit bloc-notes.
    Té , aujourd’hui, acte chez un notaire, les communes sont écrites en majuscules, pas moyen d’obtenir ALENÇON dans des cases remplies automatiquement, ça fait con …

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  5. Je dois avouer que j’ai boudé votre énigme hebdomadaire *, en représailles à l’absence, dans votre liste des Vitarelle/Bitarelle, de la plus belle de toutes : La Bitarelle du Gros-Chastang.

    C’est pour moi l’un des plus panneaux d’agglomération que j’aie rencontré dans ma vie ** — et comme j’ai grandi non loin, j’ai eu le bonheur de le voir souvent. Son absence dans votre billet est impardonnable.

    Je ne suis pas sûr que le panneau existe toujours avec ce nom-là, car je crois que ce lieu est maintenant appelé « La Bitarelle » tout-court, alors même que c’est le principal centre (avec le bâtiment de la mairie) de la commune ultra-rurale et éclatée du Gros-Chastang (il était logique que le nom de la commune générique apparaisse sur le panneau, et c’est un scandale s’il a été simplifié comme les références internet semblent l’indiquer). Hélas, cela fait un paquet d’années que je n’ai pas eu l’occasion d’y retourner, même si je suis passé non loin à deux ou trois (relativement) récentes reprises.

    Ajoutons que cette Bitarelle est située en un carrefour stratégique. D’un côté, si vous remontez vers Saint-Merd-de-Lapleau (prononcé « Saint Mer » tout court, sans D et sans Lapleau) et que vous repiquez vers la Dordogne, vous pouvez longer l’un des plus beau endroits du monde (oui), à savoir les abruptes et chevelues gorges de la Dordogne. De l’autre, si vous partez vers Saint-Martin-la-Méanne et si vous poursuivez un peu, vous parvenez jusqu’au très joli bourg d’Argentat, début de la partie « jardinée » et charmante de la vallée de la Dordogne.

    ——————–

    * Soyons honnête : je n’ai en fait pas eu le temps cette semaine de me pencher dessus, même si j’ai brièvement jeté un coup d’œil du côté d’Albi.

    ** Et ce lieu côtoie un autre de mes toponymes préférés, ce qui fait de ce secteur le centre du monde de la toponymie allusive : Saint-Martin la Méanne. Dans cette contrée, les baptiseurs de lieux étaient fort égrillards et aimaient donc à colporter des rumeurs. Nous savons donc tout des amours de Saint-Martin et d’Anne (et même de leurs goûts sexuels), et nous apprenons que les ragots se moquent de la contradiction entre la corpulence de Chastang et la taille de son ustensile.

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  6. Tttt, ce n’est pas moi qui suis gaulois, ce sont les Corréziens. Dès l’enfance j’étais confronté à ces deux toponymes. J’ai rigolé tôt de La Bitarelle du Gros Chastang, ce fut plus tard que je saisis le loup dans Saint-Martin-la-Méanne. Qu’y puis-je ?

    Et je maintiens, et je clame à la face du monde, que si La Bitarelle du Gros Chastang n’existait pas, il faudrait l’inventer. C’est trop beau, trop parfait.

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